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main, lui a administré les sacremens à Pasque dernier, il vous plaise de grace spécialle accorder à ladicte suppliante que son dict feu mary soit inhumé et enterré dans ladicte église Sainct-Eustache, sa paroisse, dans les voyes ordinaires et accoutumées, et ladicte suppliante continuera les prières à Dieu pour votre prospérité et santé, et ont signé. Ainsi signé Le Vasseur et Aubry, auecq paraphe.

« Et au-dessoubz est escript ce qui suit :

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Renvoyé au sieur abbé de Benjamin, nostre official, pour informer des faicts contenus en la présente requeste, pour information à nous rapportée estre ensuicte ordonné ce que de raison. Faict à Paris dans nostre Palais archyépiscopal, le vingtiesme feburier mil six cent soixante-treizc. Signé, Archeuesque de Paris.

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« Veu ladicte requeste, ayant aucunement esgard aux preuves résultantes de l'enqueste faicte par mon ordonnance, nous auons permis au sieur curé de Sainct-Eustache de donner la sépulture ecclésiastique au corps de défunct Molière dans le cimetière de la paroisse, a condition néantmoins que ce sera sans aucune pompe et auecq deux prestres seulement, et hors des heures du jour, et qu'il ne se fera aucun seruice solennel pour luy, ny dans ladicte paroisse Sainct-Eustache ny ailleurs, même dans aucune églize des réguliers, et que nostre présente permission sera sans préjudice aux règles du rituel de nostre églize, que nous voulons estre obseruées selon leur forme et teneur. Donné à Paris, ce vingtiesme feburier mil six cent soixantetreize. Ainsy signé, Archeuesque de Paris, et au-dessoubs par monseigneur Morange, auecq paraphe.

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>> Collationné en son original en papier, ce faict, rendu par les nottaires au Chastellet de Paris soubzsignez le

vingt-uniesme mars mil six cent soixante-treize. Signé Levasseur. »

(2) Chapuzeau dit que, après la mort de Molière, le théâtre du Palais-Royal fut fermé pendant quinze jours. Les frères Parfait, qui écrivaient leur Histoire, le registre de la comédie sous les yeux, disent qu'il rouvrit, le 24 février, par le Misanthrope, c'està-dire après six jours de relâche. Ce qui aura donné lieu à l'erreur de Chapuzeau, c'est que le Malade imaginaire ne fut effectivement repris que quinze jours après la perte que la troupe venait de faire, le 3 mars suivant. Il aura confondu la reprise de ce chef-d'œuvre avec l'ouverture du théâtre. BussyRabutin confirme indirectement l'assertion des frères Parfait, en disant que mademoiselle Molière joua treize jours seulement après la mort de son mari. (Lettres de Bussy-Rabutin, t. IV, p. 36. •)

(3) Molière, dix ans avant sa mort, pria La Grange de se charger de l'emploi d'orateur de la troupe. Cet acteur le remplit de la manière la plus satisfaisante, jusqu'à la scission de la troupe du PalaisRoyal, et ensuite dans la nouvelle troupe du Roi. (Le Théâtre Français, par Chapuzeau, p. 282.)

(4) Molière demeurait rue Saint-Honoré, vis-à-vis le Palais-Royal, paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, à l'époque du baptême de son fils Louis, filleul du Roi et de la duchesse d'Orléans, le 28 février 1664.

Il demeurait rue Saint-Honoré, mais sur la paroisse Saint-Eustache, par conséquent dans l'extrémité

orientale de cette rue, lors du baptême de sa fille, le 4 août 1665.

Le 1er octobre de cette même année, il alla habiter une maison de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, appartenant à un sieur Millet, maréchal-des-camps et armées du Roi et à son épouse, consistant en un corps de logis, petite cour, porte cochère, avec leurs appartenances et dépendances. Cette maison lui fut donnée à loyer, pour trois ans à partir de la Saint-Remy (1er octobre) 1665, moyennant la somme annuelle de 1000 livres, par un acte récemment découvert, passé devant Ogier, notaire à Paris, le 15 octobre 1665. Il dut y rester au moins jusqu'au premier octobre 1668.

Au baptême de son troisième enfant, le 11 octobre 1672, il demeurait rue de Richelieu, dans la maison où il mourut. Elle était située près de l'Académie des peintres, vis-à-vis la fontaine placée au coin des rues Traversière et de Richelieu, et donnait, par derrière, sur le jardin du Palais-Royal, (il n'existait pas alors de galeries). C'est, selon toute probabilité, la maison aujourd'hui numérotée 34.

(5) Circé, tragédie de Thomas Corneille, fut représentée pour la première fois le 17 mars 1675. Cette coïncidence rapportée par la fameuse Coméaienne, démontre clairement que quelques biographes de Molière, notamment Petitot, ont commis une inexactitude en prétendant que cette intrigue commença du vivant de Molière. Elle n'est

que de très-peu de jours antérieure au 17 mars 1675, et le dénouement doit en être arrivé vers le mois de juin au plus tard; puisqu'il fallut le temps, jusqu'au 17 septembre suivant, d'instruire l'affaire et de rendre la sentence au Châtelet.

On lit, dans les Lettres choisies de feu M. Gui-Patin, docteur en médecine, La Haye, 1707, in-12, t. III, p. 97, lettre du 25 septembre 1665:

>> On a tué ici un jeune homme, fils d'un président >> de Grenoble, nommé Lescot. Celui qui l'a tué est >> en prison. >>

(6) Du 17 octobre 1675.

par

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Arrêt de la cour du

parlement de Paris. - A la requête de madame veuve Molière. Sur le procès criminel intenté contre M. François Lescot, Jeanne Le Doux, veuve de Pierre Le Doux; Marie Simonnet, se disant femme de Hervé de La Tourelle.

» Vu

par la chambre des vacations le procès criminel fait le lieutenant criminel du Nouveau-Châtelet, à la requête de damoiselle Claire-Armande-Gresinde-Elisabeth Béjard, veuve de Jean Pocquelain, sieur de Molière, demanderesse accusatrice; contre messire François Lescot, conseiller du Roi, président au parlement de Grenoble; Jeanne Le Doux, veuve de Pierre Le Doux et Marie Simonnet, se disant femme de Hervé de La Tourelle, deffendeurs et accusés. La dame Le Doux prisonnière ez-prisous de la Conciergerie du Palais, appelante de la sentence rendue contre elle, le 17 septembre 1675; par laquelle ladite Le Doux aurait été déclarée duement atteinte et convaincue d'avoir produit, sous le nom de ladite Mo

lière, ladite Simonnet; et ladite Simonnet d'avoir pris le nom de ladite Molière, pour raison de ladite prostitution; pour réparation de quoi condamnées d'être fustigées, nues, de verges, au-devant de la principale porte du Châtelet et devant la maison de ladite Molière. Ce fait, bannies pour trois ans de la ville, prévoté et vicomté de Paris; enjoint à elles de garder leur ban, à peine de la hart et solidairement en 20 livres d'amende envers le Roi, 100 livres de réparation civile, dommages et intérêts envers ladite Molière, et aux dépens; et ordonné que dans quinzaine, pour toutes préfixions et délais, le concierge des prisons du Nouveau-Châtelet serait tenu de réintégrer ladite Simonnet; autrement, et ledit temps passé, contraint même par corps; et à l'égard du sieur Lescot, les informations converties en enquêtes et y faisant droit, condamné de faire sa déclaration au greffe, en présence de la Molière et de quatre personnes telles qu'elle voudrait choisir, que par prémise et inadvertance il aurait usé de voies de fait contre elle et tenu les discours injurieux mantionnés au procès, l'ayant pris pour une autre personne; de laquelle déclaration serait délivré acte à la dite de Molière; et icelui sieur Lescot condamné en ses dommages et intérêts liquidés à la somme de 200 livres et aux dépens à son égard, et son écrou rayé et biffé; requête de ladite le Doux employée pour moyen de nullité, et ouie et interrogée en ladite chambre, ladite le Doux sur sa cause d'appel et cas à elle imposé tout considéré ;

Il sera dit que ladite chambre à l'égard de ladite Jeanne le Doux a mis et met l'appellation par elle interjettée au néant; ordonne que la sentence dont est appel sortira effet; la condamne ez dépens de la cause d'appel, et, pour faire mettre le présent arrêt à exécution, ladite

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