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été remplacée par celle des Circassiens, dont tous les historiens font

mention.

כג

(8) Soudagh, en persan Soudak, nommée dans les relations du moyen âge Soldaia, est une ancienne ville située sur la côte S. E. de la Crimée, à une petite distance au S. O. de Kaffa. Dans le x111. siècle elle étoit le centre d'un commerce fort considérable, dont tout le profit étoit pour les Génois, maîtres de la ville. « La » ville de Soudak, dit Abou❜lféda, est située au pied d'une mon>> tagne, dans un terrain très-pierreux; elle est environnée de murs » et habitée par les Musulmans. C'est un port de commerce sur la >> mer de Krim; elle égale la grandeur de Kaffa, et elle regarde la ville » de Samsoun, qui est sur le continent opposé. Selon Ibn-Saïd, ses >> habitans sont de nations et de religions différentes, mais le pouvoir >> y est aux Chrétiens. Il ajoute qu'elle est sur la mer de Nithasch

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-par laquelle les marchands vont à Cons ,[ پنطس Pontos] نیطش وصوداق فى ذيل جبل وارضها محجر وهى بلدة مسورة وأهلها « .tantinople « مسلمون وهى على شط بحر القرم وهى فرضة التجار وهى بقدر الكفا والذي يقابل صوداق من البرا الاخر مدينة سامسون قال ابن سعيد وصوداق الامم والاديان والامر فيها راجع الى النصرانية وهى أهلها اخلاط Ms. Arab على بحر نيطش الذي يسافر فيه التجار إلى منها خليج القسطنطينية

من

n.o 578, fol. 125 recto. ) Quand, en l'an 1220 et 1221, les généraux Soubaday-Bahadour et Tchepeh-Nouwian traversèrent la Perse à la tête d'une armée Mongole, et firent le tour de la mer Caspienne pour aller rejoindre Djinghiz-khan dans l'intérieur du Turkestan, après avoir franchi le Caucase et pénétré dans la Russie, ils entrèrent dans la Crimée où ils prirent Soudak. Raschid-eddin nous l'atteste

و از آنجا بشهر : ( positivement ( ms. Persan, n. 68 A, fol. 148 verso سوداق رفتند بساحل دریای که متصل خلیج قسطنطنیه و آن شهر را بگرفتند De la ( de Russie ) ils s'avancerent » و اهل آنجا متفرق شدند

» vers la ville de Soudak, située sur le rivage de la mer qui s'étend » jusqu'au détroit de Constantinople; et ils prirent cette ville dont les » habitans se dispersèrent de tous les côtés. » Abou❜lféda fait aussi mention, dans ses Annales (tom. IV, 'pag. 300), sous l'année 617 de l'hégire [ 1220 et 1221 de J. C. ], de la prise de Soudak, dans le

واستولوا على مدينة القفجاق المعظمى وتسمى سوداق ,pays de Kaptchak

Il est fort probable que les Mongols donnoient à toute la Crimée le nom de Soudak. Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, pag. 279) fait aussi mention de la prise de Soudak par les Mongols; il dit qu'une partie des habitans se réfugia dans les montagnes de l'intérieur de la presqu'île, et que le reste monta sur des vaisseaux et se retira dans les états des Seldjoukides de l'Asie mineure.

(9) Dans la première expédition des Mongols vers l'occident, lorsqu'ils conquirent la ville de Soudagh, ils pénétrèrent en Russie, où ils vainquirent un peuple Kaptchak qui y habitoit; et comme leur pays étoit une plaine vaste et agréable, ils y campèrent pendant

و بعضی قیاقان که بماندند ببلاد روس گریختند و مغولان : quelque temps ,Raschid-eddin, ms. Persan ) دران ولایت که مرغزار بود قشلاق کردند

n.o 68 A, fol. 148 verso ). Je pense que cette plaine étoit les vastes steppes qui s'étendent au nord de la Crimée, et que les Kaptchaks qui y habitoient étoient les Ouzes ou Polovtzi, peuple Turk, qui en étoient alors les maîtres. Raschid-eddin fait mention (fol. 185, 189, 190 et 192) des expéditions entreprises par les Mongols dans la Russie, sous les ordres de Batou et de ses parens. Ce qu'il en dit est trop long pour que nous puissions le rapporter ici.

(10) Dans l'arménien, Qpqkquy, des Tcherkes. II paroît que le manuscrit de la Croze présentoit quelque différence d'orthographe, car il a traduit Charchazensium. Ce fut en l'an 635 de l'hégire [ 1237 et 1238 de J. C. ], que les Mongols, sous les ordres de Kadan, fils d'Oktay, soumirent les Tcherkes, dont le roi se nommoit alors

Boukan. (Voyez Raschid-eddin, fol. 189 recto.)

(11) Les Bulgares dont parle notre auteur ne sont pas ceux qui habitoient au midi du Danube, mais d'autres peuples de la même race qui occupoient les rives du Wolga. Ce fut encore Soubaday-Bahadour qui fit la conquête du pays des Bulgares. ( Raschid-eddin, fol. 189 verso.)

(12) On sait qu'à cette époque les Mongols pénétrèrent en Hongrie, passèrent le Danube, et vinrent jusqu'aux frontières de l'Allemagne, tandis que, d'un autre côté, ils ravagèrent la Pologne. Raschid-eddin fait mention (fol. 189 verso) de leur expédition dans ce pays, dont

بولو قومی بسیار بودند و ملت نصاری و سر حد : il parle en ces termes

«

Poulou est un peuple nombreux qui suit » ولايت ايشان بفرنك متصل

» la religion chrétienne, et dont les frontières s'étendent jusqu'aux >> Francs. >>

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(13) Raschid-eddin fait aussi mention (fol. 190 recto) d'un général appelé Houkatou, qui fut envoyé par Oktay pour faire la conquête du Kaschmyr et de l'Hindoustan.

dont parle

(14) Dans l'arménien, Hentgasdan. Le pays notre auteur est plutôt la partie occidentale du Tibet, limitrophe des sources de l'Indus, que l'Inde elle-même, dans laquelle les Mongols ne portèrent pas alors leurs armes. Abou'lfaradj dit aussi, dans sa Chronique Syriaque (pag. 487, et vers. Lat. pag. 503), que cette expédition se dirigea vers l'Inde; mais dans sa Chronique Arabe (pag. 467, vers. Lat. p. 306), il dit qu'elle s'avança vers le Tibet:

وجماعة أخرى الى التبت

Ouïghouristan,

(15) Le pays que les Persans appellent tiroit son nom d'un peuple Turk nommé Ouïghour ou Ighour, qui habitoit dans la ville de Bisch-balik. Il étoit gouverné par un prince dont le titre étoit so idy-kout, qui se soumit volontairement à Djinghiz-khan en l'an 605 de l'hégire [ 1208 et 1209 de J. C. ], et conserva sa souveraineté sous sa protection. (Raschid-eddin, fol. 117 recto et verso.) Quand Djinghiz alla ensuite combattre le sultan. du Kharizme, l'idy-kout vint le joindre avec un corps de troupes Turques (fol. 135 recto). Il paroîtroit, d'après notre auteur, que cette petite souveraineté fut détruite sous le règne d'Oktay.

(16) J'ignore ce qu'étoit précisément la nation des Oughouz; mais je pense qu'elle habitoit dans le Turkestan, dans le voisinage des Ouïghours, et qu'elle étoit peut-être la même que la tribu des Oghouziens, dont les sultans Othomans prétendent descendre, et qui, selon leurs traditions, tiroit son origine d'un ancien prince des Turks nommé Oghouz.

(17) Selon la Croze, Cherazmikenses, ce qui est la même chose que nous. Ce peuple nous est entièrement inconnu, en supposant toutefois que ce n'est pas un nom altéré.

(18) Le manuscrit de la Croze portoit sans doute, car il a traduit Delemikenses. Nous dirons de ce peuple ce que nous avons dit du précédent.

(19) Quoique ces deux villes, nommées en persan Bisch-balik

et Almalik Jul, soient fort célèbres dans l'histoire de la Tartarie, leur position ne nous est pas connue d'une manière bien précise; il paroît seulement qu'elles étoient dans le voisinage de Kaschghar et d'Aksou, sur les bords de la rivière d'Ili, où étoit une ville que les Chinois appellent I-li-pa-li, et qui pourroit bien être la même qu'Alamalik ou Almalik. La géographie de ces régions est encore si mal connue, qu'on ne peut rien dire de positif sur ce qui les concerne. Du temps de Djinghiz-khan, cette dernière ville étoit gouvernée par un prince Turk appelé Soukian-Tekin, qui vint joindre le conquérant Mongol, avec un corps de troupes auxiliaires, lors de l'expédition du Kharizme. Bisch-balik étoit alors possédée par l'idy kout. (Raschid-eddin, fol. 135 recto.)

(20) Notre auteur a commis une grande erreur en faisant deux rivières du Djyhoun et de l'Amoumoran, qui ne sont qu'un seul et même fleuve. Le Djyhoun, qui sépare la Perse du Turkestan, est aussi nommé par les Arabes et les Persans sei Nahar-Amouïch,

-Amour-Da آمو دریا Ab-Amoureh et آب آموية, Abi-Amou آب آمو

ria, ce qui signifie rivière ou eau d'Amou, du nom d'une ville dans le Kharizme, qu'elle traverse. Celui d'Amou-moran n'en est que la traduction en mongol; car, en cette langue, môran signifie un fleuve. Le manuscrit de la Croze contenoit la même erreur, car il a traduit: Superato magno flumine Tschehan et aqua quam ipsi vocant Amumoran. Il est probable que l'historien des Orpélians aura confondu le Syhoun avec le Djyhoun, et qu'il aura voulu dire que l'armée Mongole, après avoir traversé le Syhoun, avoit passé l'Amoumoran pour entrer en Perse. Ce fleuve bornoit, du côté du N. E., les états qui formoient le partage de la postérité d'Houlagou. On voit dans plusieurs ordonnances de l'empereur Ghazan-khan, que, pour

از آب آمویه تا حدود مصر : designer ses états, il se sert des expressions

depuis l'eau d'Amou jusqu'aux frontières de l'Égypte, ou de celles-ci : Evil phil age, depuis l'eau d'Amou jusqu'aux frontières de la Syrie et des Francs.

تا

(21) Les noms de ces métropoles du Khorasan sont, en arménien, Palh, Hré, Mavr Nschavour, Dous et Tamghan, Reï et Daméghan, n'étoient point dans le Khorasan. L'édition de Madras, que nous avons sous les yeux, présente une faute dans le nom d'une de ces villes,

qui se trouvoit aussi dans le manuscrit de la Croze; on y lit S, au lieu de Sau, qui est la ville de Thous: aussi la Croze a-t-il traduit Tun. Toutes ces villes furent conquises dans l'expédition que Djinghizkhan fit en personne dans le Khorasan.

(22) Ces pays sont appelés, dans l'arménien, Khoujasdan, Lorhasdan, Barsgasdan, K'hourtesdan, Arabsdan, Tiarbek'hir, Asoresdan, Schouschdar, K'herman, Paghtad et Pasra. Ils furent conquis en peu d'années, par les généraux Mongols envoyés par Oktay; mais ils n'en gardèrent réellement que la plus petite portion, car plusieurs des princes de ces régions conservèrent leurs possessions en se reconnoissant vassaux des Djinghiz-khanides. Au kouriltay, ou assemblée générale, qui fut tenue à l'époque de l'inauguration de Gaïouk, successeur d'Oktay, on vit, selon Raschid-eddin (fol. 227 verso), les personnages les plus distingués de l'Yrak, du Louristan, de l'Aderbaïdjan, du Schirwan, Rokn-eddin, sultan des Seldjoukides de Roum; les deux David, rois de Géorgie; le frère du sultan d'Halep; Bedr-eddin Loulou, sultan de Moussoul; Fakhr-eddin, kadhy❜lkodha de Baghdad; les ambassadeurs des Francs, du Farsistan et du Kerman, avec Schehabeddin et Schems-eddin, envoyés du prince des Ismaéliens. Nous observerons, sur la liste des pays conquis, selon l'archevêque Étienne, qu'il s'en faut beaucoup que les Mongols aient conquis l'Arabie, dont ils ne possédèrent jamais qu'une petite portion, voisine de Baghdad. Au lieu de phшppkpbp Tiarpek'hir, il paroît qu'il y avoit dans le manuscrit de la Croze, Shupump Diarbak❜h.

(23) Ce fut Tcharmaghoun qui envahit l'Aderbaïdjan, l'Aran, l'Arménie et la Géorgie, de l'an 1231 à l'an 1240.

(24) Ce fut, selon Abou❜lfaradj, en l'an 1551 de l'ère des Séleucides [1240 de J. C.] que les Mongols s'approchèrent pour la première fois du pays de Roum, et vinrent dans les environs d'Arzroum, sans s'avancer davantage. Ce ne fut que l'année suivante que Tcharmaghoun attaqua sérieusement les Seldjoukides, vainquit le sultan Ghaïatheddin, auprès d'Arzendjan, et pénétra dans l'intérieur de l'Asie mineure, dont il se rendit maître.

(25) Au lieu de ' quinqp, à Gangra, ville de Paphlagonie, on voit dans l'édition de Madras quinzpu à Kankoura; il paroît que dans le manuscrit de la Croze, il y avoit qnph, car on lit dans sa traduction Gaguriam.

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