Images de page
PDF
ePub

Histoire et géographie: M. Signargout.

Langues et littératures classiques: MM. R. Bellanger, Margotta, Rebufat, Robert.

Anglais MM. de Lavaissière, Perrin, de Pimodan.

**

[ocr errors]

En même temps que ces étudiants recevaient ainsi la juste récompense de leurs efforts, plusieurs travaux de nos maîtres ou de nos anciens élèves étaient l'objet de distinctions flatteuses, et recevaient des prix académiques.

L'Académie française a décerné le « prix Bordin » à M. l'abbé PIAT, professeur de philosophie à notre École des Lettres pour ses Philosophes grecs » Socrate, Aristote, Platon.

་་

[ocr errors]

M. Pierre de LABRIOLLE obtient une part du « prix Jules Janin » pour son Tertullien, M. l'abbé ROUSSEL, une part du « prix Halphen pour son livre: Un évêque assermenté (1790-1802): Le Coz, évêque d'Ille-et-Vilaine; M. GAILLARD DE CHAMPRIS pour son livre: Sur quelques idéalistes, et M. G. Maze-Sencier pour son livre. Les Vies nécessaires, sont récompensés sur le « prix Monthyon ».

་་

L'ouvrage de M. François ROUSSEAU: le Règne de Charles III d'Espagne, dont Mgr Baudrillart a écrit la préface, s'est vu attribuer une part importante du « prix Thérouanne ».

L'Académie des Inscriptions et belles-lettres a décerné une part du «< prix Saintour » à M. Amédée GASTOUÉ, pour son ouvrage : les Origines du chant romain.

*

*

Au Canada, c'est un ancien élève de l'Institut catholique, M. Eugène Roy, reçu licencié ès lettres en novembre 1884, qui vient d'être nommé auxiliaire de Mgr l'Archevêque de Québec; il a été récemment sacré, et a reçu le titre d'évêque d'Eleuthéropolis.

La rentrée des Facultés aura lieu le 3 novembre.

BIBLIOGRAPHIE

26.

Les Centenaires de 1806 et de 1807. Iéna, Eylau, Friedland. Avec cartes, plans et illustrations, par le Commandant PERREAU, deuxième édition. Berger-Levrault, 2 francs.

C'est pour satisfaire à une sorte d'actualité rétrospective que le commandant Perreau avait publié une étude sur les batailles d'Iéna, Eylau, Friedland, dont les centenaires répondaient aux années 1906 et 1907. Devant le fléau de la propagande antipatriotique, l'actualité se doublait d'un exemple salutaire.

Dès la première édition, la presse française et étrangère et les journaux allemands eux-mêmes, en dépit d'un parti pris peu surprenant, ont constaté les qualités originales de cette œuvre, nourrie d'appréciations et de rapprochements instructifs, attrayante à la lecture

comme un roman.

Entre autres augmentations, la nouvelle édition contient une reproduction d'un tableau du peintre Malespina exposé au Salon de 1907. 27. L'entente cordiale. Causerie géographique, historique et statistique sur l'Angleterre et l'Empire Britannique par Joseph PERREAU. En vente aux Bureaux de l'Echo Républicain, 14, rue Bellecordière, Lyon. 1 fr.

Le présent travail est la reproduction d'un cours public que l'auteur a professé en 1907, au siège de la Société de Géographie de Lyon.

Le titre de Causerie, qui convenait plus particulièrement aux conférences parlées, a été conservé à leur rédaction.

Sans doute, par la nature même des genres, la rédaction écrite serre de plus près que la parole la précision des sujets, le dessin des descriptions, la statistique des chiffres. Néanmoins, l'auteur n'a pas cru devoir s'assujettir rigoureusement, dans sa division et sa classification, à la sévère logique qui a présidé à la composition de ses principaux ouvrages historiques, par exemple l'Épopée des Alpes et léna, Eylau, Friedland.

L'Entente cordiale reste donc une causerie. A ce titre, elle se permet des digressions, qui donnent au récit une couleur locale appropriée au caractère humoristique des Anglais, et des comparaisons qui permettent de mesurer la portée des renseignements relatifs au Royaume-Uni.

L'ouvrage se termine par un chapitre sur le Canada, cette figure vivante de l'Entente cordiale succédant aux épisodes périmés des guerres franco-anglaises. Coïncidant avec le troisième centenaire de la fondation de Québec, sa publication revêt, en quelque sorte, un caractère d'actualité.

28. Les Croyances religieuses et les sciences de la nature, par J. GUIBERT, supérieur du Séminaire de l'Institut catholique de Paris. In-12 (320 pp.); Beauchesne et Cie, Paris, 1908; 3 fr.

Ce volume contient les huit conférences apologétiques professées par M. Guibert à l'Institut catholique, durant l'été 1907. L'auteur y a ajouté, en appendices, trois petits articles sur le même sujet, précédemment parus dans la Revue pratique d'apologétique.

Si, pour les gens qui ont suivi depuis vingt ans les controverses religieuses, l'antagonisme entre la science et la foi n'existe plus, on ne saurait en dire autant de la masse, à qui les ennemis de la religion font entendre que la science a renversé la foi, et qu'on n'a plus le droit d'être croyant dès qu'on a quelque teinture scientifique.

A tous ceux qui seraient imbus d'un tel préjugé, le livre de M. Guibert sera d'une lecture extrêmement salutaire. Sur Dieu, sur l'âme humaine, sur la Bible, il écoute et accepte loyalement tout ce que lui présente la vraie science, et il montre comment cette science même, si elle veut être logique, conduit à Dieu et à l'âme, c'est-à-dire aux deux termes essentiels de la religion.

Ce nouvel ouvrage de M. Guibert sera une riche mine à exploiter pour les conférences publiques et les cercles d'études.

Les lecteurs de la Revue connaissent déjà une de ces conférences, que l'auteur avait bien voulu nous permettre de reproduire (no de février 1908, p. 60). Ils tiendront tous à posséder et à lire l'ouvrage en entier.

29. -Sur quelques idéalistes: Essais de critique et de morale, par Henry GAILLARD DE CHAMPRIS. In-12 de 283 pages. Paris, Bloud, 1908.

Nous nous reprochions de nous être mis un peu en retard avec ce charmant ouvrage : une heureuse fortune vient de donner raison à

་་

nos lenteurs, l'Académie française l'honore d'un prix Montyon. Cette haute récompense est des plus méritées. L'ouvrage est mieux que ce recueil d'études détachées, sur Vigny, Brunetière, Sully-Prudhomme, Bordeaux, etc., qu'il semble être au premier abord. C'est vraiment un livre, et nos pères eussent dit un « discours », au sens classique de développement suivi. L'unité en est solide et d'essence délicate. Ce qui la constitue est fait de deux sentiments qui se fondent harmonieusement une inspiration morale élevée, qui recherche d'instinct dans l'œuvre de chaque écrivain tout ce qu'elle offre de dignité, de réconfort, de vertus salutaires, en un mot ce que Taine appelait le caractère de bienfaisance. L'autre sentiment familier à l'auteur est une vive, une délicate sympathie pour les écrivains dont il parle, laquelle, sans l'induire en complaisance flatteuse, l'initie davantage au secret de leur perfection et lui donne bien des ouvertures sur ce qu'il y a de plus intime en eux. Cette double inspiration se retrouve partout dans ce recueil d'essais, et, en même temps qu'elle en assure l'unité, elle en constitue le charme. On prend plaisir à cette critique d'une si haute tenue morale et rendue si avertie, si pénétrante, par sa sympathie même pour les écrivains qu'elle juge. On goûte dans l'auteur du livre une qualité d'âme et une finesse d'esprit peu communes. Et c'est pourquoi l'Académie a couronné le livre; et c'est pourquoi, aussi, nous avons, nous, quelque fierté de reconnaître dans son auteur, M. Henry Gaillard, l'un des nôtres, l'un de ceux qui, sortis de notre École des lettres, y demeurent toujours étroitement attachés par l'honneur qu'ils lui font.

30.

G. LE BIDOIS.

L'œuvre de Lourdes, par le Dr BOISSARIE. Nouvelle édition, 1908; Paris, Douniol-Téqui; 3 fr. 50.

Par son format, la couleur de sa couverture et sa disposition générale, cette nouvelle édition fait aussitôt penser à l'Histoire critique des Événements de Lourdes, de notre collègue, M. Bertrin. Mais il est malheureux et je commence par là pour n'avoir plus à le dire que l'illustre Docteur de Lourdes ne ressemble pas du tout à l'abbé Bertrin pour l'art de la composition et pour le style. Les lecteurs de la Revue comprendront immédiatement la raison d'être de mon regret s'ils veulent seulement examiner, à la table des matières (p. 379), l'ordre de succession des chapitres IX, X et XI, et la composition intérieure du chapitre X.

Pour le style, je livre seulement à leurs méditations la phrase suivante (p. 20): « Avec ces divisions qui répondent à la réalité des faits, il est facile de répondre à ce dilemme dans lequel on voudrait nous

enfermer Suggestion et maladies nerveuses. » Où est le dilemme? quel sens faut-il donner à ce mot? Ce n'est pas cette phrase qui nous le montre clairement.

Je ne cite que ces deux exemples, entre beaucoup d'autres. Mais ce défaut, si regrettable qu'il soit, n'enlève rien à la valeur scientifique de l'ouvrage, ni à sa force démonstrative.

Personne ne connaît l'œuvre de Lourdes, l'oeuvre de la Sainte Vierge et l'oeuvre des hommes à Lourdes, mieux que le Docteur Boissarie; tout le monde rend hommage à la rigueur de sa méthode et à la prudence de ses affirmations. Nul donc n'a plus d'autorité que lui pour constater et proclamer l'action surnaturelle, comme pour démasquer la mauvaise foi de certains contradicteurs : la lecture du chapitre XIII est particulièrement instructive à cet égard.

Tel qu'il est, par la valeur des documents utilisés et l'autorité personnelle de l'auteur, cet ouvrage est d'une incontestable portée ; avec un peu plus de soin donné à la forme il deviendrait aisément un chefd'œuvre.

J. B.

31. La Vie de Jeanne d'Arc de M. Anatole France, et les documents, par M. Ph.-H. DUNAND. In-12 de 176 pages, librairie Poussielgue, 1908. A Paris et à Londres, en France et en Angleterre, les représentants autorisés de la presse s'accordent à signaler la surprise qu'a causée le nouvel ouvrage de M. Anatole France sur Jeanne d'Arc. Dans ce qu'il donne comme le véritable portrait de la Pucelle, ni le public des lettrés, ni le public des érudits, ni la grande majorité des lecteurs n'ont reconnu l'héroïne.

Est-ce là une impression passagère dont on ne tardera pas à revenir? Est-ce, au contraire, une impression définitive qui ne pourra que se fortifier?

Une seule chose nous le dira la comparaison de la Pucelle de M. France avec les documents dans lesquels se trouvent épars les traits de sa vraie physionomie. A l'aide de cette comparaison, l'on verra bien si M. France a fait de Jeanne un portrait d'après nature, ou si, tout en voulant peindre un portrait, il n'a exécuté qu'un tableau de pure fantaisie.

C'est ce rapprochement critique, cette comparaison documentaire qui fait l'objet de l'étude de M. Dunand; et c'est le résultat de ce travail que cette étude soumet aux lecteurs.

A tous, la démonstration paraîtra évidente, en même temps que ce nouvel ouvrage du chanoine Dunand leur aura procuré une lecture des plus attachantes et des plus instructives.

« PrécédentContinuer »