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quarante mille hommes, dans le lieu que le pape lui indiquera. II dit ensuite quelques mots de son neveu Schahanschah : Nepos meus, filius fratris mei Sanxa nomine, dominus quindecim magnarum civitatem. Ani, Kars et d'autres grandes villes de l'Arménie, faisoient partie de l'apanage de Schahanschah. Nous ferons remarquer, pour en revenir à l'époque de la mort de Lascha George, que nous avons observé dans toute la chronologie Géorgienne antérieure au XV. siècle, une erreur radicale d'une dixaine d'années environ, plus ou moins, dont il nous est inipossible de déterminer la cause, faute d'auteurs originaux.

(32) Le verbe fubuh, dont j'ignore l'antiquité dans la langue Arménienne me paroît venir de l'arabel, car il signifie, comme lui, gratifier d'une robe d'honneur. On appelle ordinairement en arabe ali la robe d'honneur que les souverains de l'Orient donnent aux personnes qu'ils veulent distinguer par une faveur particulière.

(33) J'ignore où étoit situé le fort de Hraschgapert, dont le nom signifie fort admirable. Samuel d'Ani (ms. Arménien, n.o 96, folio 37 recto) fait mention d'un monastère appelé Hraschgapnag

[ l'habitation admirable], fondé en l'an 459 de l'ère Arménienne [1010 de J. C.], par Sad Magistros. Il étoit situé dans le voisinage de Hraschgapert, qui étoit, à ce que je présume, dans la Koukarie.

(34) L'histoire de ce personnage, dont le P. Tchamtchéan n'a pas dit un seul mot dans son Histoire d'Arménie, est entièrement inconnue, quoiqu'il ait dû tenir un rang assez distingué dans sa patrie, si nous en jugeons par les paroles de notre auteur. Il vivoit, à ce qu'il paroît, à la fin du XIII. siècle, et sa postérité subsistoit encore à la fin du XVII. dans le même pays, comme on le verra bientôt dans la lettre que les princes de l'Arménie Orientale adressèrent au pape Clément XI, en l'an 1699.

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(35) Dans l'original, mustropriku, ce qui signifie à la lettre, qui est par tout le monde, ou très-béni.

(36) On lit dans l'édition de Madras phpηþu funny, du fort de Port. Comme nous ne connoissons pas de lieu de ce nom, nous avons substitué dans le texte celui de fupninuu, Porodn, qui a été évidemment corrompu, ainsi que le prouve un passage qu'on trouve peu après dans le même ouvrage, chap. 7, p. 137, et dans lequel on voit qu'Éligoum fut tué devant le fort de Porodn.

Tome II.

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(37) Comme Schahanschah n'avoit que quinze ans quand son père mourut, il ne put pas lui succéder tout de suite dans la dignité de généralissime ou de sbasalar, et cette charge fut remplie par son oncle Ivané, comme on le voit dans l'histoire d'Arménie. Nous avons souvent parlé de ce Schahanschah, qui fut prince d'Ani, dans notre premier volume, pages 382 et 435. Ce prince me paroît être le même personnage qu'un certain Sahenna, que Rubruquis visita au retour de son ambassade à la cour du grand khan des Mongols, où il avoit été envoyé par S. Louis, en l'an 1252. Voici ce qu'il en dit : « Quatre jours après » (son départ de Nakhidchevan), nous arrivâmes au pays de Sahenna, » qui est un seigneur Curgien (Géorgien) très-puissant autrefois, » mais aujourd'hui sujet et tributaire des Tartares, qui ont ruiné toutes » ses terres et forteresses. Son père Zacharie avoit eu tous ces pays » d'Arménie, pour les avoir délivrés des mains des Sarasins.... J'eus >> quelques conversations et mangeai avec ce Sahenna, qui me fit beau» coup d'honneur et de caresses, lui, sa femme et son fils Zacharie, qui » est un jeune homme fort honnête et fort sage. (Voyage de Rubruquis en Tartarie, p. 144, dans la Collection de Bergeron, tom. I.")

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(38) Cette femme est appelée pnrywy Tontsa, dans l'édition de Madras; mais, selon Tchamtchéan (tom. III, p. 225 et 259), elle s'appeloit чugu Vartoïsch-Kontsa; et nous suivons sa manière de lire, parce que nous pensons qu'il a pu avoir entre les mains de meilleurs manuscrits, et qu'il a pu consulter d'autres ouvrages.

(39) Ce prince est le sultan du Kharizme, Mohammed - KharizmSchah (en arménien Khorazm-Schah), qui fut détrôné par Djinghizkhan, et mourut fugitif dans une île de la mer Caspienne, en l'an 1220.

(40) On trouve dans l'Histoire de Djélal-eddin, par Nisawy, le récit très-détaillé de toutes les expéditions de ce prince depuis les bords de l'Indus jusqu'à l'extrémité de la Géorgie. Ibn-alathir parle aussi fort au long des mêmes événemens.

(41) Ce personnage, nommé par les Arabes et les Persans l Schaloueh, étoit, selon Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, pag. 294), prince de Tovin,, et l'un des plus puissans

Etienne Orpélian est, à notre . وهو من أكابر امرا الكرج,des Georgiens

connoissance, le seul historien Arménien qui en fasse mention sous ce nom. Tchamtchéan (Hist, d'Arménie, t. III, p. 203) l'appelle Schavé Cut, sans doute d'après Vartan. Il parle aussi (tom, III, p. 217)

d'un certain prince Arménien, nommé Van, fils de Schalové, qui étoit, en 1243, au service de Ghaïath - eddin, sultan des Seldjoukides de Roum. Si ce Schalové est le même que celui dont nous nous occupons, il appartenoit à la famille des princes de Khatchen; car celui-ci étoit fils d'un certain Sarkis Khatchenetsi.

́(42) C'est ainsi que je traduis le mot son, qui est dans l'original et qui signifie littéralement crieur, Selon Tchamtchéan, Grégoire, qu'il appelle Vané, étoit frère de Schavé ou Schalové.

(43) Selon Mirkhond (Histoire universelle, ms. Persan de la bibliothèque de l'Arsenal, tom. IV, folio 135 recto), le sultan Djélaleddin avoit avec lui trente mille cavaliers, la première fois qu'il entra dans la Géorgie.

(44) Mirkhond nous atteste également (loco suprà laudato) la trahison d'Ivané, qui, selon lui, fúí partagée par Schalové; lequel au contraire, selon Tchamtchéan (tom. III, p. 203), se seroit conduit avec beaucoup de courage dans cette circonstance.

(45) Nisawy, dans son Histoire de Djélal-eddin (ms. Arabe, n.o 849, pag. 151), et Mirkhond (loco suprà laudato), disent également qu'Ivané fut vaincu par Djélal-eddin dans les environs de Karhni, qui dépendoit de Tovin, dont elle étoit voisine. Nisawy s'exprime ainsi :

dans un lieu appelé Karny, sur les frontieres بكرني من حدود دوين در دره »

>>de Dowin; >> et Mirkhonddit: 3, «dans la vallée de Karny. (46) Tchamtchéan place cette défaite (tom. III, p. 202 et 203) en l'an 675 de l'ère Arménienne [1226 de J. C.]. Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, p. 306) la met d'une manière plus précise au mois de schaaban de l'an 622 de l'hégire, ce qui répond au mois d'août de l'an 1225 de J. C., et qui, comme on voit, s'accorde bien mieux avec le récit de notre historien.

(47) Après la défaite d'Ivané, Djélal-eddin se rendit maître de Téflis et ravagea toute la Géorgie, où il fit plusieurs incursions dans les années suivantes. Toutes ces expéditions sont racontées avec beaucoup de détails dans l'Histoire de Djélal-eddin, par Nisawy, et dans l'Histoire universelle d'Ibn-alathir; si nous n'avions pas craint de trop alonger ces notes, nous eussions rapporté ici plusieurs morceaux fort intéressans de ces écrivains.

(48) Il est ici question de la mer Méditerranée, qui est presque toujours appelée Océan par les écrivains Arméniens.

CHAPITRE VI.

(1) La Croze a traduit la plus grande partie de ce chapitre, c'està-dire, tout ce qu'on y trouve sur les Tartares; il a seulement négligé les mots þuų jkun dampur шh, qui signifient, cependant après un espace de onze ans, et qui présentoient quelques difficultés pour en déterminer la véritable époque. Le dernier fait dont l'auteur a parlé, est de l'an 1 225: ainsi celui-ci se rapporteroit, en apparence, à l'an 1236, tandis qu'il se rapporte réellement à l'an 1231, onze années après la première irruption des Mongols dans l'Arménie et la Géorgie. Quand Djinghizkhan fit en personne la conquête du Khorasan, deux de ses généraux, Soubada-Bahadour et Tchepeh-Nouwian, parcoururent la Perse occidentale, et en l'an 1220, comme nous l'avons déja dit, ils entrèrent dans l'Arménie et dans la Géorgie. Ces généraux ne firent que traverser le pays et n'y conservèrent aucune de leurs conquêtes; Djinghiz ne laissa non plus dans la Perse que des corps de troupes trop foibles pour en assurer la possession. Ce ne fut donc réellement qu'en l'an 1231 que les Mongols se rendirent maîtres de la Perse et des régions occidentales, et qu'ils s'y établirent, onze ans précisément après leur première invasion. Ce fut à cette époque, selon Raschid-eddin (ms. Persan, n.o 68 A, folio 179 recto), qu'Oktay, successeur de Djinghizkhan, envoya Tcharmaghoun dans la Perse, avec trente mille cavaliers, pour y combattre Djélal-eddin, sultan du Kharizme, qui avoit été vaincu peu auparavant dans l'Arménie par les princes Seldjoukides joints aux Ayoubites. En l'an 628 de l'hégire [ 1230 et 1231 de J. C.], le général Mongol, selon le même historien (folio 183 verso), combattit le sultan dans les plaines de Mougan; ce qui est d'accord avec le récit d'Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, p. 348), qui place à la fin de l'an 628 de l'hégire, par conséquent en l'an 1231, la conquête de l'Aderbaïdjan par les Mongols. Abou'lfaradj, dans sa Chronique Syriaque (p. 490, vers. Lat. p. 506 et 507), est d'accord avec ces historiens, en plaçant en l'an 1542 de l'ère des Séleucides [1230 et 1231 de J. C.], la dernière guerre des Mongols contre Djélal

eddin. Les Mongols s'avancèrent alors jusqu'aux portes d'Amid: un de leurs détachemens vint à Hisn-Zaïd, et pénétra jusqu'à l'Euphrate, dans le pays d'Handsith. Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, t. VI, p. 346 et 347) parle aussi de l'entrée des Mongols dans la Mésopotamie, où ils ravagèrent les environs d'Amid, ďArzen, de Miafarékin, ďAsard ou Serd, de Mardin, de Dounaïsar, de Nesibin, de Sindjar, passèrent le Khabour, vinrent à Araban, d'où ils se dirigèrent vers Moussoul, puis rentrèrent sur le territoire d'Amid, d'où ils allèrent dans ceux de Bedlis, de Pergry (qu'Ibn- alathir nomme Bakrys!) et d'Ardjisch, dont ils se rendirent maîtres. Ce fut à leur retour de cette expédition, que, selon Abou'lfaradj et Ibn-alathir, ils se rendirent maîtres de l'Aderbaïdjan. Ils subjuguèrent même la Géorgie, à ce qu'ajoute le premier; ce qui est assez conforme au récit de Nisawy, dans son Histoire de Djélal-eddin (ms. Arabe, n.o 849, pag. 304 et suiv.), qui dit qu'à cette époque ils passèrent l'Araxes et firent la conquête de Gandjah, voisine de la Géorgie. Abou'lféda place aussi (Annal. Moslem. tom. IV, p. 368) en l'an 628 de l'hégire, la seconde guerre des Mongols contre Djélal-eddin. Tchamtchéan dit (tom. III, p. 204), d'après des auteurs Arméniens que nous ne possédons pas, que ce fut dans la cinquième année du règne d'Oktay que les Mongols entrèrent dans l'Arménie et la Géorgie. Si cet écrivain n'a pas confondu l'époque de la mort de Djinghiz-khan avec celle de l'inauguration d'Oktay, il s'ensuivroit qu'il faudroit placer cet événement en l'an 1232 ou 1233; car nous savons par Raschid-eddin (ms. Persan, n.o 68 A, folio 178 verso) qu'Oktay monta sur le trône dans le mois de reby 1." de l'an 626 de l'hégire [ février 1229 de J. C.], tandis que Djinghiz, qui l'avoit déclaré son successeur, étoit mort, selon le même historien (folio 156 recto), le 4 de ramadan de l'an 624 de l'hégire [1.er septembre 1227 de J. C.].

(2) Avant l'établissement de la puissance de Djinghiz-khan, le nom des Mongols étoit entièrement inconnu; ce fut ce conquérant qui le donna', non-seulement à tous les peuples de l'Asie centrale qui avoient les mêmes mœurs, la même langue et le même extérieur physique que les hommes de sa tribu particulière, mais encore aux nations d'origines diverses qui lui furent soumises ainsi qu'à ses descendans. C'est ce que dit positivement Raschid-eddin, l'historien Persan de la race de Djinghiz (ms. Persan, n.o 68 A, fol. 22 verso, ).

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