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évêque du pays des Saharhouniens, qui composa, en l'an 390, son histoire d'Arménie.

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Voici, selon cet historien, ce que disoit, peu avant cette époque, un prince de cette race, Manouel, qui revint de Perse en l'an 381, pour venger la mort de son frère Mouschegh, que le roi Varaztad avoit fait périr. Il s'exprimoit ainsi dans son message : « Animés du même esprit que nos >> ancêtres, qui depuis long-temps se sont consacrés à votre >> race, nous nous sommes dévoués au service des Arsa>>cides, nous nous sommes sacrifiés pour vous : nos aïeux se » sont tous précipités au milieu des combats pour vous, et »Vasag, père de Mouschegh, a péri pour Arschag. Nous >> avons été perpétuellement accablés de travaux et de fatigues, » pour soutenir la puissance de votre famille. En échange de »notre vie, nous avons accepté les périls; les uns ont suc» combé par le fer des ennemis; et ceux qui sont restés parmi » vous, ont été massacrés par les ordres des Arsacides. Le vail>>lant Mouschegh, mon frère, qui, dès son enfance, a com>> battu pour vous, qui a vaincu et anéanti vos ennemis, lui » qu'ils n'ont pu faire périr, il a fallu que tu le fisses étrangler » sur son lit. Tu n'es pas du sang des Arsacides, tu n'es que » le fils de l'adultère; aussi c'est pour cela que tu ne te montres » pas digne d'eux. Nous ne sommes point vos serviteurs, » nous sommes vos alliés, et même vos supérieurs, car nos >> ancêtres étoient rois du Djénasdan. Des querelles frater» nelles firent verser beaucoup de sang; c'est là ce qui » nous a amenés chez vous: nous y avous trouvé le repos et » nous nous y sommes fixés. Les premiers rois Arsacides sa» voient qui nous étions; mais toi, qui n'es pas de leur sang, » sors de l'Arménie, si tu ne veux mourir par nos mains (1).

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(1) Եւ յետ այսորիկ պատգամ յղեր սպարապետն Մանուել

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Les négociations qui eurent lieu entre les rois de Perse et le souverain de la Chine, pour l'extradition des Mamigonéans, prouvent que les sujets des deux empires se connoissoient fort bien, et que, quoique les deux états fussent séparés par toute la largeur de l'Asie, ils avoient des relations fréquentes, et exerçoient une grande influence politique l'un sur l'autre. Si, pour ne pas violer les droits de l'hospitalité, le roi de Perse se décida à envoyer en Arménie les réfugiés Chinois, au lieu de prendre leur défense, c'est, sans doute, que, trop occupé par ses guerres contre les Romains, il ne voulut pas s'en attirer d'autres avec les Chinois. Il n'y avoit que peu de temps que sa dynastie

Թագաւորն վարազդատ, եւ ասեր թէ փռխանակ ամ` ազգին մերոյ վաս տակոց զոր ի նախնեացն ի Հնոց ժամանակաց Հետէ միամտութբ առ ձեզ Արշակունեաց վաստակեալ եմք. եւ եդեալ զանձինա ի վր ձեր. ամ՝ նախնիքն մեր առաջինքն անկան ի պատերազմունս ի վր ձեր • վասակ հայր Մուշեղի կորեաւ ի վը Արչակայ արքայի: Եւ մեք Հանապազ վաստակեալ եւ աշխատեալ եմք ի վր թագաւորութե ազգիդ ձերոյ : Եւ փոխանակ կեանս առնել ընդ- վաստակոցն՝ արդ որք ի Թչնամեացն մեռան, որք մնացին զայդ դուքդ Արշակունիքդ կոտորեցիքդ: Արդ` Մուշեղ քաջ եզբայրն իմ` որ ի վր ձեր մաչեաց զանձն իւր ՚ի մանկուէ իւրմէ, վանեաց կոտորեաց զթշնամիս ձեր. եւ ոչ կարացին թշնամիքն սպանանել դու կալար ի բազմականին խեղ, դեցեր զնա։ Նա դու չես իսկ Արշակունի • այլ ի պոռնկութենէ եղեալ ես որ ի . վս այսորիկ ոչ ծանեար զվաստակաւորսն Արշակունեաց : Նա մեք չեմք իսկ լեալ ձեր ծառայք. այլ ընկերք ձեր եւ ի վերոյ քան զձեզ՝ զի մեր նախնիքն լեալ էին թագաւորք աշխարհին Ճենաց : Եւ վասն եղբարցն իւրեանց դուդուուեն՝ ղի արիւն մեծ անկեալ է. վե այնր եմք դնացեալք : Եւ վս բարւոյ Հանգստի գտանել: եկեալ դադարեալ եմք։ Առաջին թագաւորքն Արշակունիք, որ դիտէին զմեզ ով էաք. այլ զի դու քանզի չես Արշակունի զնա յաշխարհէն. եւ մի մեռանիր ի ձեռաց իմոց: Faustus Byzantinus, lib. v, cap. 37, P. 353 et 354.

étoit sur le trône; et il pouvoit appréhender, avec raison, que les nombreux descendans des Arsacides qui existoient en Perse, ne se révoltassent, et ne se joignissent aux rois de la même race qui étoient à Balkh et dans l'Indo-Scythie, et qui pouvoient facilement être soutenus par les Chinois. Les Arméniens nous fournissent encore d'autres preuves des rapports fréquens qui unissoient la Chine et la Perse. Un Syrien, nommé Zénob, qui écrivit en arménien, au commencement du IV. siècle, l'histoire de l'établissement du christianisme dans le pays de Daron, nous apprend que le roi du Djénasdan offrit sa médiation pour rétablir la paix entre Ardeschir, roi de Perse, et Khosrov I.", roi d'Arménie, qui vouloit venger la mort d'Ardevan, dernier prince de la race des Arsacides en Perse (1). Le même auteur fait aussi mention d'un certain Souren, frère de Saint Grégoire, et fils d'Anag, assassin du roi Khosrov, qui, après la mort de son père, fut emmené encore enfant en Perse, où il fut élevé par sa tante Khosrovouhi, femme d'Ardeschir. Ce Souren alla par la suite dans le Djénasdan, peut-être par mécontentement de ce que le roi de Perse n'avoit pas voulu remplir en sa personne les promesses qu'il avoit faites à son père Anag, pour l'engager à assassiner le roi d'Arménie, son parent. Tous ces détails, selon Zénob, étoient tirés d'une Histoire du Djénasdan, composée en grec, et qui se trouvoit de son temps chez un écrivain nommé Parta, ou Barca, qui habitoit à Edesse (2).

Après ce qu'on a vu des relations qui existèrent entre la

(1) Histoire de Daron, édition de Constantinople, 1709, chap. 12, p. 38 et 39.

(2) Ibid. p. 41 et 42.

Perse et la Chine au commencement du 111.° siècle, on peut présumer avec raison qu'elles n'étoient pas les premières qui eussent subsisté entre les deux pays. Les historiens Chinois nous apprennent que, vers la fin du premier siècle de notre ère, un général nommé P'han-tchao porta ses armes jusque sur les bords de la mer Caspienne, et qu'il chercha alors à communiquer avec les peuples du Ta-thsin, ou Grand-thsin, pays qui, comme on le verra bientôt, est l'empire Romain. Les annales Chinoises font mention, sous la neuvième année Yan-hi, qui répond à. l'an 166 de J. C., d'une ambassade venue du Ta-thsin, et envoyée par un prince appelé 'An-thun, qui n'est pas autre que Marc-Aurèle Antonin, qui régnoit alors sur les Romains. Nous avons déjà remarqué que les Arabes, dans le moyen âge, communiquoient avec les Chinois par deux routes, du côté du nord à travers la Tartarie, et du côté du midi par les mers de l'Inde; nous avons aussi indiqué qu'on étoit toujours allé à la Chine de cette double façon: eh bien, selon les Chinois eux-mêmes, les Romains les connoissoient de la même manière. L'ambassade de Marc-Aurèle vint chez eux par les mers du Tonquin ; et ils ont bien soin d'observer qu'ils savoient que les Romains auroient pu venir également par la route du nord, qu'ils habitoient au-delà de la mer Caspienne, qu'ils entretenoient un grand commerce avec les Indiens, et qu'ils avoient grand desir de faire alliance avec les Chinois. Après ces détails sur les rapports des Chinois avec les Romains, on ne sera plus étonné de l'influence politique qu'ils exerçoient sur les affaires de la Perse, qui étoit bien moins éloignée d'eux.

Antérieurement à cette époque, les Chinois connoissoient fort bien les Parthes, qu'ils appeloient Tiao-tchi, nom qui est

la même chose que ceux de Dahi ou Tadjik; ils font aussi souvent mention des rois Arsacides de Kouschan ou des Indo-Scythes, qu'ils nomment Kouei-chouang. Tous les renseignemens qu'ils eurent alors sur les contrées occidentales de l'Asie, leur furent procurés par une révolution qui arriva dans l'intérieur de cette partie du monde, vers le 111. siècle avant notre ère. A cette époque, un peuple nommé Yourï-chi, qui habitoit sur les frontières de la Chine, et que M. Abel-Rémusat regarde comme appartenant à la race Mongole, fut vaincu par les Hioung-nou, alors puissans dans l'intérieur de l'Asie, et forcé d'émigrer vers l'occident. Il contraignit à son tour les Saces ou Sahi d'abandonner leur pays, pour aller se fixer au midi du laxartes. Ces Youei-chi, que les Grecs et les Latins confondent avec les Scythes, mais qu'ils nomment particulièrement Sacaraula, Sacaurace, Sacarance et Saranca (1), furent appelés en Perse, l'an 130 avant J. C., par Phrahates II, roi des Parthes, qui, vaincu dans trois batailles consécutives, étoit près de suc

(1) Tels sont les noms que l'on trouve dans Strabon, Lucien, et les Prologues de Trogue-Pompée. Le nom Chinois de ce peuple, Youei-chi, signifie famille de la lune. Dans la langue Mongole, la June s'appelle Saran; il en résulteroit que les Chinois n'auroient fait que traduire la véritable dénomination de cette nation, qui nous auroit été transmise par les Latins; car, nous donnons la préférence à la leçon de Trogue-Pompée ( Prolog. lib. XLI, p. 535, ad calc. Justin. edit. varior.), qui est Sarance; sans cependant rejeter celle de Sacarancæ, qui se trouve dans Lucien (de Macrobiis, tom. III, p. 219, ed. Hemsterh.), parce que le mot de Saran pourroit n'être que la contraction d'un autre qui se seroit prononcé Sakaran, et auroit eu le même sens. Cette sorte de contraction est tout-à-fait dans le génie de la langue Mongole, et il seroit facile d'en citer un grand nombre d'exemples. Il seroit donc fort probable que ces peuples se fussent appelés dans le même temps Sarance et Sacarance.

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