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ARABELLE et ALTAMONT, tragédie en trois actes, en vers, par M. de la Montagne, imprimée en 1792.

Ce sujet est tiré de la Nouvelle Héloïse de J. J. Rousseau. C'est la situation du vieux baron, se jetant aux genoux de Julie, pour l'engager à épouser Volmar qu'elle n'aime point, et à faire le sacrifice de son amour pour Saint-Preux. Ici les noms et tous les accessoires sont changés; le style de l'ouvrage a la couleur tragique ; mais le plan n'offre que peu de situations intéressantes.

ARABELLE et VASCOS, opéra en trois actes, par M. le Brun-Tossa, musique de M. Marc, à l'Opéra-Comique, 1794.

D. Philippe, gouverneur de Goa, et Vascos, son fils, sont en concurrence pour la main d'Arabelle. L'autorité du père l'emporte ; et il est sur le point d'épouser la jeune Indienne. La veille du jour, où ce mariage doit être célé→ bré, des députés Indiens viennent se plaindre à Philippe des cruautés qu'exerce, dans leur patrie, le tribunal de Inquisition. C'est en vain que Vascos a employé son crédit, et qu'il a plaidé la cause de ces infortunés; leurs justes plaintes ne sont point entendues. Généreux protec→ teur de l'opprimé, Vascos se détermine à les suivre dans leur patrie; mais son projet est découvert. Soudain il est arrêté, et condamné à mort par le tribunal de l'Inquisition. Enfin un citoyen courageux, las de plier sous le joug, éclaire le peuple, qui renverse dans un instant l'autorité inquisitoriale, et Philippe avec elle. La pièce finit par l'union d'Arubelle et Vascos.

Tel est le sujet de cet opéra, qui eut, comme tous les ouvrages de circonstance, le mérite de l'à-propos.

ARBITRE (l'), ou LES CONSULTATIONS, pièce en un acte, de MM. de Jouy et Longchamps, au Théâtre du Vaudeville, 1798.

Ce sont des scènes à tiroir, où l'on remarque des traits spirituels et des couplets, tels que celui-ci :

De vrais amans, de vrais amis,
Ce siècle de fer est avare;
C'est surtout, dans votre Paris,
Que ce phénomène est plus rare.
Sur un trait de fidélité,
J'interroge en vain ma mémoire;
Un pauvre chien seul est cité;
Et l'on conteste son histoire.

ARBITRE DES DIFFÉRENDS (l'), comédie eu trois actes, en prose, avec un prologue, de le Sage, 1725. Le capitaine Don Lope de Castro est le héros de cette comédie, qui fut d'abord donnée en cinq actes au ThéâtreFrançais, sous le titre du Point d'honneur. Don Lope est supposé avoir fait un ample Traité sur le Point d'honneur, dont il veut qu'on observe rigoureusement toutes les règles. Il entretient à ses frais cent espions, qui l'informent exactement des débats, des rencontres, des disputes, des querelles, et de tous les combats présens et à venir. L'amour vient encore se joindre à cette folie. Don Lope demande en mariage, selon tous les principes et les conséquences de son livre, Léonor, sœur de Don Alonze. Celui-ci soupire envain pour Estelle, nièce du Capitaine. Un jeune -étranger, sous le nom de Don Carlos, a touché le cœur de Léonor. Il la voit chez Estelle, qui reconnait en lui Don Louis, son amant, dont elle cherchait à punir l'inconstance, On consulte le Traité du Point d'honneur, pour

démêler toute cette intrigue. Il est réglé que Don Alonze épousera Estelle, parce qu'il a soupiré pour elle avant Don Louis.

A la fin de la première représentation de cette comédie, Mlle. Flaminia entra sur le théâtre, en habit de ville; et, s'adressant à Lélio, qui venait de finir la pièce, elle lui dit qu'il oubliait de donner à l'assemblée des témoignages de son zèle, et de celui de tous ses camarades, par un compliment qu'il devrait faire, comme cela se pratique ordinairement à l'ouverture du théâtre. Flaminia, voyant Lélio un peu embarrassé, lui dit : je vois bien que l'habit comique, avec lequel vous venez de jouer, cause votre embarras, et qu'il n'est pas assez décent, pour faire un compliment sérieux; je fais donc grâce à votre silence, en faveur de votre respect; mais il n'est pas juste que ce parterre, qui nous honore si constamment de sa faveur, ignore les sentimens qui nous animent; et je vais parler pour vous; j'espère qu'on voudra bien excuser les fautes de mon discours: et son discours fut applaudi.

ARCHI-MENTEUR (l'), ou Le Vieux Fou dupé, comédie posthume en cinq actes, en vers, par Destouches, 1758.

Un vieux père vicieux, appelé le Marquis, et un fils, qu'on nomme le Comte, et qui lui manque continuellement de respect; voilà ce que présente cette pièce, qui, d'ailleurs, est pleine de situations comiques. Le Marquis, quoique marié, aime Clarice, sœur d'un Baron et amante du Comte. Il a une fille, nommée Julie, dont le Baron est amoureux, et qui a été promise à un nommé Montval. Pour engager le Baron à favoriser l'indigne passion, qu'il a conçue pour sa sœur, il lui promet sa fille de préférence à

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tout autre amant. Le Baron, homme sans mœurs, se prête à ses vues, pour avoir Julie. Le Comte, de son côté, flatte le Baron pour obtenir Clarice qui le trompe, parce qu'elle aime Dortière, qui est un autre homme sans principes. Les seuls honnêtes gens de la pièce sont Montval et Julie; car la vieille Marquise autorise le Comte, son fils, à jouer toutes sortes de mauvais tours à son père, qu'il s'efforce de rendre ridicule. Il fait passer Clarice pour une servante, et Dortière pour un valet; et ces déguisemens, si ordinaires au théâtre, sont les seuls traits qui fondent le titre d'Archi-Menteur, donné à cette comédie. Enfin, la pièce se dénoue par trois mariages; Julie épouse Montval, qui donne sa sœur au Comte; et Dortière s'unit à Clarice.

ARCHIMIME. Les Archimimes, chez les Romains, étaient des gens qui imitaient les mœurs, les manières, la contenance et le langage des personnes vivantes, et même des morts. (Voyez MIME.)

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On s'en servit d'abord pour le théâtre. Ensuite on les employa dans les fêtes, et à la fin dans les funérailles. Ils marchaient après le corps, en contrefaisant les gestes et les manières de la personne morte, comme si elle était encore vivante. On prétend qu'ils y réussissaient si bien, que l'on s'imaginait voir le mort ressuscité. Ils ne se bornaient pas à exprimer les bonnes qualités du défunt, et à faire son panégyrique ; ils en faisaient aussi la critique, et représentaient ses défauts, pour amuser le peuple, et le faire rire aux dépens même du mort, dont la famille les payait. On peut voir quelle était leur hardiesse, par ce trait du fameux archimime Favor; il représentait Vespasien, qui venait de mourir, et qui, comme on sait, avait été fort avare: on lui demandait comment il voulait qu'on l'enter

rât. Qu'on me donne l'argent, que mon enterrement peut coûter, dit l'Archimime, et qu'on jette mon cadavre dans le Tibre.

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ARÈNE. Partie du théâtre, chez les Romains, placée au-dessous du premier rang des gradins et du Podium. Elle s'appellait Arène, parce qu'avant de commencer les jeux, on y répandait du sable. Au lieu de sable, Caligula y fit répandre de la chrysocolle. Néron y fit ajouter du cinabre broyé.

ARÉTAPHILE, où LA RÉVOLUTION DE CYRENE, tragédie en cinq actes, en vers, par Ronsin, au ThéatreLouvois, 1792.

Nous ne citerons qu'un vers de cette tragédie, pour faire juger dans quel sens elle a été composée.

Arétaphile répond au tyran de Cyrène, qui parle avec mépris du peuple qu'il opprime :

<<< Sans toi le peuple est tout, et tu n'es rien sans lui. »

C'est encore dans cet ouvrage qu'on retrouvé une traduction assez heureuse du fameux morceau de Claudien, qui commence par ce vers :

Sæpè mihi dubiam traxit sententia mentem, etc.

ARÉTHUSE, ballet de trois entrées, avec un prologue, paroles de Danchet, musique de Campra, 1701.

Cet opéra réussit peu; et, comme les auteurs, lorsqu'ils le virent près de tomber, cherchaient plusieurs moyens de le soutenir ; je n'en connais qu'un, dit plaisamment un homme d'esprit qui les écoutait : c'est d'alonger les danses des ballets, et de raccourcir les jupes des actrices.

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