dépense; mais nous ne pouvons pas faire beaucoup de fond sur ces secours. Je ne puis même vous dire à présent jusqu'où s'étendroit leur générosité. Je ne sais si les François sont trop vains; mais nous croyons avoir à présent en France des sculpteurs aussi habiles que ceux de l'Italie. On étoit même convenu du prix avec M. Lemoine. C'est l'homme du monde le plus généreux et le plus désintéressé. L'académie françoise ayant desiré d'avoir un portrait (1) de mon père, et les peintres fameux de Paris ayant refusé de s'en charger, vu la difficulté de réussir avec le seul secours de la médaille frappée par les Anglois, M. Lemoine se prêta de la meilleure grace du monde à aider un jeune peintre, par un médaillon en grand, qu'il eut la bonté de faire très ressemblant à la petite médaille. Or M. Lemoine ayant eu une fois dans sa tête la figure de mon père, sera plus en état qu'un autre de la rendre dans un buste de marbre; et comme il a gardé le modéle de ce qu'il a fait, et qu'il l'a fait voir à plusieurs personnes qui ont connu mon père, et lui ont fait remarquer les défauts qui étoient restés dans ces essais, c'est encore une raison de plus pour le faire réussir dans un ouvrage de conséquence. De Bordeaux, le 25 mars 1765. (1) M. de Montesquieu ne s'étoit jamais soucié de se faire peindre; et ce ne fut qu'après des difficultés infinies qu'il accorda aux instances de M. l'abbé de Guasco, qui étoit à Bordeaux avec lui, de se laisser tirer par un peintre italien qui passoit par cette ville en revenant d'Espagne. Cet ami possède ce portrait, qui est assez ressemblant, et le seul qui existe, fait d'après nature. Il m'a le peintre assuroit n'avoir jamais peint un homme dont la physionomie changeât tant d'un moment à l'autre, et qui eût si peu de patience à prêter son visage. dit que FRAGMENT D'UNE AUTRE LETTRE DU MÊME AU MÊME. Je vois que vous n'avez point reçu la lettre que j'eus l'honneur de vous écrire de Paris, dans laquelle je vous parlois amplement du buste de l'auteur de l'Esprit des Lois. M. le prince de Beauvau ayant été nommé commandant de la Guienne, en 1765, parut desirer une place à l'académie de Bordeaux; sur-le-champ elle Jui fut offerte, et il l'accepta: il pria l'académie d'agréer qu'il fît faire un buste en marbre de l'auteur de l'Esprit des Lois, pour être placé dans la salle de ses assemblées; cela fut agréé avec beaucoup de reconnoissance. M. Lemoine travaille à ce buste; et il sera bientôt achevé. Si monseigneur Cérati, et M. le marquis Niccolini pouvoient desirer d'être associés étrangers de l'académie de Bordeaux, je me ferois gloire de les proposer par principe d'estime et de reconnoissance. Je sais qu'il y a mille choses à en dire; mon père ne me parloit d'eux qu'avec des sentiments les plus vifs de respect et d'amitié; mais comme je n'ai pas bien retenu tout ce qu'il m'en disoit, je parlerai mieux d'après ce que vous m'en écrirez; et comme ancien membre de notre académie, vous devez vous intéresser à sa gloire. De Bordeaux, le..... PER LA MORTE SEGUITA IN PARIGI NEL FEBBRAJO DELL' ANNO 1755, DEL SIG. PRESIDENTE DI MONTESQUIEU. SONETTI DEL SIG. CAV. ANT. FILIPPO ADAMI. I. Spirto, cui solo diè sublime ingegno Nella sorgente contemplando il vero, Se tanto alto levasti l'intelletto, Che ragion non fra l'ombre a te comparve, Se pei tuoi detti dileguossi e sparve II. Illustre genio, che si largo fiume Tu della dotta mente il guardo ergesti Del Dritto ai sacri Arcani, e dietti a questi Tu la norma segnasti, onde in più forte Tu... ma qual di ritrarti ebbi lusinga! Stan l' opre tue fuor del poter di morte, Nè vi è chi meglio ti colori, e pinga. ÉPITAPHE DE MONTESQUIEU. L'aigle a disparu... Montesquieu |