La mort, dans sa vaste course, Sourde à leur plainte importune, A l'objet de leurs regrets, Des enfers pâle ministre, Bientôt à notre tendresse Vous coûteriez d'autres pleurs. Soupirez-vous par coutume, C'est à tort que le Portique Avec le Parnasse antique Tient qu'il est doux de gémir; Dans l'horreur d'un bois sauvage La tourterelle gémit; Mais se faisant au veuvage, D'Iphigénie immolée Je vois le bûcher fumant: Veut la suivre au monument; Mais cette noire manie Par d'autres soins fut bannie, Le temps essuya ses pleurs : Nous oublîrons les malheurs. Sur son aile fugitive Si le Temps doit emporter Une Grecque magnanime, Mais non, stoïques exemples, Ce n'est que dans tes saints temples, Il faut une main céleste; N'espérez rien des mortels : Portez donc au sanctuaire, Il rompt nos plus tendres chaînes, Avant d'ôter à la vie Celle dont j'écris le sort, Le ciel vous l'avait ravie Lui fermait tous les chemins; La victime, Dieu propice, A l'autel allait marcher : Déjà pour le sacrifice L'amour saint dresse un bûcher; L'encens, les fleurs, tout s'apprête; Mais quels cris? qu'entends-je ? Hélas! Il faut pleurer un trépas. Ainsi périt une rose Que frappe un souffle mortel; Ciel, nous plaignons sa jeunesse Mais aux yeux de ta sagesse 1 Elle était sur le point de faire profession. Elle prononça ses vœux avant d'expirer. |