Images de page
PDF
ePub

Malgré l'intrigue bizarre et romanesque de cet ouvrage, on y trouve de l'esprit, de la finesse et de jolis couplets.

ARISTARQUE, de Samothrace, fut précepteur du fils de Ptolomée Philométor. Vers l'an 148 avant J. C., il publia neuf livres de corrections sur l'Iliade d'Homère, sur Pindare, sur Aratus et sur bien d'autres poëtes. Il mourut dans l'île de Chypre, à soixante-douze ans, d'une hydropisie. Ne pouvant en guérir, il se laissa mourir de faim. On croit que c'est lui qui divisa l'Iliade et l'Odyssée, en autant de livres qu'il y a de lettres dans l'alphabet ; et l'on prétend même qu'il en retrancha plusieurs vers. Il suffisait qu'un passage ne lui plût point, pour le taxer d'apocryphe. Cependant il fallait que sa critique fût judicieuse, puisqu'on se sert de son nom, pour désigner un censeur d'un jugement sain, d'un discernement exact, et d'un goût épuré et délicat.

ARISTE, OU LES ÉCUEILS DE L'ÉDUCATION, comédie en cinq actes et en prose, par M. Dorfeuille, au ThéâtreItalien, 1785.

M. Argant a élevé son fils Damis avec la plus grande dureté; madame Argant, au contraire, a pour lui la plus grande faiblesse ; de sorte que le jeune homme est un de ces êtres capricieux, vains, légers, inconséquens et emportés, qui sont de vrais fléaux de société. M. Argant veut que Damis épouse sa pupille Isabelle; mais celui-ci a sauvé Julie de la brutalité de quelques insolens; il s'est même battu pour elle, et il l'adore. Cette même Julie, fille bien née, mais sans fortune, se présente chez madame Argant en qualité de femme de chambre, y est admise, y retrouve son amant, en est obsédée, teut sacrifier son amour à son devoir, désespère le

[ocr errors]

fougueux jeune homme, excite de nouveaux troubles dans son cœur comme dans sa tête, met à l'épreuve la complaisance de madame Argant, et enfin remplit le père de fureur et d'indignation. Un frère de M. Argant, homme sensé et ami de la paix, entreprend de ramener tous les esprits, reconnaît dans Julie la fille du comte de Gerval, son ancien ami, et dès-lors n'a pas de peine à tout pacifier; les deux amans sont unis.

Cette pièce n'a obtenu qu'un faible succès.

ARISTODÊME, comédien de l'Attique. En Grèce, les comédiens illustres étaient réputés des personnes notables; et cette qualité, loin de déroger, conduisait ceux, qui la possédaient à un degré éminent,, aux premières places de la république. Aristodême fut nommé l'un des dix ambassadeurs, chargés de conclure la paix avec Philippe de Macédoine.

ARISTOMÈNE, tragédie de Marmontel, 1749.

Aristomène a vaincu les ennemis de sa patrie, et délivré Messène du joug des Spartiates. Ses victoires lui suscitent des ennemis; Cléonis et Dracon sont les plus obstinés à le perdre. Envieux de sa gloire, ils cherchent à jeter des soupçons sur sa conduite, à le rendre suspect au sénat et à le faire passer pour l'ennemi de la république, lui qui vient d'en briser les fers. Léonide, son épouse, est instruite de ce qui se trame contre lui; et, pour le soustraire à la fureur du sénat, elle se fait conduire, avec son fils, chez les Spartiates, dans l'espérance de se faire suivre par Aristomène, et de le sauver par la ruine de sa patrie. La générosité de Sparte rend cette démarche inutile. Léonide est renvoyée à Messène, où le sénat

condamne la mère et le fils à la mort. Aristomène jouit d'assez de crédit sur l'esprit des soldats, pour empêcher l'exécution de cet arrêt; mais il aime trop sa patrie, pour donner atteinte à l'autorité des sénateurs. Il consent à laisser périr toute sa famille, plutôt qu'à voir couler le sang du moindre des citoyens. Toute l'armée réclame contre la barbarie du sénat: mais Aristomène menace d'immoler lui-même les victimes, si l'armée ne met bas les armes, qu'elle a prises pour leur défense. Alsire, son ami, entre au sénat, un poignard à la main, l'enfonce dans le sein de Cléonis et de Dracon; et, par ce coup de vigueur, il intimide les plus hardis, et met en liberté l'épouse et le fils d'Aristomène.

Cette tragédie fut interrompue, à la septième représentation, à cause de la maladie de Roselly. Cette maladie devint assez sérieuse, pour qu'on lui parlât de renoncer au théâtre; et l'on raconta dans le tems que le malade qui ne sentait pas son danger, répondit à celui qui le pressait vivement, de lui promettre de ne plus jouer la comédie:

N'abnsez point, Probus, de l'état où je suis.

C'est un vers, de Catilina, adressé par Fulvie au grand-prêtre. On ne garantit point cette anecdote; mais elle en rappelle une autre, que l'on garantira ; on la tient de feu Crébillon lui-même, auquel le bon mot appartient. Ce célèbre tragique ayant eu une maladie trèsinquiétante, plusieurs années avant que d'avoir donné, et même achevé son Catilina, Hermaut, son médecin, le pria de lui faire présent des deux premiers actes, qu'il en avait déjà faits: Crébillon ne lui répondit que par ce vers si connu de Rhadadamiste :

Ah! doit-on hériter de ceux qu'on assassine!

ARISTOPHANE, poëte comique Grec florissait vers l'an 446 avant J. C. Il fit retentir le théâtre d'Athènes des applaudissemens donnés à ses pièces. On lui décerna, par un décret public, une couronne de l'olivier sacré, en reconnaissance des traits qu'il avait lancés contre les chefs de la république. Il était si mordant, qu'il n'épargnait pas sa propre famille. On lui' disputait un jour sa qualité de citoyen d'Athènes; il répondit par ces deux vers, parodiés d'Homère:

Je suis fils de Philippe, à ce que dit ma mère;
Pour moi je n'en sais rien; qui sait quel est son père?

Ses saillies amusèrent le peuple, et réprimèrent les vices des grands. Socrate et Euripide furent en butte à ses sarcasmes. Dans la pièce contre le Philosophe, il profite de tout pour le rendre, non seulement ridicule, mais encore odieux.

Aristophane, en rendant Socrate méprisable aux yeux de la populace, prépara de loin l'arrêt, que des juges corrompus prononcèrent contre l'homme le plus vertueux de la Grèce.

Aristophane avait composé cinquante-quatre comédies. Il ne nous en reste plus que onze. Elles offrent ordinairement cette élégance, cette finesse, ce style pur et délicat, cette plaisanterie légère, qui constituaient le sel attique. On l'admire moins à présent qu'autrefois, parce que l'éloignement des tems, et le peu de connaissance des mœurs anciennes empêchent de sentir, sur quoi portent ses bons mots. Ce qui le distingua parmi les comiques Grecs, est le talent de la raillerie. Il saisissait les ridicules aveo facilité, et les rendait avec vérité et avec feu. Il est vrai

que ses comédies n'étaient très-souvent que des satires atroces, qui n'épargnaient pas plus les dieux que les grands. Ses plaisanteries dégénérèrent quelquefois en turlupinades et en obscènités. Plutarque, qui pouvait en juger plus sainement que nous, le mettait au-dessous de Ménandre. On peut voir, sur ces deux poëtes, le théâtre des Grecs, en faisant attention que le P. Brumoy flatte quelquefois les anciens, en les comparant aux modernes. Les comédies d'Aristophane sont: Plutus, les Oiseaux, toutes deux contre les dieux et les déesses ; les Nuées contre Socrate; les Grenouilles, les Chevaliers, les Acarnaniens, les Guêpes, la Paix, les Harangueuses, les Femmes au Sénat, et Lysistrate. Nous avons une traduction française du Plutus et des Nuées, par madame Dacier, et des Oiseaux, par M. Boivin. Poinsinet de Sivry a traduit en vers et en prose le théâtre d'Aristophane.

[ocr errors]

ARISTOTE, surnommé le Prince des Philosophes; naquit à Stagyre, ville de Macédoine, l'an 384 avant J. C., et mourut à l'âge de soixante-trois ans.

Aristote chercha, dans le goût épuré ct délicat des honnêtes gens d'Athènes, les raisons des suffrages qu'on accordait à Homère, à Sophocle, et aux autres poëtes. Dans sa Poétique, il remonta aux principes; et, de toutes ses observations, il forma ce corps admirable de préceptes, si propres à faire connaitre les différens caractères des poëmes, et à conduire la poésie à sa perfection.

ARISTOTE AMOUREUX, ou LE PHILOSOPHE BRIDE, comédie en un acte et en vandevilles, par MM. de Piis et Barré, à la Comédie-Italienne, 1780.

« PrécédentContinuer »