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(Chronique Syriaque, p. 448, vers. Lat. p. 459), que les Géorgiens firent une invasion dans l'Aderbaïdjan, d'ou ils allèrent ravager le territoire de Khelath. Ils traitèrent ensuite de la même sorte celui d'Ardjisch, puis ils revinrent camper devant un fort situé entre Khélath et Arzroum, qui est celui de Melazkerd, comme on le voit dans la chronique Arabe du même auteur, p. 431. Mohammed, fils de Bektimour, roi de Khélath, se joignit à Thoghril-schah, prince Seldjoukide d'Arzroum, et ils combattirent les Géorgiens, qui furent contraints de rentrer dans leur pays. Leur général appelé Zacharie le jeune jabi, qui nous est inconnu d'ailleurs, fut tué dans cette bataille. Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, pag. 186 et 187), place en l'an 602 de l'hégire [1205 et 1206 de J. C.] une expédition des Géorgiens contre Khélath, qui me paroît être la même que celle dont parle Abou'lfaradj. Selon cet écrivain, les Géorgiens furent également obligés de se retirer. Ibn-alathir dit encore que, dans la même année, Abou-bekr, prince de l'Aderbaïdjan et de l'Aran, petitfils d'Eldikouz, épousa une fille du roi de Géorgie, qui étoit sans doute Lascha George, pour mettre ses états à l'abri des invasions des Géorgiens. Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, p. 449, vers. Lat. p. 460) place en l'an 603 de l'hégire [1206 et 1207 de J. C.] une nouvelle invasion des Géorgiens dans le royaume de Khélath, alors sans souverain. C'est sans doute dans cette expédition que les Géorgiens s'emparèrent de la ville de Kars, alors dans la dépendance de Khélath,

comme le dit Ibn - alathir ( ms. Arabe حصن قرس من اعمال خلاط

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non coté, tom. VI, p. 196), qui place cette conquête en cette même année. Abou❜lfaradj (Chronique Syriaque, p. 452) et Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, p. 211) nous apprennent qu'en l'an 605 de l'hégire [de J. C. 1208 et 1209], les Géorgiens rentrèrent dans le royaume de Khelath, ou ils prirent la ville d'Ardjisch; ils n'éprouvèrent aucune résistance, et revinrent dans leur pays avec un immense butin, parce qu'Ayoub, prince de la race de Saladin, qui régnoit à Khélath, et étoit encore mal affermi sur son trône, n'osa sortir pour les combattre. En l'an 607 de l'hégire [1210 et 1211 de J. C.], selon Abou'lféda (Annal. Moslem. tom. IV, p. 242), le roi de Géorgie vint assiéger Khelath, et fut pris, dans une sortie, par Ayoub, roi de cette ville, qui ne lui accorda la liberté qu'à condition qu'il rendroit un certain nombre de forteresses, qu'il renverroit cinq mille

prisonniers Musulmans, qu'il paieroit la somme de mille dinars, qu'il feroit une trève de trente ans avec les Musulmans, et qu'il donneroit sa fille au roi de Khelath. Le roi de Géorgie s'en retourna dans ses états après avoir juré d'exécuter ces conventions. Les auteurs Arméniens (Tchamtchéan, tom. III, p. 185) placent à-peu-près à la même époque la conquête de Marand et celle d'Ardebil, dans l'Aderbaïdjan, par Zak'ha ré et Ivané.

(12) (13)

Pahlawan signifie héros, brave, en persan.

Jjö Kizil - Arslan signifie effectivement lion rouge,

en langue Turque.

(14) Je lis բարձրագոյնս, au lieu de բաձրադոյնս, qui n'est point Arménien.

(15) Cette ville est celle d'Hamadan, l'ancienne Ecbatane de Médie, qui étoit effectivement soumise à l'atabek Eldigouz, ainsi que les villes de Rei, d'Ispahan et de Kazwin. J'ignore pourquoi notre auteur a altéré le nom d'Hamadan en celui d'Hamian; car les Arméniens connoissent fort bien cette ville, qu'ils appellent ordinairement Su տան Ahmadan oս Համատան Hamadan.

(16) Dans le texte on voit le mot 'unp, qui n'est point Arménien; c'est l'arabe, qui signifie patente, diplome royal. C'est le nom que l'on donnoit aux actes par lesquels les khalifes conféroient la souveraineté temporelle aux princes Musulmans.

(17) Dans le texte, on lit up doughraï, c'est le turk b thoghrai, mot par lequel on désigne la sorte de paraphe qui forme la suscription des lettres et des firmans du sultan des Turks, et qu'on voit aussi sur les monnoies Othomanes. Le thoghraï est formé par le nom du sultan, accompagné et surmonté de traits circulaires, qui le rendent presque illisible. Il paroît que, dans l'origine, il avoit seulement la forme d'un arc; si l'on s'en rapporte à ce que dit Abou'lfaradj, qui, dans sa Chronique Syriaque (p. 244. vers. Lat. p. 249), fait remonter l'usage de cette espèce de signature au temps du sultan Seldjoukide Thoghrul-Begh, dont il paroît qu'elle tire son nom, en l'an 442 de l'hégire [1050 et 1c5r de J. C.). C'est alors que ce prince fit mettre au haut des diplomes la figure d'un arc et qu'il plaça son nom dans l'intérieur. Cette signature s'appella Thougra, f, et celui qui fut chargé de l'apposer eut le nom de af Thougrai. (18) Le prince que l'historien des Orpélians appelle le sultan,

étoit Arslan - schah, fils de Thoghrul, sultan des Seldjoukides, dont la veuve avoit épousé Ildigouz; de sorte que les deux fils de l'atabek étoient frères d'Arslan, qui fut toute sa vie sous la tutelle d'Eldigouz. (19) Je lis fumpt au lieu de ppt, qui est dans l'édition de Madras, et qui ne présente aucun sens.

(20) Je lis Ճահուկ au lieu de Մամուկ.

(21) Je lis ukppy, inférieur, au lieu de Qkrph, qui n'est point arménien, et par opposition avec phu, supérieur, qui se trouve un peu plus bas.

(22) Kizil-Arslan Othman étoit le fils aîné d'Eldigouz. Après la mort de son frère Pahlawan, il posséda tous les états de son père; et il fut assassiné dans le mois de schaaban de l'an 587 de l'hégire [1191 de J. C. ].

(23) Mohammed Pahlawan succéda à son père Eldigouz, en l'an 568 de l'hégire [ 1172 et 1173 de J. C.], et mourut au commencement de l'an 582 [ 1186 de J. C. ].

(24) On lit dans l'édition de Madras, pap, qu'il faut remplacer par բարձր.

(25) Je lis ainsi, au lieu de 4, qui se trouve dans l'édition de Madras.

(26) Je lis de même n, au lieu de

4.

(27) Le mot 4L, qui est dans l'original, signifie littéralement une serrure. On le trouve plus souvent sous la forme 427; c'est le persan. Dans le langage vulgaire, c'est un ou hug. li s'agit sans doute dans notre auteur d'un péage.

(28) Dans le texte, quiin azad, et pupfire tharkhan. Le premier mot est arménien et signifie libre: le second, qui existe aussi en persan,, tire son origine de chez les Turks. Il servoit à désigner, chez ces peuples, ainsi que chez les Mongols, tous ceux qui s'étoient distingués par de grands exploits, et qui avoient obtenu du prince le privilége d'être exempts de tout impôt et même de dépendance. Ceux qui avoient le rang de tarkhan entroient chez le souverain sans se faire annoncer; ils pouvoient obtenir jusqu'à neuf fois le pardon de leurs crimes, et tout le butin qu'ils faisoient à la guerre, leur appartenoit. Cette distinction fut apportée pour la première fois dans la Perse, par les Seldjoukides. La dignité de tarkhan existoit cependant depuis long-temps, puisque Menander Protector

en parle, dès le VI. siècle de notre ère, comme d'un rang héréditaire chez les Turks qui habitoient à l'orient de la Perse ( Menand. Protect. Excerpta de legationibus, pag. 154). Dans son Traité de l'administration de l'empire (cap. XL, pag. 110, edit. Band.), Constantin Porphyrogénète fait mention d'une dignité qui existoit de son temps chez les Madjars établis en Hongrie, qui portoient le nom de Turks, et il appelle cette dignité xapas, que je crois être la même que celle de tarkhan, et dont le nom me paroît altéré. Dans le Traité des cérémonies (tom. II, pag. 393), le même auteur dit que l'un des fils du roi des Bulgares portoit le titre de foxías Tapnavos, ce qui me paroît encore être la même chose.

(29) Arslan-Schah, fils de Thoghrul, sultan des Seldjoukides. (30) J'ai conservé dans le texte le mot kp, qui se trouve dans l'édition de Madras. Ce mot signifie seulement beau-père; il est certain cependant que l'évêque Etienne étoit oncle d'Éligoum, par şa femme, et non pas son beau-père.

(31) Nous avons déjà vu que les Géorgiens se trompoient dans leur chronologie en plaçant la mort de la reine Thamar, et par conséquent, l'avénement de son fils George IV, en l'an 1198. Thamar mourut probablement en l'an 1206. Il seroit possible cependant que le règne de George IV datât de l'an 1198; car il paroît, par le passage qui donne lieu à cette note, que Thamar régna en même temps que son fils. Selon les Géorgiens (voyez Klaproth, Reife in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, pag. 180 et 181 ), au commencement du règne de George IV, les habitans de Gandjah firent une irruption dans la Géorgie; mais le roi les vainquit et les fit rentrer dans l'obéissance. Djinghiz-khan, disent-ils, attaqua ensuite la Géorgie, dévasta la province de Somkhithi, et vainquit complétement George, qui en mourut de chagrin. Ce prince n'avoit point eu d'épouse légitime; mais il laissa d'une concubine un fils nommé David, qu'il fit héritier du royaume, sous la tutelle de Rousoudan, fille de Thamar, qui gouverna en qualité de reine; ce qui arriva en l'an 1211, et ce qui est faux comme on va le voir. Djinghiz-khan ne vint pas en Géorgie, mais ce fut un détachement de son armée qui y pénétra, sous les ordres de Soubada -Bahadour et de Tchepeh - Nouwian. Ce fut selon Ibn-alathir, auteur contemporain (ms. Arabe non coté, tom. VI, pag. 272), en l'an de l'hégire 617 [ de J. C. 1220]

qu'ils entrèrent pour la première fois en Géorgie; ils y revinrent l'année suivante, et, comme le fait observer le même auteur (tom. VI, pag. 277), le pays étoit gouverné par une femme, qui est Rousoudan, et Ivané avoit la principale administration des affaires. —g

وصل المنهزمون الى تفليس وبها ملكتهم والقيم بدولتها ايواني

Raschid-eddin (ms. Persan, n.o 68 A, fol. 148 recto et verso) place à la même époque la seconde irruption des Mongols. C'est donc entre ces deux irruptions, vers l'an 1221, qu'il faut placer la mort de George IV, et environ dix ans plus tard que ne le disent les Géorgiens. Nous avons une nouvelle preuve de ce fait dans les Annales ecclésiastiques de Baronius, continuées par Raynald (tom, XX, pag. 534 et seq.). Cet auteur y rapporte une lettre qu le pape Honorius II adressa, en l'an 1224, en réponse à une autre que David, évêque d'Ani, lui avoit apportée quelque temps, auparavant de la part de la reine Rousoudan : Russutana regina Aneguia, Ce dernier nom s'écrit encore Avoguia ou Aveguiva, selon une autre copie de cette lettre que j'ai vue dans les archives pontificales. Ce nom, évidemment corrompu, me paroît venir des, mots Géorgiens Rousoudan mep'he Abkhasetisa, Rousoudan, roi des Abkhaz, mal exprimés par le traducteur. Nous avons déjà fait remarquer qu'à cette époque les rois de Géorgie prenoient ordinairement le titre de roi des Abkhaz. La reine Rousoudan, dans cette lettre, qui fut écrite en 1222 ou 1223, annonce au pape la mort du roi son frère, lui fait connoître l'invasion des Tartares dans son royaume et leur expulsion, puis elle lui dit que son connétable Jean est prêt à se joindre avec ses troupes à l'empereur Frédéric, qui devoit alors aller en Palestine. La lettre de Rousoudan étoit accompagnée d'une autre qui avoit été écrite par son connétable Jean, qui est le même Ivané dont nous avons déjà parlé souvent: Joannes vir obediens serviens comestabulus totius Bratiæ sive Armeniæ. Ces derniers mots sont sans doute la traduction de ceux-ci : աը սպասալար ամենայն Վրաց եւ Lung, c'est-à-dire, émir sbasalar ou connétable de toute la Géorgie et l'Arménie, qui formoient le titre que prenoit ordinairement Ivané. On voit que c'est du mot чpg Vrats, qui signifie des Géorgiens, qu'on a formé le nom barbare et inconnu de Bratiæ. La lettre d'Ivané contient à-peu-près les mêmes choses que celle de Rousoudan; il ajoute seulement qu'il est prêt à joindre l'empereur Frédéric, avec

quarante

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