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père de la jeune actrice. L'amant sollicite la main de sa maitresse, et le père sensible la lui accorde.

Comme on le voit, le sujet de cette production est bien léger; aussi n'a-t-elle obtenu qu'un succès bien équivoque.

ADAGIO. Ce mot, écrit à la tête d'un air, désigne le second, du lent au vîte, des cinq principaux degrés de mouvement, distingués dans la musique italienne. Adagio est un adverbe italien, qui signifie à l'aise, posément, et c'est aussi de cette manière qu'il faut battre la mesure des airs auxquels il s'applique.

ADAMANTINE ou LE DÉSESPOIR, tragi-comédie, par Despanay, 1600.

Un Chevalier français, amant d'une princesse d'un pays voisin du pôle arctique, se jette à ses genoux et les arrose de ses larmes. La princesse émue lui dit :

Qui peut, à vos douleurs, donner de l'allégeance?

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Non, mais bien, s'il vous plaît, ce soir vous épouser.

Une confidente les fait embrasser, et leur dit :

C'est assez, mes amis; saus plus de cavillage,
Donnez-vous, comme époux, la foi du mariage.
Vous êtes mariés, ne reste que la nuit,

Pour éteindre vos feux....

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ADDISSON (Joseph), poëte célèbre et philosophe profond. Ses talens pour la littérature, la poésie et la philosophie se développèrent de bonne-heure; il lut avec autant d'ardeur que de fruit, tous les auteurs tant grecs que latins. Il était encore étudiant dans l'université d'Oxford, lorsqu'il fit imprimer ses Musa Anglicanæ ; production qu'un poëte d'un âge plus mûr n'aurait pas désavouée. Son beau poëme, en l'honneur de Guillaume III, lui valut une pension de 300 liv. Les autres pièces, qu'il composa pour chanter les victoires de sa nation, le firent aimer du peuple et connaître des Grands. Il fut nommé Secrétaire-d'État. Ce fut Mylord Halifax qui le proposa à George II. Addisson s'était défendu de recevoir cette place; mais Halifax lui imposa silence en lui disant Ta plume a fait honneur à ta patrie; il faut qu'elle en fasse à ton roi : personne ne mériterait mieux que toi d'être Ministre, si tu pouvais seulement te défaire de cette ridicule simplicité, qui te fait écouter pendant deux heures un homme, qui n'a pas la dixième partie de ton jugement et de ton esprit. Addisson accepta la place; mais il s'en démit bientôt, pour se livrer entièrement aux belles-lettres. Il mourut d'asthme et d'hydropisie à Hollande-House, le 17 juin 1719. Cet auteur est le premier Anglais qui ait écrit une tragédie, avec une élégance et une noblesse soutenues: son Caton est une des plus belles pièces qui aient paru sur le théâtre de Londres ; mais elle serait moins applaudie sur celui de Paris. L'auteur n'avait pas assez de génie, pour faire parler les passions avec éloquence; et la chaleur de son âme ne répond point à la dignité de son style. Les scènes sont décousues; les monologues, trop longs; les amours, froides; et la conspiration est inutile à la pièce; souvent même le théâtre reste

vide; mais, si la barbarie de Shakespear se fait encore un peu sentir dans la régularité d'Addisson, on trouve chez lui des morceaux sublimes; et le rôle de Caton vaut seul une bonne pièce.

ADELAIDE ou L'ANTIPATHIE POUR L'AMOUR, comédie en deux actes et en vers libres, par Dudoyer, la Comédie Française, 1789.

à

Adélaïde a rencontré au couvent une femme, aussi belle que sage, que son mari a condamnée à la retraite ; ce qui lui a fait concevoir, pour l'amour et pour le mariage, une antipathie insurmontable. Malgré son goût pour un jeune homme fort aimable, au mépris des tendres exhortations de son père, en dépit même de l'exemple de sa sœur, dont le mariage offre à ses yeux l'image du bonheur, elle persiste dans sa bizarre antipathie mais enfin, comme il faut que toute comédie finisse par un mariage, elle se rend aux instances de sa famille et de

son amant.

Cette petite comédie, dont l'action est simple, et dont la marche se déploie par les moyens les plus naturels, a joui d'un succès brillant; les situations ont un intérêt très-piquant, et quelquefois comique, ce qui est assez rare aujourd'hui; les caractères enfin sont soutenus avec une intelligence, qui annonce un homme à qui le cœur humain n'est pas inconnu.

ADÉLAIDE DE HONGRIE, tragédie, par Dorat aux Français, 1774.

Un mérite très-rare est de tirer d'un sujet donné ua plan vraiment tragique, des situations intéressantes, des scènes vives, où le developpement des passions ait lieu, où le dialogue attache et remue. L'on ne peut refuser ces

avantages à la tragédie de Dorat: il l'écrivit avec élégance, et surtout avec clarté ce qui est encore peu

Commun.

,

ADELAIDE DUGUESCLIN, tragédie de Voltaire, 1734.

Une versification pleine d'âme et de chaleur ; un caractère brillant jusques dans ses vices, impétueux jusques dans ses remords; un ami sage et vertueux dans toutes les circonstances; tel est le principal fonds de cette tragédie, intitulée auparavant le Duc de Foix.

Le rôle du duc est un des plus violens et des plus théâtrals qui existent. On a cru remarquer que Lisois ressemblait beaucoup au Mornai de la Henriade : c'èst que rien ne ressemble mieux à un sage qu'un autre sage.

ADELAIDE et MIRVAL, comédie en trois actes et en vers, mêlée d'ariettes, paroles de Patrat, musique de Trial le fils, au Théâtre Italien, 1791.

Même sujet que le Déserteur de Mercier, au dénoucment près, qui dans une comédie ne pouvait être tragique. Ici, le fils du Colonel, désespéré d'avoir aidé, par sou imprudence, à faire arrêter le déserteur, vole à la tente du Général, et revient avec la grâce du prisonnier. La jeunesse de Trial, alors âgé de 18 ans, a contribué au succès de cet ouvrage.

ADÉLAIDE et SAINVILLE, comédie en un acte, en vers, au Théâtre de Monsieur, 1790.

Ouvrage froid et dénué de toute espèce d'intérêt; peu de chose quant au fonds; quant aux détails, rien.

ADÈLE (Mlle.), actrice de province, 1808.
Elle a débuté aux Jeunes-Elèves. Sa figuro, son talent

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et sa voix la font accueillir dans l'emploi des Dugazon qu'elle remplit avec succès.

ADÈLE, ou LES MÉTAMORPHOSES, comédievaudeville, en un acte, par M. Ségur aîné, au Vaudeville, 1799.

Armand, jeune officier français, a été blessé devant Kell. On le transporte dans la maison d'Adèle, jeune veuve, dont les soins ont fait naître en son âme un amour, qu'il a la satisfaction de voir partager. Pour n'avoir aucun obstacle à vaincre de la part de sa famille, il lui écrit que son mariage est accompli. Les parens accourent pour s'y opposer. Piquée du mépris que l'on fait d'elle, et pour se venger, l'aimable veuve veut entraîner les suffrages de tous ces parens. Pour y parvenir, elle se présente tour-àtour devant eux, à la faveur de divers déguisemens, flatte la manie dominante du père, de la mère et d'un oncle ; et, par ce moyen, arrache leur consentement à son mariage avec son amant.

Cette pièce aurait pu faire une jolie comédie; M. de Ségur en a fait un charmant vaudeville. Voici un couplet que nous avons remarqué, et qu'on lira sans doute avec plaisir.

De l'amour la rose est l'image :
C'est même éclat, même fraîcheur;
Tous deux nous piquent, c'est l'usage,
La rose au doigt, l'amour au cœur :
Dès qu'on voit naître amour et rose,
Il faut se hâter d'en jouir;

A peine éclos, à peine éclose,

Amour et rose vont mourir.

ADÈLE DE CRÉÇY, drame en quatre actes et en

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