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CHAPITRE II.

Causes de l'alliance des Arméniens, des Géorgiens et des Grecs. En quel temps on livra bataille à une innombrable armée de Musulmans qui fut vaincue par le vaillant Libarid.

L'AN 1049 de l'ère chrétienne, 498 de celle des Arméniens (1), sous le règne de David [Tavith] (3), roi de Géorgie, et sous ceux de Kakig Schahanschah (4), roi d'Arménie, résidant à Vanant, et de l'empereur des Grecs, Constantin Monomaque, on vitles Ismaélites (5) descendans d'Agar attaquer les Chrétiens; ils s'animèrent les uns les autres dans le Khorasan, le Kharizme, le Khoujasdan [Khouzistan], le Farsistan, le Kirman, à Bokhara, dans le Mazanderan, dans l'Yrak, à Baghdad, à Basrah, à Harran, et dans l'Aderbadagan, et ils rassemblèrent une immense quantité de Persans, de Khazaks (6), de Kharizmiens, d'Arabes et de Scythes du Turkestan (7), puis ils vinrent camper avec leurs troupes innombrables dans la plaine de Garin, ou Arzroum, avec le dessein formel, mais qu'ils ne purent accomplir, de détruire entièrement la religion et le nom des Chrétiens dans le pays des Arméniens, des Géorgiens et des Grecs. Bientôt la renommée porta à l'empereur Grec cette terrible et désagréable nouvelle, et tout le monde fut glacé de terreur. En conséquence, on envoya de ce côté Comnène (9) avec les troupes de Trébizonde, et l'on demanda du secours aux Arméniens et aux Géorgiens,

նաց. եւ դողուն սարսռալի Հասեալ կալան զերի կամունս ամենայն մարդկան: վամն որոյ յղեն այսր - զկոմնենոս Տրապզոնայ զօրօք, եւ խնդրեն միաբան զօգնականութի ՚ի Հայոց, եւ ՚ի վրաց, թերեւս կարասցեն զերծանիլ յայն անդնդապտոյտ եւ ահագնեռանդ բարկութեանց Հարաւայնոյ: ()որ լուեալ թագաւորացն դաւթի եւ կադկայ, ոչ համարձակեցան ընդ առաջ ելանել իսմայէլեան զօրուն, այլ մեծ-ասլաղատ թախանձանօք հաւանե ցուցանեալ զքաջն անպարտելի զ] իպարտին ()րբէլեանց՝ գնալ եւ խառնիլ ընդ զօրն Դունաց , եւ ընդդիմանալ մարտին եկելոյ. եւ ինքեանք ղօղեալ որջացան յամուրս աշխարՀիս: պա յանձն առեալ | իսլարտի՝ անվախ սրտիւ ասէ, « Էս երթամ ընդ» առաջ այլազգեացն. եւ դնեմ զանձն իմ` ՚ի վերայ փրիստոսական Հաատոյս, եւ զօրութեամբ աստուծոյ կամ` դարձուցանեմ` անդրեն եւ կամ մեռանիմ վամն րիստոսի: Րայց ո՞վ թագաւոր յանձն առնեմ՝ զյետնորդն իմ քեզ, զի մի վամն »նախանձոտ եւ չարաբարոյ ազատացդ | րաց նեն գեոցես ինչ սոցա, եւ զրկեսցես ՛ի պատուոյ եւ ի մերս Հայրենեաց: » () այս ասացեալ՝ ինքն | իպարիտ Հանդէս արար - ազատաց ፡ զօրաց իւրոց. զի ունէր զկէս թագաւորութիւն. եւ անցին ՚ի Հան– դիսին• Ճ ազատք մեծաՈեծ-ք` որք էին սեպչաձ կան ծառայք նորին. եւ ժլռ արք պատերազմօղք: իսկ ՛ի զօրացն արքունի էառ ժռ այր. եւ զնացեալ ի վանանդ ՛ի դաշտն կալուց, խանեցան՝ ի

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նա զօրք Հոռոմոց եւ այս. եւ եղեն միանգամայն` խառ հեծեալք: ()ի այլազգիքն կատորեալ էին սա եւ ասպատակեալ զամենայն շրջակայ գան

dans le cas cependant où le gouffre et l'embrasement formés par les fureurs des peuples du midi, leur laisseroient la liberté d'agir. Lorsque les rois David (10) et Kakig furent instruits de cette demande, ils n'osèrent sortir pour aller à la rencontre des Musulmans; mais, par des prières et de pressantes sollicitations, ils persuadèrent au brave et courageux Libarid Orpélian (11) de se mettre en marche pour aller joindre l'armée Grecque, et pour livrer bataille: quant à eux, ils allèrent se cacher dans les forts du pays. Libarid accepta leur offre avec courage; puis il dit: « Je marche à la rencontre » des étrangers; je mets toute ma confiance dans la foi chré>> tienne : aussi, par le secours de Dieu, je reviendrai vic»torieux, ou bien je périrai pour la cause du Christ. Cependant, »ô roi, je te recommande les braves Géorgiens qui m'ac >>compagnent, pour que les insinuations de quelque ennemi. » ou envieux ne te porte pas à tromper quelqu'un d'eux, » en portant préjudice à son honneur, ou en s'emparant des >> biens qu'il tient de ses aïeux (12). » Après ce discours, Libarid, qui avoit une très-grande souveraineté (13), réunit les nobles (14) ses vassaux et ses soldats: sept cents nobles des plus distingués, qui tous étaient ses sujets, défilèrent devant lui, ainsi que seize mille autres combattans. Il prit encore avec lui dix mille hommes de troupes Arméniennes (15); puis il vint dans la plaine de Garouts [ Kars], située dans

le

pays de Vanant, où il fit sa jonction avec un corps de quinze mille Grecs (16) : ils formèrent en tout une armée de quarante-un mille hommes, tous cavaliers. Cependant les étrangers, après avoir tout tué et ravagé dans ce pays et dans les contrées environnantes, vinrent camper dans la même plaine. Dès le lever de l'aurore, les deux armées se choquèrent, et elles se disposèrent à former leur ordre de bataille: pour

առն. եւ բանավէին (17) ՚ի նոյն դաշտի: պա Ճակատեցան ընդդէմ իրերաց ընդ լուսնալ այգուն եւ յօրինեցին զռազմն Հանդիսին, երեք կարգեն պնդօք, նախամարտիկս, միջնամարտիկս, եւ վերի ջապահս. եւ զի առ անթիւ բազմութեամբ մատ յելացւոցն, | իպարտեան զօրքն ոչինչ երեւէին . այլ իբր ջյտուս՝ կամ զնաքաղս թուելն նոցա: Օան տեսեալ անպարտելի ախոյեանն՝ քաջն | իպարիտ՝ զօրացոյց զգունդն իւր. եւ ասէ, « Մի երիչիք՝ » այլ միայն զօրացարուք անուամբն Դրիստոսի . » եւ կնքեցէքնշանաւ խաչին, զի եր է յաղթութի» Եւ ինքն իջեալ յերիվարեն ՛ի ծունը դներ, եւ կնքեր զինքն նշանաւ սուրբ խաչին, եւ յանձն առ նեը րիստոսի, եւ կապեր ՚ի պարանոցն զման՝ որ ՛ի փրկական խաչն: Եւ այնալէս զինեալ զինքն՝ եւ նստեալ ի Տաճիկ երիվան. եւ ընկենոյր զոստ կէնկար վահանն ՚ի թիկունսն, եւ զճօձ նիզակին յահեակ բազուն ն զլայն պողովատիկ շեմին (18) երկբերան՝ ՛ի յաջ ձեռին. եւ զվաղն ահագին ի ներքոյ բարձին՝ իբր զուռն դարբնաց , եւ կամ զսակը կտցաւոր քարահատաց , անցեալ ի մէջ ռազմաւոր Հանդիսին՝ արշաւէր սիդալով յայս կոյս եւ յայն կոյս. եւ ՚ի ոսկեհուռ զրաչէն եւ ՚ի սաղաարտէն նշոյլք Հատանեն՝ իբր յարեգականէ : գոչէր՝ գոռայր իբը զառիւծ-, խնդրէր ՚ի նոցանէ զ:Ոնամարտիկս, եւ ասեր՝ « ս եմ` 1 ֆոլարիտն » Տեխիսայ, եկայք քաջքդ Պարսից եւ Արեաց՝ եւ »նախ Ոնամարտեսցուք ընդ միմեանս. » ւ Թ.սլէտ բազում` անգամ` խնդ րեաց՝ ոչոք իշխեաց ընդ առաջ ելանել նմա: Եւ յոր տեղ սլանայր | յոզա րիտն, իբը արծ-ուի խոյանայր ՛ի վերայ նոցա. ւ

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cela, on se divisa en trois corps, l'avant-garde, le corps de bataille, et un corps de réserve. Les troupes de Libarid étoient invisibles au milieu de l'immense quantité de troupes Musulmanes, qui leur sembloient être un fleuve débordé, ou plutôt un seul amas d'armes. Quand le vaillant Libarid, dont l'ame étoit incapable de crainte, vit le grand nombre des ennemis, il encouragea son armée en lui disant: « N'ayez au>> cune crainte; ranimez-vous seulement par le nom du Christ: » faites le signe de la croix; c'est pour nous celui de la >> victoire. >> Ayant proféré ces mots, il descendit de cheval, s'agenouilla, fit le signe de la croix, se recommanda å Jésus-Christ, et attacha à son cou un morceau de la vraie croix. Aussitôt, couvert de toutes ses armes, et monté sur un cheval Arabe, il jette derrière son dos son bouclier d'or; de la main gauche il brandit une petite lance; un large glaive à deux tranchans arme sa droite, et une pesante massue charge ses épaules: alors, tel que le marteau d'un forgeron, ou plutôt comme l'instrument pointu qui sert à fendre la pierre, il fond au milieu des combattans, et court avec rapidité de côté et d'autre. Les éclairs qui partoient de sa cuirasse dorée et de son casque, sembloient être des rayons du soleil. Il crioit, il rugissoit comme un lion, il appeloit les ennemis à un combat singulier. « Je suis Libarid de Téflis (19), >> leur disoit-il; venez, braves Persans et Iraniens (20), nous » combattrons chacun de vous. » II renouvela plusieurs fois la même demande; mais jamais personne n'osa s'avancer contre lui. Cependant Libarid se portoit avec rapidité vers le point où l'on combattoit; puis, tel qu'un aigle, il se précipitoit sur les ennemis, qui ne combattoient plus qu'en reculant et en se foulant aux pieds les uns les autres. Libarid comprit alors que les ennemis manquoient de cœur, et que

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