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polyte. Robert, domestique de Valère, pour servir son maître, fait entendre à Siméon, qu'Hippolyte est une franche coquette; et que, la nuit, elle reçoit Alphonse dans sa chambre: pour le prouver, Robert revêt Lise des habits d'Hippolyte, et lui fait imiter la voix de sa maîtresse ; ensuite Robert attrape au bon homme Siméon un de ses habits, qu'il donne à Valère : ce dernier entre dans la maison de Siméon, et se trouve tête à tête avec Constance. Ces stratagêmes réussissent au gré des amans. Siméon renonce à Hippolyte, conseille à son ami de l'unir avec Alphonse; et Anastase consent que sa nièce Constance épouse Valère.

AVESNE (d'), auteur dramatique, a donné, à l'OpéraComique, les Jurdiniers, comédie en deux actes, 1771 5 et Perrin et Lucette, opéra-comique en deux actes, 1777. Anseaume et Poinsinet l'ont admis, dans la composition de quelques-uns de leurs ouvrages.

AVEUGLE CLAIR-VOYANT (1), comédie en cinq actes, en vers, par Débrosse, 1649.

Un officier d'un certain âge, près d'épouser une jeune veuve dont il est amoureux, reçoit l'ordre de partir pour l'armée. On se quitte, avec des assurances réciproques de la plus sincère tendresse. Mais, à peine l'amant est-il parti, que la veuve se rend aux soins du fils de l'officier, dont la fille, en son absence, reçoit dans sa maison un jeune homme qu'elle aime. Le père, instruit de cette double intrigue, et voulant s'en assurer, fait écrire qu'il a perdu la vue, C'est ici que commence l'action; le père est de retour à Paris; et, secondé de son valet, il voit tout ce qui se passe dans sa maison. Les scènes de la veuve et du fils de l'officier, en présence de ce dernier, sont d'un vrai comique. La veuve feint de s'affli¬

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de son accident, assure qu'elle ne l'en aime pas moins; et, en même tems, donne un coup-d'œil, ou fait un geste à son fils. La fille, persuadée de la cécité de son père, continue à recevoir les visites de son amant. On devine le dénouement: l'officier, convaincu de l'inconstance de la veuve, consent à son mariage avec son fils, et à celui de sa fille avec son amant.

AVEUGLE CLAIR-VOYANT (l'), comédie en un acte, en vers, par le Grand, aux Français, 1716.

L'idée entière, et presque tout le fonds de l'Aveugle clair-voyant, sont tirés de la pièce précédente. Le Grand l'a réduite en un acte, et en a fait une comédie, qu'on revoit toujours avec plaisir. Un officier de marine, curieux de savoir s'il est encore aimé de sa maîtresse, lui fait dire qu'il a perdu la vue. Cette femme, qui le croit aveugle, ne prend aucune précaution pour lui cacher ses nouvelles intrigues: l'officier, qui a de bons yeux, est instruit par euxmêmes de son inconstance, et croit que c'est assez punir son rival, que de lui abandonner son infidèle. Il y aurait peu de chose à reprendre dans cette pièce, sans quelques scènes languissantes, qui réfroidissent l'intrigue, par ellemême assez heureuse, et ralentissent un dénouement trèsnaturel,

AVEUGLE DE PALMYRE (l'), comédie en deux actes, mêlée d'ariettes, par Desfontaines, musique de Rodolphe, aux Italiens, 1767.

L'Aveugle de Palmyre, aimé de Nadine, est traversé dans ses amours par le destin, et par la jalousie d'une rivale. Le prêtre du soleil lui rend la vue; l'amant, éclairé par son cœur, reconnaît sa maîtresse, confondue parmi

d'autres jeunes beautés, et l'épouse. Quelques traits de cette pièce ont déplu. On pourrait, en abrégeant l'intrigue, la rendre plus intéressante.

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Philarque, fils d'Atlante, prince du sénat de Smyrne, aime Aristée, dont il est aimé. Cependant il la soupçonne d'infidélité, et la quitte. Aristée se retire dans le temple de Diane, pour en devenir la prêtresse. Philarque reconnaît ́son injustice, va'lui en demander pardon; et tâche, en offrant de l'épouser, de la faire sortir de sa retraite. Atlante, pour empêcher ce mariage, fait venir un mage, qui, avec une poudre, rend Philarque aveugle. Ensuite son père, avec une autre poudre, veut, mais en vain, lui rendre la vue. Enfin, l'on fait sortir Aristée du temple de Diane; et Atlante consent que Philarque l'épouse. Les amans s'embrassent à plusieurs reprises, eu se disant force fadeurs. Les pleurs d'Aristée rendent la vue à Philarque; et tout finit le plus heureusement du monde.

AVEUGLES DE TOLÈDE (les), opéra comique en deux actes, paroles de M. Marsollier, musique de M. Méhul, à l'Opéra-Comique, 1806.

Il ne manquait, à la musique de cet ouvrage, que d'avoir été adaptée à une pièce, qui pût rester au théâtre.

AVEUGLE SUPPOSÉ (P), comédie en un acte, au Vaudeville, 1803.

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Quelques couplets spirituels et bien tournés ont sauvé cette pièce. On devine aisément qu'il s'agit d'un jeune amant, qui contrefait l'Aveugle, pour tromper un bon homme de père, ou d'oncle, ou de tuteur, dont il parvient à épouser la fille, la nièce ou la pupille:

AVEUX DIFFICILES (les), comédie en un acte; en vers, par M. Vigée, au Théâtre-Français, le 24 février 1783.

Un voyage indispensable a séparé trois ans Mélite et Cléanthe, qui s'aiment, et se sont même promis mutuellement leur foi. Mais les absens ont toujours tort; et, de part et d'autre, les amans ont formé de nouveaux nœuds: Grand embarras au retour, pour s'avouer leur mutuelle inconstance. Mais, grâce à l'entremise de leurs valets, ils parviennent à se faire ces Aveux difficiles, et se pardonnent avec plaisir leurs torts réciproques.

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Tel est le fonds de la comédie de M. Vigée; et tel est,

peu de changement près, celui de la pièce du même nom aussi en un acte et en vers, de M. d'Estat, jouée aux Italiens, le 18 mars 1783; c'est-à-dire, environ trois semaines après sa rivale. Le public, qui prit plaisir à juger les deux pièces, donna la préférence à celle de M. Vigée, qui, sans contredit, avait mis plus d'esprit dans la sienne, et surtout plus d'art et de finesse, dans la scène des Aveux difficiles.

Cet opuscule a été la source d'un procès, qui eût été assez ennuyeux pour le public, si M. Vigée n'en n'eût égayé la fin par de jolis vers, adressés à Destouches, qui, disait-on, avait fourni aux deux rivaux le sujet de leur ouvrage. Nous allons les transcrire ici, pour dédommager

le lecteur de la sécheresse des analyses, que nous sommes forcés de lui mettre si souvent sous les yeux.

Salut, respect au peintre heureux,
Qui sut encore, après Molière,
Toucher les coeurs, charmer les yeux;
En traçant plus d'un caractère.
Mais, lorsqu'ils enchantent Paris,
O mon maître, dois tu te plaindre
De l'abandon de tes écrits?
As-tu seulement pu le craindre?
A ton génie on rend honneur:
S'il faut même que je le dise,
A tort c'est prendre de l'humeur:
Car, pourquoi veux-tu qu'on te lise,
Lorsque chacun te sait par cœur ?
Sans prétendre te faire outrage,
Je te l'avourai cependant,
Je ne connaissais pas l'ouvrage,
Que, dit-on, du sombre rivage,
Tu réclames en ce moment.
Vingt fois voulant prendre la plume,
Je cherchais, d'un oeil curieux,
Les vers, qui parcut ton volume;
Et, chaque fois, ton Glorieux,.
Ou ton Philosophe amoureux,
Pour m'abuser, je le présume,
D'eux-mêmes s'offraient à mes yeux.
Pourquoi faut-il que je te trouve
Maître encore de mon sujet?
De tes plaintes je suis l'objet :
C'est le seul regret que j'éprouve :
Mais tu dois être un des derniers,
A qui mon succès fasse envie:
C'est une fleur que j'ai cueillie,
Où tu moissonnais des lauriers.

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