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perdu entièrement la moisson du cinquième mois, et celle du dixième a encore été détruite par les inondations et les insectes appelés keo (1),

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Notre college de Saint-Jacques est toujours à sa place, Il a beaucoup souffert de la faim, mais point de la peste. Notre Sei1 gneur l'a gardé et protégé. Seulement le bon Père Ly, comme tous les autres prêtres, a été obligé de courir aux malades, jour et nuit, sans relâche.

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Extrait d'une lettre de Mar. Guerard, évéque de Castorie coadjuteur du Tong-king occidental, à M. Guerard, son frère, curé de Hottot, dans le diocèse de Bayeux,

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Au Tong-king, 22 novembre 182c, «

Lest fort incertain si nous aurons cette are année quelque occasion pour l'Europe. Je vous écris cependant, de peur de ne pas en Ca avoir le temps, si par hasard il passe quelque vaisseau par ici; d'autant plus que je me dispose à partir pour une assez fongue course

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(1) C'est une espèce de chenille, qui coupe les arépis du riz, dans le bas de la tige, avant que le' grain soit mûr; les épis tombent, et ne peuvent plus mûrir,

dans les montagnes qui continent au royaume du Laos, qui est aussi de notre mission, et qui est encore tout païen, faute de missionnaires. Il y a environ quinze ans que je fus choisi, par notre vicaire apostolique pour en être l'apôtre; mais sans doute, parce que j'en étois indigne, il révoqua presque aussitôt la mission qu'il m'avoit donnée....... Maneat nostros ea cura nepotes (que ce soin reste à nos descendans).

J'ai reçu vos deux lettres, de 1818, avec. une grande joie. Je vous en ai remercié, et vous y ai répondu par un vaisseau de Bordeaux, qui nous apporta l'an dernier un nouveau confrère. Je vous ai aussi remercié do votre générosité. Je vous ai déjà témoigné ma surprise, et ne puis m'empêcher de vous la témoigner encore, que quelqu'un se soit avisé de vouloir m'enrichir aux dépens de votre pauvreté, moi surtout, qui ne devrois pas, à l'exemple de notre divin Maître, avoir où reposer ma tête. Ah! mon tendre Frère, je vous le dis, comme je pense qu'il est vrai devant Dieu, je ne désire nullement les biens de ce monde, et je me croirois tout-àfait indigne du nom de missionnaire, s'il en étoit autrement. Je travaille comme je peux, bien que quasi malè operans (comme un mauvais ouvrier) (1), à défricher et à faire dé

(1) II. Ep. de saint Paul à Timoth. ch. 1, V. 9.

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soit

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fricher la vigne du Seigneur, et voilà tout ce qui fait mon contentement et mon plaisir. Ainsi, mon véritable bon Ami, contentezvous, je vous prie, de vous souvenir de moi dans vos saintes prières et au saint autel, comme je fais à votre égard.

Le respectable évêque (de Maxula), qui m'apporta votre lettre en 1819, est entré en Chine au mois de février dernier. Depuis ce temps-là, nous n'en avons rien appris; mais il y a tout lieu d'espérer qu'il ne lui sera rien arrivé de fâcheux. On dit, et cela paroît certain, que la persécution est de beaucoup diminuée dans ce grand empire: le bruit court également que l'empereur persécuteur est mort. Ce sont les ambassadeurs du roi de Cochinchine qui ont divulgué cette nouvelle. Cette année, il y a eu dans ce royaume une mortalité affreuse. Le monde mouroit, ou subitement, ou dans l'espace de deux ou trois heures au plus : quelques-uns alloient à un jour, mais c'étoit le très-petit nombre. Dans rere la seule province où je suis, d'après les catalogues que le roi a ordonné de faire, il est mort, en moins de trois mois, de vingt-deux uà vingt-trois mille personnes: ça été de sila même par toutes les provinces. Depuis un ‚'il en mois, ce fléau a, sinon entièrement cessé, du moins diminué de beaucoup. On l'a regardé communément comme une épidemie; chacun en pensera ce qui lui plaira: pour moi, je

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VIII.

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regarde cet horrible fléau comme une vraie punition de Dieu envers tant d'ingrats et tant d'aveugles volontaires qui s'obstinent à fermer les yeux à la vérité, pour se vautrer, sans remords, dans la fange du péché. Les païens eux-mêmes y ont reconnu le doigt de Dieu. Ils couroient aux églises des chrétiens demander de l'eau bénité, et, prosternés en dehors, ils y faisoient leurs prières avec grande dévotion: alors le fléau a cessé. Se convertiront-ils? Il est probable que non; car ces malheureux ne réfléchissent presque point : sortis du danger, ils n'y pensent plus.

:

Proportion gardée, il n'est pas mort un chrétien sur cent païens (1). Outre cela, il est mort très-peu d'honnêtes gens. Il semble que l'ange exterminateur ne cherchoit que les Egyptiens parmi les Israélites. C'est un

(1) Mr. l'évêque de Véren, vicaire apostolique de Cochinchine, et M. Jarot, son provicaire général, disent dans une lettre commune, du 7 octobre 1821: « Toute proportion gardée, le nombre de » païens morts (de l'épidémie) est beaucoup plusgrand que celui des chrétiens, parce que les pre» miers étoient plus soigneux de faire des diableries » pour leur guérison, que de se servir des remèdes » de la médecine ». Ms. Flovent, vicaire apostolique de Siam, rendant compte des ravages que la même contagion fit dans le royaume de Siam en 1820, faisoit remarquer la même disproportion en/ tre le nombre des païens et des chrétiens victimes de la mortalité.

que

fait qui a frappé tout le monde. J'ai vu de mes propres yeux deux bonzes que les païens portoient en cérémonie, suivant leur usage diabolique, pour faire cesser le mal. La córémonie finie, ils sont tombés morts tous les deux, sans avoir eu le temps de retourner, chez eux. Pendant la durée de ce fléau, tout le royaume étoit dans la consternation: le roi n'osoit sortir de son palais comme s'il avoit pu par là se soustraire à la vengeance divine! C'étoit la même chose des mandarins t: et de tous les grands.

Vous voyez, mon cher Frère, qu'une centaine de missionnaires d'Europe auroient trouvé là une belle occasion d'annoncer l'Evangile; mais nous ne sommes plus que quatre, dont trois fort infirmes, et presque hors de combat, et le quatrième n'est pas encore en état de se faire suffisamment enTique que tendre. Oremus Dominum messis, ut mittat get operarios in messem suam (Prions le Seigneur de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. Saint Matth. ch. 1x, f. 38.)

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Le vieux roi du Tong-king est mort au commencement de cette année. C'est son fils qui lui succède, celui qui avoit tant menacé notre sainte religion. On croyoit qu'il alloit commencer par la persécuter, selon qu'il one l'avoit dit si souvent. Le Seigneur, qui tient ictis en sa main le coeur des rois, comme celul des peuples, ne l'a pas permis. Il n'a pas plu

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