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l'an 1130. Selon les Arméniens, et selon Samuel d'Ani en particulier (ms. Arménien, n.o 96, folio 42 recto et verso), ce prince mourut en l'an 573 de l'ère Arménienne [1124 de J. C.], peu après la prise d'Ani; et ce qui fait qu'à notre avis on doit donner la préférence à son témoignage, c'est que lorsque Fadhloun, fils d'Abou'lsewar, vint en 1124 pour reprendre Ani, David régnoit encore, et que la ville ne se rendit que sous le règne de Démétrius, son fils. Tchamtchéan (Hist. d'Arménie, tom. III, p. 44 et 45) place en l'an 1125 le siége d'Ani par Fadhloun, ainsi que la mort de David II, et la reddition de la place en l'an 1126.

(12) Voici ce que M. Klaproth dit de ce prince (Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 177): Dimitri, qui monta sur le trône en l'an 1130, rendit, comme son père, sa nation heureuse, et entreprit plusieurs guerres dont le résultat lui fut avantageux. Sous son règne, un roi Persan, appelé Sadoukh, fit une invasion en Géorgie, à la tête d'une armée qui fut vaincue et entièrement anéantie. Dimitri se fit moine à la fin de ses jours, et mourut en 1150. Nous ignorons quel est ce roi Sadoukh, dont M. Klaproth parle d'après les Géorgiens; c'est peut-être Sadakah, fils de Dobais, prince de Hillah, l'un des principaux émirs Arabes au service des Seldjoukides. Samuel d'Ani (ms. Arménien, n.o 96, folio 43 recto et verso) dit que Démétrius vainquit, en l'an 577 de l'ère Arménienne [1128 de J. C.], Patabek Kharasenkourh, þmpugnan ♫шpmų, qui est Kara-Sonkor,

, qui tenoit l'Aderbaïdjan en fief des rois Seldjoukides. Presque toutes les expéditions entreprises sous son règne par les Géorgiens, furent conduites par les princes Orpélians et par les généraux Abouleth et son fils Ivané.

(13) Samuel d'Ani place aussi en l'an 577 de l'ère Arménienne. [1128 de J. C.] la prise de Khounan par Ivané et Sempad (ms. Arménien n.o 96, fol. 43 recto).

(14) Samuel d'Ani fait souvent mention (ms. Arménien n.o 96,

fol. 43 recto et verso) des exploits de cet Ivané et de son père Apouleth ou Abouleth, dont l'origine nous est inconnue d'ailleurs. Il paroît qu'il étoit fils d'un autre Ivané, car en parlant de la prise de Tmanis, qu'il place en l'an 577 [1128 de J. C.], il dit qu'elle fut conquise par Abouleth fils d'Ivané. En l'an l'an 584 [de J. C. 1135], Abouleth et Ivané furent vaincus par l'émir Eldigouz, et sans doute faits pri

sonniers; car le même auteur rapporte qu'en l'an 586 [ de J. C. 1137], le roi Démétrius reprit ces généraux. En l'an 588 [de J. C. 1139], ils furent encore vaincus par Kara-Sonkor, prince de l'Aderbaïdjan, dans un lieu appelé uskup, Kantchenk'h, que je crois être fʊushup, Khatchen. En l'an 594 [1145 de J. C.], Ivané fut tué par le roi Démétrius, sans doute parce qu'il s'étoit révolté.

(15) Samuel d'Ani place la mort de Démétrius en l'an 605 de l'ère Arménienne [de J. C. 1156] (ms. Arménien, n.o 96, folio 43 verso). Nous avons vu que, selon ies Géorgiens, le même événement étoit arrivé en l'an 1150. Il nous est impossible, faute de renseignemens positifs, de donner la préférence à aucune de ces autorités.

(16) Samuel d'Ani dit aussi (ms. Arménien, n.o 96, folio 43 verso) qu'après la mort de Démétrius, son fils David monta sur le trône et régna deux ans. Selon les Géorgiens (Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 177), ce prince, qui est David III, monta sur le trône en l'an 1150, et mourut dans la même année.

(17) Je pense que, par la grande croix, notre auteur aura voulu parler d'une croix très célèbre chez les Géorgiens, qui la conservent avec la plus grande vénération et la regardent comme le palladium de leur nation: c'est celle que Sainte Nouna ou Nouni, qui prêcha la foi chrétienne dans la Géorgie, y érigea, au commencement du IV. siècle, à Mtskhitha, à la place de la statue d'Aramazt. Au mois de septembre 1801, cette croix fut présentée à l'empereur Alexandre, à Saint-Pétersbourg, par le prince Pagratide George, et l'empereur la fit aussitôt reporter en Géorgie.

(18) On lit dans l'édition de Madras le mot pub, qui signifie fils: ce mot ne se rattache à rien, et ne paroît s'être glissé dans le texte que par erreur.

(19) Cet endroit, appelé par les Géorgiens Gelathi, n'est plus qu'un village dans le royaume d'Imireth; on y trouve un monastère célèbre, composé de trois églises, qui contiennent un grand nombre d'inscriptions en langue Géorgienne. C'est des archives de ce monastère que le prince Vakhtang a tiré les documens nécessaires pour son Histoire de Géorgie. Gélathi est situé à une petite distance au nord-est de Koutaïs, capitale du royaume d'Imireth, sur le fleuve Tchalzitala, c'est-à-dire, eau rouge. (Guldenstedt, Reife nach Georgien, tom. 1.", p. 301, 302 et 303.)

(20) Nous allons rapporter, d'après M. Klaproth (Reise in den

d'une

Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 177 et 178), ce que les Géorgiens racontent de ce prince. Ce récit très - abrégé ne nous paroît pas en tout mériter une grande confiance. On ne peut douter, par les détails que donne l'archevêque de Siounie, que George III n'ait été réellement fils de Démétrius I et frère de David III; c'est donc à tort que M. Klaproth, d'après le témoignage des Géorgiens, le fait fils et successeur de ce dernier, Selon ces mêmes renseignemens, George III seroit monté sur le trône en l'an 1150. Il ne se rendit pas moins célèbre que ses deux derniers prédécesseurs. Pour faire tenir en repos les habitans de l'Ararat (je crois qu'il s'agit ici des sujets de l'émir d'Ani), et pour les punir de leurs audacieux brigandages, il fut obligé de prendre les armes. Quand le schah Persan Schahriar Soultan (c'est sans doute Schah-Armen, roi de Khelath) en fut informé, il envoya une ambassade au souverain de Schami [la Syrie], ou de Damas, pour l'engager à se liguer avec lui et à faire la guerre aux Géorgiens. Le schah rassembla ensuite ses propres troupes, les joignit aux Turks de Schami [Syrie ], et s'avança vers l'Arménie, menaçant George prompte vengeance. Celui-ci marcha à la rencontre du schah, et vainquit l'armée Turco - Persane. Le schah envoya le récit de sa défaite au sultan du Khorasan et de Hérat (sans doute Arslan-Schah, sultan des Seldjoukides), pour qu'il vint à son secours du côté de l'Arménie. Le roi George, informé de leur approche, s'avança en personne contre leurs troupes, qui, saisies de terreur en apprenant son arrivée, abandonnèrent leurs postes et s'enfuirent de tous les côtés, de sorte que le sultan fut obligé de s'en retourner dans le Khorasan, avec un petit nombre d'hommes. George revint ensuite dans la Géorgie, pour y faire de nouveaux préparatifs. C'est alors qu'il apprit à connoître le caractère inconstant des Géorgiens et leur ingratitude envers le défenseur de la patrie. Son neveu Dimitri se révolta contre lui, et se fortifia avec ses partisans dans la ville de Lori; mais le roi George étouffa cette rebellion dès sa naissance, prit la ville, et fit crever les yeux à son neveu. Nous verrons bientôt, dans l'histoire des Orpélians, les causes, les détails et la fin de cette révolte, qui n'étoit pas aussi injuste qu'on pourroit le croire par le récit des Géorgiens, puisque George s'étoit emparé du trône au préjudice de son neveu. Ce prince, qui, dans les extraits de M. Klaproth, est appelé Dimitri, ou Démétrius, s'appeloit Temna ou Demna.

(21) On lit dans l'édition de Madras, Junkin' 1141; ce qui est une erreur palpable.

(22) Samuel d'Ani, qui fut témoin oculaire de la conquête de cette ville par les Géorgiens, place cet événement au 13 juin de l'an 609 de l'ère Arménienne [ 1160 de J. C. ], ou, selon le système erroné qu'il a adopté, en l'an 1162 de J. C. Zuuß inkunu năhf k թուականութե Հայոց ոթ, Թագաւորն վրաց Գօրդի առ զԱնի, Յու. upu dā: ( Ms. Arménien, n.o 96, fol. 44 recto.) Tchamtchéan, nous ignorons d'après quelle autorité, met (Histoire d'Arménie, tom. III, pag. 79) la prise d'Ani au 13 juin de l'an 1161 [ 610 de l'ère Arménienne ], et dans la cinquième année du règne de George III; ce qui ne peut s'accorder avec le témoignage de Samuel d'Ani et de l'archevêque de Siounie, qui disent que Démétrius I.er mourut en l'an 1156, et que son fils David III régna après lui pendant deux ans; de sorte que, s'il en fut ainsi, l'an 1161 seroit la troisième, et non la cinquième année du règne de George III, ce qui pourroit être, d'un autre côté, si, comme le disent les Géorgiens, David III mourut peu de mois après qu'il fut monté sur le trône; mais, comme ces derniers assurent que le règne de George III date de l'an 1150, on se trouve dans un nouvel embarras. Il est certain qu'avec le peu de renseignemens que nous possédons, on ne peut se flatter de lever toutes les difficultés que présente la chronologie des rois de Géorgie. Quoi qu'il en soit, les Arabes placent aussi en l'an 1161 de J. C. la prise d'Ani d'Ani par les Géorgiens. Ibn-alathir dit (ms. Arabe non coté, tom. V, pag. 184) « qu'en l'an 556 de l'hégire [ 1161 de J. C. ], dans » le mois de schaaban [ août], les Géorgiens se rassemblèrent sous » les ordres de leur roi, et s'avancèrent contre la ville d'Ani, dans » le pays d'Aran, dont ils se rendirent maîtres, et où ils tuèrent une

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»

في السنة

ست

وخمسين وخمسماية فى شعبان grande quantité d'hommes « اجتمعت الكرج مع ملكهم وساروا الى مدينة الى من بلاد آران وقتلوا فيها

Luis lib. Grégoire Abou'lfaradj, qui ne parle point de la prise d'Ani dans sa Chronique Arabe, est d'accord avec Ibn-alathir, dans sa Chronique Syriaque; il y place cet événement en l'an 1472 de l'ère des Séleucides [ 1160 et 1161 de J. C. ]. Après avoir pris » Ani, George, continue-t-il, rentra dans son pays avec un immense >> butin et une très-grande quantité de prisonniers. Ce qui fut cause

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» que

» que Djemal-eddin Abou-Djaafar Mohammed, visir de Kothb-eddin » Maudoud, atabek de Moussoul, envoya le maphrian ou patriarche >> Syrien Ignace comme ambassadeur auprès du roi de Géorgie, pour » obtenir la délivrance des captifs. George traita le patriarche avec »>honneur, et lui livra sans rançon un grand nombre de Musulmans. » Ignace, à son retour, fut accompagné d'un ambassadeur Géorgien, >>qui vint pour une pareille mission, et leur escorte entra dans Moussoul » avec des lances surmontées de croix. Ces négociations furent éga>>lement utiles aux Chrétiens et aux Musulmans. »

כג

(23) Dans le texte, UT Uшup, c'est-à-dire, l'émir sbasalar, ou connétable.

(24) La ville d'Ani fut prise par les Géorgiens le 13 de juin, selon Samuel d'Ani; et au commencement du mois d'août suivant, d'après le récit du même historien, Sokman, roi de Khélath, nommé ordinairement Schah-Armen, qui étoit venu pour la reprendre avec quatre-vingt mille hommes, fut vaincu par George, qui n'en avoit que sept. « J'ai été le témoin, ajoute cet historien, que le nombre » de ses prisonniers s'élevoit à vingt-trois mille, et qu'il laissa des >> monceaux de cadavres qui couvroient les campagnes d'Ani. >> Ապա ()գոստոս ամսամտին կոտորեալ զՇահիարմ;նն յեօթն Հազարա զու Թսուն Հազար. եւ այսորիկ ականատես եղաք մեք. քսան եւ երեք Հազար գրով այն էր՝ զոր գերեաց • թող զանկեալ դիակունսն՝ որ ծածկէր զան qumui p: ( Ms. Arménien, n.o 96, fol. 44 recto.) Ibn-alathir est d'accord avec Samuel d'Ani, en ce qu'il place, comme lui, la défaite de Schah-Armen peu après la prise d'Ani. « Schah Armen, » fils d'Ibrahim, fils de Sokman, roi de Khélath, dit-il, fut appelé » à cause des Géorgiens; il rassembla ses troupes, y joignit un grand » nombre de volontaires, et marcha contre les Géorgiens, qui vinrent » à sa rencontre et lui livrèrent bataille. Les Musulmans furent vain»cus; un grand nombre furent tués, beaucoup furent pris, et Schah»Armen fut obligé de prendre la fuite, ne ramenant de toute son

رو

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فانتدب لهم شاه ارمن بن ابراهيم « armée que quatre cents cavaliers « المتطوعه خلق معه من العساكر واجتمع بن سکمان صاحب خلاط وجمع كثير وسار اليهم فلقوه وقاتلوه فانهزم المسلمون وقتل منهم أكثرهم واسر كثير معه غير أربع ماية فارس من منهم وعاد شاه ارمن مهزوما فلم يسلم

*. (Ms. Arabe non coté, tom. V, pag. 184.) C'est sans doute

Tome II.

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