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le docteur et Argentine. Là, il se travestit en femme, pour servir sa parente en qualité de femme de chambre; mais, ce stratagême ne pouvant réussir, parce qu'Argentine est déjà pourvue d'une suivante, Arlequin prend le parti, de se métamorphoser en dogue. Le docteur l'arrête, et veut le disséquer; ce qui oblige Arlequin à se faire connaître.

ANFOSSI (N), compositeur, célèbre en Italie.

Un auteur lyrique voulut faire connaître l'Inconnue persécutée, l'une des plus agréables productions d'Anfossi: elle fut représentée à la cour en 1776, et n'obtint aucun succès.

ANGLAIS A BORDEAUX (l'), comédie en un acte, en vers libres, par Favart, aux Français, 1763. Cette pièce, qui devait être intitulée: l'Antipathie vaincue, dit une Feuille du tems, est nommée l'Anglais à Bordeaux. L'ambassadeur d'Angleterré a demandé ce changement. Au reste, le sieur Favart l'a portée chez tous les ministres étrangers, pour savoir s'ils n'y trouvaient rien qui pût les blesser. Ils en ont été très-contens.. Pour les flatter davantage, on a ordonné de jouer Brutus, tragédie de Voltaire, où l'on sait qu'il se trouve un éloge magnifique de la dignité des fonctions d'un ambassadeur.

a

Le sieur Favart, dit un journaliste, en 1763, obtenu de la cour mille livres de pension, pour avoir fait la pièce de l'Anglais à Bordeaux. C'est encore l'abbé de Voisenon, qui a sollicité cette faveur pour son protégé. Son activité en cette occasion, bien opposée à son caractère d'indolence, confirme de plus en plus le bruit, accré

dité parmi les gens de lettres, qu'il est le vrai coloriste de cette comédie.

C'est la dernière pièce, dans laquelle mademoiselle Dangeville ait joué. L'on sait combien elle a été, et combien elle est encore 'aujourd'hui regrettée du public. Elle fit sa retraite à la clôture des théâtres de cette même année, ainsi qué mademoiselle Gaussin, qui eût dû faire la sienne six ans plus tôt, pour exciter les mêmes regrets, qu'a fait naître celle de mademoiselle Dangeville.

ANGLOMANIE (l'), ou L'ORPHELINE LÉGUÉE, COmédie en un acte et en vers libres

, par

Saurin.

Cette jolie comédie, bien intriguée et bien écrite, d'un effet agréable et d'un dialogue facile, est en général pleine d'esprit et de traits saillans.

ANIMAUX RAISONNABLES (les), opéra-comique en un acte, de Le Grand et Fuzelier, à la Foire SaintGermain, 1718.

Ulysse se sépare de Circé, qui lui fournit un vaisseau pour retourner à Ithaque. Il lui demande, avant que de partir, de rendre la forme humaine à ses compagnons, qu'elle a métamorphosés en animaux. Elle le lui promet, à condition cependant qu'ils y consentiront eux-mêmes; et, afin qu'il puisse les interroger, elle lui remet une baguetté, qui a la vertu de leur rendre la parole et la figure humaine, tant qu'ils seront avec lui. Il va frapper, dans le fond du théâtre et dans les coulisses, sur plusieurs animaux qui se dressent sur leurs jambes, et viennent l'un après l'antre près d'Ulysse, avec une légère marque de l'espèce de bêtes dont ils sont. L'un est un loup, jadis procureur; l'autre, un cochon, ci-devant financier, etc., qui tous trouvent

pas

peu de différence entre leur ancien et leur nouvel état. Le fonds du sujet n'est de l'invention des deux auteurs. Il avait été traité auparavant par Montfleury, sous le titre des Bêtes raisonnables. Le Grand et Fuzelier ont employé de nouveaux caractères, et des plaisanteries convenables au Théâtre et à la Foire.

ANNA, ou LA CHAUMIÈRE, opéra-comique en un acte, de M***, musique de M. Solié, au Théâtre de l'Opéra-Comique, 1808.

Cette pièce, dont le fonds est intéressant, mais trop usé, ne dut quelques jours d'existence qu'au talent du compositeur.

ANNEAU PERDU ET RETROUVÉ (l'), opéracomique en deux actes, par Sédaine, musique de la Borde, aux Italiens, 1764.

Un homme marié épouvante, par des contes de sorciers, une jeune fille fiancée à un jeune homme de ses amis. Il la mène dans un bois ; et, profitant de sa frayeur, il veut lui ravir son innocence: mais la femme de ce scélérat y a fait cacher tous les habitans du village, qui paraissent déguisés en revenans; de sorte que le méchant homme est effrayé lui-même par ces fantômes; et, lorsqu'ils veulent le traiter comme il le mérite, sa femme, trop bonne, les en empêche, découvre tout, et il en est quitte pour la peur.

ANNE DE BRETAGNE, tragédie de Ferrier, 1678. Anne, duchesse de Bretagne, aimée du maréchal d'Albert, est recherchée en mariage par Maximilien d'Autriche, roi des Romains, et par Charles VIII, roi de France. L'amour, qu'elle ressent pour le duc d'Orléans, lui fait diffé

rer, autant qu'il lui est possible, une alliance si contraire à ses sentimens. Une jalousie, conçue mal à propos et sans ancun fondement, la détermine à accepter la main du roi de France. C'est au lecteur à juger, si un pareil sujet peut former celui d'une tragédie. A l'égard des personnages, celui d'Anne est assez bien caractérisé, et c'est le seul qui soit passable. Il aurait fallu lui donner une rivale, qui intéressât davantage, et fût plus spirituelle qu'Isabelle sa sœur. Château-Briant, gouvernante et confidente des deux princesses, joue un rôle tout-à-fait odieux : elle trahit la duchesse, sans servir Isabelle. Le Duc, faible et timide à l'excès, n'a aucune dignité.

On a trouvé, dit l'auteur dans sa préface, que notre histoire était mal-propre à nous fournir des sujets de tragédie ; qu'il fallait mener les spectateurs dans un pays éloigné, et remplir son oreille par des noms plus pompeux. Ce peu de mots nous fait connaître ce qu'on pensait, dans l'autre siècle, des sujets de tragédies, tirés de l'histoire de France.

ANNÉE (M.), auteur de vaudevilles, 1808.

Il fait avec facilité de jolies scènes, et des couplets agréables. C'est un digne émule de ces enfans de Momus, qui ont succédé aux pères du Vaudeville.

ANNÉE GALANTE (1'), ballet de quatre entrées, paroles de Roy, musique de Mion, 1747.

Le feu poëte Roy passait pour avoir reçu, plus d'une fois, des coups de bâton, à cause de ses vers satiriques. On lui demandait un jour à l'Opéra, s'il ne donnerait pas bientôt, à ce spectacle, quelqu'ouvrage nouveau. Vraiment oui, dit-il, je travaille à un ballet; c'était l'Année galante. Une

ANN

voix s'écria derrière lui: un balai, monsieur, au manche!

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ANNÉE MERVEILLEUSE (l'), comédie egrêt de acte, en vers libres, par Rousseau de Toulouse, 1748. use

Mercure annonce à la Folie la merveilleuse révolution, qui vient de s'opérer dans la nature, par le changement des deux sexes. La Folie lui répond qu'elle a déjà prévenu les ordres du Destin, en disposant les hommes à cette étrange métamorphose. Un officier, transformé en petitemaîtresse, remplace Mercure, et chante plusieurs couplets, dont il parodie les vers sur des airs amoureux. Il est à son tour remplacé par un danseur, qui n'a changé que de sexe, et qui s'applaudit de pouvoir être aussi libertin qu'il le voudra. Survient un Robin, puis un officier, devant lequel le danseur et le Robin disparaissent. Ce militaire était une jeune marquise, à qui le mari ne voulait pas seulement permettre d'avoir un amant, quoiqu'il eût une maîtresse. Ce serait bien l'occasion de prendre sa revanche avec son mari, qui est devenu sa femme; mais elle en use plus généreusement. Arlequin, déguisé en revendeuse à la toilette, parait très-mécontent de son nouvel état. La dernière scène est celle d'un avocat, qui se plaint de ce que, de femme sensée qu'il était, le ciel s'est avisé d'en faire un homme ridicule. Les sujets de la Folie viennent terminer la pièce, par des danses et un vaudeville.

ANNETTE ET LUBIN, comédie en un acte, en vers, mêlée d'ariettes, par Favart, aux Italiens, 1762.

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Cette pièce est un conte de Marmontel, mis en action. On y a ajouté l'épisode de l'enlèvement d'Annette, par

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