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NOTES SUPPLÉMENTAIRES.

Ce n'est qu'au moment où les dernières feuilles de cet ouvrage allaient être livrées à l'impression que nous sommes parvenus à recueillir les renseignemens compris dans ce supplément.

(1) Sur le nombre des frères et sœurs de Molière.

Nous avons dit, pag. 3, en parlant de Molière : Aîné de six enfans, etc.; il fallait dire Aîné de dix enfans. Outre les six enfans nés du mariage de Jean Poquelin et de Marie Cressé, ses père et mère (pag. 6 de la Dissertation sur Molière), il naquit encore deux fils de 1629 à 1632, Jean et Robert. M. Beffara n'a pu jusqu'à ce jour découvrir leurs actes de naissance; mais il a trouvé l'acte de fiançailles et de mariage de Jean sur les registres de Saint-Eustache à la date des 15 et 16 janvier 1656, dans lequel il est nommé fils de Jean Pauclain et de défunte Marie Cressé. Il fut inhumé au cimetière des Innocens, le 6 avril 1660. Quant à Robert, on le voit figurer comme oncle de la mariée dans un acte de mariage d'une nièce de Molière, fille de son second frère, et comme oncle du marié dans celui du fils du mème. Il est évident par conséquent que ce Robert Poquelin, portant le nom de famille de Molière, et oncle comme lui de ces jeunes gens, ne pou

vait être qu'un de ses frères. On lit dans la Gazette de France du 12 janvier 1715, p. 24: « Robert Poquelin, >> docteur en théologie de la maison et société de Na>>>varre, et doyen de la Faculté de Paris, mort à quatre» vingt-cinq ans. » Il était donc né vers 1630.

Aux noms de ces huit enfans issus du premier mariage de son père, on doit joindre ceux de Catherine et de Marguerite, nées, la première, le 15 mars 1634, la seconde, le 1er novembre 1636, de son mariage avec Catherine Fleurette, célébré à Saint-Germain-l'Auxerrois le 30 mai 1633.

Ainsi, il est constant que Molière comptait au moins neuf frères et sœurs. Nous disons au moins; car il est possible qu'on parvienne de nouveau à en découvrir. Il y eut dans cette famille plusieurs mariages encore plus féconds. Le second frère de notre auteur, marié à Anne de Faverolles, en eut seize enfans, et Robert Poquelin, un de ses parens, et Simone Gandouin, sa femme, donnèrent le jour à vingt.

(2) Sur les subventions accordées par Louis XIV à la troupe de Molière.

On a vu, pag. 111, que le Roi attacha la troupe de Molière à sa personne en lui donnant une pension de sept mille livres. Nous devons ajouter qu'outre ce traitement annuel, ce prince gratifiait leur directeur de subventions assez fréquentes.

On trouve à la Bibliothèque du Roi, section des manuscrits:

1° Du 19 janvier 1667, quittance par Molière au trésorier de l'argenterie du Roi de la somme de 2200 livres, savoir: 1800 livres pour habits et adjustemens de l'augmentation du ballet, et 400 livres pour les adjustemens précédens du même ballet'.

2o Du 26 juillet 1668, autre quittance par Molière au trésorier de l'argenterie du Roi de la somme de 400 livres pour les adjustemens et les augmentations des habits de la feste de Versailles'.

pour

3° Du 7 août 1669, autre quittance par Molière au trésorier-général des Menus-Plaisirs, de la somme de 144 livres lui et onze acteurs de sa troupe à 6 livres chacun par jour, pour deux jours passés à SaintGermain, pour y représenter les comédies de l'Avare et du Tartuffe au Château neuf.

4° Du 31 août 1669, autre quittance par Molière au trésorier-général des Menus-Plaisirs de 500 livres pour l'impression de la comédie à ballet de la Princesse d'Élide3.

1. D'après la date de cette quittance, il est vraisemblable que ces 2200 livres étaient données à Molière comme dédommagement de la dépense extraordinaire occasionnée par la double représentation du Ballet des Ballets dans lequel sa troupe avait joué Mélicerte et la Pastorale comique, au mois de décembre 1666, et la Pastorale comique et le Sicilien au mois de janvier 1667,

2. Cette fête de Versailles est celle donnée le 18 juillet par le Roi, et dont la première représentation de George Dandin fit le principal attrait.

3. La Princesse d'Élide ayant été imprimée dans la description des Plaisirs de l'ile enchantée, dont la première édition parut en 1665, Molière, que cette concurrence eût privé d'un grand nombre d'ache

La seconde de ces pièces avait été découverte il y a deux ans environ; les trois autres ne l'ont été que récemment. Un plus grand nombre sans doute ne nous sera pas parvenu.

(3) Sur différentes éditions d'ELOMIRE HYPOCO NDRE comédie (Voir pag. 250).

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Les exemplaires de l'édition de cette comédie satirique, Paris, 1670, in-12, que nous connaissions, étaient sans figure. M. de Soleinne, dont la vaste collection dramatique est le fruit des recherches les plus infatigables et les mieux dirigées, a eu l'extrême complaisance de nous en communiquer un orné d'une gravure qui représente Molière répétant dans un miroir toutes les mines que Scaramouche fait devant lui. On lit au bas : Scaramouche enseignant; Élomire étudiant. Qualis erit, tanto docente magistro? Cette épigraphe est une autorité de plus (si l'on peut appeler autorité l'assertion d'un ennemi) en faveur de la tradition dont nous avons parlé, pag. 13, et pag. 340,

Note 16.

Le même bibliophile dont l'obligeance égale les richesses littéraires, nous a aussi fait voir une édition de cette pièce de 1672, suivant la copie imprimée (Holfande), portant le titre d'Élomire, c'est-à-dire Molière hypocondre, ou les Médecins vengé, comédie.

Elle est suivie d'un avis au lecteur, dans lequel on

teurs, ne fit pas imprimer sa pièce; ces 500 livres lui furent données sans doute à titre de dédommagement.

annonce que l'auteur de cette pièce en avait composé une seconde contre Molière ; mais que celuici parvint d'abord à gagner le libraire, et ensuite à faire supprimer l'ouvrage par arrêt du Parlement. Chacun sait quelle foi on doit ajouter aux faits avanles éditeurs de Hollande.

cés

par

(4) Sur Geneviève Béjart, connue sous le nom de MaDEMOISELLE HERVÉ, belle-soeur de Molière. (Voir page, 247, note 25.)

Cette actrice étant si peu connue, que son nom a échappé aux recherches de plusieurs historiens du théâtre, nous croyons devoir consigner ici quelques renseignemens nouvellement recueillis qui lui sont relatifs.

Elle épousa, le 27 novembre 1664, à la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, Léonard de Lomenye; on donne, dans l'acte de mariage à son père, Joseph Béjart, la qualité de procureur au Chastelet de Paris. Il la prend aussi dans l'acte de baptême de la fille de Molière.

Devenue veuve, Geneviève Béjart se remaria à la même paroisse, le 19 septembre 1672, à l'âge de quarante ans, avec Jean-Baptiste Aubry, âgé de trente-six ans , paveur ordinaire des bâtimens du

Roi.

(5) Sur l'acteur La Grange.

On ignore également les particularités de la vie de La Grange, que Molière honora de son amitié et qui

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