Images de page
PDF
ePub
[graphic][subsumed][subsumed][merged small][merged small][ocr errors]

EN FACE

DE LA RÉVOLUTION

PAR J. CRÉTINEAU-JOLY

OUVRAGE COMPOSÉ SUR DES DOCUMENTS INÉDITS

ET ORNÉ DE PORTRAITS DESSINÉS PAR STAAL.

Merses profundo, pulchrior evenit.

Horatii Carminum lib. IV, od. iv.

TOME SECOND.

PARIS

HENRI PLON, LIBRAIRE-ÉDITEUR,

RUE GARANCIÈRE, 8.

1859

Droits de traduction et de reproduction réservés.

211888-B

2

WEN

EN FACE DE LA RÉVOLUTION.

LIVRE TROISIÈME.

LÉON XII ET CHARLES X.

La

La Révolution reprend son œuvre contre l'Église. — La liberté de la presse et la propagation des doctrines subversives. — Plan du Libéralisme pour continuer l'œuvre des Jansénistes, des Gallicans et des Philosophes. Révolution en Europe. L'Espagne libérale et le Piémont constitutionnel. -Les Sociétés secrètes à Naples et en France. · Situation que la Charte de Louis XVIII fait à ce pays. - Les Missionnaires et les Francs-Maçons. Les Jésuites et les Libéraux. - Châteaubriand et la liberté de la presse. Bonald et Joseph de Maistre. Charles X et la Révolution. Conclave Léon XII, pape. - Son portrait.- Le cardinal Consalvi réconcilié avec le Pape. Leurs entretiens. ·

de 1823. Le droit d'exclusive.

[ocr errors]

- Le Jubilé

de 1825. Conspiration de la Vente suprême contre le Siége romain. Le Carbonarisme et les Sociétés secrètes. - Instruction permanente de la Vente Filiation des uns et

suprême.

- Les agents provocateurs et les assassins.

[merged small][ocr errors]

-

des autres. Différence de but que se proposent la haute Vente et les Sociétés secrètes vulgaires. Les Francs-Maçons relégués au second plan. — Le cardinal Bernetti, secrétaire d'État. Ses luttes contre le Carbonarisme. - Les Sociétés secrètes conspirant contre elles-mêmes. -Leur antagonisme intérieur les distrait quelquefois de leurs attaques contre le Saint-Siége. Pressentiments de Léon XII.-Émancipation des Catholiques irlandais. Mort de Léon XII. Pie VIII et l'insurrection de 1830. Louis-Philippe d'Orléans, roi des Français. - Ses moyens de gouvernement. - Il fomente la Révolution contre les trônes et contre l'Église. - Insurrection de Belgique. Le cardinal Albani, secrétaire d'État. La Belgique constitutionnelle.—

Mort de Pie VIII.

Dans le préambule d'ordonnance constitutive de la Charte de 1814, le roi Louis XVIII s'exprimait ainsi : « La divine Providence, en nous rappelant dans nos États après une longue absence, nous a imposé de

grandes obligations. » Afin d'offrir aux Français une traduction moins mystique de ces grandes obligations, Louis XVIII, esprit poli, sagace et craintif, chargea les abbés de Talleyrand, de Pradt, de Montesquiou et Louis de les commenter.

Par une dérision qui alors échappa à tous les commentaires, ces quatre hommes, engagés dans les saints ordres, possédaient le moins possible les vertus sacerdotales. On pouvait toujours, en parlant de chacun d'eux, leur appliquer la sentence que porte Brantôme sur un évêque de son temps1 : « Aulcuns le disent un peu léger en créance et guère bon pour la balance de M. saint Michel, où il pèse les bons chrétiens au jour du Jugement.

Talleyrand, ex-évêque d'Autun et toujours prêt à voler au secours des vainqueurs, avait contracté un mariage ridicule, même à ses yeux.

L'abbé de Pradt avait abandonné son diocèse de Poitiers, et aumônier du dieu Mars, ainsi que se qualifiait ce prélat mythologique en faisant allusion à son maître Napoléon, il vivait dans une atmosphère guerroyante, mais fort peu canonique. Le baron abbé Louis pouvait, comme tant d'autres, devenir un ministre des finances il n'entra jamais dans sa pensée de faire un bon prêtre.

:

Seul, l'abbé duc de Montesquiou, homme de cœur et de conviction sincère, et qui à l'Assemblée nationale développa une sage intrépidité, supplée au mérite de la vocation par le désintéressement comme par la dignité de sa vie.

Ce fut à ces quatre ecclésiastiques que Louis XVIII confia 1 Brantôme, Vie de Catherine de Médicis, OEuvres, t. II, p. 32.

« PrécédentContinuer »