Philosophie et politique de Béranger

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Perrotin, 1859 - 172 pages
 

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Page 101 - La coutume de voir les rois accompagnés de gardes, de tambours, d'officiers, et de toutes les choses qui ploient la machine vers le respect et la terreur, fait que leur visage, quand il est quelquefois seul et sans ces accompagnements, imprime dans leurs sujets le respect et la terreur, parce qu'on ne sépare point dans la pensée leurs personnes d'avec leurs suites, qu'on y voit d'ordinaire jointes.
Page 19 - ... la patrie. Les principes du christianisme, bien gravés dans le cœur , seraient infiniment plus forts que ce faux honneur des monarchies , ces vertus humaines des républiques , et cette crainte servile des états despotiques.
Page 86 - Mais au bord du tombeau je mettrai tous mes soins A suivre les leçons de ta philosophie, A mépriser la mort en savourant la vie, A lire tes écrits pleins de grâce et de sens, Comme on boit d'un vin vieux qui rajeunit les sens. Avec toi l'on apprend à souffrir l'indigence, A jouir sagement d'une honnête opulence, A vivre avec soi-même, à servir ses amis, A se moquer un peu de ses sots ennemis, A sortir d'une vie ou triste ou fortunée, En rendant grâce aux dieux de nous l'avoir donnée.
Page 54 - La vraie éloquence se moque de l'éloquence, la vraie morale se moque de la morale; c'est-à-dire, que la morale du jugement se moque de la morale de l'esprit, qui est sans règles.
Page 24 - Mais si nos angoisses mortelles Jusqu'à toi peuvent parvenir; Si, dans les plaines éternelles, Parfois tu nous entends gémir, Brise cette voûte profonde Qui couvre la création; Soulève les voiles du monde, Et montre-toi, Dieu juste et bon!
Page 125 - Vieux vagabond, le soleil est à moi. Le pauvre at-il une patrie? Que me font vos vins et vos blés, Votre gloire et votre industrie, Et vos orateurs assemblés? Dans vos murs ouverts à ses armes, Lorsque l'étranger s'engraissait, Comme un sot j'ai versé des larmes. Vieux vagabond, sa main me nourrissait.
Page 132 - Que me font vos vins et vos blés , Votre gloire et votre industrie , Et vos orateurs assemblés? Dans vos murs ouverts à ses armes, Lorsque l'étranger s'engraissait, Comme un sot j'ai versé des larmes. Vieux vagabond, sa main me nourrissait. Comme un insecte fait pour nuire , Hommes, que ne m'écrasiez-vous? Ah! plutôt vous deviez m'instruire A travailler au bien de tous. Mis à l'abri du vent contraire , Le ver fût devenu fourmi. Je vous aurais chéris en frère. Vieux vagabond, je meurs votre...
Page 13 - Le doute sur les choses qu'il nous importe de connoître est un état trop violent pour l'esprit humain : il n'y résiste pas long-temps ; il se décide malgré lui de manière ou d'autre , et il aime mieux se tromper que ne rien croire.
Page 52 - C'est que, moi, je crois comme les petits enfants, ce qui semble ne m'aller guère. J'en ai connu un qui avait un Jésus de cire ; sa bonne, en touchant à la statuette, la brisa. L'enfant se mit à pleurer en disant : « Je n'ai plus de bon Dieu, je vais mourir!
Page 145 - ... la sympathie des hommes éclairés chez tous ses voisins, elle a pour ennemis patents ou secrets les autres gouvernements, et particulièrement ceux qui sont dominés par une aristocratie puissante. Pour de pareils ennemis tous les moyens sont bons. Malheur alors à cette nation si elle voit s'éteindre l'amour qui lui est dû, et qui est sa plus grande force! Il faut que ses fils se serrent autour de son drapeau, dans l'intérêt même du principe qu'elle a mission de faire triompher au profit...

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