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arménien parqusupp badkamaper. On trouve un peu avant ce mot la conjonction "L, qui n'est point usitée dans l'arménien littéral, et qui est empruntée de l'arabe et du persan.

(20) Je lis dans le texte bhp, qui signifie qui est privé de force, au lieu de qur, qui est dans l'édition de Madras et qui n'est pas Arménien.

(21) C'est une sorte d'imprécation en usage chez les Arabes. On a même fait passer dans l'arménien les expressions dont on se sert en arabe: Jhalal signifie ce qui est permis, pur, et est l'opposé ce qui est illicite, ce qui est impur.

حرام de

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(22) Le mot qu♫, que je traduis par anathème, n'est point Arménien; je pense que c'est une faute et qu'on devroit lire, ce qui seroit alors le mot Arabe A, qui signifie malédiction. Les autres mots Arabes qu'on trouve dans cet acte rendent notre conjecture sur ce dernier assez probable.

(23) Je suis porté à croire que cette pièce étoit datée, dans l'original, d'après l'ère Arménienne et avec un mois Arménien.

(24) Cette formule d'imprécation est prise de l'excommunication d'Arius, qui fut anathématisé par les trois cent dix-huit pères assemblés au concile de Nicée. Il paroît qu'elle étoit fort en usage chez les Arméniens, car on la retrouve dans une autre pièce de la même nature `qui contient une donation faite à l'église d'Haritchaï, dans la province de Schirag, en l'an 650 de l'ère Arménienne [1201 de J. C.], par le connétable de Géorgie Ivané. (Voyez la Relation de J. Ouosk❜herdjan, traduite par M. Klaproth, p. 54. ) Elle est aussi employée dans un autre acte beaucoup plus ancien qui contient une donation faite par le célèbre Grégoire Magistros, en l'an 500 de l'ère Arménienne [105 de J. C.], et dont nous avons trouvé dans les archives de la Propagande une traduction Italienne, que nous allons donner ici au défaut de l'original. L'anno 500, in tempo di Costantino Monaco (lisez Monomaco), re d'Armenia (l'empereur de Constantinople étoit alors maître de l'Arménie), e del duca di Vaspuracano, nella provincia di Zachunuc [ Dwqfunzy dnp, Dzaghgnouts-dsor ], io Gregorio Magistro, figlio di Vasacha, pigliando il privilegio e licenza dal sopradetto re, ho fondato e costrutto una chiesa in luogo detto Checcianer, nella provincia sopradetta di Zachunuc, e questo oratorio, e ho dedicato questo tempio e chiesa al nostro illuminatore S. Gregorio, e l'ho ornato di paramenti d'ar

genti, ori, libri, e d'altre cose necessarie che spettavano al detto tempio, e di più ho donato alla detta chiesa due ville e una vigna. Noi, per Dio gratia vescovi Picinense, Vanacan e Hamavar, habbiamo decretato e costituito per la sopradetta chiesa possessioni per entrata venticinque ville e una città, le quali sono queste, Puschan, Schoeaten, &c.; habbiamo confermato il nostro decreto di nostra propria mano e nostri sigilli. Se alcun uomo pel l'avvenire, tanto ecclesiastico quanto secolare, averà l'ardire di distruere il nostro decreto, riceva la maledittione dal nostro S. illuminatore Gregorio e da trecento diciotto vescovi del concilio Nicense, e sia fatto partecipe e compagno con Giuda traditore e delli crucifissori del Nostro Signore Giesu Christo. Chi poi servarà il detto nostro decreto, sia benedetto dal Nostro Signore Iddio.

(25) Tchamtchéan rapporte (tom. III, p. 225), d'après Malak'hia, Giragos et Vartan, que quand Avak mourut, en l'an 1249, il ne laissa qu'une fille appelée Khoschak'h, et un fils naturel dont sa sœur eut le plus grand soin : les Tartares donnèrent alors sa souveraineté à Zak'haria, fils aîné de Schahanschah, cousin d'Avak; mais peu de temps après ils la lui ôtèrent pour la donner à Vartoïsch-Kontsa, sa veuve. Le passage de notre auteur qui a donné lieu à cette note, nous feroit croire qu'Avak, qui appréhendoit peut-être l'ambition de ses parens, auroit laissé, en mourant, à Sempad, le soin de protéger ses enfans, et que, par suite seulement de cette protection, sa veuve auroit été mise en possession de ses états. Mais comme, ainsi qu'on a déjà pu le voir, cette femme étoit d'un caractère très-remuant, elle se brouilla avec Sempad, qui la fit périr, et s'empara de la principauté d'Avak, sans doute à cause de la jeunesse de sa fille; et usant des droits de tuteur, il la donna en mariage au premier ministre d'Houlagou. Tchamtchéan place (tom. III, p. 259) cet événement en l'an 1260.

(26) Dans l'arménien, Khodcha Sahib-tivan. Ce sont les mots o, qui signifient en persan le seigneur président du conseil, qu'on appeloit souvent ainsi par son titre, plutôt que par son nom propre. Abouʼlfarad; l'appelle aussi très-fréquemment

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Tsaheb-diwan. Ce personnage étoit Schams-eddin Mohammed Djouïny, qui fut successivement principal ministre d'Houlagou, d'Abaga et d'Ahmed. Il étoit frère d'Ala-eddin Atha-melik, gouverneur de Baghdad, qui a écrit en persan une histoire fort. estimée des premiers princes de la race de Djinghiz-khan.

(27)

(27) Abaka-khan, qui est appelé en persan, est nommé en arménien Uuqur Abaghan, ce qui provient, à ce que nous pensons, d'une sorte de contraction fort en usage dans la langue Mongole, et dont nous avons déjà parlé plusieurs fois.

(28) Le mot de touman signifie effectivement, en langue Mongole, dix mille, et a maintenant le même sens dans la langue Persane. Il désigne dans l'usage ordinaire de la Perse, comme les livres sterling en Angleterre, une sorte de monnoie de compte dont la valeur a souvent varié. Il y a dans le texte,

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Fhíp 5, un touman, est une myriade. Nous avons traduit par dix mille pièces d'or, parce qu'ordinairement on entend par un touman dix mille pièces d'or ou dinars.

(29) Notre auteur se trompe; nous avons déjà vu qu'Houlagou étoit mort au mois de février de l'an 1265: cette erreur n'a sans doute pas été commise par l'auteur de l'Histoire des Orpélians, car la Croze dit dans sa traduction qu'Houlagou mourut en l'an 714 de l'ère Arménienne, qui répond à l'an 1265; mais dans son évaluation il s'est aussi trompé, car il dit qu'elle correspond à l'an 1264.

(30) Doukouz-khatoun étoit issue de la race royale des Keraït, et fille d'Aïkou, fils de Wang-khan. Elle étoit l'une des principales femmes de Touly, père d'Houlagou, et, selon l'usage des Mongols, elle épousa après sa mort un de ses fils, qui étoit né d'une autre princesse. Mangou la donna à Houlagou quand il l'envoya gouverner la Perse, et elle tint le premier rang entre ses femmes. Cette princesse étoit Chrétienne, et, pendant le règne d'Houlagou, elle protégea les Chrétiens de tout son pouvoir. (Raschid-eddin, fol. 273 verso.) Doukouz-khatoun mourut le 1.er de ramadan de l'an 663 de l'hégire [17 juin 1265], quatre mois et onze jours après la mort d'Houlagou. (Ibid. fol. 298 verso.) Abou'lfaradj, dans sa Chronique Syriaque (p. 543), place sa mort dans l'été de l'an 1576 de l'ère des Séleucides, ce qui revient au même. Il ajoute que cet événement fut le sujet d'un grand deuil pour les Chrétiens, et qu'il leur causa beaucoup de mal.

(31) Dans l'arménien, Sahib-khodcha. On ne trouve dans aucun autre historien l'accusation du crime que notre auteur attribue au ministre d'Houlagou; il est probable qu'il ne le lui a imputé qu'en haine du musulmanisme, que professoit Schems-eddin Sahib-diwan.

(32) Dans la Croze, en l'an 731 de l'ère Arménienne. Selon RaTome II.

T

cr

chid-eddin (fol. 317 recto), Abaka-khan mourut à Hamadan dans le palais de Fakhr-eddin-Menout cheher, l'un de ses ministres, le mercredi 20 de dhou'lhedjah de l'an 680 de l'hégire [ 1.o avril 1282 dé J. C.], après un règne de dix-huit ans, ce qui est d'accord avec Abou❜lfaradj (Chronique Syriaque, pag. 566), qui dit qu'il mourut le 1. de nisan de l'an 1593 de l'ère des Séleucides, qui répondoit alors au 20 du douzième mois de l'année Arabique, et non au onzième, comme l'auteur Syrien le dit sans doute par inadvertance, car le même défaut de concordance se remarque dans sa Chronique Arabe (pag. 553, et vers. Lat. pag. 361 ). Notre auteur, comme il l'a déjà fait dans un autre endroit, donne à la ville de Hamadan le nom de Hamian; et cette sorte d'altération lui appartient bien, car on voit, par les fragmens de la traduction de la Croze, qu'on lisoit de même dans son manuscrit. Selon Raschid-eddin (fol. 299 recto), Abaka étoit monté sur le trône le 3 de ramadan de l'an 663 de l'hégire [ le 19 juin 1265 de J. C.], plus de quatre mois après la mort de son père; il n'y avoit donc pas encore dix-sept ans qu'il régnoit à l'époque de sa mort. Il étoit né le 28 de djoumadi-el-awel de l'an 631 de l'hégire [1er mars 1234 de J. C. ], dans le Mogholistan. Sa mère étoit Souïtchin-Khatoun, ou plutôt Iesoun-tchin - Khatoun

de la tribu de Seldouz. Cette princesse mourat یسون چین خاتون

au mois de djoumadi-el-akher de l'an 670 de l'hégire [janvier 1272]. (Voyez Raschid-eddin, fol. 274 recto, 299 recto et 312 recto. ) Abaka avoit un peu plus de quarante-huit ans quand il mourut.

(33) C'est d'Étienne, archevêque de Siounie, auteur de cet ouvrage, qu'il est question dans cet endroit.

(34) Dans l'arménien, zuin uppnzuß, au grand divan royal, qui étoit à Tébriz, alors capitale de l'empire des Mongols en Perse. (35) Je pense qu'il est ici question d'Arghoun-Aka, ancien gouverneur général de la Perse, et alors principal ministre d'Abaka, comme on pourra le conclure d'une de nos notes, dans laquelle on verra que Sempad mourut environ douze ans avant l'époque de la mort d'Arghoun-Aka, qui arriva en 1275. ( Voyez la note 38.)

(36) Dans cet endroit ainsi que dans un autre un peu plus bas, on lit seulement dans le texte Sahib.

(37) Ce personnage m'est inconnu.

(38) Il est assez difficile de déterminer l'époque précise de la mort

de Sempad, pour trouver celle du commencement de sa souveraineté. Il succéda à son frère Éligoum, qui, selon notre auteur, mourut au siége de Miafarékin; et d'après la manière dont son récit est conçu, on devroit croire que cet événement arriva pendant le fameux siége de cette ville, en 1259; mais nous savons par lui-même qu'il n'en put être ainsi, puisque Sempad étoit déjà prince souverain des Orpélians en 1251 et 1256, et que ce fut en cette qualité qu'il fit deux fois le voyage de Karakoroum. Il faut donc croire que l'archevêque de Siounie s'est trompé en mettant à la même époque deux événemens arrivés dans des temps différens, ou qu'il a confondu le fameux siége de Miafarékin avec un autre plus ancien pendant lequel Éligoum seroit mort. On voit effectivement par Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, p. 504). que quand les Mongols vinrent sommer le prince d'Antioche de se soumettre à leur puissance, ils attaquèrent aussi Miafarékin, qu'ils ne purent prendre. Il faut remarquer qu'Étienne Orpélian, tout en se trompant sur l'époque du siége de cette ville, où Éligoum se trouva, observe cependant qu'elle ne fut pas prise; ce qui ne peut se rapporter au siége de 1259, car alors Miafaréki tomba au pouvoir des Mongols. Nous avons déjà dit que ce fut dans l'été de 1244 que les Mongols passèrent l'Euphrate et s'avancèrent jusqu'aux portes d'Antioche; c'est donc, selon toute vraisemblance, en l'année précédente, 1243, qu'il faut placer la mort d'Éligoum: ce qui s'accorde fort bien avec tous les autres événemens rapportés par Étienne Orpélian. Comme après lui son frère Sempad gouverna sa principauté pendant vingt ans, on doit donc placer la mort de ce dernier environ en l'an 1263 ou 1264, s'il s'agit d'un règne de vingt ans accomplis, et avant la mort d'Houlagou; aussi, dans la narration de l'historien de sa famille, rien ne prouve qu'il ait pu prolonger sa vie jusqu'au règne d'Abaka. (39) Qu'il purifie l'impureté de son fils, c'est-à-dire, d'Etienne Orpélian, archevêque de Siounie, auteur de cet ouvrage, qui étoit le fils adoptif de Darsaïdj.

(40) Rhouzoutan, que les Géorgiens et les Arabes nomment Rousoudan, est une des plus célèbres reines de l'Asie; et son histoire, non moins intéressante que celle de sa mère Tamar, pourroit tenir une place considérable dans l'histoire du XIIIe siècle. Elle succéda à son frère Lascha George, au préjudice d'un enfant naturel qu'il avoit laissé dans un âge trop jeune pour régner. Nous avons déja prouvé qu'elle

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