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AUDINOT (N.), ancien acteur èt auteur du ThéâtreItalien. On a de lui l'opéra comique du Tonnelier. Il établit au boulevard le théâtre de l'Ambigu-Comique, où il fit jouer long-tems des comédies, des opéras et des pantomimes; d'abord, par des marionnettes, puis, par des enfans, et enfin, par les acteurs qu'on y voit aujourd'hui. On a dit de lui: le robuste Audinot rendit au naturel la grossièreté des mœurs du peuple.

AUFRESNE (N.), acteur du Théâtre - Français, débuta en 1765, dans Cinna, par le rôle d'Auguste. Ses qualités morales lui firent autant d'amis, que la perfection de ses talens lui procura d'admirateurs. Il fut long-tems l'un des ornemens de la scène française, et ensuite du Théâtre Russe. On lui adressa les vers suivans :

Tour-à-tour sublime et charmant,
Aufresne à tous les tons se plie;
Et se partage également,

Entre Melpomène et Thalie.

Par ce commode arrangement,

11 entretient leur jalousie:

L'une et l'autre auraient bien envie

De fixer ce volage amant;

Mais y compter serait folie :

Il gagne trop au changement.

AUGER (N.), acteur, débuta en 1763, dans l'Andrienne, par le rôle de Dave, et dans Crispin, rival de son Maitre, par celui de la Branche, et fut reçu la même année. Il joua ensuite, les premiers rôles tragiques tels que Warvick, dans la tragédie de ce nom, et Huascar, dans celle des Illinois, de M. de Sauvigny.

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On voit à la Comédie Française, dit un ancien journal, un acteur nouveau dans les Daves; il se nomme Auger : on lui trouve de la noblesse, car il en faut partout, de l'intelligence et un masque très-bon; c'est un genre différent de celui de Préville.

AUGUSTA, tragédie en cinq actes et en vers, de Fabre d'Églantine, au Théâtre-Français, 1787.

Cette tragédie, selon Laharpe, a excité de grands murmures et de grands applaudissemens; on a reproché à l'auteur d'avoir marié Augusta, et de l'avoir rendue mère, avant qu'elle fût vestale, parce qu'une loi ordonnait qu'audessus de dix ans aucune fille ne serait admise au culte de Vesta on lui a reproché encore d'avoir donné pour l'hymen, à une femme, veuve et mère, un dégoût qui va jusqu'à l'horreur; mais il eût peut-être été juste d'observer, que Domitius montre un caractère odieux, incapable de plaire à la femme la moins délicate, et que d'ailleurs trente années doivent opérer une grande révolution, dans les idées d'une femme. On lui a surtout reproché d'avoir donné à Agathocle, le caractère d'un novateur, digne, en bonne politique, du supplice auquel il est condamné. On a enfin remarqué qu'il se trouve dans cet ouvrage des incidens, qui sentent la machine, et dans lesquels on aperçoit plus l'embarras de l'auteur, qu'une vraisemblance palpable. Au reste, à quelque point que ces reproches soient mérités, il faut convenir aussi qu'il y a dans cet ouvrage, du talent, de l'imagination, et de la verve; que, si l'auteur était plus ́avare de détails, it arriverait plus sûrement à l'effet qu'il veut produire, et que son style gagnerait beaucoup, s'il pouvait se résoudre à le dépouiller des formes passées, des expressions surannées, enfin des locutions hasardées qu'il

se permet trop souvent, et dont il semble faire usage à plaisir et par goût.

AUGUSTE (Caïus-Julius-Cæsar Octavianus), né à Rome, l'an 63 avant J. C., auteur d'une tragédie d'Ajax.

Sous son règne, il existait de superbes théâtres. Luimême avait, dit-on, imaginé des danses et des pantomimes, qu'on nommait des Jeux augustaux. Il fit des loix pour la police des acteurs : il défendit aux jeunes gens, de l'un de l'autre sexe, d'y assister la nuit, à moins qu'ils n'y fussent conduits par des parens âgés; et aux femmes, de se trouver aux représentations des acteurs, parce qu'ils y combattaient tout nus.

et

Il voulait que les comédiens eussent de bonnes mœurs : aussi, informé un jour qu'un d'eux, nommé Stéphanien, avait pour domestique une femme travestie en garçon, il le fit fouetter aux trois théâtres de Rome, et le bannit de ses États.

Auguste ne désapprouvait pas qu'on sifflât un acteur; il en fit bannir un de Rome et de toute l'Italie, pour avoir osé montrer au doigt un des spectateurs qui le sifflait; ce qui arrivait cependant, toutes les fois qu'un comédien péchait contre la cadence, ou contre la quantité.

AUGUSTE (M.), auteur dramatique, 1808.

Il a donné, au Théatre de l'Opéra-Comique, plusieurs ouvrages agréables, entr'autres : le Déjeûner de Garçons. Ses premiers essais offrent un style assez pur; mais des situations, plutôt bizarres que comiques.

AUGUSTE (N.), acteur du Vaudeville, 1808.

Il joue, à ce théatre, les rôles d'amoureux et de petits

maîtres. On l'accueille, moins pour ses talens réels, que pour les espérances qu'il donne.

AUGUSTE. (M.) Nous ne parlons ici de ce violoncelle, qu'à cause de l'anecdote plaisante, qu'on va lire. Dans l'une de nos grandes villes de province, où les Officiers Municipaux tiennent la police du spectacle, un de ces Messieurs manda un jour M. Auguste, et lui fit des reproches, sur sa négligence. Le musicien, qui connaissait toute l'étendue du pouvoir municipal, ne le contraria qu'avec tout le respect possible, et lui demanda très-timidement quels griefs il avait contre lui, ou si on lui avait porté des plaintes. —Oh! je n'ai besoin de personne, Monsieur; j'ai des yeux, et je vois bien que vous vous reposez la moitié du temps, pendant que les autres violons jouent. Mais, je ne joue pas du violon, Monsieur. Vous mentez! je vous en ai vu un. — Je vous demande pardon; je joue de la basse, et quelquefois de la quinte. De la quinte de la quinte! Ne faites pas l'insolent, croyezmoi; et qu'il ne vous arrive plus de rester les bras croisés, quand les autres jouent, comme vous avez fait hier dans l'Opéra. Eh! Monsieur, je comptais mes pauses. Qu'est-ce que c'est, Monsieur, conter des pauses; conter des gaudrioles? Mais non, Monsieur, il y avait un Tacet, allegro, etc. Comment? Comment? Tacet, allegro. Je crois que vous me tenez des propos. En prison! Mais, Monsieur.... - En prison, vous dis-je! ah! je vous apprendrai à vous moquer d'un homme en

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place!

-

AUGUSTE DE P*** (M.) publia en 1780 une brochure, intitulée: les Augustins, Contes nouveaux. Parmi une foule de jolis vers, on remarque ceux-ci :

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Maudits soient les rimeurs, dont les muses guindées,
Libérales de mots, mais avares d'idées,

Distique par distique, ou quatrain par quatrain,

Vont composant leurs vers, une toise à la main.

La chanson, sur les disputes musicales des partisans de Rameau, Gluck et Piccini, parut fort agréable. Nous en citerons ce couplet :

Oui, par malheur, voilà comme,
De ce trio qu'on renomme,

On veut nous prouver, qu'en somme

Un seul membre a de bons droits.
Ventrebleu! cela m'assomme;

Partageons plutôt la pomme:

Pourquoi ne voir qu'un grand homme,
Où nous pouvons en voir trois?

Si l'on en croit nombre d'écrivains, l'origine des spectacles remonte à certains buveurs qui, s'étant barbouillés de lie, couraient sur des chariots de village en village, et dialoguaient aux dépens des passans. Ce n'est point du tout cela, si l'on s'en rapporte à M. Auguste de P...; mais c'est le diable lui-même qui s'en est mêlé; et certaines personnes trouveront la chose fort probable. Enfin,

Voici le vrai Satan, fort désœuvré,
Rôdait un jour dans un bourg, ignoré

De bien des gens, s'il ne l'est de Dieu même;
Et que peindrais, avec un soin extrême,

S'il importait au fond de mon sujet.
Or, il rôdait, sans avoir d'autre objet
Que de chasser la terrible apathie,
Qui fatiguait son âme anéantie,
Quand tout-à-coup à vingt pas s'écroula

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