Images de page
PDF
ePub

la note précédente, prouve également qu'elle est née en 1645. Grimarest, Voltaire et les autres biographes se sont done trompés sur le nom, l'âge et la filiation de la femme, comme sur l'époque et le lieu de la naissance du mari et sur le nom de sa mère.

Un littérateur dont le talent et le caractère inspirent également l'estime et le respect, M. le marquis de Fortia d'Urban a, dans trois Dissertations publiées successivement, pris la défense de la tradition, si souvent en défaut, contre l'imposante autorité d'actes authentiques. Il était impossible de tirer plus de parti d'une cause aussi faible. Nous renvoyons les lecteurs, qui voudraient être à même de prononcer dans ce débat, aux trois Dissertations que M. le marquis de Fortia a publiées sur ce sujet, (1821, 1824 et 1825), et à la Lettre que nous lui avons adressée, imprimée en 1824.

(17) Voici l'acte de baptême du filleul de Louis XIV et de madame Henriette d'Orléans, relevé sur les registres de Saint-Germain-l'Auxerrois :

«Du jeudi, 28 février 1664, fut baptisé Louis, fils de >>M. Jean-Baptiste Molière, valet-de-chambre du Roi, et » de damoiselle Armande-Gresinde Béjart, sa femme, » vis-à-vis le Palais-Royal; le parrain, haut et puissant seigneur, messire Charles, duc de Créquy, premier

[ocr errors]
[ocr errors]

mond, aussi chevalier, seigneur de Modène; la marraine, damoi

» selle Marie Hervé, femme de Joseph Béjard, écuyer. »

En marge de cet acte est écrit: Françoise, illegitime. (Dissertation sur Molière, par M. Beffara, p. 13.)

2. Voir l'acte de mariage, Note 2 de ce livre.

>> gentilhomme de la chambre du Roi, ambassadeur » à Rome, tenant pour Louis quatorzième, roi de » France et de Navarre; la marraine, dame Colombe >> le Charron, épouse de messire César de Choiseuil » maréchal du Plessy, tenante pour madame Hen>> riette d'Angleterre, duchesse d'Orléans. L'enfant » est né le 19 janvier audit an. » Signé Colombet. Cet enfant mourut avant son père.

[ocr errors]

(18) Dans les premiers temps de la passion du Roi pour mademoiselle de la Vallière, « Belloc composa plusieurs récits qu'on mêlait à des danses, tantôt » chez la Reine, tantôt chez MADAME; et ces récits >> exprimaient avec mystère le secret de leurs cœurs, >> qui cessa bientôt d'être un secret. »> (VOLTAIRE, Siècle de Louis XIV, édit. de Lequien, tom. XX, pag. 144.)

(19) M. Sevelinges, auteur de l'article Lalli, de la Biographie universelle, prétend que Lulli n'eût jamais osé faire une semblable réponse à M. de Louvois. Lorsque ce littérateur a révoqué ce fait en doute, il n'avait probablement pas présente à la mémoire la plaisanterie que Lulli se permit à l'égard du Roi lui-même. Il avait été chargé à la cour de diriger un divertissement. L'heure indiquée pour le lever du rideau était passée depuis long-temps, et le spectacle ne commençait pas. Le Roi, ennuyé de ce retard, avait déjà envoyé dire à Lulli de faire commencer; mais ses ordres demeuraient sans effet. Il envoya de nouveau dire au Florentin qu'il se retirait, qu'il ne pouvait plus attendre. « Est-ce que le Roi n'est

>> pas le maître? » répondit Lulli. (Récréations littéraires, par Cizeron-Rival.)

(20) Il ne sera pas inutile, dit d'Alembert, dans sa note 27 sur l'Éloge de Despréaux, de rappeler ici le trait principal de cet arrêt si étrange et si peu connu. Les magistrats qui le liront auront pitié de leurs prédécesseurs, et craindront de leur ressembler.

« ARRÊT contre VILLON, BITAULT et DE CLAVES, accusés d'avoir composé et publié des thèses contre la doctrine d'Aristote.

« Ces trois philosophes antipéripatéticiens avaient fait afficher leurs thèses; Bitault devait les soutenir, Villon en être le juge, et De Claves le président. Le 23 du mois d'août 1624 était le jour fixé pour la dispute; elle devait se faire dans la salle du palais de la reine Marguerite, où s'étaient déjà assemblées près de mille personnes pour y assister. Mais avant qu'elle commençât, le premier président défendit cette dispute; De Claves' fut mis en prison, et Villon, craignant le même sort, prit la fuite. Voici l'arrêt que le parlement donna contre leurs thèses :

«Vu par la cour la requête présentée par les doyens, » syndics et docteurs de la Faculté de théologie en l'Univer»sité de Paris, tendant à ce que, pour les causes y contefut ordonné que les nommés Villon, Bitault » et De Claves comparaîtraient en personne, pour >>> avouer ou désavouer les thèses par eux publiées, et, >> ouï leur déclaration, être procédé contre eux ainsi

>> nues,

» que de raison; cependant, permis de faire saisir » lesdites thèses, et défenses faites de les disputer, etc. » La cour, après que ledit De Claves a été admonesté, >> ordonne que lesdites thèses seront déchirées en sa

[ocr errors]

présence, et que commandement sera fait par un >> des huissiers de ladite cour auxdits De Claves, Vil»lon et Bitault, en leurs domiciles, de sortir dans

[ocr errors]

vingt-quatre heures hors de cette ville de Paris, avec » défense de se retirer dans les villes et lieux du res>> sort de cette cour, d'enseigner la philosophie en » aucune des universités d'icelui, et à toutes les per>> sonnes de quelque qualité et condition qu'elles » soient, de mettre en dispute lesdites propositions >>> contenues esdites thèses, les faire publier, vendre » et débiter, à peine de punition corporelle, soit qu'elles » soient imprimées en ce royaume ou ailleurs; fait » défenses à toutes personnes, A PEINE DE LA VIE, d'ob» tenir ou d'enseigner aucune maxime contre les an» ciens auteurs approuvés, et de faire aucune dispute » que celles qui seront approuvées par les docteurs » de ladite faculté de théologie; ordonne que le pré>> sent arrêt sera lu en l'assemblée de ladite Faculté >> de Sorbonne, mis et transcrit en leurs registres; et >> en outre copies collationnées d'icelui baillées au >>>recteur de l'Université, pour être distribuées par » les collèges, à ce qu'aucun n'en prétende cause » d'ignorance. Fait au parlement, le quatrième jour >> de septembre 1624. Ledit jour, ledit De Claves » mandé, lesdites thèses ont été déchirées en sa pré

»sence. >>>

(15) Le jeune enfant que l'on renfermait dans cet harmonieux étui devint un excellent comédien. C'est le fameux Raisin, artiste d'un vrai talent, qui joua avec un égal succès les rôles à manteau, ceux des valets rusés, des petits maîtres et des ivrognes. Homme du monde, plein d'originalité et d'esprit, conteur aimable, il n'avait qu'un seul défaut, celui de s'adonner au vin avec excès: il aurait, dit-on, troqué volontiers sa femme contre une bouteille de Champagne. Il mourut en 1693, année où le vin manqua. On fit à cette occasion le huitain suivant:

Quel astre pervers et malin,
Par une maudite influence,
Empêche désormais qu'en France
On puisse recueillir du vin?
C'est avec raison que l'on crie
Contre la rigueur du destin,
Qui nous ôte jusqu'au Raisin
De notre pauvre comédie.

(Anecdotes dramatiques, t. III, p. 422.)

(22) Baron, fils d'un acteur et d'une actrice, était alors orphelin ; sa mère était si belle, que

[ocr errors]
[ocr errors]

lorsqu'elle se présentait pour paraître à la toilette » de la Reine-mère, Sa Majesté disait aux dames qui » étaient présentes : « Mesdames, voici la Baron; »> et >> elles prenaient la fuite. Son père mourut d'un acci>> dent très-singulier : il faisait le rôle de don Diègue, >> dans le Cid; son épée lui était tombée des mains, » comme la circonstance l'exige dans la scène qu'il >> avait faite avec le comte de Gormas; et, en la re

« PrécédentContinuer »