On vous fait confidente, en cent climats divers, LA NUIT. Laissons ces contrariétés, Et demeurons ce que nous sommes. MERCURE. Adieu. Je vais là-bas, dans ma commission, LA NUIT. 1 Moi, dans cet hémisphère, avec ma suite obscure, MERCURE. Bon jour, la Nuit. LA NUIT. Adieu, Mercure. (Mercure descend de son nuage, et la Nuit traverse le théâtre.) ACTE PREMIER. SCÈNE I. SOSIE. QUI Messieurs, ami de tout le monde. Me joue ici d'un vilain tour! Quoi! si pour son prochain il avoit quelque amour, Ne pouvoit-il pas bien attendre qu'il fût jour? Tes jours sont-ils assujettis! Notre sort est beaucoup plus rude Ils veulent que pour eux tout soit, dans la nature, Jour et nuit, grêle, vent, péril, chaleur, froidure, Dès qu'ils parlent, il faut voler. Vingt ans d'assidu sérvice N'en obtiennent rien pour nous: Le moindre petit caprice Nous attire leur courroux. S'acharne au vain honneur de demeurer près d'eux, Qu'ont tous les autres gens que nous sommes heureux. Leur vue a sur notre zèle Un ascendant trop puissant, Et la moindre faveur d'un coup d'oeil caressant Mais enfin, dans l'obscurité, Je vois notre maison, et ma frayeur s'évade. Je dois aux yeux d'Alemène un portrait militaire N'importe, parlons-en et d'estoc et de taille, Combien de gens font-ils des récits de bataille Pour jouer mon rôle sans peine, Je le veux un peu repasser. Voici la chambre où j'entre en courrier que l'on mène, Et cette lanterne est Alcmène, |