du préjugé. Il sut le braver, et recula les limitès de son art. BALLET DES AGES (le), en trois entrées, avec un prologue, par Fuzelier et Campra, 1718. L'auteur a voulu prouver, que le génie comique n'est pas incompatible avec les beautés de l'harmonie. Le prologue représente le jardin d'Hébé, où l'on invite la jeunesse à profiter des douceurs d'un asile si agréable. Le Tems, Vénus et Bacchus sont, avec Hébé, les interlocuteurs de ce prologue. Les trois entrées du ballet sont autant de petites comédies; la première est la Jeunesse, ou l'Amour Ingénieux; la seconde, l'Age Viril, ou l'Amour Coquet; la troisième, la Vieillesse, ou l'Amour Joué; la dernière scène est le Triomphe de la Folie sur tous les Ages. BALLET DES DINDONNEAUX. On a donné, à l'une de nos foires, ce singulier ballet, sur lequel on a fait les vers suivans: Un savant machiniste, un grand (physicien, Opticien, Méchanicien, Très-consommé dans l'art pyrique, Etait cité, dans plus d'un entretien, Dans les murs romains enfermée ; La vigilante Renommée La sema dans toutes les cours. On l'admirait partout, et non pas sans raison; Mais du sort telle est l'injustice, Qu'un grand homme vit pauvre au pays des Césars. Rome est souvent la mère, et jamais la nourrice. Qu'en France, lieu chêri des Filles de Mémoire, Le détermine; il part; il arrive à Paris. A ses frais, le grand Dominique Doivent charmer tous les sens à la fois. Et les bourses et les oreilles. On loua le dessin, le choix et l'ordonnance. Mais, las! malgré le charme et la magnificence. Son talent très-vanté, son théâtre désert. Tant, qu'il fut obligé de fermer son théâtre. Après ce coup, Dominique, dit-on, Faillit en perdre la raison. Mais il rappelle enfin ses sens et son courage. Une salle sans frais; il affiche, et s'empresse Et des plaisirs d'une nouvelle espèce: Qui doivent danser en cadence: Quoi! danser ? Danser, oui, vraiment; Et je vais vous dire comment: Au lieu de planches, Dominique Avait arrangé de ses mains Des tôles, qu'embrâsaient des poêles souterrains. Puis d'aller, de venir plus vite; Et puis de s'élever, et par bonds et par sauts, Trotter, courir ces pauvres dindonneaux; Chacun, vers la coulisse, allait en diligence; Mais, le fouet à la main, des maîtres de ballets Etaient-là postés tout exprès, Et les faisaient rentrer en danse. Oh! comme nos danseur se démenaient grain train! Mais je gage que l'Opéra N'a jamais eu, jamais n'aura Ballet plus chaud, ni danse plus légère. De ce nouveau spectacle on parut enchanté; Volaient, et remplissaient la scène. Chaque jour la salle fut pleine. Bref, Dominique, heureux, et riche immensément, Et la bêtise, ainsi, regagna promptement BALLET DES SENS (le), en cinq entrées, avec un prologue, par Roy, musique de Mouret, 1732. 2 Le sujet de la première entrée est Leucothoé, changée par le Soleil, son amant, en l'arbre qui produit l'encens, ce qui caractérise l'Odorat; le Toucher, seconde entrée est caractérisé par la tendresse de Léodamie, pour Protésilas, roi de Mégare, tué au siége de Troie, tendresse qui l'engage à ne point quitter sa statue, et à l'embrasser continuellement ; ce qui toucha si fort les Dieux, que Proserpine ramena des Enfers un époux si regretté. La fable de la troisième entrée, ou de la Vue, est Iris, qui caractérise les couleurs; et l'Amour, qui, dépouillé de son bandeau lui donne ses premiers regards. L'Ouie est peinte par les Syrènes, qui attirent Ulysse et Orphée. La cinquième entrée, enfin, est remplie par Bacchus qui prend la forme. d'une grappe de raisin, pour posséder Erigone; ce qui caractérise le Goût. BALLET DES VINGT-QUATRE HEURES (le), ambigu-comique de Le Grand, en trois actes, en prosę. avec un prologue, en vers, mis en musique, par Aubert, 1722. Le Ballet des Vingt-quatre Heures, composé pour une fête, donnée au roi, par M. le Duc, à Chantilly, est un ambigu-comique, ouvrage de fantaisie, dont le plus grand mérite consiste dans la nouveauté. La scène d'un ivrogne, qui prend le Pont-Neuf pour son appartement, et celle où Arlequin, près d'être pendu, fait chanter et danser ses juges, se jouent encore souvent à la Comédie Italienne, avec des augmentations qui tiennent à la farce. On trouve, dans cé même ambigu, la comédie des Paniers, et le Rendez-vous Nocturne. Dans l'une, madame Vertugadin fournit à un amant, qu'elle cache sous un grand panier, la facilité d'enlever sa maîtresse. L'autre, est une tracasserie de valets, qui se disputent le cœur d'une servante. Ces différentes pièces, mêlées de chants et de danses, occupèrent plus de deux cents personnes, prises dans les divers spectacles de Paris. Ces beaux jours de réjouissances et de fêtes par ticulières, a dit un écrivain du tems, në se trouvent plus que dans les fastes de Chantilly, de Saint-Cloud et dé Sceaux. BALLET EXTRAVAGANT (le), comédie en un acte, en prose, de Palaprat, 1690. Julie, mère d'Angélique et de Marianne, est si fort entêtée de musique, qu'elle veut mettre sur pied un opera. C'est ce qui fait naître à Clitandre et à Dorante l'idée d'enlever ces deux filles, dans un ballet qui a pour titre : L'Enlèvement des Sabinės. BALOURDE (la), comédie en un acte, au ThéâtreItalien, 1717. |