son grand-père paternel, Jean Poquelin, était mort le 14 avril 1826. (Dissertation sur J.-B. P. Molière, par M. Beffara, page 7, et note manuscrite du même). (7) Bellerose (Pierre le Meslier) entra à l'hôtel de Bourgogne en 1629, où son talent le plaça bientôt au premier rang. Il créa avec succès le rôle de Cinna, et plusieurs autres des tragédies de Corneille; il joua aussi d'original celui du Menteur; le cardinal de Richelieu lui fit présent pour cette représentation d'un habit magnifique. Outre les reproches d'afféterie adressés par Scarron à cet acteur, le cardinal de Retz, dans ses Mémoires, nous apprend encore que Madame de Montbazon ne pouvait se résoudre à aimer M. de la Rochefoucault, parce qu'il ressemblait à Bellerose, qui avait, disait-elle, l'air trop fade. Bellerose mourut au mois de janvier 1670. (Histoire du Théâtre Français, tom. V, p. 25; Lettre sur Molière insérée au Mercure de France, mai 1740; Galerie historique du Théâtre - Français, par M. Lemazurier, tom. I, p. 149 et suiv.). Pour Gautier-Garguille, Gros Guillaume et Turlupin, voir ci-après la Note 18 de ce livre. (8) Armand de Bourbon, prince de Conti, frère du grand Condé, né le 11 octobre 1629, mort à Pézenas, le 21 février 1666. Il épousa Anne Martinozzi, nièce du cardinal Mazarin. De protecteur de Molière il devint détracteur violent des spectacles. Il composa contre eux un ouvrage intitulé Traité de la comédie et des spectacles selon la tradition de l'église, Paris, 1667. Il est auteur de plusieurs autres écrits. (9) François Bernier, né à Angers, écrivit des ouvrages de philosophie qu'on ne lit plus: Mais on trouve encore de l'intérêt à ses Voyages contenant la description des États du Grand Mogol, de l'Indoustan du royaume de Cachemire. Le Roi lui demandant à son retour quel était de tous les pays qu'il avait vus celui qu'il aimerait le mieux habiter : La Suisse, Sire, répondit Bernier, avec trop de sincérité. (10) Claude Emmanuel Lhuillier CHAPELLE, maître des comptes, naquit en 1626 près Paris, au village de la Chapelle dont il prit le nom. Il est connu par son Voyage fait en commun avec Bachaumont, et par quelques pièces fugitives qui ont été recueillies en un volume. Il mourut à Paris en 1686. (11) Jean Hesnaut, auteur du fameux Sonnet de l'Avorton. Voici celui qu'il composa contre Colbert, lors du procès de Fouquet : Ministre avare et lâche, esclave malheureux, Fantôme révéré sous un titre onéreux ; Vois combien des grandeurs le comble est dangereux, Sa chute quelque jour te peut être commuue; Cesse donc d'animer ton prince à son supplice, Effrayé de l'inflexible rigueur avec laquelle fut traité le surintendant, Hesnaut s'empressa de détruire tous les exemplaires qu'il en put retrouver. Colbert, à qui l'on parla de ce sonnet injurieux, demanda si le Roi y était offensé. On lui dit que non. « Je ne le suis donc pas », répondit le ministre avec une modération de parade. Une partie de ses OEuvres diverses a été recueillie en un volume in-12, Paris, 1670. Il mourut en 1682. (12) Cirano de Bergerac donna en 1653, deux ans avant sa mort, une tragédie d'Agrippine, qui fut froidement accueillie. Il disait de Montfleuri père, comédien de l'hôtel de Bourgogne très-largement constitué : « A cause que ce coquin-là est si gros qu'on ne » peut le bâtonner tout entier en un jour il fait le »>fier.» Ayant eu querelle avec cet acteur il lui avait défendu de sa propre autorité de monter sur le théâtre. « Je t'interdis, lui dit-il, pour un mois. » A deux jours de-là, Bergerac se trouvant à la comédie, Montfleuri parut et vint faire son rôle à son ordinaire. Bergerac du milieu du parterre lui cria de se retirer en le menaçant, et il fallut que Montfleuri, crainte de pis, se retirât. ( Menagiana, édit. de 1715, tom. III, p. 240.) .. (13) Grimarest a dit que Molière fut obligé de faire le voyage à cause du grand âge de son père. L'assertion est inexacte : le père de Molière ne pouvait avoir alors plus de 46 ans, puisque ses père et mère se marièrent le 11 juillet 1594. (Dissertation sur Molière, par M. Beffara, pages 25 et 26.) (14) Voici le passage de lá comédie d'Élomire hypocondre, acte IV, sc. 2: En quarante et quelque peu devant, Je sortis du collège, et j'en sortis savant; Me voyant sans emploi, je songe où je pouvais Ce qu'on n'avait point vu depuis un siècle entier, (15) Voici ce que dit Tallemant des Réaux, en terminant la revue des acteurs qu'il avait vus jouer : « Il >> faut finir par la Béjard ; je ne l'ai jamais vue jouer, >> mais on dit que c'est la meilleure actrice de toutes. >> Elle est dans une troupe de campagne. Elle a joué » à Paris; mais ça été dans une troisième troupe, » qui n'y fut que quelque temps. Un garçon, nommé » Molière, quitta les bancs de la Sorbonne pour la » suivre. Il en fut long-temps amoureux, donnait des » avis à la troupe, et enfin s'en mit et l'épousa. Il a » fait des pièces où il y a de l'esprit, mais ce n'est pas >> un merveilleux acteur, si ce n'est pour le ridicule. » Il n'y a que sa troupe qui joue ses pièces. Elles sont >> comiques. >> D le On voit qu'il est difficile d'être plus mal instruit que Tallemant des Réaux. Il confond Madelaine Béjart, l'actrice de l'Illustre théâtre avec Armande-Grésinde-Claire-Elisabeth Béjart, sa jeune sœur, que garçon nommé Molière épousa. Celle-ci était à peine née, lors de la prétendue sortie de Molière de la Sorbonne. (16) Cette tradition se trouve consignée dans le quatrain placé au bas du portrait de Scaramouche: Cet excellent comédien Atteignit de son art l'agréable manière; Il fut le maître de Molière, Et la nature fut le sien. (Le Poète sans fard, ou discours satiriques, par le sieur G. (Gacon), Cologne, 1696, p: 162, in-12): (17) Le nom de MOLIÈRE avait déjà été porté par l'auteur d'un roman en un volume in-8, publié en 1620, intitulé la Semaine amoureuse (par François Molière, sieur d'Essertines), et par celui d'un autre roman ayant pour titre, Polixène, publié en trois volumes dans la même année, et réimprimé plusieurs fois, notamment en 1635, en deux volumes. On lit dans la Vie de Molière, par Voltaire, et dans plusieurs Dictionnaires et Histoires du Théâtre-français, que ce dernier homonyme de notre auteur était comédien, et qu'il fit une tragédie intitulée Polixène ; comme on n'y mentionne pas son roman du même |