Banni de ton climat natal, Ovide, quand la Parque injuste T'allait frapper du trait fatal, Heureux qui, des mers atlantiques Plus heureux le mortel sensible Où la nature l'a placé, Jusqu'à ce que sa dernière heure Où ses aïeux l'ont devancé! Ceux qu'un destin fixe et tranquille 1 Trist., 1. III, E. 3. Possèdent ce bonheur facile Pour fixer le volage Ulysse, Peu touché d'une île charmante, Aimant mieux, dans sa cour déserte, A ces traits qui peut méconnaître Ce noble amour dans la disgrace Nous arme d'une utile audace Contre le sort et le danger: A ta fuite il prêta ses ailes, I Toi qui, par des routes nouvelles, Volas loin d'un ciel étranger. Cet amour, source de merveilles, Ame des vertus et des arts, Soutient l'Homère dans les veilles, Et l'Achille dans les hasards; Il a produit ces faits sublimes, Ces sacrifices magnanimes Qu'à peine les âges ont crus; D'un Curtius l'effort rapide, . L'ardeur d'un Décie intrépide, Et le dévoûment d'un Codrus. Quelle étrange bizarrerie I Dédale. Crut se faire un titre immortel; Que tout le Lycée en réclame, Je t'abhorre, sagesse A mes yeux tu n'es qu'une erreur. Qui, pour avoir le nom de sage, Bords de la Somme, aimables plaines, Que ne puis-je, exempt de contrainte, Par un industrieux essor, Et jouir enfin sans alarmes D'un séjour où règnent les charmes ODE III. A M. LE DUC DE SAINT-AIGNAN, Ambassadeur de France à Rome. QUITTE UITTE ces bois, Muse bergère, Vole vers une aimable cour: Tu n'y seras point étrangère, Tes sœurs habitent ce séjour. Leur art divin dans les beaux âges Art chéri, si Plutus t'exile, |