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colie qui l'obligea à revenir à Paris, où il mourut en 1648. Petitot prétend que Somaise ne fit ses Véruables Précieuses qu'à l'instigation des comédiens de l'hôtel de Bourgogne, jaloux de Molière. Voir notre Notice sur les Précieuses ridicules, tome 1, page 384, de notre édition des OEuvres de Molière.

(43) Bussy Rabutin, qui avait cherché à séduire Madame de Sévigné, sa cousine, et qui avait vu ses vœux rebutés, se vengea de ses mépris en l'attaquant dans son Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, p. 234, édit. de 1754, in-12 (voir dans cet ouvrage l'Histoire de Madame de Sévigny). L'auteur pour qui la réputation d'aucune femme ne fut sacrée, se borne à taxer de licence l'imagination de la beauté cruelle: «Toute » sa chaleur est à l'esprit... Si l'on s'en rapporte à ses >> actions, je crois que la foi conjugale n'a point été » violée; si l'on regarde l'intention c'est tout autre >> chose. Pour parler franchement, je crois que son >> mari s'est tiré d'affaire devant les hommes, mais je >>> le tiens c... devant Dieu. » C'est aussi d'elle qu'il a voulu parler quand il a dit dans ses Mémoires secrets édition de 1721, t. 2, p. 108): «Il arriva encore, >> pour achever de me mettre mal avec lui (Fouquet), » qu'il devint amoureux de ***, et que celle-ci n'étant >> pas favorable à ses vœux, il s'en prit à moi, me crut » bien avec elle, et ne put s'imaginer qu'une dame pût » résister aux graces qui accompagnent les Surinten» dans, si elle n'était prévenue d'une grande passion. Quelque temps après, elle le désabusa sans qu'il lui >>> en coûtât la moindre faveur : il changea son amour

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»en estime pour une vertu qui lui avait été jusqu'alors >> inconnue. >>

(44) Le 4 ou le 5 novembre 1660. (Histoire du Théâtre-Français par les frères Parfait, t. IX, p. 13.) Cette salle était contiguë au Palais-Royal, du côté de la rue des Bons-Enfans. C'est après l'incendie qui la consuma en 1781 que l'on bâtit celle de la Porte Saint-Martin, qui fut élevée et mise en état de recevoir les dieux de l'Olympe en quarante jours. (Histoire de Paris, par Dulaure, 1re édition in-8°, t. 4, p. 157 et 158).

(45) Presque tous les éditeurs de Molière fixent, nous ne savons pourquoi, la première représentation de cette pièce au 24 juin 1661. La Muse historique de Loret, dans sa feuille du 17 juin, annonçait qu'elle avait été jouée le 12 de ce mois, chez le surintendant Fouquet devant la reine d'Angleterre, MONSIEUR et MADAME, et que cet ouvrage faisait le charme de tout Paris. On aura donc écrit à tort le 24 pour le 4.

(46) Les Mémoires du temps, et entr'autres ceux de Saint-Simon, de Bussy-Rabutin, et de Choisy; les lettres de Madame de Sévigné, etc., etc., contiennent sur Fouquet un grand nombre des faits qui précèdent. M. Walckenaer, dans le cadre duquel cet épisode et tous ses détails rentraient nécessairement, en a tracé un tableau fort intéressant, auquel nous croyons devoir renvoyer nos lecteurs, Histoire de la Vie et des Ouvrages de La Fontaine, in-8°, 3me édition, pag. 75,

et suivantes.

(47) Grimarest, page 49, dit que ce ne fut

pas

M. de Soyecourt, mais une personne qu'il a des raisons pour ne pas nommer, qui dicta cette scène tout entière à Molière dans un jardin. Nous avons aussi nos raisons pour accorder plus de confiance à Menage, auquel on doit la première version, qu'à Gri

marest.

(48) Outre la comédie des Fâcheux, faite, apprise et jouée en quinze jours, nous voyons encore Molière composer et faire jouer, en huit jours, l'Impromptu de Versailles, en cinq, l'Amour médecin.

(49) La Monnaye, trompé probablement par ce bruit, dit, en parlant de Chapelle, dans la préface de son Recueil de pièces choisies tant en prose qu'en vers, La Haye, 1714; «C'est à lui qu'est due une grande » partie de ce qu'ont de plus beau les comédies de Molière, qui le consultait sur tout ce qu'il faisait, et >> qui avait une déférence entière pour la justesse et >> la délicatesse de son goût. »>

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Callières a adopté la même opinion (voir p. ij de la préface des OEuvres de Chapelle et de Bachaumont, 1755.) On lit aussi dans la Vie de Molière, par Grimarest, pages 226 et 227, et dans le dictionnaire de Moréri, qu'à la suite d'un défi porté par Molière à Chapelle, celui-ci traita le sujet du Tartuffe dont Molière lui avait donné le plan, et que « une famille » de Paris, jalouse avec justice de la réputation de Chapelle, se vantait de posséder l'original du Tar»tuffe, écrit et raturé de sa main. » Il n'est pas douteux que Molière sachant très-bien, par la scène des Fâcheux, à quoi s'en tenir sur le talent de Chapelle

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pour la comédie, n'aura pas été lui proposer une sorte de cartel littéraire; il l'est encore moins qu'il n'aura nullement pu profiter de l'œuvre de son ami.

LIVRE SECOND.

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(1) L'Histoire du Théâtre-Français des frères Parfait contient (tom. XI, pag. 323, 324 et 325), plusieurs passages d'auteurs contemporains, qui tous font l'éloge de la grace et des talens de la femme de Molière. On y voit « qu'elle avait la voix extrême» ment jolie, qu'elle chantait avec un grand goût le français et l'italien, et que personne n'a mieux su >> se mettre à l'air de son visage par l'arrangement » de sa coiffure, et plus noblement par l'ajustement » de son habit; que La Grange et elle faisaient voir >> beaucoup de jugement dans leur récit ; et que leur >> jeu continuait encore lors même que leur rôle était » fini; qu'ils n'étaient jamais inutiles sur le théâtre ; >> qu'ils jouaient presque aussi bien quand ils écou>>> taient que lorsqu'ils parlaient...; que si mademoiselle Molière retouchait quelquefois à ses cheveux, » si elle raccommodait ses nœuds ou ses pierreries, » ses petites façons cachaient une satire judicieuse et >> spirituelle; qu'elle entrait par là dans le ridicule >>> des femmes qu'elle voulait jouer.

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On lit aussi dans une Lettre sur la Vie et les ouvrages de Molière et sur les comédiens de son temps, insérée au Mercure, mai 1740, et attribuée à la femme de l'acteur Poisson, fille de Du Croisy, laquelle fi,

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