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BIBLIOGRAPHIE

15.

Le Problème des missions: Tribulations d'un vieux changine, par le chanoine Léon JoLY. In-12 de 316 pages. Paris, Lethielleux, 3 francs.

On sait que dans une étude récente en deux volumes, publiée à la même librairie, et intitulée Le Christianisme et l'Extrême-Orient, M. le chanoine Joly avait courageusement jeté un cri d'alarme, un cri qu'il fut impossible de ne pas entendre, et qu'on ne put entendre sans se demander anxieusement si l'auteur n'avait pas raison, et s'il n'y avait pas vraiment une grave erreur à réparer.

Dans les vastes régions de l'Inde, de l'Indo-Chine, de la Chine, du Japon, où les missionnaires occidentaux, depuis tant de siècles, ont dépensé tant de zèle, tant d'héroïsme, tant de vies précieuses, pourquoi les résultats sont-ils matériellement si médiocres? Pourquoi y a-t-il seulement, sur huit cents millions d'habitants, quatre millions de catholiques? N'est-ce pas parce que, dédaignant la méthode des grands Apôtres, ayant plus de confiance dans la valeur de leur congrégation que dans la puissance de l'Esprit et dans la vertu du principe catholique de l'Église chrétienne, les missionnaires ont négligé de former des clergés indigènes complets, et des hiérarchies nationales?

Vigoureusement attaqué, accusé de calomnie et d'ignorance pour avoir posé cette question, et l'avoir résolue dans un sens qui secouait peut-être des routines deux ou trois fois séculaires, M. Joly raconte ses tribulations, mais il se justifie, donne des preuves nouvelles tirées des citations même de ses adversaires, et répète plus éloquemment encore son cri d'alarme.

Il avait déjà, pour ses premiers ouvrages, l'approbation de beaucoup de chrétiens, prêtres ou laïques, qui désirent ardemment l'expansion de l'Église et le salut de toutes les âmes; il avait celle de nombreux missionnaires qui ont le sens des réalités, comme ceux qui après avoir, dans l'Europe orientale ou la Syrie, ouvert des séminaires indigènes, n'ont d'autre but que de former un clergé local

qui puisse les rendre eux-mêmes inutiles. Après avoir lu son dernier livre, si vivant, si pittoresque, si clair et si précis sous sa forme humoristique, il y en a bien peu qui ne diront pas, en se servant d'une de ses phrases (p. 62): « Il a peut-être raison, tout de même, le Chanoine! >>

16.

J. B.

Notre-Dame de Lourdes, par Henri LASSERRE. 20o édition dite du Cinquantenaire, illustrée d'encadrements variés à chaque page, scènes, portraits, vues à vol d'oiseau, paysages. Un beau volume in-8° jésus broché, couverture en quatre couleurs : 6 fr. (Maison Vanblotaque, 9, rue Soufflot, Paris).

En présentant au public cette nouvelle édition de N.-D. de Lourdes qui a obtenu le succès mondial que l'on connaît, les éditeurs ont voulu rendre hommage à l'écrivain illustre Henri Lasserre. Mais ils ont voulu aussi continuer et perpétuer l'oeuvre de piété et de foi ardente à laquelle il avait consacré sa vie, car Henri Lasserre ne bornait pas son ambition à rechercher des succès littéraires, il donnait à ses ouvrages une portée plus haute et s'efforçait d'intéresser le lecteur à une cause qu'il jugeait supérieure.

Henri Lasserre avait voué à Lourdes une affection profonde; avec un zèle inlassable il a fait connaître ce lieu de prédilection où se produisent les merveilles qui étonnent l'univers entier, et, par son verbe, y a amené ces foules innombrables.

A l'occasion du Cinquantenaire dont les fêtes font revivre les épi

sodes que nous a conservés sa plume, le lecteur pourra voir que ces récits ont gardé toute leur actualité et tout leur passionnant intérêt. 17. Du Culte de la sainte Vierge dans l'Église catholique, par le cardinal NEWMAN; nouvelle édition revue et corrigée par un Bénédictin de Farnborough avec une préface de Dom Cabrol. In-12 de x1-250 pages. Prix: 2 francs.

(Librairie Douniol-Téqui, 29, rue de Tournon, Paris-VI®).

La traduction française de la lettre de Newman à Pusey sur Le Culte de la sainte Vierge dans l'Église catholique, faite par Georges du Pré-de-Saint-Maur en 1866, étant épuisée, on ne pouvait choisir un moment plus opportun pour donner de ce bel ouvrage une nouvelle édition. La maison Téqui a voulu confier ce soin à un moine bénédictin de Farnborough, qui a revisé soigneusement la première traduction, y a ajouté plusieurs passages omis par du Pré-de-SaintMaur, puis identifié toutes les citations patristiques dont il a reproduit en note le texte en latin avec renvoi à la Patrologie de Migne.

Il a aussi considérablement augmenté les notes. Ainsi réalisée et enrichie encore d'une substantielle préface du Rme Dom F. Cabrol, cette édition ne peut manquer de s'imposer à l'attention du public français, aussi bien dans les cercles théologiques que dans les milieux soucieux de dévotion ou d'édification. Après les attaques dont les dogmes concernant la Vierge Marie ont été récemment encore l'objet, les catholiques seront heureux de retremper leur foi dans une doctrine aussi éclairée, aussi vivante et aussi sensée que celle du cardinal Newman, doctrine dont le Saint Père proclamait encore naguère l'excellence dans une lettre à l'évêque Limerick.

18.

Philon, par l'abbé Jules MARTIN, 1 vol. in-8 de la collection Les grands philosophes. 5 fr. (Félix Alcan, éditeur).

Ce livre, par la manière dont il est conçu, projette une lumière nouvelle sur les origines du christianisme, et même sur toute la suite de la pensée humaine.

Il en résulte qu'avant Philon, il existait déjà une tradition juive, très riche d'idées, et où ce penseur a puisé comme à pleines mains. On y voit aussi comment il a essayé de concilier la philosophie grecque avec ces données d'origine positive. On y constate que la théologie d'Israël, soit directemeut, soit par Philon, a largement pénétré dans le courant chrétien, tout en s'y transformant sous l'action d'un principe nouveau. L'Extrême-Orient lui-mème n'est pas négligé l'auteur, de temps à autre, ouvre comme de vastes baies sur le mysticisme indou, qui sont profondément suggestives.

On a dit de Philon le Juif qu'il était la limite où la pensée d'Occident et celle d'Orient se sont rencontrées pour la première fois. Si cette idée manque d'exactitude historique, elle est vraie pour nous; et M. J. Martin l'a mise en lumière avec d'autant plus de sûreté qu'il est au rang des plus compétents en patrologie.

19. Le dogme: Hors de l'Église, point de salut, par le R. P. Edouard HUGON, des Frères Prêcheurs, maitre en sacrée théologie. Un vol. in-12 de 360 pages. Prix: 3 fr. 50 (Librairie Ch. Douniol, 29, rue de Tournon, Paris, VI).

Voici un livre qui honore la théologie, œuvre d'une ferme et consolante doctrine dont l'actualité n'échappera à personne.

Ce livre, substantiel et lumineux, sera lu avec un vif intérêt et un réel profit par tous ceux qui veulent avoir sur la matière des notions précises et parfaitement sûres.

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Il expose très nettement le sens de la formule. Pour être sauvé, il faut appartenir à l'âme de l'Église; nécessité à la fois de précepte

et de moyen qui n'admet aucune exception et que rien ne peut suppléer. - Pour être sauvé, il faut appartenir au corps de l'Église, nécessité de précepte qui n'exclut pas absolument toute exception, ou nécessité de moyen à laquelle il est possible de satisfaire par le désir et le ferme propos.

Nécessité et obligation, voilà la distinction fondamentale qu'il ne faut jamais perdre de vue.

Elle indique la division de l'ouvrage : I. Nécessité d'appartenir à l'âme de l'Église; II. Obligation d'appartenir au corps de l'Église.

Une consciencieuse documentation, des références très exactes, indiquent que l'auteur est parfaitement informé. Ses assertions sont appuyées des meilleures preuves scripturaires, patristiques, conciliaires, rationnelles. C'est la vraie méthode scientifique qui convient à la théologie.

Ce solide et beau travail est d'un thomiste ferme, qui connaît et veut maintenir les enseignements de la Tradition, mais qui, bien loin de faire à la vérité un visage farouche ou intransigeant, la présente, au contraire, sous un jour consolant et persiste à croire que l'histoire de bien des âmes, même au sein de l'erreur, est avant tout l'histoire des divines miséricordes.

20. — M. Claude Rollet, confesseur de la foi, dernier chanoine de la collégiale de Saint-Maxe, curé de Saint-Étienne et de Notre-Dame de Bar-le-Duc (1754-1835), par E. VINCENT DUBÉ, 1 vol. in-8°. Paris, librairie Saint-Paul, Bar-le-Duc, Collet, s. d. (1908), avec deux portraits, 3 fr. 50.

L'attachante biographie de M. Rollet, que vient de publier Mile Vincent-Dubé, reproduit une relation inédite, fort précise et fort intéressante, des souffrances endurées par ce confesseur de la foi sur les pontons de Rochefort. Elle retrace aussi les efforts de ce prêtre pour reconstituer une paroisse après le Concordat. A ce double titre, elle instruira le clergé contemporain placé par la situation actuelle dans des conditions analogues à celles qu'a créées la Révolution française.

21.

Aux Catéchistes.

--

E. MANGENOT.

Programme pour le temps présent, par l'abbé F. GELLÉ, professeur de pédagogie catéchistique, in-16, 0 fr. 75; Paris, Beauchesne, 1908.

Cette brochure d'un spécialiste se recommande à tous les catéchistes, mais spécialement aux catéchistes volontaires, à qui elle est dédiée, et plus encore aux prêtres qui ont la délicate fonction de les former.

L'auteur puise à deux sources: la théologie et la psychologie de l'enfant. Cet accord comme règle et principe de méthode rend son œuvre très originale, sans qu'elle cesse d'être sage. Rien de plus sûr, rien de plus pratique, rien de plus actuel.

Des chiffres marginaux et une table alphabétique très soignée facilitent les recherches. Voici d'ailleurs les titres des chapitres : I. Réunir les enfants. II. Former les enfants : L'Instruction, l'Education. Faire penser, faire sentir, faire agir, faire prier; Difficultés particulières aux vertus de Foi et d'Espérance; Difficultés relatives aux vertus individuelles et sociales; Difficultés particulières à quelques enfants. Appendice. Formation personnelle du catéchiste volontaire.

22.

L'Eau bénite, par A. GASTOUÉ, 1 vol. in-12 (Collection Science et Religion, no 449). Prix: 0 fr. 60. Librairie Bloud et Cie, 4, rue Madame, Paris, VI.

Partout où il y a des chrétiens, et des chrétiens ayant complètement gardé les traditions anciennes, on trouve l'usage de l'eau sanctifiée par la bénédiction du prêtre.

C'est l'eau du baptême, c'est celle dont on se sert pour la consécration des églises, c'est l'eau bénite ordinaire dont l'emploi est le plus fréquent.

D'où viennent ces usages? Quelle est l'origine de l'eau bénite? Telles sont les questions que l'on trouvera élucidées ici avec une précision parfaite.

23.

Les Ravages du Livre, par S. G. Mgr Antolin LÉOPEZ PELAEZ, évêque de Jaca (Espagne), sénateur. Ouvrage traduit de l'espagnol par A. G., ancien professeur d'enseignement sscondaire. In-8° de x-284 pages. AUBANEL FRÈRES, Avignon; 3 francs.

A aucune époque, autant qu'à la nôtre, n'est apparue, avec une aussi vive évidence, l'influence du livre, c'est-à-dire le bien que peuvent faire les bons livres, le mal que font les mauvais.

Or, c'est surtout le mal qui est apparent. Cependant, des aveugles le nient encore. C'est donc avoir fait œuvre utile que d'avoir réuni, en quelques pages, les preuves innombrables des Ravages du Livre, c'est-à-dire des maux occasionnés par les mauvaises lectures.

Après avoir lu ces pages, il est impossible de douter davantage. Jamais exposition n'a démontré plus clairement les conséquences immédiatement pratiques et désastreuses de la lecture des mauvais livres. Il en résulte même une sorte d'angoisse, car on se demande

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