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PRÉFACE

On trouvera ici réunies toutes les poésies que j'ai publiées en volumes jusqu'à ce jour, augmentées du petit nombre de celles qui me restaient à recueillir. Elles forment un ensemble qui se complète assez bien, et auquel j'aurai désormais très-peu à ajouter. Je suis trop rapproché encore des moments où elles naquirent, pour me permettre moi-même de les juger. De mes divers recueils, le public (je dois l'avouer) n'a paru accueillir d'une manière un peu marquée que celui des Consolations; je continuerai d'espérer du moins qu'on voudra bien réserver quelque attention aux autres parties comme à des études sérieuses et franches, et à des tentatives d'art sévère en des cadres limités. Je les reproduis dans leur forme toute première sans me hasarder à des corrections presque toujours impossibles et qui ne feraient que surcharge sur les défauts. En publiant ces poésies complètes et en les donnant comme un dernier mot, je ne prétends pas renoncer à la poésie

sans doute; mais je compte désormais la contenir de plus en plus et, pour ainsi dire, la réduire en moi au strict nécessaire du cœur. Je n'aurais d'ailleurs rien de nouveau, je le sens, à présenter au public, et je ne pourrais que multiplier des variantes fastidieuses des mêmes essais. Je dirai donc à la Muse, en la congédiant plus qu'à demi, ce que lui disait Virgile, car j'aime à croire que ces vers qu'on lui attribue sont de lui), et je le dirai avec bien plus de certitude de le tenir :

Ite hinc, Camena: vos quoque ite, primo ævo
Dulces Camenæ ; nam fatebimur veram,

Dulces fuistis. Et tamen meas chartas
Revisitote; sed pudenter et raro.

Avril 1840.

S.-B.

P. S. On a ajouté dans cette réimpression quelques pièces qui ne faisaient point partie de l'édition de 1840, en s'attachant toutefois à ne pas rompre l'ordre et la gradation des nuances, ce qui est important dans ces volumes de Sylves. S'il se trouvait, après cela, des lecteurs assez attentifs pour remarquer encore qu'on a négligé certaines petites choses entre celles qui ont paru dispersées dans les recueils périodiques, ils sont prévenus que l'auteur a eu en cela son intention, et que ces pièces doivent sans doute se retrouver à leur place dans quelque autre partie des œuvres.

Décembre 1844.

VIE

POÉSIES ET PENSÉES

DE

JOSEPH DELORME

Sic ego eram illo tempore, et flebam amarissime et requiescebam in amaritudine.

SAINT AUGUSTIN, Confess., liv. IV

Je l'ai vu, je l'ai plaint; je le respectais; il était malheureux et bon. Il n'a pas eu des malheurs éclatants; mais, en entrant dans la vie, il s'est trouvé sur une longue trace de dégoût et d'ennuis; il y est resté, il y a vécu, il y a vieilli avant l'âge, il s'y est éteint.

SENANCOUR, Oberman.

(Mars 1829.)

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