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chie sacerdotale, un Grand-Prêtre revêtu du pouvoir souverain, puis des Évêques, des Prêtres et des Ministres inférieurs. Répandus de toutes parts au milieu de ses enfants, ces Prêtres sont comme un sel destiné à préserver tout le corps de la corruption, comme des flambeaux qui, placés de distance en distance, doivent dissiper les ténèbres de l'erreur; comme des bergers vigilants qui doivent paître les brebis et éloigner les loups du bercail.

Au milieu d'elle est son Dieu rendu sensible dans le tabernacle. Elle a son sacrifice qu'elle offre sans cesse de l'orient à l'occident, pour adorer, remercier, expier et demander. Chaque semaine, elle a son jour saint; elle a ses grandes solennités, Noël, Pâque, la Pentecôte et d'autres encore, où tous ses enfants, dans l'allégresse, accourent au temple pour prier et rendre grâces.

Quoique maîtresse du monde, depuis la ruine de l'idolâtrie, elle ne jouit cependant que de courts intervalles de paix et de tranquillité. Tantôt ce sont les étrangers qui l'attaquent, tantôt ce sont ses propres enfants qui lui font répandre des larmes amères par leurs scandales ou qui lui déchirent les entrailles par leurs divisions. Enfin, un grand schisme vient la couvrir de deuil; l'Orient se sépare d'elle et refuse de reconnaître son autorité, et comme les dix tribus schismatiques, l'orgueilleux Orient tombe sous un joug de fer. Si le Seigneur afflige l'Église, il ne la délaisse pas : toujours attaquée, elle ne sera point détruite. De grands Saints, de puissants génies lui sont envoyés pour la consoler et conserver la vérité dans son sein.

Tous les événements qui se passent chez elle et autour d'elle, les grands empires qui s'élèvent et qui périssent tour-à-tour, contribuent tous à son bien, à sa gloire et à l'accomplissement du grand dessein en vue duquel elle a été formée, la conservation et la propagation du règne du Christ qui doit réparer les suites du péché, réconcilier l'homme avec Dieu et rétablir un jour l'ordre primitif dans toute sa perfection.

Tels sont les grands traits du tableau historique de l'Église ou de la société dépositaire de la vraie Religion après Jésus-Christ; telles sont les conformités frappantes qui la font reconnaître à travers les siècles pour la gardienne immortelle et toujours la même de la Religion, depuis l'origine du monde.

Ainsi, fille du Ciel, épouse bien-aimée du Christ, unissant à l'incorruptible pudeur de la vierge la courageuse tendresse de la mère, l'Église est venue s'asseoir, depuis le commencement des âges, sous l'arbre antique de la Religion. Gardienne fidèle, d'une main présentant son fruit de vie aux générations qui marchent vers la mort; de l'autre, frappant d'un glaive redoutable tous les téméraires qui ont voulu attaquer son tronc robuste ou couper quelques-uns de ses rameaux, elle a vu passer à ses pieds le torrent des siècles sans passer elle-même; et lorsque la dernière heure du monde aura sonné, l'arbre salutaire s'élevant vers le Ciel, la Vierge immortelle s'élèvera comme lui, et, chaste épouse du Christ, accompagnée de toutes les générations vivifiées par ses soins, elle remontera, pour n'en plus descendre, sur le trône éternel de son céleste Époux.

Quelle admirable unité, mes chers. enfants! Quels caractères de divinité brillent de toutes parts dans l'Église et dans la Religion chrétienne! Qu'elle est solidement établie! Qu'elle est inébranlable cette Religion sainte que nous avons vous et moi le bonheur de connaître et de professer! Aussi ancienne que le monde, tout ce qui a précédé la venue de son divin auteur, ce qui l'a accompagnée, ce qui l'a suivie, tout concourt à en démontrer la certitude. Promis dès les premiers jours de la création, Jésus-Christ a été attendu, montré de loin dans tous les àges, annoncé pendant quatre mille ans par une longue suite de Prophètes. Les Patriarches sont morts en désirant de le voir; tous les justes ont vécu dans cette attente; les grands personnages de l'Histoire Sainte ont été comme les ébauches du Sauveur. Son histoire se trouve écrite d'avance par les Prophètes dans un livre ouvert à tous les yeux, livre également révéré par deux peuples ennemis entre lesquels on ne peut soupçonner de collision. Non, mon Dieu! ô vous le meilleur de tous les Pères! vous que toutes les langues appellent le Dieu bon! non il n'est pas possible que vous ayez laissé prendre à l'erreur tous les caractères de la vérité. Si ce que nous croyons d'après tant de preuves, d'après des preuves si convaincantes, était une erreur, ah! vous ne seriez plus le Dieu bon, puisque nous pourrions dire à juste titre que c'est vous-même qui nous auriez trompés.

PRIÈRE.

O mon Dieu! qui êtes tout amour, je vous remercie

de toute l'étendue de mon cœur, de nous avoir donné la Religion et de nous avoir fait naître dans le sein de la véritable Église. Faites-nous la grâce d'être toujours des enfants respectueux et dociles.

Je prends la ferme résolution d'aimer Dieu par-dessus toutes choses, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu; et, en témoignage de cet amour, je prierai souvent pour les besoins de l'Église.

LII LEÇON.

INFLUENCE DE LA RELIGION.

L'ancien peuple de Dieu dut toute sa supériorité à l'influence de la Religion. Dans la famille. Dans la société civile et poliDans la société religieuse.

tique.

Nous éprouverions un véritable regret, mes chers enfants, si, après avoir affermi votre foi en esquissant dans la leçon précédente les grands caractères de vérité de la Religion, nous ne la présentions pas à votre cœur en vous montrant son influence salutaire. D’ailleurs, les bienfaits de la Religion ne sont pas la moindre preuve de sa vérité. La leçon précédente exige donc que nous vous parlions maintenant de cette influence de la Religion sur l'ancien peuple de Dieu. On a dit avec beaucoup de vérité : Point de société sans Religion, et on peut ajouter que la société est d'autant plus tranquille, plus florissante et plus heureuse, que la Religion y est plus connue et mieux observée. Le peuple juif en offre un mémorable exemple.

Si les Chrétiens sont le peuple modèle depuis la venue du Messie, le peuple juif fut aussi, parmi les nations de l'antiquité, le peuple modèle, c'est-à-dire le peuple le plus éclairé, le plus moral, et, à tout prendre, le plus heureux. Ce glorieux privilége, il le dut à sa Religion. La preuve en est facile la plupart

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