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Eh! comment aimer autre chose

A quatorze ans, à quatorze ans ?

Je mets plus d'art à ma coiffure :
Je ne sais quoi vient m'inspirer.
N'est-ce donc que pour la figure
Qu'on aime tant à se parer?
Toutes les nuits, quand je repose,
Je rêve, mais à des rubans;
Eh! comment rêver d'autre chose
A quatorze ans, à quatorze ans ?

Une rose venait d'éclore;
Je l'observais sans y songer;
C'était au lever de l'aurore,
Le zéphyr vint la caresser:
C'est donc quand la fleur est éclose
Qu'on voit voltiger les amants!
Mais, hélas! est-on quelque chose
A quatorze ans, à quatorze ans?

206 VERS A LA VILLE D'ARRAS.

VERS A LA VILLE D'ARRAS,

Où l'auteur avait accompagné M. DE CHAUVELIN, intendant de Picardie.

RESPECTABLE séjour de ces vertus antiques,

Et de ce goût du vrai, l'honneur des premiers temps,
Terre où vont refleurir les arts les plus brillants,
Et qui verras ton nom aux fastes poétiques

Parmi les temples des talents;

Si quelques succès dus à la seule indulgence
M'ont pu mériter les regards

De ceux de tes enfants qu'unit l'amour des arts,
Jouis de ma reconnaissance,

Et contemple avec moi, dans ces mêmes succès,
Les monuments de tes bienfaits.

L'un de tes citoyens aux lieux de ma naissance

1 Le P. Lagneau.

Daigna former, instruire et guider mon enfance.
Il m'apprit à penser : il m'apprit encor plus;
En ouvrant à mes yeux les routes du génie,
Il éclairait mes pas du flambeau des vertus.
Mon ame enfin est son ouvrage :

Ses talents et ses mœurs avaient été le tien.
Ce titre et tes lauriers t'assurent mon hommage;
Et sur le plus lointain rivage
Je porterai pour toi le cœur d'un citoyen.

RÉPONSE A UN AMI

Qui avait donné des louanges à l'auteur.

DE

E votre gracieuse épître

Je n'adopte que la moitié:

De tout éloge vain j'ai rayé le chapitre,
Et je n'ai lu que l'amitié.

Ce sentiment sincère et tendre

A mes sentiments était dû :

A votre cœur j'avais droit de prétendre;
Le mien vous avait prévenu.

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Soyez sûre que ma constance
Sera de vous fuir désormais.
Voici l'instant de ma défaite;
Pourrai-je ne pas m'enflammer?
Je vois bien que je vais aimer;
Le cœur me bat près de Colette.
Dès le matin je suis Colette,
Je vole partout sur ses pas,
Et mon ame est tout inquiète
Quand je ne la rencontre pas.
Voici l'instant, etc.

VERS

En s'engageant à souper pour le lendemain chez un ami qui partait pour la campagne, et n'en devait revenir qu'à l'heure du repas,

Ce lieu demain pour moi doit être solitaire ;

Mais quand l'astre de la lumière,

Prêt à quitter notre horizon,

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