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AYEUX CHIMÉRIQUES (les), comédie en cinq actes, en vers, de J.-B. Rousseau, au Théâtre-Français, 1735. Cet ouvrage ne réussit point; mais on y trouve un plan bien tracé, et le style de la haute comédie.

AZÉLIE, comédie-féérie, en trois actes, musique de M. Rigel, au Théâtre de Monsieur, 1790.

C'est la même pièce que celle, qui fut donnée én 1780, au Théâtre-Italien, sous le titre de Rosanie: mais le premier acte en a été retouché, et les deux autres, refaits entièrement.

On retrouve, au troisième acte, un air composé, il y a près de six cents ans, par le roi Richard, dit Caur de Lion, et que M. Rigel a conservé, vraisemblablement, à cause de son antiquité.

AZÉLINE, opéra en trois actes, en prose, de M. Hofmann, musique de M. Solié, à l'Opéra-Comique, 1796. Le sujet de cet ouvrage est tiré d'un conte d'Imbert, On y trouve de l'intérêt et des situations; mais le fonds et le style semblent appartenir au genre du mélodrame.

AZÉMAR (M. d') est auteur de plusieurs ouvrages dramatiques; entr'autres des Deux Miliciens, et de l'Orpheline villageoise, opéra-comiques.

AZÉMIA, ou LES SAUVAGES, comédie en trois actes en prose, mêlée d'ariettes, par M. de la Chabeaussière, musique de M. d'Aleyrac, à l'Opéra-Comique, 1787.

Un Anglais habite depuis, long-tems une grotte, dans ure ile sauvage, avec Azémia sa fille, et Prosper, fils du lord Alkinson; malgré la précaution, qu'il a prise, de faire porter à sa fille des habits d'homme, et de cacher son sexe Prosper, ces jeunes enfans sont unis d'une amitié si ten

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dre, qu'il commence à s'en alarmer. Un bâtiment espagnol, qui porte le lord Alkinson, aborde dans cette île. Le capitaine voit Azémia, et veut la faire enlever. Le lord découvre enfin la grotte, qu'habitent son fils et son ami: mais, pendant qu'il les embrasse, Azémia est enlevée par les matelots espagnols. Une troupe de sauvages les disperse: Azémia éperdue rencontre dans sa fuite le capitaine espagnol, se met sous sa sauve-garde, et réclame son secours contre ses ravisseurs. Cette noble confiance rappelle l'honneur dans l'âme du capitaine, et il rend Azémią à son père et à son amant.

L'intrigue de cet ouvrage est romanesque; mais on y trouve des situations intéressantes, telle entr'autres que la acène où Azémia implore son ravisseur contre luimême,

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AZÉMIRE, tragédie en cinq actes, de M. Chénier, au Théâtre-Français, 1786.

Azémire, reine de Cilicie, est assiégée dans Héraclée, sa capitale, par une armée de Croisés, que commande Bouillon. Turenne, un de leurs plus vaillans chevaliers, emporté par son ardeur, a été fait prisonnier, tandis qu'il poursuivait les assiégés, jusques dans leur ville. Conduit devant Azémire, il lui inspire une violente passion, que bientôt il partage. D'Amboise, ami de Turenne qui lui a sauvé la vie, instruit de ces amours, quitte le camp des Français ; et, sous le prétexte d'une échange de prisonniers, mais en effet pour arracher son ami à sa honteuse passion, il arrive dans Héraclée: à partir de son arrivée, lisez dans le Tasse l'épisode d'Armide et Renaud; vous y verrez: Ubalde et le Chevalier Danois, faire honte à Renaud de son indigne amour pour Armide; Renaud en rougir, et

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leur promettre de les suivre; Armide triompher par ses charmes de l'éloquence des deux guerriers, et du serment de Renaud; Ubalde et le Danois revenir à la charge', et enlever le trop faible Renaud. Telle est la marche fidèlé, de la fin de la tragédie d'Azémire, jusqu'à la dernière scène, où Azémire se tue: action que se garde bien de faire la maîtresse de Renaud.

La beauté des vers rachète, avec usure, le défaut d'imagination, qu'on trouve dans cette pièce. On y admire surtout un beau rôle, celui d'Amboise, dont les discours sont remplis d'une mâle éloquence.

AZOLAN, ou LE SERMENT INDISCRET, ballet héroï¬ que en trois actes, par Le Monnier, musique de Floquet, 1774.

Alcindor, roi des Génies et protecteur du jeune Azolan lui remet son sceptre, avec lequel il verra l'Univers à ses pieds, pourvû qu'il s'engage à ne jamais brûler des feux de l'amour. Azolan prononce le serment de porter à ce dieu une haine implacable: mais, par malheur, il voit la jeune Agathine; et, dès ce moment, il ressent la puissance des feux, qu'il avait juré de braver : il en fait l'aveu, et révoque son serment. Alcindor menace son favori, et porte le ravage dans son palais. Agathine veut en vain déterminer Azolan à sacrifier un amour, qui lui est si funeste; il jure de l'aimer toujours. Le Génie outragé veut venger son offense; mais l'Amour, venant au secours de ces amans fidèles, les délivre de leur persécuteur. Alcindor lui-même ne peut résister aux charmes de ce dieu, reconnaît sa puissance, et rend ses faveurs à Azola. Ce sujet est tiré du conte de Voltaire.

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BABILLARD (le), comédie en un acte, en vers, de Boissy, au Théâtre-Français, 1725.

L'auteur avait fait d'abord cette pièce en trois actes ou même en cinq. Il les refondit en un seul; ce qui donne au Babillard une précision, qui n'est pas un des moindres mérites de cet ouvrage. Le caractère du Babillard y est exprimé dans toute sa force, et avec une vivacité, extrêmement agréable au théâtre.

Dans cette comédie était ce vers :

Colonel autrefois, et maintenant gendarme.

Ce contraste ne fut pas du goût des gendarmes: une vingtaine de ces messieurs, comme députés du corps, vinrent ensemble à la Comédie, dans l'intention de faire leurs remercimens à l'auteur. L'acteur Quinault, qui représentait le rôle du Babillard, craignant pour luimême, changea le vers, et substitua le nom de médecin à celui de gendarme : ce changement amena la paix.

BACCHUS ET ARIANE, ballet-pantomime, en un acte de M. Gallet, musique de M. Rochefort, à l'Opéra, 1791.

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Le sujet est trop connu, pour en donner içi l'analyse. L'entrée de Bacchus sur la scène est accompagnée d'une musique expressive, et analogue au sujet. Le coup de théâtre, qui termine la pièce, et qui offre Bacchus et Ariane enlevés dans les cieux, a surpris et charmé le public, autant par la beauté du spectacle, que par la sim plicité de l'exécution,

BACK (N.) auteur de la musique d'Amadis de

Gaule, opéra de Quinault. On y 'remarqua plusieurs morceaux, dignes de la scène lyrique; mais les ouvrages de Back ont peu de mélodie et d'expression.

BACON (Jean-Baptiste-Pierre), né à Paris, professeur de belles-lettres.

On a de lui la Mahonnaise, comédie, en un acte et en prose, 1756; et Belphegor dans Marseille, comédie en un acte, en vers, 1757.

BACQUOI GUERDON danseur de la ComédieFrançaise, a donné au théâtre : le Triomphe de l'Amour, ballet-pantomime. La chorégraphie lui doit les Considérations sur la danse du Menuet, 1784, et une Méthode pour exercer l'Oreille à la Mesure, dans l'Art de la Danse, 1787.

BADINAGE (le), comédie en vers libres, par Boissy, aux Français, 1733.

On trouve dans cette pièce de jolies tirades, et une critique dure et fausse de l'opéra d'Hippolyte et Aricie. Les vers suivans prouvent que Boissy ne se connaissait point en musique.

Les airs, d'ailleurs nouveaux dans leur espèce,

Sont plus tartares que françois.

On leur fait politesse,

Comme à des gens, qu'on voit pour la première fois.

Le public éclairé rendit plus de justice aux talens sum périeurs de Rameau. Les vers indécens, que l'auteur met dans la bouche d'un abbé, seraient à peine soufferts dans un lieu de prostitution.

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