Images de page
PDF
ePub

précinctions en baudrier. Les espaces, contenus entre les précinctions et les escaliers, s'appelaient cunei, des coins.

Les plus fameux amphithéâtres étaient ceux de Statilius Taureus, de Trajan, et celui de Curion, qui tournait, dit-on, sur de gros pivots de fer; ensorte que du même amphithéâtre, on pouvait, à son gré, faire deux théâtres divers, sur lesquels on représentait des pièces toutes différentes.

AMPHITRYON, opéra en trois actes de Sédaine, musique de M. Grétry, 1738.

C'est le même sujet que celui de la comédie de Molière. Il ne paraissait guère propre à l'opéra, et n'a pas réussi.

AMPHITRYON, comédie en trois actes, en vers, avec un prologue, par Molière, 1668.

Molière a imité et réformé Plaute dans cette comédie : il a su éviter les défauts de son modèle, et ajouter à ses beautés. Les plus ardens sectateurs de l'antiquité sont forcés d'en convenir. Quelle finesse, quelle élégance dans les scènes de Jupiter et d'Alcmène! quel enjouement, quelle vivacité, dans celles des Sosies! La manière, dont ce dernier termine la pièce, était la seule qui, dans un pareil sujet, pût tirer l'auteur d'affaire. Elle avait échappé à Plaute, et il fallait être Molière, pour la saisir. Cette comédie est écrite en vers libres, genre de versification employé par Corneille dans Agesilas; mais, c'est dans Amphitryon que ce genre doit servir de modèle.

Boileau n'était pas content des deux vers suivans, quoiqu'endépit de leur irrégularité grammaticale, ils aient passé en proverbe :

Le véritable Amphitryon,

Est l'Amphitryon, où l'on dins.

Il fallait, pour l'exactitude, chez lequel on dine. Rotrou avait dit avant Molière, dans sa comédie des Sosies :

Point, point & Amphitryon, où l'on ne dîne point!

Quant à l'ouvrage même, Despréaux ne le goûtait que. médiocrement. Il prétendait que le prologue de Plaute valait mieux que celui de Molière. Il ne pouvait souffrir les tendresses de Jupiter envers Alemène, et sur-tout la scène, où ce Dieu ne cesse de jouer sur les termes d'époux et d'amant. Plaute lui paraissait aussi plus ingénieux, dans la scène et dans le jeu du Moi. Il citait même un vers de Rotrou, qu'il prétendait plus naturel que ces deux-ci, qui sont de Molière :

[blocks in formation]

J'étais chez nous, long-tems avant que d'arriver.

J'étais hier à la comédie, disait une jeune dame; je vis jouer l'Amphitryon de Molière. Ah! que cette pièce me fit de plaisir ! Je le crois bien, lui dit une dame, aussi ver◄ tueuse que spirituelle : cette comédie est sans doute diver tissante : c'est bien dommage qu'elle apprenne à pécher.

Madame Dacier avait composé une dissertation, pour prouver que l'Amphitryon de Plaute était fort au-dessus du moderne; mais, ayant ouï dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes Savantes, elle supprima sa dissertation.Il eût été curieux de voir, comment l'érudition et le pédantisme auraient lutte contre le bon-sens, le goût, la raison et les grâces.

Dans le fort de la dispute de Perrault et de madame Dacier, sur les anciens et les modernes, Bayle disait : S'il n'y avait qu'à comparer l'Amphitryon de Plaute avec celui de Molière, pour décider cette dispute, je crois que M. Perrault gagnerait sa cause.

On a comparé la pièce de Plaute avec celle de Molière, et démontré que c'est de loin en loin qu'il se trouve, dans la comédie française, une plaisanterie du poëte latin; et que, presque toujours, cette plaisanterie acquiert, ou plus de grâce, ou plus de force chez le poëte français.

Avant Molière, un poëte italien, Ludovico Dolce, avait imité l'Amphitryon de Plaute, dans tine comédie, intitulée il Merito. Dryden a aussi traité le même sujet, et a beaucoup profité de l'Amphitryon de Molière. Madame de Montaigue parle d'une autre pièce, jouée à Vienne sous le même titre, dont elle nous a conservé l'idée. Cette farce, dit-elle, commence par Jupiter, qui tombe amoureux d'Alcmène, en lorgnant cette belle à travers une ouverture de nuages. Mais le plus plaisant, est l'usage, que ce dieu fait de sa métamorphose. Au lieu de courir chez sa maîtresse, avec les transports d'un amant, il fait appeler le tailleur du prince, lui filoute un habit galonné; et escroque, à son banquier un sac d'argent, à un juif une bague, etc.; et toute l'intrigue roule sur le chagrin, que ces gens-là causent au véritable Amphitryon, pour les dettes contractées par le dieu. J'avais environ onze ans dit Voltaire, quand je lus tout seul, pour la première fois, l'Amphitryon -de Molière. Je ris au point de tomber à la renverse.

,

[ocr errors]

AMUSEMENS A LA MODE (les), comédie en

trois

trois actes, en vers libres, avec un prologue, par Romagnési et Riccoboni, aux Italiens, 1732.

Oronte veut marier sa fille avec M. Rigolet, parce qu'il déclame bien, et qu'Oronte aime la déclamation: madame Oronte veut, au contraire, la donner à Éraste, parce qu'il chante bien, et qu'elle adore le chant. Lucile, qui aime Éraste, ne peut consentir au choix de son père. Rigolet espère obtenir sa main, en flattant Oronte par des vers qu'il lui déclame; Éraste forme le même espoir, en donnant un opéra à madame Oronté. Enfin, avec l'aide d'un valet, l'amant chéri remporte la vic→ toire; et du consentement du père et de la mère, on marie Lucile avec Éraste. Cette pièce a eu beaucoup

de succès.

ANACRÉON, ou L'AMOUR FUGITIF, opéra en deux actes, paroles de M. Mendouze, musique de M. Chérubini, à l'Opéra, 1804.

Le sujet de cette pièce est tiré du joli conte de la Fontaine la musique a paru agréable, mais quelquefois un peu trop savante pour le genre de l'ouvrage.

T

?

Cet opéra, dit un critique moderne, est le premier qu'on ait sifflé à ce théâtre, et, sous ce rapport, il fera époque.

ANACRÉON, ballet héroïque en un acte, paroles de Bernard, musique de Rameau, 1757.

La prêtresse et les suivantes de Bacchus, irritées de voir Anacréon se partager entre l'amour et le dieu du. vin, renversent la statue de l'amour, et enlèvent Lycoris, maîtresse d'Anacréon, qu'elles ramènent à table, où il conti nue de boire, et s'endort. Le bruit d'un orage affreux, mêlé de tonnerre, éveille le poëte: une voix plaintive se

R

fait entendre il en est touché. C'est l'Amour qui, dé guisé en esclave, vient lui demander un asile. Il dit qu'il servait Lycoris; et que la belle, furieuse d'avoir été quittée par un ingrat qu'elle aimait, lui a montré un tel désespoir, qu'il s'est vu obligé de fuir. Anacréon, assuré, par ce récit, de l'attachement de Lycoris, vient retrouver son amante. On revoit bientôt les Bacchantes, dont l'Amour contient la fureur. Ce dieu, pour tout arranger, consent que Bacchus ait ses droits sur le tendre Anacréon; ce qui réunit les suivans de Bacchus et de l'Amour.

ANACRÉON, comédie en un acte, en "vaudevilles, de Sédaine, aux Italiens, 1758.

Anacréon, après avoir long-tems encensé les amours, quitte la cour de Samos, abandonne les jeux et les plaisirs, et se consacre tout entier à l'étude. Son ami Philénos veut inutilement lui parler du pouvoir de l'Amour. Anacréon borne ses désirs à la seule amitié. Cependant l'air s'obscurcit; le ciel se couvre de nuages; un enfant, exposé aux injures de la tempête, demande une retraite à Anacréon, qui se laisse toucher par son ingénuité, le réchauffe avec ses mains, et le met sur ses genoux. C'est le moment que saisit l'Amour, pour le blesser d'un de ses traits. Mais, s'il est l'auteur de la blessure, il va l'être aussi de la guérison. Il parcourt la campagne, vole la brebis de Céphise, et court se cacher dans le cabinet d'Anacréon. Céphise court après sa brebis: arrivée dans le cabinet du philosophe, elle en admire les ornemens, et en dérange les livres. Anacréon, qui la surprend, est enchanté de sa vue, et lui fait une déclaration, à laquelle elle se montre sensible. L'Amour vient lui-même être

« PrécédentContinuer »