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BARBIER (Marie-Anne), née à Orléans, cultiva la littérature et la poésie, et vint se fixer à Paris, où elle publia plusieurs tragédies et quelques opéra, en un vol. in-12. On a dit qu'elle n'était que le prête-nom de l'abbé Pellegrin ; mais on s'est trompé: Mlle. Barbier avait des talens et des lumières, et l'abbé Pellegrin ne fut jamais que son conseil et son censeur ; elle mourut en 1745. La conduite des tragédies de Mlle. Barbier est assez régulière, et les scènes en sont assez bien liées : ses sujets sont en général bien choisis; mais rien de plus commun que la manière dont elle les traite; elle tâche de rendre les héroïnes de ses pièces, grandes et généreuses; mais c'est en rabaissant tous ses héros. On sent la faiblessé d'un pinceau timide, qui, ne pouvant peindre en grand, tâche d'exagérer les vertus de son sexe ; et ces tableaux outrés ne produisent qu'un médiocre intérêt. On trouve néanmoins quelques situations touchantes, et une versification aisée et naturelle ; mais trop de facilité la rend lâche, diffuse et prosaïque.

BARBIER (N.), acteur du Théâtre de l'Impératrice 1808.

Il joue les premiers rôles avec beaucoup d'intelligence ; mais il est un peu froid; et, quand par fois il s'échauffe c'est encore une chaleur factice. Son débit est ferme juste et bien nuancé ; et, sous ce point de vue, il a toujours obtenu le suffrage du public, qui lui reproche, avec raison, le trémoussement continuel de ses jambes et de ses bras.

BARBIER DE SEVILLE ( le ), ou LA PRÉCAUTION

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INUTILE, comédie en cinq actes, réduits à quatre, en prose, par Beaumarchais, aux Français, 1775..

Bartholo veut épouser Rosine, sa pupille; c'est un avare, dur et jaloux, qui fait tout ce qu'il peut pour se rendre odieux. Le comte Almaviva, riche, jeune et charmant, cherche tous les moyens de gagner et d'obtenir la main de Rosine. I emploie différens stratagêmes, pour lui faire tenir des lettres et pour la voir. Il y parvient, en jouant de la guitarre sous ses fenêtres, en se déguisant, en faisant au tuteur des confidences, qui lui sont même contraires en séduisant les valets, etc. Il est surtout bien secondé par Figaro, Barbier intrigant, prêt à tout faire pour de l'ar→ gent. Chirurgien de la maison de Bartholo, il rend ses valets des surveillans inutiles, en donnant des drogues soporifiques à l'Éveillé, qui ne fait que bâiller, et un sternutatoire à Lajeunesse, qui éternue à chaque instant. Don Basile, maître de musique, quoiqu'attaché au docteur, reçoit de l'argent du comte d'Almaviva, puis le trahit puis le seconde dans ses amours. Rosine se sert de toutes sortes de ruses, pour tromper son tuteur, qui est toujours très-défiant, et toujours dupé. Enfin, il mande le notaire, qui est aussi mandé par le comte Almaviva. Le comte, introduit dans la maison du tuteur, se fait connaître à Rosine, pour un amant fidèle; dérange le projet, qu'elle avait conçu par dépit, d'épouser son tuteur; obtient sonconsentement, se sert des gens même de Bartholo, pour être ses témoins; et le contraint enfin de convenir, que toutes les précautions sont inutiles contre l'amour. Cette comédie est un imbroglio comique, assaisonné de facéties, d'allusions plaisantes, de situations singulières et vraiement théâtrales, de caractères originaux, et surtout, de traits d'une gaieté vive et ingénieuse.

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Le jour de la reprise, un plaisant du parterre dit à ceux qui l'environnaient : « Messieurs, il faut applaudir aujour» d'hui Beaumarchais, puisqu'il s'est mis en quatre, pour >> regagner nos suffrages ».

Voici des vers, faits par Beaumarchais, sur les censeurs Ce sa pièce :

Mes chers auteurs ?

Riez à mes dépens:

Depuis si long-tems je ris aux vôtres;
Surtout, Messieurs, ne soyons point pédans.
Moquons-nous gaîment les uns des autres.
Tous ces censeurs

De bien

Ont des humeurs

De chien,

Quand un plaisant nargue la fronde.

Laissons-les donc crier:

Tolle!

Allons rire au Barbier

Tombé,

Qui fait accourir le pauvre monde.

BARBIER DU VILLAGE (le), comédie mêlée d'ariettes, paroles de M. Grétry neveu, musique de M. Grétry, au Théâtre-Feydeau, 1797.

Cette pièce n'est qu'une scène de revenant, d'autant plus mal amenée, que le sujet pouvait assez facilement se passer d'un moyen, aussi peu naturel et aussi usé: mais la musique de l'oncle a fait passer les paroles du neveu.

BARDENET (N.) est l'auteur des Événemens Noctur

nes, ou les Nouvelles Méprises, comédie en trois actes, en prose, 1777:

BARDES.

Un roi des Gaules, qui s'appelait Bardus, fut le premier Barde ou poëte de sa nation.

Les Bardes célébraient les grands hommes; ils avaient le plus grand crédit sur le public; ils habitaient sur la montagne de Bourgogne, qu'on nomme encore le Mont-Bard.

BARDES (les), opéra en trois actes, paroles de Dercy, musique de M. Lesueur, à l'Opéra, 1804.

Duntalmo, chef des Scandinaves, ennemi des Calédoniens et de la religion des Bardes, arrive en vainqueur dans la Calédonie. Il a fait prisonnière, et veut marier à son fils Mornal, Rosalma fille de Rosmor, ancien Barde qui a pris la fuite, et amante aimée d'Ossian. Ce héros se dispose à combattre Mornal: Rosalma doit être le prix de la victoire ; et, selon l'usage, Duntalmo est forcé de la remettre, comme en dépôt, entre les mains des Bardes; mais, sûr de ressaisir, à son gré, sa proie, il favorise l'évasion de Rosalma, pour en accuser Ossian. En effet, elle s'évade aisément ; mais bientôt elle est reprise, et ramenée avec son père par Mornal, qui accuse alors Ossian d'avoir favorisé leur fuite. Ossian, Rosmor et Rosalma sont condamnés à mort; et, en attendant le supplice, renfermés dans une caverne. Ossian s'y endort, et croit voir dans un songe tous les héros de sa race. Il venait de se réveiller, quand Rosmor et Rosalma lui annoncent qu'on leur offre à tous trois leur grâce, s'ils veulent changer de religion, et consentir à l'hymen de Rosalma et de Mornal. Tous les

trois refusent, et on les conduit au rocher, où leur sang doit être offert en sacrifice au cruel Odin. Déjà ils vont périr: mais heureusement un ami secret d'Ossian, Hydala, l'un des chefs des Bardes, attaque les Scandinaves, les met en fuite, et tue, Mornal. De son côté, Ossian saisit une. arme, poursuit Duntalmo, le tue, et revient sur la scène. remercier son ami, et épouser Rosalma.

Cet ouvrage a obtenu un succès mérité; mais on voit. que ce n'est pas à l'auteur des paroles qu'il le doit. Le plan de ce poëme est mal conçu, et les accessoires se trouvent dans le premier mélodrame venu; mais le lieu de la scène prêtait à des effets nouveaux au théâtre; mais la musique était d'un compositeur célèbre; mais les décorations, sur-tout les perspectives des palais aériens, offraient le spectacle le plus merveilleux, qu'eut encore présenté le Théâtre de l'O-. péra, si fécond en merveilles: mais les acteurs ont secondé de leurs talens la magie de la musique et des décorations.

La musique de M. Lesueur, a fait naître deux partis, acharnés. Voici comment peut en juger tout auditeur sans prévention. Elle a de grandes beautés, mais pour les oreilLes savantes : elle a un grand défaut, parce qu'elle fatigue. les oreilles moins exercées, qui n'y comprennent rien..... Et adhuc sub judice lis est.

BARMÉCIDES (les), tragédie de La Harpe, au Théâtre-Français, 1778.

Le plus grand, le plus célèbre des Abassides, fut Aroun Al-Raschild, qui régnait du tems de Charlemagne. L'empire d'Aroun, dont le siége était à Bagdad, s'étendait jusqu'en Espagne d'un côté, et jusqu'aux Indes de l'autre. Il it cultiver les sciences, aima les arts, et même dit-on, composa des vers, comme en composait, à peu près dans le

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