Du mariage de Henri ler. avec Anne de Russie, naquirent trois enfants :

1°. Le roi Philippe Ier. qui régna de 1060 à 1108. 2. Robert, mort jeune.

3. Hugues-le-Grand, qui épousa Adélaïde, fille d'Herbert, et qui devint par ce mariage comte de Vermandois.

1060. PHILIPPE Ier., roi de France, marié à Berthe, fille de Florent, comte de Hollande et de Gertrude de Saxe, en 1071, qui fut répudiée en 1084 pour cause de parenté; elle fut reléguée à Montreuil-sur-Mer où elle mourut en 1093. De ce mariage sont nés quatre enfants:

1°. Le roi Louis-le-Gros, qui régna de 1108 à 1137.

2°. Henri, mort jeune.

3. Charles, mort en bas-âge.

4°. Constance, mariée à Hugues, comte de Troyes, puis à Bohémond Ier., prince d'Antioche, du temps des croisades.

1108. LOUIS VI, dit le Gros, roi de France, marié en 1115 à Adélaïde, fille de Humbert, comte de Maurienne et de Savoie et de Gilles de Bourgogne comté.

ADELAIDE ou Adéleïde ou Alix, reine de France, survécut à son mari, et épousa en secondes noces Mathieu Ir., sieur de Montmorency, connétable de France.

Elle mourut en 1154, et fut enterrée dans l'abbaye de Montmartre, près de Paris. De ce mariage sont nés huit enfants :

1°. Philippe de France, né le 29 août 1116, fut couronné du vivant de son père à Rheims, par l'archevêque Arnaud, le 14 avril 1129, jour de la fête de Pâques. Il régna deux ans et demi, avec son père, et il mourut par un accident assez étrange: Il passait dans un des faubourgs de Paris, et un pourceau s'étant fourré entre les jambes de son cheval, le fit renverser sur le prince, qui mourut de cette chute, le 13 octobre 1131. Il est enterré à St.-Denis.

2°. Le roi Louis-le-Jeune, qui régna de 1137

à 1180.

3. Henri, chanoine, de Notre-Dame de Paris, moine de Clairvaux, évêque de Beauvais, archevêque de Rheims, mort 1175.

4. Hugues, mort jeune.

5. Robert, comte de Dreux, tige de la Maison de Dreux, dont le petit-fils, Pierre, dit Mauclerc, fut comte de Bretagne, par Alix sa femme, héritière de ce comté, d'où est venue Anne de

Bretagne, qui devint reine de France, par son mariage avec Charles VIII, et plus tard avec Louis XII.

6°. Philippe, archidiacre de l'église de Paris, en ayant été élu évêque, céda cette dignité par modestie à Pierre Lombard, surnommé le Maître des Sentences.

7. Pierre de France, qui épousa Isabelle, fille et héritière de Renaud, seigneur de Courtenay, mort 1183.

8. Constance de France, mariée 1°. à Eustache de de Blois, couronné roi d'Angleterre du vivant du roi Etienne, son père, dont elle n'eut point d'enfants; et 2°. à Raimond VI, comte de Toulouse, vivant encore en 1179.

1137. LOUIS VII, dit le Jeune, marié 1°. à Eléonore ou Aliéonor, reine de France et puis d'Angleterre; 2°. à Constance, fille d'Alphonse VIII, roi de Castille; 3°. à Alix, fille de Thibaut IV, comte de Champagne.

1°. La reine ELEONORE, duchesse de Guyenne, était fille de Guillaume X, dernier duc d'Aquitaine et d'Eléonore de Chatelleraud. Elle fut mariée à Bordeaux, au mois d'août 1137, avec le roi Louis VII, dit le Jeune qui en eût deux filles: Marie et Alix qui furent mariées à deux frères. Cependant Eléonore ayant suivi le roi son mari en la TerreSainte, en agit un peu trop librement avec quelques princes étrangers; Louis, de retour en France, poursuivit sa séparation avec Eléonore, disant qu'elle était sa parente. Il l'obtint par sentence des prélats du royaume, assemblés à Bois-Géni sur Loire, le 8 mars 1152. Cette conduite de Louis-le-Jeune, à l'égard de la reine Eléonore fut préjudiciable à l'Etat, car en 1155, Eléonore se remaria à Henri, duc de Normandie, qui fut depuis Henri II, roi d'Angleterre, et lui apporta la Guyenne en dot; de cette manière les Anglais eurent un pied en France jusqu'au règne de Charles VII, c'est-à-dire environ pendant 500 ans.

Le roi Henri II, la fit mettre plus tard en prison, parce qu'elle avait pris le parti de ses enfants révoltés contre leur père. Elle resta en prison une quinzaine d'années, jusqu'à la mort de Henri II, arrivée en 1194.

Son fils Richard-Coeur-de-Lion, lui rendit sa liberté et la nomma régente, quand il partit pour la Terre-Sainte. Ensuite elle se retira dans un monastère; elle mourut à celui de Fontevrault le 31 mars 1204. Elle écrivit des lettres pleines d'esprit au pape Célestin III, à l'empereur Henri VI, à Richard et à Jean-sans-Terre ses fils.

Du mariage du roi Louis VII avec Eléonore, sont nées deux filles :

1. Marie de France, qui épousa Henri Ier., comte de Champagne, dit le Richard ou le Riche.

2o. Alix de France, qui épousa Thibaud, surnommé le Bon, comte de Brie et de Chartres, frère de Henri Ier,, époux de Marie.

2. CONSTANCE reine de France, seconde femme de Louis-le-Jeune, était fille d'Alphonse VIII, roi de Castille et de Bérengére de Barcelonne. Constance épousa le roi Louis VII, après que ce prince eut quitté Eléonore ou Aliéonor. Elle fut couronnée à Orléans en 1154 par Hugues, archevêque de Sens.

Constance, mourut en couches l'an 1160 et fut enterrée à St.-Denis. Du mariage de Louis VII avec Constance naquirent :

1°. Marguerite de France, comtesse du Vexin, qui épousa en premières noces Henri, au CourtMantel, fils de Henri II, roi d'Angleterre, et en secondes noces Béla III, roi de Hongrie.

2. Alix de France, morte jeune.

3. ALIX reine de France, troisième femme de Louis VII, était cinquième fille de Thibaud IV, dit le Grand, comte-palatin de Champagne et de Mahault de Corinthie; elle avait épousé Louis VII en 1160. Après la mort du roi, elle fut établie régente du royaume avec son frère Guillaume, cardinal et archevêque de Rheims, pendant le voyage d'outremer que son fils, le roi Philippe-Auguste entreprit l'an 1190.

La reine Alix mourut à Paris le 4 juin 1206, et fut enterrée à l'abbaye de Contigny qu'elle avait choisie pour sépulture. Louis VII eut d'Alix trois

enfants:

1°. Philippe-Auguste, roi, son successeur qui régna de 1180 à 1225.

2o. Alix de France, accordée à Richard, roi d'Angleterre, et mariée à Guillaume, comte de Ponthieu.

3. Agnès de France, femme du jeune AlexisCommène, fils d'Emmanuel, empereur de Constantinople. Elle épousa en secondes noces Andronic, meurtrier de son mari qu'il détrôna, et en troisièmes noces un seigneur d'Andrinople...

1180. PHILIPPE II, dit Auguste, roi de France, marié 1°. à Isabelle, fille de Baudouin, comte de Hainaut; 2°. à Jugerburge ou Isamburge, fille de Valdémas et sœur de Canut, rois de Danemark ; 3. à Agnès de Méranie, fille du duc de Dalmatie.

1. ISABELLE DE HAINAUT, ou Elisabeth, reine de France, femme du roi Philippe II, dit Auguste, Dieudonné ou le Conquérant. était fille de Baudoin V le Courageux, comte de Hainaut et de Marguerite de Flandre. Elle fut mariée à Bapaume, le lundi de Quasimodo, l'an 1180, et couronnée à St.-Denis le

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jour de l'Ascension de la même année. Dans la suite, elle fut disgraciée, en 1183, pour avoir pris un peu fortement le parti du comte de Flandre, et se vit contrainte de se retirer à Senlis. Quelque temps après, étant revenue à la Cour, elle accoucha, en 1187 de Louis VIII. Elle mourut en couches de deux jumeaux le 15 mars 1190, n'étant âgée que de 21 ans. Elle fut enterrée avec pompe dans l'église de Paris.

De Philippe-Auguste et d'Isabelle est né le roi Louis VIII qui régna de 1223 à 1226. C'est le père de St.-Louis.

2o. INGERBURGB DE DANEMARK, ou Isamburge, reine de France, était fille de Waldemar Ier., roi de Danemark et de Sophie. Elle fut mariée au roi Philippe-Auguste, dans la ville d'Amiens, la veille de la fête de l'Assomption de la Ste.-Vierge, l'an 1193, et couronnée le lendemain; mais vingt-huit jours après, le roi la répudia sous prétexte de parenté, et en 1196, il épousa Agnès de Méranie.

Canut IV, roi de Danemark, se plaignit au pape Célestin III, et dans un concile tenu à Dijon en 1199, Pierre de Capadoce qui était légat, excommunia le roi, et mit le royaume en interdit... Le roi enferma Ingerburge dans le château d'Etampes, en 1200. Mais voyant depuis que le concile de Soissons, assemblé en 1201, ne le voulait absoudre qu'à condition qu'il reprendrait sa femme ; il l'emmena avec lui, sans parler ni aux évêques, ni aux légats. Quelque temps après, il la renvoya de nouveau au château d'Etampes, et la reprit en

1223.

Elle mourut en 1236, âgée de 60 ans, à Corbeil, et elle fut enterrée dans le prieuré de St.-Cloud. Quelques auteurs pensent qu'elle avait quelques défauts cachés que le roi ne put souffrir. Elle n'eut point d'enfants.

3°. AGNÈS DE MERANIE était fille de Bertholde IV, duc de Méranie. Le roi Philippe-Auguste, ayant répudié Ingerburge de Danemark, l'épousa en 1196. Mais ce monarque se vit contraint par les censures de l'église d'abandonner Agnès qui en mourut de déplaisir au château de Poissy, en 1201. Philippe-Auguste eut d'Agnès de Méranie deux enfants:

1°. Philippe, dit Hurepel, comte de Bologne. 2o. Marie, morte jeune.

1223. LOUIS VIII, roi de France, marié à Blanche de Castille, fille d'Alphonse IX, roi de Castille.

BLANCHE DE CASTILLE, reine de France, illustre par sa sagesse, par sa conduite et par sa grande piété, était fille d'Alphonse IX, roi de Castille et d'Aliénor d'Angleterre. En 1200 elle fut mariée à Purmond, en Normandie, à Louis, dit le Lion,

depuis roi de France, par Elie archevêqué de Bordeaux; le couronnement du roi et de la reine eut lieu en 1223 à Rheims. Elle fut régente du royaume après la mort de son mari, d'après le testament de ce dernier. Sa régence fut d'abord troublée par une puissante ligue, mais cette reine sage et prudente dissipa toutes ces factions. Elle réduisit à son devoir Rainaud, comte de Toulouse, et elle abattit le parti des Albigeois.

Le roi St.-Louis, son fils, dans le voyage d'outremer qu'il fit en 1248, la laissa régente du royaume, qu'elle gouverna sagement parmi quelques séditions. Elle mourut à Paris le 1er. septembre 1252, son corps fut enterré à l'abbaye de Maubuisson. Elle avait fondée cette abbaye, celle du Lys, et divers monastères de l'ordre de St.-Dominique et de St.-François, qu'elle avait pris sous sa protection. De Louis VIII et de Blanche de Castille naquirent onze enfants;

1°. Philippe, mort jeune,

2o. St.-Louis, roi, qui régna de 1226 à 1270. 3. Robert de France, comte d'Artois, tige des comtes d'Artois et d'Eu, était fils du roi Louis VIII et de Blanche de Castille. Il fut surnommé le Bon et le Vaillant. Il accompagna son frère St.Louis, au voyage d'outremer et il fut tué à la Massoure le 9 février 1250. Ce prince avait épousé Mahault de Brabant, qui le fit père de Robert II et de Blanche, mariée en 1269, à Henri Ier., roi de Navarre, et puis à Edouard, comte de Lancastre,

Robert II, comte d'Artois, dit le Bon, le Noble, fut fait chevalier par le roi St.-Louis, son oncle, qu'il suivit en Afrique. Depuis le roi, Philippe-leHardi, l'envoya contre les rebelles de Navarre. Il fut établi régent du royaume de Naples, durant la prison de Charles II, et il défit les Aragonnais sur mer. Il fut créé pair de France. Depuis ayant voulu forcer les Flamands près de Courtrai, il y perdit la bataille, et y fut tué percé de trente coups de piques le 11 juillet 1502, âgé de 54 ans,

Il épousa 1o. Amicée de Courtenai, fille unique de Pierre; 2°. Agnès, fille d'Archambaud-le-Jeune, sire de Bourbon et 3°. Marguerite, fille de Jean II, comte de Hainaut et de Hollande. De sa première femme il eut Philippe qui mourut avant lui, et Mahault, femme d'Othon IV, comte de Bourgogne. Mahault obtint après la mort de son père, le comté d'Artois, à l'exclusion de Robert, son neveu. Ce Robert, comte de Beaumont-le-Roger, pair de France, était fils de Philippe d'Artois qui mourut avant son père Robert II. Il perdit son procès contre sa tante, le dépit qu'il en eut, le porta à faire des brigues contre le roi Philippe de Valois. Il appela en France, Edouard III, roi d'Angleterre. Il mourut à Londres, en 1543. âgé de 54 ans. Il avait épousé Jeanne, fille de Charles de France, comte de Valois et il

en avait eu Jean, comte d'Eu, Charles, comte de Longueville et Catherine, femme de Jean de Ponthieu II, comte d'Aumale.

40. Philippe, mort en bas-âge.

50. Jean, comte d'Anjou et du Maine, mort jeune, était encore fils de Louis VIII.

6. Alphonse de France, comte de Poitiers et de Toulouse, était fils de Louis VIII et de Blanche de Castille. Il naquit le 11 novembre 1220, et en 1224, il fut accordé avec Isabelle, fille de Hugues X, comte de la Marche, mais il épousa en 1241, Jeanne fille héritière de Raymond VIII, comte de Toulouse et de Sancie ou Sanche d'Aragon.

Avant son mariage, il avait été fait chevalier à Saumur et le roi St.-Louis lui avait donné en apanage, le comté de Poitiers. A son départ pour l'Égypte, en 1248. le roi le laissa régent du royaume avec la reine Blanche, leur mère. Mais l'année d'après, il voulut avoir part aux glorieuses entreprises du roi et la comtesse, sa femme, le suivit en ce voyage. Ils s'embarquèrent à Aigues-Mortes, le lendemain de la St.-Barthélémy et ils arrivèrent à Damiette, vers la fin du mois d'octobre. Alphonse se trouva au combat de Pharanie, donné le 5 avril 1250. Il y fut fait prisonnier par les infidèles. Il fut racheté, revint en France et prit possession du comté de Toulouse en 1251. Cependant il voulut accompagner le roi, son frère, dans son voyage d'Afrique. Il fit son testament à Aimarques près Aigues-Mortes où il s'embarqua le 1er juillet 1270.

A son retour, il mourut d'une fièvre pestilentielle au château de Corneto dépendant de Sienne. le 21 août 1271, sans laisser d'enfants. Son corps fut porté à St.-Denis et son cœur à Maubuisson.

7. Philippe surnommé Dagobert, mort jeune.

80. Etienne.

9o. Charles, comte d'Anjou et de Provence, roi de Naples (Voir sa notice dans les branches d'AnjouNaples.

10. Une fille morte jeune,

11°. Isabelle, morte saintement dans le monastère de Long-Champ, qu'elle fonda en 1269.

1226. LOUIS IX, roi de France, marié en 1234 à Marguerite, fille aînée de Raimond II, comte de Provence. Marguerite de Provence, reine de France, était fille de Raimond Béranger V, comte de Provence et de Forcalquier, et de Béatrix, fille de Thomas, comte de Savoie. Elle fut mariée au roi St.-Louis à Sens, par dispense du pape Grégoire IX. Ce fut l'an 1234. Les historiens parlent beaucoup de la beauté et des vertus de cette princesse qui suivit son mari au voyage d'outremer et se montra zélée pour la conversion des barbares et pour le soulagement des malheureux. Elle imitait en cela la