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Flaminia, âgée de vingt-un ans, s'amuse encore à faire des poupées et d'autres jeux d'enfant. Lélio, qui en devient amoureux, à cause de son innocence; se déguise en ouvrier, pour s'introduire dans la maison de son père : il se prête d'abord à tous les enfantillages de sa maitresse, joue avec elle à la cligne-musette, et à colin-maillard. Il lui enseigne ensuite le jeu d'amour; et voici comme il s'y prend : il la prie de le regarder fixement, et d'arrêter ses yeux sur les siens. Il soupire en même tems, et lui serre la main; Flaminia le regarde, lui serre la main, et soupire à son tour. Pantalon arrive dans ces circonstances, et veut tuer, Lélio, comme un vil suborneur; alors,. Lélio se découvre; et le docteur, ami de Pantalon, qui, accourt au bruit, détermine ce dernier à donner sa fille à Lélio, dont il rend un bon témoignage...

BALTHAZAR, tragédie en cinq actes et en vers, par Petit, curé, imprimée en 1756.

Rien n'est plus simple que cette tragédie. Le sujet est un festin splendide. Cyrus s'avance vers Babylone; Nitocris, mère de Balthazar, Aristée son épouse et Artabaze son confident, veulent l'engager à se mettre à la tête de son armée, et à marcher contre l'ennemi. De leur côté, les Mages d'Assyrie lui représentent qu'il ne peut, sans impiété, se dispenser du festin, qui se donne en l'honneur des dieux du pays : Balthazar y assistera-t-il? n'y assistera-t-il pas? tel est l'unique fondement des cinq actes; enfin, Balthazar, un, peu gourmand, se décide pour le festin, La table est dressée sur le théâtre. Balthazar passe la nuit dans le vin et dans la débauche; il boit dans les vases sacrés du Temple de Jérusalem, pour, insulter au Dieu d'Israël. Tout-à-coup, une main invisible trace, en hébreu, sur la muraille de

la salle du festin, ces trois mots, qui épouvantent le roi, et que les mages ne peuvent deviner: Mané, Thécel", Pharès. Cyrus, cette nuit même, s'empare de Babylone; Balthazar est massacré par ses soldats; Nitocris et Aristée accablent le vainqueur d'injures. Le tendre Cyrus s'enflamme pour Aristée; il lui offre sa main, qu'elle rejette avec indignation. Ces deux femmes sortent, en disant qu'elles vont se tuer; et voilà le dénouement; il ne reste plus qu'à donner une idée de la versification: les vers sont pris au hasard :

Je lui veux éparguer l'horreur de voir Cyrus, » Au trône de mon fils indignement intrus.

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» Soulevez, s'il le faut, le bras de l'univers;

» Implorez même encor les cieux et les enfers.

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J

Occupé d'une fête, où, parmi la crapule,

C

La nuit ne connaitra, ni remords, ni scrupule.

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» Ma coupe, malgré moi, s'échappe de mes doigts;

» Et je sens peu à peu se dérober ma voix :

» Mes yeux sont chancelans; mes genoux s'entre-choquent; » Et toutes les horreurs à la fois me suffoquent.

BALUSTRADES. Le 23 mai 1759, jour de la rentrée, le théâtre s'ouvrit par la représentation des Troyennes et du Legs. Un applaudissement général et réitéré avec transport, dit un historien, partit au lever de la toile, à l'aspect de la scène, devenue libre par la suppression des Balustrades. Cette heureuse innovation, désirée depuis si long-tems par les amateurs du théâtre, et dont Voltaire, qui en connaissait, plus que

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personne, l'importance, avait fait plusieurs fois sentir la nécessité, dans les préfaces de ses pièces, est la plus agréable époque de l'histoire du Théâtre. Le comte de Lauraguais, sentant combien cette aisance de la scène ajouterait au mérite brillant des chefs-d'œuvre de Corneille, de Racine et des modernes, et rajeunirait, pour ainsi dire, ceux des auteurs dramatiques les plus anciens, envoya une somme aux Comédiens, sous la condition qu'ils débarrasseraient pour jamais le théâtre des obstacles, qui s'opposaient au jeu des acteurs, et à l'illusion si propre au charme de la représentation.

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Tout Paris, dit aussi Saint-Foix, a vu avec la plus grande satisfaction, en 1759, le premier de nos Théâtres, notre Théâtre par excellence, tel qu'on le désirait depuis si long-temps, c'est-à-dire, délivré de cette portion brillante et légère du public, qui en faisait l'ornement et l'embarras ; de ces gens du bon ton; de ces jeunes officiers, de ces magistrats oisifs, de ces petits-maîtres charmans, qui savent tout sans rien apprendre, qui regardent tout sans rien voir, qui jugent de tout sans rien écouter; de ces appréciateurs du mérité qu'ils méprisent; de ces protecteurs des talens qui leur manquent; de ces amateurs de l'art qu'ils ignorent. La frivolité française ne contrastera plus ridiculement avec la gravité romaine. Le marquis de ***, séra placé dans l'éloignement, où il convient qu'il soit d'Achille, de Nérestan, de Châtillon, etc.

BANIÈRES (N.) débuta en 1729, par Mithridate, dans la tragédie de ce titre. Il joua ce rôle avec tant d'emportement, qu'il fit rire tout le monde. A la fin de la pièce, il se présenta au parterre, et lui dit: qu'il le suppliait de revenir

revenir le samedi suivant, pour juger s'il avait profité de la leçon; il joua ce jour-là, avec tant d'intelligence, qu'il fut fort applaudi. Quelque tems après, ce comédien, ayant été reconnu pour déserteur, fut arrêté et condamné,par un conseil de guerre, à avoir la tête cassée : beaucoup de gens s'employèrent pour obtenir sa grâce, sur tout la Comédie; mais rien ne pût le sauver.

BAOUR-LORMIAN (M.), auteur de quelques satires, des traductions de la Jérusalem délivrée, et des poëmes d'Ossian. Il a composé une tragédie d'Omasis, ou Joseph Égypte, dont le mérite semble annoncer un digne émule de nos tragiques modernes.

BAPTISTE, ou LA CALOMNIE, tragédie traduite du latin, de Buchanan, par Pierre Brinon, 1613.

Dans cette vieille pièce, on trouve deux vers remarquables, que voici :

Par moi, le peuple obéirait aux rois,

Les rois à Dieu, si je faisais des lois.

BAPTISTE ( aîné ) jouait, depuis quelques années, avec distinction, à un nouveau Théâtre, établi au Marais, sous les auspices de Beaumarchais ; il y avait créé le rôle du comte Almaviva, dans la Mère Coupable; et ses succès, dans le Glorieux, dans Robert, Chef de Brigands et d'autres ouvrages, avaient déterminé les directeurs du Théâtre de la rue de Richelieu à s'attacher cet estimable comédien.

Ses débuts dans la Coquette Corrigée, dans Nanine, l'Homme Singulier, la Métromanie, etc., furent vus avec Gg

le plus grand intérêt; et, depuis cette époque, il demeura chargé des premiers rôles dans la comédie.

Il est actuellement secrétaire du Théâtre-Français, oû ses talens et son caractère le font également chérir.

BAPTISTE (Cadet); ce comédien avait fait courir tout Paris au Théâtre de Mlle. Montansier, où il jouait, d'une manière fort originale, le rôle de d'Anières, dans une farce de Desforges, intitulée le Sourd, où l'Auberge Pleine. Il ne fit pas moins de plaisir au Théâtre de la rue de Richelieu, où il débuta en 1792, dans l'Amour et l'Intérêt, comédie de Fabre d'Églantine : il est difficile d'être plus plaisant que cet acteur, dans les niais et les carricatures. Lorsqu'on lui voit jouer le Créancier des Étourdis, Agnelet de l'Avocat Patelin, et l'Huissier de l'Intrigue Epistolaire, il est impossible de se défendre d'un rire inextinguible. Ce genre, quoiqu'il ne soit pas bien élevé, n'en a pas moins ses difficultés, et Baptiste cadet nous paraît être arrivé au nec plus ultrà de la bouffonneries

BAPTISTE (N.), a débuté à l'Opéra-Comique, en 1799, par le rôle de Valère, dans le Secret. Un peu faible comme acteur, il double avec succès le célèbre Martin, et se fait entendre avec plaisir, en l'absence de ce dernier.

BARBIER (M.), né à Vitry-le-Français, est commu par la tragédie de Cyazare; cette pièce, qu'il composa à l'âge de vingt-six ans, fut jouée en société, quoiqu'elle eût été reçue par les comédiens.

BARBIER (N. le), est auteur du drame d'Assgill, en einq actes et en prose, 1785.

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