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de Baghdad (fol. 286 verso ). Il fut aussi le principal ministre d'Abaka-khan, fils d'Houlagou (fol. 301 recto), et il mourut à Radekan, près de Thous, dans le Khorasan, le 25 de dhou'lhedjah de l'an 673 de l'hégire [21 juin 1275 de J. C. ] (fol. 267 verso). Selon les historiens Arméniens Giragos et Malak'hia, cités par Tchamtchéan (tom. III, pag. 246 et 247), le gouvernement d'Arghoun avoit été très-dur et très-oppressif.

(2) Dans l'arménien, on voit les mots чwqhp vazir et muuhun baskhagh. Le premier est le mot Arabej, wezir, dont nous avons fait celui de vísir: le second m'est absolument inconnu ; il est étranger à l'arménien, car notre auteur l'interprète par Sprump, qui signifie celut qui donne des ordres, gouverneur. Je le crois d'origine Mongole.

(3) Dans l'arménien, qui, le grand diwan.

(4) Abou❜lfaradj (Chronique Syriaque, p. 514, et Chronique Arabe, p. 501), et Raschid-eddin (folio 239 recto et verso), parlent du dénombrement qui fut fait par l'ordre de Mangou, à l'imitation des empereurs Chinois. Cette opération se fit, selon les Arméniens, ou plutôt selon Étienne Orpélian seul, en l'an 1254; mais selon Abou❜lfaradj, elle auroit été faite en 1250, ce qui nous paroît plus probable, même d'après ce que dit l'archevêque de Siounie. Sempad, comme on le verra bientôt, fit deux voyages à la cour du grand khan, le premier en l'an 1251, et le second en 1256. Dans l'un de ces voyages, Sempad eut occasion de rendre, en présence de Mangou-khan, un grand service à Arghoun, gouverneur général de la Perse, qui étoit alors retenu prisonnier à Karakoroum, par suite d'accusations portées contre lui. Raschid-eddin nous apprend (folio 242 verso) qu'au mois de djoumadi 2., 649 de l'hégire [août 1251], il fut appelé pour rendre compte de sa conduite dans un kouriltay, et qu'il ne retourna dans son gouvernement que dans l'an 651 de l'hégire [1253 et 1254]. Je sais bien que l'archevêque de Siounie met tous ces événemens au second voyage de Sempad; mais il me semble que les dates précises données par Raschid-eddin doivent faire accorder la préférence à son récit: il avoit d'ailleurs tous les moyens de bien connoître la vérité; et, de l'aveu même d'Étienne Orpélian, le voyage que fit Sempad à l'époque de la citation d'Arghoun, ne se fit que par suite des désagrémens que lui avoit causés la famille d'Avak, peu après la mort de ce dernier,

qui étoit arrivée en 1249. Une autre circonstance rapportée par notre auteur sert à prouver qu'il s'agit ici du premier voyage. Il dit que Sempad et Arghoun revinrent ensemble: or, selon Raschid-eddin, Arghoun ne revint dans son gouvernement que vers l'an 1254; et l'on a pu déjà remarquer que Sempad fut forcé, à son premier voyage, de rester près de trois ans à la cour du grand khan; par conséquent il ne put revenir que vers la même époque. Tous ces rapprochemens prouvent, à ce qu'il nous semble, d'une manière évidente, que l'historien des Orpélians a appliqué mal à propos au second voyage de Sempad ce qui est arrivé au premier. Des tracasseries de la même nature que celles qui avoient déjà forcé Sempad d'aller à la cour en 1251, le forcèrent d'y retourner en 1256.

(5) Le premier de ces personnages, Sevindj-Bek, m'est inconnu : quant à Scherif-eddin, on le trouve plusieurs fois mentionné dans Raschid-eddin, sous le nom de Scherif-eddin Khowarezmy; il étoit naïb ou lieutenant d'Arghoun-aka (fol. 230 verso).

(6) Je lis ՚ի դիւանին au lieu de դիւան.

(7) Selon la Croze, en l'an 700 de l'ère Arménienne, qui répond à l'an 1251. La mère de Mangou-khan vivoit encore à l'époque du premier voyage de Sempad: comme cette princesse mourut en l'an 1252, on ne peut le placer plus tard qu'en 1251.

(8) Selon la Croze, en l'an 705 de l'ère Arménienne, qui répond à l'an 1256 de notre ère.

(9) Dans le texte, fu qunupup pumpy. Je n'ai point, dans ma traduction, rendu le mot unique, qui n'est pas Arménien, et qui m'est entièrement inconnu. Je pense qu'il désigne un arbre d'un genre particulier, ou bien que la phrase entière désigne que Sempad fut chargé de choisir des bois de construction. Raschid-eddin parle aussi (fol. 297 verso) du goût qu'Houlagou avoit pour faire construire des bâtimens. Il en avoit fait élever un grand nombre, parmi lesquels on cite un palais dans la plaine d'Aladagh et un temple d'idole à Khoy. (10) C'est la plaine de Moughan, au midi de l'Araxes et du Kour, qui est en effet appelée très-souvent, dans Raschid-eddin et dans les écrivains Arabes et Persans, Alatagh You Aladagh

الاتاغ

الاداع

(11) Le monastère de Saint-Thathoul étoit situé dans un lieu appelé quidшhp Kazanadzagk'h [ les antres des bêtes sauvages], auprès de Kaghzovan, dans le canton de Kapéghean, dépendant de la province d'Ararad.

(12) Dans l'arménien, qkqkyhшðun þy, c'est-à-dire, belle fleur. (13) Dans l'arménien, pupkynju, qui signifie bonne plante, bon germe.

(14) Berkeha ou Berkays étoit le quatrième fils de Tchou. tchy, fils aîné de Djinghiz - khan. Après la mort de Batou, frère de Berkeh, qui arriva en l'an 650 de l'hégire [ 1252 et 1253], ses fils Sertak et Oulaghtchy se succédèrent à un court intervalle, et laissèrent bientôt le trône à leur oncle Berkeh, qui monta sur le trône du Kaptchak en l'an 652 de l'hégire [1254 et 1255 de J. C. J. Ce prince mourut auprès du Térek, dans le temps qu'il faisoit la guerre à Abaka-khan, en l'an 664 de l'hégire [1265 et 1266 de J. C.], sans laisser d'enfans, et Mounkka-Timour ou Mangou - Timour, fils de Toutoukan, deuxième fils de Batou, lui succéda. (Raschid - eddin, fol. 205 verso, 209 verso, 210 recto et 301 verso.) Voici, selon cet historien, la cause et les principaux événemens de la guerre entre Berkeh et Houlagou. Quand le grand khan Mangou envoya son frère Houlagou dans l'occident pour faire la conquête de la Perse, il le fit accompagner par Kouly, fils aîné d'Ourdeh, frère de Batou, qui, avec un corps de dix mille hommes, s'avança du côté du Kharizme et du Dahistan. Batou fit aussi partir Balakan, fils de Scheïban, son frère, et Boukan, fils de Mankadar, fils de Poual, septième fils de Tchoutchy, pour le rejoindre en passant par le défilé de Derbend. En l'an 654 de l'hégire [ de J. C. 1256], Balakan machina quelque trahison, dont le bruit vint aux oreilles d'Houlagou. Comme ce général étoit proche parent de Berkeh, qu'on regardoit comme l'aîné des princes Mongols parce qu'il avoit succédé à Batou, on ne voulut pas le punir sans sa participation. Houlagou lui envoya donc l'émir Soundjak pour le prévenir de son crime: Berkeh le fit repartir aussitôt, en lui faisant dire que si Balakan étoit coupable, on n'avoit qu'à le punir selon les lois de Djinghiz - khan. Les autres princes du sang de Batou qui se trouvoient en Perse furent compromis dans cette affaire, et partagèrent le sort de Balakan. Leur mort mit de la mésintelligence entre les deux souverains. Ce n'étoit cependant pas le seul sujet qui les animât l'un contre l'autre Berkeh prétendoit à une suprématie réelle sur les autres princes de son sang; et d'ailleurs, secrétement porté pour le musulmanisme, il étoit mécontent des maux qu'Houlagou avoit faits aux Musulmans. En 660 de l'hégire

[1261 et 1262 de J. C.], la guerre commença entre les deux princes. Berkeh envoya son général Bouka, qui passa avec trente mille hommes le défilé de Derbend, et pénétra dans le Schirwan : Houlagou fit partir aussitôt d'Alatagh, le 2 de schewal 660 [ 20 août 1262], le général Schiramoun-nouïan, avec le corps appelé Mankalay, pour aller à sa rencontre, tandis que Schamaghou-nouïan se portoit sur Schamakhy. Les deux armées en vinrent bientôt aux mains, et Schiramoun fut complétement défait, par la trahison des troupes de Kouly et de Boukan, qui prirent la fuite. Au mois de dhou’lhedjah suivant [novembre 1262], le général Abatay - nouïan vainquit à son tour l'armée du Kaptchak, qui fut obligée de battre en retraite; et Houlagou vint en personne à Schamakhy, le 3 de mouharram de l'an 661 [17 novembre 1262], où il donna rendez-vous à toutes ses troupes, pour s'avancer dans le Kaptchak. Le 23 du même mois [7 décembre 1262], au lever du soleil, on se mit en marche du côté de Derbend; Bouka y fut encore vaincu, et l'armée d'Houlagou s'avança jusqu'aux bords du fleuve Térek. Berkeh rassembla alors une autre armée, et vint en personne pour repousser celle d'Houlagou. Une bataille se livra au nord du Térek, le 1." de reby 1." [ 13 janvier 1263], les troupes d'Houlagou y furent mises dans une déroute complète, et le Térek, qui étoit alors glacé, favorisa leur retraite. Il est probable que c'est dans cette bataille que le prince Orpélian Pouirthel fut tué. L'archevêque de Siounie se trompe en plaçant cet événement en l'an 1261, car il est certain qu'à cette époque la guerre n'étoit pas encore commencée. Abaga, fils d'Houlagou, qui étoit en arrière avec un corps de troupes, vint à Schabran pour arrêter la marche des vainqueurs, et Berkeh passa le défilé de Derbend pour entrer dans le Schirwan. Le 11 de djoumadi dernier [22 avril 1263], Houlagou rentra vaincu dans Tébriz, où il s'occupa de lever une autre armée, pour empêcher d'avancer Bouka, qui se maintenoit à Derbend. La guerre en resta là pendant la fin de son règne; elle ne recommença que sous celui d'Abaka. Bouka fit un vement en avant de Derbend, en l'an 663 [ 1264 et 1265 de J. C.], et Yaschmout, frère d'Abaka, passa le Kour pour le repousser; la bataille se livra dans le Schirwan, auprès de la rivière de Tchaghan-mouran

mou

qui signifie eau blanche en mongol سو ou d'Aksu چغان موران

et en turk). Bouka fut blessé à l'œil; son armée prit alors la fuite et il se retira à Scherwan. Abaka, après la victoire de son frère, passa

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le Kour en personne, tandis que Berkeh s'avançoit d'un autre côté avec trois cent mille cavaliers, ce qui força Abaka de repasser le Kour et de faire rompre tous les ponts. Berkeh resta quatorze jours sur la rive opposée, et il se préparoit à tenter le passage du côté de Téflis, quand il fut attaqué de la maladie dont il mourut; ce qui mit un terme à la guerre. Elle se renouvela cependant sous le règne de Mangou-Temour, successeur de Berkeh, mais sans amener de part ni d'autre aucun succès décisif.

(15) Je lis qkanu, fleuve, que le sens exige, au lieu de qbınıju, qui n'est point Arménien.

(16) Ce fleuve, appelé en arménien Papp Therk'h, est nommé par les Persans et les Turks Terek. Les Géorgiens l'appellent

ერგი Theri et bm-მეკი

Lomeki. Comme sa source se

trouve au milieu du défilé Caucasien, à-peu-près vers les lieux d'où l'Aragvi tire sa source, on lui donne aussi le même nom. (Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. I.", pag. 627.) On les nomme les deux Aragvi; le premier descend vers le midi et se jette dans le Kour, un peu au nord de Téflis, tandis que le second coule vers le nord, puis, se détournant vers l'orient, marche parallèlement à la chaîne du Caucase, pour aller se jeter dans la mer Caspienne.

(17) De même qu'aux pages 112 et 257, j'ai lu pkpfiu fapnariumy, le fort de Porodn, au lieu de phppu fin, le fort de Port, je lis ici L 'fairy, et dans le canton de Porodn, au lieu de L'apuh, et dans le canton de Pord, parce que je ne connois point de canton appelé Pord ou Port, et que la forteresse de Porodn avec son territoire appartenoit aux princes Orpélians, et qu'elle étoit dans le voisinage de Dathev.

(18) Comme, par la protection des Mongols, la religion Chrétienne étoit professée publiquement, Darsaïdj, dans cette donation, prévoit le cas dans lequel, par un retour de la fortune, le musulmanisme redeviendroit puissant; ce qui arriva effectivement quand les Mongols eurent changé de religion.

(19) On trouve dans le texte le mot

qшp p’heghampar, qui n'est point Arménien; c'est une altération du persand

peïgham

ber, qui signifie celui qui porte un ordre. Le même mot s'exprime en

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