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Veie de lhostel du plessis de Guenegaud sur le quay malaquay

D'après un dessin de Jean Marot.

Henri de Guénégaud fut le principal acquéreur. Il fit construire une riche demeure, à laquelle il donna son nom, ainsi qu'à la rue qui fut ménagée à l'extrémité du jardin. Celle-ci ne le portait cependant pas encore en 1650, comme on le voit sur le plan de Gomboust, qui d'ailleurs indique, avec son exactitude ordinaire, l'hostel de Guenegaud et la rue qui lui sert de limite à l'est. Cet hôtel devint bientôt le séjour le plus brillant de Paris; Boileau y lut ses premières satires et Racine ses premières tragédies. La façade principale, perpendiculaire au quai, correspondait à la façade latérale actuelle de l'hôtel des Monnaies, sur la petite place Conti. En 1670, l'hôtel de Guénégaud fut acheté par la princesse de Conti, dont l'hôtel est mentionné sur le

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plan de Paris dressé en 1717 par Bernard Jaillot. La maison de Conti resta propriétaire de cet hôtel jusqu'en 1750, année où il fut cédé à l'État moyennant cent soixante mille livres. Après de longues hésitations, il fut démoli en 1768 pour faire place à l'hôtel des Monnaies.

1. No 31 du plan.

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partie orientale subsistait presque seule. Il se composait alors d'un édifice flanqué de deux tours entre lesquelles s'ouvrait la porte

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A l'époque qui va nous occuper, le domaine de Nesle avait, comme on l'a vu, perdu beaucoup de son étendue primitive, et la

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Fragment du plan de J. Gomboust.

de la ville; on y arrivait, à travers le pré, très large en cet endroit, par un pont composé de quatre arches. La tour de Nesle était située à quelques mètres et au nord de cette porte. Un bail passé en mai 1612 la décrit ainsi : « La tour de Nesle, consistant, au bas d'icelle, en une fosse ou prison, inutile à cause des eaux; une autre prison au-dessus, garnie de grille de fer; deux chambres au-dessus; une viz 1; une allée haute sur le mur 2. »

II

CONSTRUCTION ET DESCRIPTION

Superficie jugéc nécessaire. - Prix des terrains. - Indemnité accordée à la ville de Paris et aux personnes expropriées. — Plan général de Levau. Traitement des architectes. Le pavillon des Arts et celui de la Bibliothèque. Estimation des dépenses. L'horloge.

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La chapelle inscriptions,

Les cadrans solaires. La façade. groupes sculptés, dôme. - Boutiques établies au rez-de-chaussée. Le quai Conti. Première cour. Intérieur de la chapelle: sanctuaire, coupole, statues, caveaux et inhumations qui y étaient faites, inscriptions, mobilier. — Tombeau de Mazarin. Seconde cour.— Distribution des bâtiments qui l'entouraient. — Quel escalier conduisait à la Mazarine? Les architectes lui destinaient celui de la seconde -Construction, après coup, d'un escalier au-dessus du perron de la première cour. - Inconvénients de cette entrée, qui est conservée malgré le vœu des inspecteurs du collège. La bibliothèque de l'Institut. Troisième cour. La cuisine. maisons des rues Mazarine et Guénégaud.

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La rue Mazarine.

Les

L'emplacement choisi, il fallait l'acquérir, et, ici encore, on dut faire appel à l'autorité du roi.

La superficie jugée nécessaire pour l'établissement du nouveau

1. Un escalier.

2. Bail fait à Jacques Brocart, pour neuf ans, moyennant 64 livres tournois par an. Archives nationales Q1 1274.

collège était d'environ trois mille huit cents toises. Levau s'entendit avec les échevins, et le prix d'achat de chaque toise de terrain fut fixé à cent vingt-sept livres dix sols. Cette estimation ne portait d'ailleurs que sur le sol nu, le prix des lots sur lesquels s'élevaient des constructions devait être discuté à part, et le montant des indemnités réglé de gré à gré avec les propriétaires.

La ville de Paris se présenta la première. Le roi lui avait donné les fossés de Nesle, sous la condition qu'elle remplacerait l'ancienne porte qui menaçait ruine, et qu'elle continuerait le quai jusque là 1. Le prévôt des marchands ne demandait pas mieux que d'abandonner le terrain aux exécuteurs testamentaires, mais il en voulait cent soixante et onze mille trois cent quatre-vingtdix-huit livres, et Colbert en offrait cent vingt mille livres seulement. Après de longues discussions, la ville fut dispensée d'exécuter les travaux qui, aux termes de la donation avaient été mis à sa charge, et, en retour, elle accepta la somme fixée par Colbert. Celle-ci fut payée comptant à Nicolas Boucot, receveur des domaines et octrois de la ville de Paris ?.

Le marquis de Coislin se conduisit en grand seigneur, on lui donna seize mille livres qu'il reçut sans compter. Mais M. de Guénégaud lésina longtemps. Il possédait dans les fossés un espace de quatre cents toises, et prétendait vendre chaque toise deux cent cinquante livres; il demandait en outre une forte indemnité pour d'autres terrains et pour la grosse tour de Nesle,

1. Ces sortes de conventions étaient assez fréquentes. Au commencement du règne de Louis XIV, les fossés et les murailles de Paris se trouvaient dans un état de dégradation qui les rendait inutiles. Le 7 juillet 1646, le prévôt des marchands obtint du roi des lettres patentes qui accordaient à la ville ces anciennes fortifications pour y tracer des rues et y construire des maisons. On commença par démolir le mur et combler les fossés du côté de l'Université; mais les événements politiques firent suspendre les travaux, et le roi, dans la suite, s'appropria ces emplacements. La cession dont il est ici question avait été faite en 1659. L'hôtel de Nesle dépendait de la censive de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, et les rois s'en des saisissaient volontiers pour ne pas payer les impositions dont il était grevé.

2. Registre des délibérations du conseil de la fondation, etc. Archives nat., série MM, registre no 462, p. 48 à 59.

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