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tendez-vous dire! La vérité, belle dame! vous avez d'ailleurs l'art de vous mettre comme personne. D'honneur, votre est délicieuse. Ah! drôlesse! parure - Mais, mais, monsieur, finissez donc ! - Quoi! de vous rendre justice? Allons, vous faites l'enfant; fi! que cette modestie vous sied mal! ces messieurs ne savent-ils pas, comme moi, que vous méritez mes éloges. Ah! monstre! à cette dernière épithète, l'actrice s'emporta, devint fùrieuse. Tous ceux, qui ne s'étaient pas aperçus des apartés, lui dirent qu'elle avait tort, qu'elle méritait bien tout ce que le comte lui avait dit; ceux qui avaient tout entendu lui tinrent malignement le même propos. Elle passa sur la scène, la rage dans le cœur, et alla punir le public des affronts qu'elle avait essuyés.

L APELLE ET CAMPASPE, opéra en un acte, par Dumoustier, musique de M. Fler, à l'Opéra, 1797.

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On sait qu'Alexandre, instruit de la passion d'Apelle pour sa maîtresse, en fit le sacrifice à ce peintre célèbre ; ce sujet, très-connu, avait déjà été mis plusieurs fois sur la scène. On trouve, dans cet opéra, quelques détails heureux: mais il doit une partie de son succès au musi

cien...

APELLE ET CAMPASPE, opéra en un acte, paroles de Poinsinet, musique de Gibert, aux: Italiens, 1777. Alexandre , possesseur d'une esclave, nommée Campaspe, la plus belle personne de son siècle, voulut qu’Apelle en fit le portrait. Celui-ci reconnait en elle son ancienne maitresse ; le pinceau lui tombe des mains. Au milieu de leurs transports mutuels, le roi survient, et fait

éclater son ressentiment. Les deux amans lui racontent leur histoire amoureuse: alors la générosité succède à l'indignation, dans le cœur d'Alexandre, qui sacrifie sa maîtresse à son peintre.

Ce sujet très-beau, et susceptible d'une touche noble et pathétique, dit un critique du tems, est absolument dégradé entre les mains du sieur Poinsinet; tout y est estropié, et elle a essuyé une chute complète. Ça été même en vain que l'auteur avait tâché de capter la bienveillance du public, par un compliment préalable', aussi plat et aussi ridicule que le reste.

La musique est de feu Gibert, auteur du Grand Sultan, dans les Sultanes; faible dans cette pièce-ci, elle n'a pu sauver les spectateurs de l'ennui, qu'inspire ce méchant drame.

APOLLINAIRE (le jeune ), évêque de Laodicée en

Syrie.

On trouve, dans les Œuvres de Saint-Grégoire de Nazianze, une tragédie de Jésus-Christ souffrant, qu'on croit être de lui; Apollinaire avait composé ses pièces, afin que les Chrétiens pussent se passer des auteurs profanes, pour apprendre les belles-lettres. Il prit pour modèles, Ménandre, dans ses comédies; Euripide, dans ses tragédies; et Pindare, dans ses odes: mais il était trop faible copiste, pour abolir l'usage des originaux. Apollinaire, un des premiers hommes de son tems, pour l'érudition, n'était qu'un poëte du second rang.

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APOLLON DU BELVÉDÈRE (1), vaudeville en un acte, de MM. Étienne, Morat et Nanteuil, au Théâtre des Troubadours, 1801.

Cet ouvrage fut composé à l'occasion des trophées, dont l'illustre chef de l'armée d'Italie venait d'enrichir Paris.

APOLLON ET CORONIS, opéra en un acte, par Fuzelier, musique de M. Rey, à l'Académie royale de Musique, 1781.

Cette pièce est un des actes, qui composent l'ancien opéra: des Amours des Dieux. Il n'offre point d'intrigue ; mais on y trouve quelques situations, dont le compositeur a su tirer parti.

APOLOGIE DU SIÈCLE (l'), ou MOMUS CORRIGÉ, comédie de Boissy, en un acte, en vers libres, aux Italiens, 1734.

Si l'on retranchait de cette pièce deux ou trois scènes, que Boissy avait placées ailleurs, il ne resterait plus que quelques dialogues assaisonnés, comme à l'ordinaire, de beaucoup d'esprit. En 1737, cette comédie fut remise au théâtre, avec de nouvelles scènes, et une entr'autres, Momus fait l'éloge de mademoiselle Dumesnil, alors nouvellement reçue à la Comédie Française. Il finit sa tirade par les vers suivans:

Dans son brillant essai, qu'applaudit tout Paris,
Le suprême talent se développe en elle:

Noise Et, prenant un essor dont les yeux sont surpris,
Elle ne suit personne, et promet un modèle.

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APOSTOLO-ZÉNO. Il a précédé Métastase, dans la éforme de l'opéra italien; mais son émule lui est bien supéricur. La tragédie de Quintus-Fabius est son meilleur ouvrage. On a surnommé cet auteur le Corneille de L'Italie,

APOTHÉOSE DE BEAUREPAIRE (l'), pièce en un acte et en vers, par M. de la Suze, au Théâtre-Fran

çais, 1792.

Beaurepaire, forcé de signer la capitulation de Verdun, aima mieux se donner la mort, que de la recevoir sur un échafaud, et s'illustra par cet acte de courage et de gran

deur d'ame.

: Ce sujet n'offrait, pour ainsi dire, qu'une scène; mais le mérite du style, la sagesse des principes, une peinture, simple et vraie des dangers de la loi agraire, exigent qu'on les distingue de cette foule d'ouvrages, dénués de sens et de raison, qu'alors on ne rougissait pas d'offrir au public.

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APOTHICAIRE DÉVALISÉ (1'), comédie burlesque en un acte, en vers, de Villiers, 1660.

Cette comédie n'est qu'une pièce bouffonne, où l'on voit de jeunes espiègles mystifier un pauvre apothicaire. L'amant de sa fille en profite au point d'obtenir son consentement à son mariage avec elle.

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APPAREIL THÉATRAL. C'est une partie si essentielle à toute action dramatique, qu'Aristote en a fait expressément une des six parties de la tragédie, qu'il appelle Décoration. (Voyez DÉCORATION.) On sait combien les anciens s'attachaient à tout ce qui pouvait augmenter l'effet de leurs drames. Leur théâtre représentait à-la-fois une place publique, un temple, un péristyle et le bord de la mer. Il était disposé de manière qu'un persommage, vu par les spectateurs, l'était de même par les autres personnages. Aussi l'on sait quels effets produisirent plusieurs pièces d'Eschyle', le Cresfonte d'Euripide,

Edipe de Sophocle, etc. La forme étroite et petite de nos théâtres a permis rarement à nos maîtres, d'y offrir de

se sont

grands tableaux. Rodogune et Athalie sont les deux seules pièces du siècle passé, où les auteurs aient in- ̈ troduit l'appareil théâtral. Depuis que le théâtre est agrandi, nous y avons vu des tableaux sublimes et terribles. Mais il est arrivé que les auteurs quelquefois contentés de frapper les yeux, sans parler. à l'âme. C'est contre cet abus que Voltaire s'est élevé si souvent avec tant de force. Toute la pompe de l'appareil ne vaut pas, dit-il, une pensée sublime, ou un sentiment. Ces grands tableaux, que les anciens regardaient comme une partie essentielle de la tragédie,. peuvent aisément nuire au Théâtre de France, en le réduisant à n'être presque qu'une vaine décoration.

APPARENCES TROMPEUSES (les), ou CÉSAR URSIN, comédie en cinq actes, en vers, par BoisRobert, 1655.

Le jour de la représentation de cette comédie, l'abbé, de Bois-Robert était aux Minimes de la place Royale, où il entendait la messe à genoux sur un prie- dieu fort propre, et se faisait autant remarquer par sa bonne mine, que par un bréviaire d'un gros volume, qui était ouvert devant lui. Quelqu'un demanda à M. de Coupeauville, abbé de la Victoire, qui était cet abbé? M. de Coupeauville répondit: C'est l'abbé Mondory qui doit prêcher cet après-midi à l'Hôtel de Bourgogne. Quelques jours après, M. de Coupeauville rencontra Bois-Robert, qui revenait de la comédie à pied. Il lui demanda où était son carrosse. On me l'a saisi et enlevé, dit Bois-Robert, pendant que j'étais à la comédie. Quoi! répliqua M. de Coupeauville à la porte de votre cathédrale! l'affront n'est pas supportable.

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