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1

DES

LOIS,

COMÉDIE EN CINQ ACTES, EN VERS.

Représentée par les Comédiens de la Nation, le 2

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AUTEUR DES DANGERS DE L'OPINION ET ET DE JEAN CALAS,

Tum Pietate gravem ac meritis si forté virum quem
Conspexére, silent, arrectisque auribus adstant :
Ille regit dictis animos, et pectora mulcet.

A PARIS,

Chez MARADAN, Libraire, rue du Cimiteère Saint-
André-des-Arcs, n°. 9.

Et chez LEPETIT, Commissionnaire en Librairie, quai des
Augustins, n°. 32.

1 7 9 3.

PQ 1993 .466

A5

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J
E ne ferai point de préface pour cet ouvrage; il faudroit pro-
duire un volume, et j'ai besoin seulement d'écrire quelques ré-
flexions que je crois indispensables. Mon succès ne m'aveugle pas;
je le dois plutôt au sujet que j'ai traité, qu'au talent de l'exécu-
tion. Tous les vrais citoyens ont dû se déclarer pour celui qui
n'aime qu'eux, rien qu'eux; et c'est à cet égard de nouvelles
actions de grâces que je leur rends pour eux-mêmes. Quelle est
imposante cette masse d'opinions qui se prononce si énergique-
ment, si unanimement pour le saint amour des loix, de l'ordre
et des mœurs! Que son poids est accablant pour les ennemis ca-
chés et ouverts de la liberté ! Vous qui calomniez Paris, venez
le voir: il n'est pas dans ces assemblées tumultueuses où triom-
phent l'intrigue et le crime; où c'est le plus déraisonnable ou
le plus furieux qui l'emporte: venez le voir dans ce concours
de citoyens ivres de liberté, mais de loix sans lesquelles il n'est
point de liberté; s'enflammant tous à ces saints noms; s'embrâ-
sant d'étincelles civiques; attachant leurs yeux et leurs cœurs
sur cet ami des loix, dont chacun d'eux est le modèle.

Je ne répondrai point à toutes les calomnies qu'on fait courir contre moi; j'ai dû m'y attendre, et j'ai un tort irréparable à me faire pardonner celui d'avoir voulu faire quelque bien. Ceux qu'a pu blesser ce motif, peuvent prendre leur parti; car je me sens pour l'avenir incorrigible à cet égard. Jé ne serai jamais avare de mes idées, dès que je les croirai utiles. Malheur à celui qui possède et qui craint de s'appauvrir en répandant ses bienfaits! ses mains recueilleront peu au jour des récoltes, puisqu'elles n'auront rien semé. Je ne réfuterai point ces misérables imposteurs qui n'admettent que la vertu qui rapporte, et lui contestent un désintéressemet qu'ils montrent souvent dans le crime. Je n'ai qu'un mot à répondre: je livre ma vie entière à leurs discussions calomnieuses; et s'ils Y découvrent un seul instant qui ne soit pas digne de moi, je consens à ce qu'ils me proclament leur semblable.

Des Personnes d'un rare mérite, d'excellens patriotes, m'ont fait des observations auxquelles je dois une réponse sérieuse. La première, est le reproche d'avoir fait de mon ami des loix un ci-devant noble. D'abord, il eût été difficile que Versac, énivré de sa noblesse, de ses titres, voulût choisir pour son gendre un homme d'une caste qu'il regarde au-dessous de la sienne. Mais ce motif eût été foible sans celui-ci. Qu'ai-je peint? un vrai philosophe. Qu'ai-je voulu faire valoir? une révolution qui sera toujours aux yeux du sage, le triomphe de l'humanité et de la raison. Etait-ce done un grand effort, qu'un homme sorti de la casts op

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