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reil emploi; mais elle se rassure par la réflexion, qu'elle n'a qu'à se conformer au jugement du public. Dardanus opéra de Rameau, se présente avec sa parodie; la Muse les congédie brusquement. Le Marié sans le savoir vient après, ensuite Edouard 111, de Gresset; puis le Valet auteur, qui tous sont traités assez légèrement par la Muse chansonnière. D'autres leur succèdent, et l'on ne fait l'éloge que de l'Oracle, et des acteurs qui ont joué dans cette pièce.

BARRUEL DE BEAUVERT, ancien colonel de dragons, 1808.

Il était connu à la cour et à la ville, par des vers de SOciété, que nos meilleurs poëtes ne désavoueraient pas ; mais sur-tout estimé et chéri de ceux qui attachent encore plus de prix aux qualités du cœur, qu'aux agrémens de l'esprit. Il a donné au théâtre plusieurs jolis ouvrages.

BARTHE (Nicolas-Thomas), de l'Académie de Marseille, sa patrie, naquit dans cette ville, en 1733, et mourut à Paris, en 1785. Son père, négociant, le destinait au barreau; mais, la nature l'ayant destiné à la poésie, il vint à Paris, où il se consacra au théâtre. On trouve dans ses ouvrages de l'esprit, de la gaieté, et des scènes d'un bon comique, avec beaucoup de facilité et de précision dans le dialogue.

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BASILE ET QUITTERIE, tragédie en trois actes, en vers, le prologue en prose, par Gauthier de Mondorge, 1723.

Cette tragédie tomba le premier jour, sé releva ensuite, et eut du succès. A la reprise de 1739, elle fut très-applaudie, et eut encore plusieurs représentations.

BASSELIN (Olivier), foulon de Vire en Normandie, fit beaucoup de chansons à boire, modèles de celles qu'on a faites depuis, et auxquelles on a donné, par corruption, le nom de vaudevilles. Comme le Chansonnier normand chantáit ses vers au pied d'un côteau, appelé les Vaux, sur la rivière de Vire, on les nomma les Vaux de Vire. Ces chansons, composées dans le quinzième siècle, tenaient de la barbarie du style de ce temps, et de la grossièreté de l'auteur. Jean Lehoux les corrigea, le siè cle d'après, et les mit dans l'état où nous les voyons à présent.

BASSETTE (la), comédie en cinq actes, en prose, attribuée à Hauteroche, 1680.

Cette pièce n'est connue que par les registres de la comédie française. La tradition apprend qu'elle est de deux auteurs anonymes.

BASTIDE (Jean-François), né à Marseille en

1724.

Malgré son activité à s'exercer dans tous les genres, il n'a pu sauver aucun de ses ouvrages de l'anathême, attaché à la médiocrité. Il a fait des recueils, des journaux, des lettres, des romans, des mémoires, des contes, dés comédies en vers, des tragédies en prose ; et tout cela est allé grossir les trésors de l'oubli. Est-ce pour avoir manqué d'esprit ou de facilité, que Bastide a subi un si triste sort? non; c'est parce que son esprit et sa facilité se sont répandus trop indiscrètement sur tous les genres ; indiscrétion qui produit toujours beaucoup de choses, jamais de bonnes choses; et ce n'est qu'à ce qui est bon que le públic s'attache.

BASTIEN ET BASTIENNE, opéra-comique, en un acte, de Favart, aux Italiens, 1760.

Madame Favart fut la première qui observa le costume, et qui osa sacrifier les agrémens de la figure à la vérité des caractères. Avant elle, les actrices, qui représentaient les soubrettes et les paysannes, paraissaient avec de grands paniers, la tête surchargée de diamans, et gantées jusqu'au coude. Dans Bastienne, elle porta un habit de serge, tel que les villageoises le portent ; une chevelure platte, une simple croix d'or, les bras nus et des sabots. Cette nouveauté déplut à quelques critiques du parterre; mais un homme d'esprit (l'abbé de V...) les fit taire, en disant : Messieurs, ces sabots donneront des souliers aux comédiens.

BATHILDE, ou LE Duo, comédie en un acte et en prose, au Théâtre de la République, 1793.

Cette petite pièce semblait n'avoir été composée, que pour donner, à Mlle. Candeille et à Baptiste aîné, l'occa→ sion de faire briller leurs talens sur le piano. Le public applaudit le Duo, et siffla l'ouvrage, dont le moindre de faut était d'être dialogué dans le plus mauvais goût. Une soubrette, par exemple, disait à un valet : montre-moi le ressort, et je le ferai jouer. Malgré sa chute bien méritée, le talent ou l'amour-propre des acteurs lui firent obtenir quelques représentations.

BATHYLLE, pantomime d'Alexandrie, parut à Rome, sous Auguste, et fut l'affranchi de Mécène. S'étant associé avec un certain Pylade, ils inventèrent une nouvelle danse, où l'on représentait, par des postures et des gestes, le tragique et le comique. Pylade réussis

par

sait dans le premier genre ; Bathylle, dans le second. Cette espèce d'éloquence muette, qu'ils perfectionner ent, fut dans la suite extrêmement cultivée, et portée à un point de perfection, dont on pourra juger pan la trait suivant, arrivé sous Caligula. Le philosophe Démétrius, qui était allé voir jouer des pantomimes, prétendit qu'il fallait attribuer tout l'effet, qu'ils produisaient aux instrumens, aux voix et à la décoration, L'acteur qui jouait alors, lui dit. regarde-moi jouer seul, et dis après, de mon art, tout ce que tu voudras. Aussitôt, les flûtes se taisent; le pantomime joue ; et Démétrius transporté s'écrie : je ne te vois pas seulement; je t'entends, tu me parles des mains.

BATON DE MESURE.

C'est un bâton fort court, ou même un roule au de papier, dont le maître de musique se sert dans un orchestre, pour régler le mouvement, et marquer la mesure et le

tems.

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A l'Opéra de Paris, il n'est pas question d'un rouleau de papier ; mais d'un gros bâton bien dur, dent le maître frappe avec force, pour être entendu de loin,

BAURANS (N.), né à Toulouse, en 1710, mort en 1764, auteur de la Servante-Maitresse, et du Maître de Musique, opéra-bouffens, parodiés sur la musique italienne.

BAUVIN (Jean-Grégoire), avocat, né en 1714, a travaillé à l'Observateur, avec Marmontel, au Mercure, etc. Il n'a fait, pour le théâtre, que la tragédie des Chérusques.

BAYADÈRE (la), ou LE FRANÇAIS A SURATE, par Mlle. Candeille, 1795.

C'est un sujet romanesque, et dépourvu d'intérêt. Aussi, la pièce n'a-t-elle point réussi. Raynal a fait une voluptueuse description de Bayadères, dans son Histoire Philosophique des deux Indes. Ce sont des chanteuses Indiennes, qui font le métier de courtisannes. Dans la pièce de Mlle. Candeille, la Bayadère est une femme vertueuse et remplie de talens.

L'auteur de cet ouvrage n'avait osé l'appeler, ni une tragédie, ni une comédie, ni un drame; il lui donnait le titre, simple et sans prétention, de Sujet Oriental, en cinq actes et en prose.

pas

Jamais ouvrage ne reçut un accueil aussi désagréable; le bruit discordant des éclats de rire et des sifflets ne permit pas même d'en suivre l'intrigue. La triste Bayadère, appuyée négligemment près de la coulisse, ne laissait échapper un vers, qu'il ne fût accueilli par une triple bordée d'instrumens aigus. C'était Mlle. Candeille qui en jouait le rôle ; des malins avaient répandu, dans la salle, qu'elle en était l'auteur infortunée; et le public n'en douta bientôt plus, en entendant les louanges fades sur sa beauté, sur ses grâces, sur ses talens, qu'elle avait eu soin de mettre dans la bouche de ses interlocuteurs.

Ce qui lui avait réussi dans la Belle Fermière, tourna cette fois à sa confusion; et l'on juge combien dut. souffrir son amour-propre de femme, d'actrice et d'auteur. Cepen. dant, semblable à une mère courageuse, qui se débat avec force contre les monstres, qui veulent lui ravir le fruit de elle se roidissait contre les flots du parterre mutiné, et répétait, avec un héroïsme vraiement rare, les vers auxquels mille sifflets venaient de servir d'accom

ses amours

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