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d'Ahmed quand il eut embrassé le musulmanisme. Sa mère étoit 3 ou Kouty ou Koutouy-khatoun, issue du sang des rois de la tribu de Kounkerat. Takoudar monta sur le trône le 13 de reby 1." de l'an 681 de l'hégire, le 21 de haziran de l'an 1593 des Séleucides [21 juin 1282], deux mois et vingt-un jours après la mort de son frère. Il fut détrôné le 11 de djoumadi-alawel de l'an 683 [26 juillet 1284], selon Raschid-eddin (fol. 324 verso), et tué le 26 du même mois [10 août] par les enfans de son frère Kounkourtay, qu'il avoit fait périr.

(2) Ghongherthay, qui est nommé par Raschid-eddinögö Kounkourtaï, étoit le neuvième fils d'Houlagou; sa mère étoit une concubine Chinoise nommée Atchoutcheh-Abakatchi. Takoudar le

fit périr peu de temps avant la fin de son règne; c'est pour cela que l'historien des Orpélians dit que ce fut dans la troisième année, car il n'occupa le trône que deux ans, un mois et quelques jours, à compter de son inauguration, ou bien deux ans et environ quatre mois depuis la mort d'Abaka.

(3) La Croze, dans ses Extraits de l'histoire des Orpélians, a traduit les mots quz jumuiriu Yannisny zesouldann Horhomots, qui signifient sultan de Roum, ou de l'Asie mineure, par sultan d'Hormuz. Il paroît ensuite que son manuscrit étoit corrompu ou mal écrit ; car, au lieu de Khiatin ou Ghaïath-eddin, il a lu Chaphadin. Le prince dont il s'agit étoit Ghaïath-eddin-Kaïkhosrou-Kilidj-Arslan, fils du sultan Rokn-eddin. Selon Raschid-eddin (fol. 265 recto), il fut martyrisé dans la ville d'Arzendjan. Abou'lfaradj met cet événement (Chronique Syriaque, pag. 574) en l'an 683 de l'hégire [ 1284 et 1285 de J. C.].

(4) On trouve dans Raschid-eddin (fol. 321 recto-325 recto) un récit très-détaillé de cette révolution. Arghoun-khan étoit fils d'Abaka et de Katmisch-Khatoun; son règne, comme nous l'avons déjà dit, commença le 11 de djoumadi 1." 683 de l'hégire [ 26 juillet 1284]; il mourut à Baghtcheh-Arran, le 7 de reby-alawel 690 [10 mars 1291]. Son frère Kantchatou lui succéda.

(5) Après que Takoudar eut été détrôné, Khodjah-Schems-eddinSahib-diwan se sauva dans le Louristan, pour échapper à la colère d'Arghoun, qui le regardoit comme l'auteur de la mort de son père. L'atabek Yousouf-Schah, qui possédoit le Louristan, l'arrêta et le

livra à Arghoun, qui le fit mourir par un long et cruel supplice, le 5 de schaaban de l'an 683 de l'hégire [ 17 octobre 1284 de J. C. ]. C'est ainsi que périt ce ministre, qui, pendant plus de vingt ans, avoit gouverné la Perse, et dont le doigt seul, pour me servir de l'expression d'Abou'lfaradj, régissoit tout l'empire Mongol.

(6) Il s'agit ici sans doute du pays possédé par la famille de Vahram, prince de Schamkor, qui est souvent qualifié par les historiens Arméniens et Arabes du titre de prince de Gag ou Kak et de Schamkor.

(7) Ce personnage est fort peu connu dans l'histoire d'Arménie, quoiqu'il paroisse avoir tenu un rang distingué dans son pays. Le P. Tchamtchéan n'en dit pas un mot dans son Histoire d'Arménie. Une inscription copiée par Jean Ouosk❜herdjan (voyez Mémoire de Jean Ouosk❜herdjan, page 62) nous prouve qu'il vivoit en l'an 722 de l'ère Arménienne [ 1273 de J. C. ], et qu'il étoit alors maître de la partie de la Géorgie méridionale où se trouvoit le monastère d'Haghpad, pays qui avoit été possédé antérieurement par la famille d'Avak. Je pense que Sadoun, ou Satoun, étoit atabek du roi David Soslan. On l'appelle, dans l'inscription que nous avons citée, l մը Սպասալար պարոն Սադուն Athapag Mer basalar Baron Satoun. Nous avons déjà eu plusieurs fois occasion de parler des titres d'atabek et de sbasalar; le mot mer me paroît être une altération de l'arabe

amir, qui se trouve fréquemment employé dans l'arménien de cette époque. Zakharé et Ivané, prédécesseurs de Sadoun, prenoient le titre d'amir shasalar. Le nom de baron, qui, dans l'usage ordinaire des Arméniens, signifie maintenant monsieur, est probablement le titre connu chez nous, que les croisades avoient répandu en Asie; si tant est, cependant, que l'usage n'en remonte pas à une époque plus ancienne. Raschid -eddin fait mention (folio 335 recto) d'un certain Koutloubouka, fils d'un Géorgien appelé Sadoun, qui est

قوتلبوقا پسر صادون .sans doute le même que celui dont nous parlons

. Il vint trouver le sultan des Mongols, Kantchatou-khan, à la fin du mois de schaaban de l'an 692 de l'hégire ['août 1293 ]. ·

(8) David V fut placé sur le trône de Géorgie, en 1294, par Kantchatou-khan, que les Géorgiens nomment, je ne sais pourquoi, Khoultho-khan, après qu'il eut ôté la couronne à Vakhthang II, fils de David Narin. (Voyez Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, pag. 188.)

(9) Ce prince est Léon III, roi de la petite Arménie.

(10) C'est Constantin II, patriarche de Sis, dans la Cilicie. (11) Le genéral qui avoit placé Arghoun sur le trône, est ordinairement appelé Bouka par Raschid-eddin; Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, pag. 570 ) le nomme Bouka-Djizkara. Je suis assez porté à croire qu'au lieu de la leçon qushin puu Poughatchin-k’hsan, que j'ai conservée dans le texte, il faut lire finq Qiripir Pougha- Tchink'hsan, changement fort peu considérable. C'étoit sans doute le nom de Tchinkesang iis, qui étoit assez commun chez les Mongols, et qui n'est pas autre chose que le titre Chinois de tching-siang, c'est-à-dire, ministre. Pendant le commencement du règne d'Arghoun, Bouka fut le premier de l'état; tout le pouvoir étoit entre ses mains; il en abusa à un tel point, qu'il devint un objet d'exécration pour tous les grands, qui conspirèrent contre lui, l'accu sèrent de trahison, et parvinrent à le faire périr. Il fut mis à mort le 21 de dhou❜lhedjah de l'an 687 de l'hégire [ 16 janvier 1289], selon Raschid-eddin (fol. 328 recto), et le 14 de kanoun 1." de l'an 1600 des Séleucides [14 janvier 1289], selon le continuateur Syrien d'Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, pag. 581).

(12) Aroukh, étoit frère de Bouka, qui l'avoit fait gouverneur général de Baghdad, de l'Aderbaïdjan et de la Mésopotamie; il fut tué à Arbèle, avant d'avoir été informé du sort de son frère. Khazan ou Ghazanje étoit le fils aîné d'Aroukh, et Oudjan son écuyer, . Aroukh et Oudjan furent tués le 29 de mouharram de l'an 688 de l'hégire [ 22 février 1 289.](Raschid-eddin, fol.328 recto.) (13) Nous avons déjà vu que, selon notre auteur et selon les Géorgiens, Démétrius, fils de David Soslan, étoit monté sur le trône en l'an 1272. Les Géorgiens sont encore d'accord avec nous sur l'époque de sa mort, qu'ils placent aussi en 1289. (Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 187.) Les Géorgiens lui donnent le surnom de Thav-dadebouli, qui signifie qui se dévoue soi-même, parce que, disent-ils, dans le temps qu'Arghoun-khan se préparoit à entrer dans leur pays pour le dévaster, Démétrius, pour désarmer sa colère, se remit entre ses mains. Cette action héroïque ne toucha pas le sultan des Mongols, qui lui fit trancher la tête, et donna son royaume à Vakhthang II, fils de David Narin, qui régnoit sur l'Imireth (14) Outre les deux fils de Libarid dont parle notre auteur, une

inscription rapportée par Jean Ouosk’herdjan ( page 64 ) nous en fait connoitre un autre, nommé Badzadz Պածած, marié à une femme appelée Touta, qui passoit pour être de la famille des Mamigonéans. Il mourut, à ce qu'il paroît, en l'an 1280, et il fut enterré au monastère d'Haghpad. Nous allons rapporter ici l'inscription qui se trouvoit sur son tombeau : ՚ի թուիս ջի յիշխանութե տեղւոյս Սադունին, Ես Պածած որդի Լիպարտի եւ ամուսին իմ Դուդայ յազգէ Մամիկո, նեանց, միաբանեցաք սբ նշանիս Հաղբատայ, եւ սբ Գրիգոր լուսաւոր, չին, որ վկայիւք ստոյգ, նր ճկոյթն առ մեզ էր նախնեօք, զայն ՚ի խնդրոց եպսիս եւ միաբանացս ընծայեցաք ՛ի սբ կաթուղ իկէս, եւ այլ արդիւնս Տր 3օհաննէս եւ միաբանքս սաՀմանեցին տօն ծակամտի շաբաթ օրն զշաբաթն եւ զկիւրակէն զամն եկղցին պատարագն մեզ աունեն • եւ ետուն մեզ տուն եւ այգի զինչ էլ միաբանի • կատարիչքն օրհնին Այ « En l’an 729 [ 1280 de J. C.], sous la principauté de Satoun, moi » Badzadz, fils de Libarid, et ma femme Touta, de la race des Mami» gonéans, nous avons réuni à la sainte croix d'Haghpad le petit doigt » de saint Grégoire l'Illuminateur, dont nous avons hérité de nos aïeux, » et que nous attestons être véritable. Sur la demande de l'évêque et » des frères, nous l'avons donné à cette sainte église avec d'autres pré» sens. Le seigneur Jean et les frères ont réglé qu'on diroit pour nous » la messe dans toutes les églises, à la fète du samedi du crucifiement, » le samedi et le dimanche suivant. Nous avons encore donné une » maison et une vigne pour l'usage de la communauté. Ceux qui rem>> pliront ces dispositions seront bénis de Dieu. >>

(15) Ce Jean Orpélian devint archevêque de Siounie après la mort de son parent, en l'an 1304. Nous ignorons l'époque de sa mort. Comme son parent, il cultiva les lettres et composa plusieurs ouvrages théologiques qui nous sont inconnus.

MÉMOIRE

SUR

L'ÉPOQUE DE LA COMPOSITION

DE LA GÉOGRAPHIE

ATTRIBUÉE A MOYSE DE KHOREN.

LE

E célèbre historien Arménien Moyse de Khoren naquit à Khoren ou Khorni, bourg de la province de Daron. Il fut disciple du patriarche Sahag Arsacide, et de S. Mesrob, son coadjuteur et son ami, l'inventeur de l'alphabet Arménien. Le premier mourut en l'an 440, et le second six mois après. Moyse avoit été envoyé par eux, dans sa jeunesse, à Édesse, à Antioche, à Alexandrie, puis à Rome, d'où il alla à Athènes et à Constantinople, pour s'instruire dans la langue et la philosophie des Grecs. II parle lui-même de ces voyages dans son histoire. Moyse contribua ensuite à la traduction de la Bible que Sahag et Mesrob firent faire en arménien, et qu'ils écrivirent dans les nouveaux caractères alphabétiques qu'ils avoient mis en usage. Cette traduction, commencée en l'an 407, ne fut achevée qu'en 433. Il est donc fort probable que Moyse de Khoren étoit déjà assez avancé en âge quand il composa son histoire. Elle fut dédiée à Sahag Asbied, prince des Pagratides,

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