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La Taprobane est la plus grande de toutes les îles; elle a de longueur onze cents milles et de largeur cinq cent dix. Elle est à l'orient de l'Inde (97), et elle a autour d'elle treize cent soixante-douze petites îles elle contient des montagnes, des fleuves et douze nations. On y trouve de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, des aromates, des éléphans et des tigres. Les hommes de ce pays couvrent leur tête avec des cheveux de femme. On raconte aussi que cette île est le lieu de la chute de Satan.

Le Djénasdan, qui est à l'orient de la Scythie, et qui s'étend jusqu'à la terre inconnue, est une vaste plaine où sont vingt-neuf nations, dont une est anthropophage. Le Djénasdan contient des montagnes et beaucoup de fleuves; il produit le daridjenig (98), le hoschdpovag, le povidjenig, le gasimon et la soie on y trouve l'animal appelé hresch, celui qui porte le musc, et beaucoup de paons. Il y a en abondance du safran ainsi que de la belle soie; aussi ses habitans sont très-industrieux; ils travaillent encore le coton (99), et sont riches et opulens. Leur roi, appelé Djenpagour, réside dans la ville de Siourhia, du côté de la terre inconnue.

Les Sina sont voisins du Djénasdan, et s'étendent jusqu'à la terre inconnue : sept nations occupent leur pays, qui contient beaucoup de montagnes et de fleuves (100).

Ce qu'on dit de la terre inconnue est indigne de foi; il ne s'agit que d'animaux inconnus, à visage humain, de deux natures, à deux faces, à six mains, à pieds fourchus, ou à queue de dragon, moitié oiseaux, ou n'ayant que des moitiés de membres, et sans tête. C'est ainsi que nous terminons notre narration et la description de toute la terre.

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(1) TOUT ce passage est la traduction un peu abrégée de celui-ci, qui se trouve dans le premier livre de la Géographie de Ptolémée : Προεσκέφλας γαρ δεῖ καὶ τῆς ὅλης γῆς τὸ, το χῆμα καὶ μέγεθος· ἔτι τε, τὴν πυρὸς τὸ περιέχον θέσιν, ἵνα καὶ τὸ κατειλημμένον αυτῆς μέρος ἐνῇ εἰπειν, καὶ πόσον ἐπὶ καὶ ποῖον· καὶ ἔτι τῶν ἐν τούτῳ τόπων ἑκάτες ὑπὸ τίνας εἰσὶ δὲ ουρανίου σφαίρας παραλλήλες· ἐξ ὧν τὰ τε μεγέθη τῶν νυχθημέρων, καὶ τὸς κατὰ κορυφήν γινομένος τῶν ἀπλανῶν, καὶ τὰς ὑπὲρ γῆν, ἢ ὑπὸ γῆν ἀεὶ φερομένος, καὶ ὅσα τῇ περὶ οἰκήσεως λόγω συνάπτομεν, εξέςαι προσδιαλαμβάνειν . Lib. I, cap. 1, édit. de Mercator.

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(2) Le nom d'asbarez est celui d'une mesure en usage chez les Arméniens, dont la valeur précise ne nous est pas bien connue. Celle dont parle notre auteur est évidemment la même que le stade de cinq cents au degré de Ptolémée. Il l'a prise dans cet auteur, et s'est contenté de substituer un nom Arménien à un nom Grec; car est-il probable qu'il existât avant lui, chez les Arméniens, une mesure itinéraire qui pût diviser exactement le degré en cinq cents portions! nous en doutons. On pourra bientôt remarquer que le faux Moyse de Khoren parle d'une autre sorte d'asbarez, qu'il appelle asbarez des asbarez, et qui étoit d'une bien plus grande dimension; et dans les courts itinéraires qui suivent sa Géographie, on verra constamment que cinq asbarez forment un mille: mais s'agit-il, dans ces itinéraires, d'asbarez de la même sorte que ceux dont parle notre géographe, et de quelle

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sorte de milles entend-il parler! D'autres auteurs Arméniens parlent aussi des asbarez; mais comme les fractions qu'ils donnent diffèrent entre elles, il est fort probable qu'il y eut en Arménie plusieurs espèces d'asbarez. Je ne chercherai pas à expliquer ces difficultés ; je me contente de les indiquer aux savans qui se sont occupés de recherches sur les mesures itinéraires des peuples anciens et modernes, et qui sont bien plus que moi en état de les lever. Voici un passage d'un auteur anonyme, qui, à ce que je pense, vivoit dans le xv. siècle, mais qui ne faisoit que transcrire ce que d'autres auteurs avoient dit avant lui. Ce sont des questions sur les divisions du temps et sur celles de l'espace. On y verra que les Arméniens ont cherché à établir des rapports entre les mesures astronomiques et celles qui servoient à déterminer les distances sur la terre. Je le donne, sans chercher à expliquer ce qu’il a d’obscur. Fարին, ժբ ամիս է եւ 7 օր, ծբ շաբաթ եւ ա օր • աիսն, լօր է, շաբաթն, է օր է. օրն, իդ ժամ է, ընդ տիւն եւ ընդ գիշերն. եւ ժամն, լ մասն է։ Ամիսն, չի ժամ է, եւ իդ Ժամն, չի մամն է. տարին, փչկ Ժամ՝ է, եւ ժդ բիւր մասն եւ բիւր ըձ. ժտ է, եւ մասն, ― ասպարէղ է, եւ ասպարէզն, վտաւան Հեռացութի է : Թաւալումն արեգական, շ ասպարէզ է, եւ ասպարէզն, 2 նետաձիգ է. նետաձիգն XX քայլ է. քայն զ ոն է. ոտն ժզ մատն է : Մղան, է ե ասպարէզ է: կալ, զժամ՝ աւուրն երեսունապատկեայ այնչափ Հոլովումն առւնու արեգակն ։ կալ, զհոլովումն Հինդ հարիւրապատկեայ այնչաի ասպարէզ ընթանայ : Յորժամ` օրն ժբ ժամ` լինի,յկ Հոլով առնու է, 3 ղ. ասպարէզ ընթանայ: Մէկ ժամն լմասն է. մասն մկ Հոլով է. կ հոլով եծ ասպարէզ է . ասպարէզն յ կանգուն է • քայլն ժդ բուռն է. կ կանդունն է բուուն է. մեկ քայլն է ներբան է. մկ ներբանն, ժզ դա թէհատ է. մկ մղոնն, ե ասպարէզ է. մկ մղոն խը խրասխ է : խրասխն • իր քայլ է եւ խդ կանդուն է. մկ մղմն, ո-ծ քայլ է եւ ո7 կանգուն. 3 ասպարէզն ռչ քայլ է. ի ասպարէղն վ քայլ է. խ ասպարէղն, 5 քայլ է. մ ասպարէզն, լ: կանգուն է. չ ասպարէղն, հեռու մըն է. մեկ հալվումն ձբ մղոն է. լայնուի ՝ արեգականն շ ասպարէզ է եւ սեռ կանդուն է « L'année estde douze mois et cinq jours, de cinquante-deux semaines » et un jour; le mois est de trente jours, et la semaine de sept jours; le » jour est de vingt-quatre heures pour le jour et pour la nuit ; l'heure » est de trente minutes; dans le mois, il y a sept cent vingt heures, » et dans les vingt-quatre heures du jour, sept cent vingt minutes. » L'année comprend huit mille sept cent soixante heures ou deux cent

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>> soixante-deux mille huit cents minutes; une minute équivaut à cinq >> cents asbarez, et l'asbarez a la longueur du vedavan. Une révolution >>(diurne) du soleil est aussi de cinq cents asbarez; un asbarez vaut >> cinq cents nedadsik (ou portée de flèche); le nedadsik vaut cent cin» quante pas; le pas six pieds, et le pied seize doigts. Le mille vaut >> cinq asbarez. En multipliant par trente les heures du jour, on a un >> nombre qui égale une révolution du soleil; et en multipliant (le >> nombre de) cette révolution par cinq cents, on a le nombre d'asbarez » qu'il parcourt. Ainsi, quand le jour est de douze heures, ce qui fait >> trois cent soixante révolutions (diurnes ou degrés ), il parcourt >>cent quatre-vingt-dix mille asbarez ( ce devroit être cent quatre» vingt mille). Une heure vaut trente minutes; une minute est un » degré; un degré est de cinq cents asbarez. L'asbarez est de trois >> cents coudées. Un pas est de quatorze poings, et une coudée est » de cinq poings. Un pas vaut cinq pieds, et un pied vaut seize » grains d'orge. Un mille vaut cinq asbarez ou quarante-huit khe» raskh; un kheraskh équivaut à vingt-deux pas et quarante-quatre » coudées. Un mille est de mille cinquante pas et six cents coudées. >> Dix asbarez font quinze cents pas; vingt asbarez, trois mille pas; >> quarante asbarez, six mille pas; cent asbarez valent trente mille >> coudées; cinq cents asbarez valent soixante-quinze milles. Un » degré est de quatre-vingt-deux milles. Le diamètre du soleil est de » cinq cents asbarez ou cent cinquante mille coudées. » (Manuscrit Arménien n.o 114, f. 101 recto et verso.) Dans un dialogue qu'on a supposé entre S. Basile et S. Grégoire de Nysse, ce dernier lui dit qu'il y a, depuis les nuages jusqu'au soleil, neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf degrés, et depuis le soleil jusqu'au trône de la Divinité, neuf mille quatre-vingt-dix-neuf degrés. S. Basile lui demande alors ce que c'est qu'un degré, et S. Grégoire lui réplique qu'un degré est composé de cinq cents asbarez, un asbarez de cinq cents pas, le pas de douze pieds, et le pied de trente-six grains d'orge. (Manuscrit Arm. n.° 100, fol. 320 recto.) Je pense que la mesure nommée asbarez n'est pas d'origine Arménienne, mais qu'elle aura été introduite en Arménie par les Persans, et qu'elle aura fait tomber en désuétude une mesure plus ancienne, appelée vedavan: ce qui me le fait croire, c'est que son nom paroît dérivé des deux mots Persans asp, cheval, et y residen, arriver

un but. Aussi on le trouve dans la langue actuelle des Persans, sous la forme, asparis, et avec le sens d'hippodrome. Il existoit aussi avec la même signification dans l'ancien pehlvi, où il se prononçoit asperesch. (Anquetil-Duperron, Zend-Avesta, tom. III, pag. 484.)

(3) Ces paroles sont, à peu de chose près, la traduction de ce passage de la Géographie de Ptolémée : Ἐν γδ τῇ διακεκαυμένη ζώνη ο ζωδιακός ὅλος ὑπὲρ αὐτὴν φέρεται διόπερ ἐν αὐτῇ μεταβάλλουσιν αι σκιαὶ, καὶ πάντα τὰ ἄρα δύνει καὶ ἀνατέλλει· μόνη δὲ ἡ μικρὰ ἄρκτος ἄρχεται ὅλη ὑπὲρ γῆν φαίνεται ἐν τοῖς Ὀκήλεως βορειοτέροις ςαδίοις πεντακοσίοις. Lib. Ι, cap. 7.

(4) Ce morceau se retrouve aussi dans la Géographie de Ptolémée: Ἐπὶ τοίνυν το πλάτος προς τον υποτίθεται μαζί καὶ αὐτὸς τὴν Θούλην νῆσον ὑπὸ τὸν παράλληλον ἀφορίζοντα τὸ βορειότατον πέρας τῆς ἐγνωσμένης γῆς. Τὸν δὲ παράλληλον τότον Σποδείκνυσιν ὡς ἔνι μάλιςα ἀπέχοντα τὸ ἰσημερινό μοίρας έγ, ὅτων δεὶν ὁ μεσημβρινός κύκλος τξ, ςαδίος δὲ τρισμυρίες χιλίους πεντακοσίους, ὡς τῆς μοίρας πεντακοσίους ἔγγιςα ςαδίους περιεχούσης. Lib. La cap. 7.

(5) Ce passage, tiré de la Géographie de Ptolémée, est très-corrompu. Nous voyons, par les autres emprunts faits au même auteur, que le géographe Arménien, ou Pappus d'Alexandrie, s'est astreint à conserver les propres expressions de son original: il faut donc, comme nous l'avons fait, rétablir l'arménien sur le texte Grec, qui se trouve dans la note précédente, quoique le traducteur l'ait un peu abrégé. II est certain qu'il est tout-à-fait, inintelligible dans l'édition des frères Whiston, ainsi que dans celle de Marseille. On lit: turint Թուլիս կղզի, որ մեկնէ զհիւսիսականացն, եւ ծանուցելոյ երկրի, իբրեւ զդետ, ըստ լայնութե չափու. ոպ ՛ի միջօրէական Հրջանակն երեք հարիւր եւ վաթուն երկու բիւրուք՝ վեց Հազարեկօք մասամբք, Հինդ հարիւր չափուց ասպարիզաց, զue les frères Whiston traduisent par, Atque ibi est insula Thule, quæ aquilonarem terræ cognitæ partem, quod ad latitudinem attinet, quasi flumen, disterminat; ita ut ab lineâ æquinoctiali sexies et vicies centena viginti sex graduum millia absit, quorum unusquisque quingenta stadia continet; ce qui est absurde.

(6) Nous avons déjà rapporté ailleurs le texte Grec de ce passage, dans lequel on remarquera que le traducteur a transcrit plusieurs mots Grecs, que les copistes, qui en ignoroient le sens, ont ensuite altérés. Nous les avons rétablis, ainsi que plusieurs noms de pays, d'après le grec de Ptolémée.

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