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joyeux, qui sera agrémenté d'une revue comique, très malicieuse, paraît-il, mais non moins inoffensive.

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Nous étions heureux, tout à l'heure, de mentionner le succès de nos étudiants. Mais, en revanche, nous avons à remplir un pénible devoir, qui est de signaler, dans cet ordre d'idées, une audacieuse supercherie.

On a mis en circulation, sous le nom de Thèse de doctorat, une brochure in-8 de 136 pages intitulée : Les principes constitutifs du monde inorganique. Thèse présentée et soutenue le 6 juillet 1908, par l'abbé A. TRIMAILLE. Paris, typographie A. Davy, 52, rue Madame, 1908. En tête, comme jury, le collège doctoral de la Faculté de philosophie, à l'Institut catholique, tel qu'il figure dans notre annuaire. Le 6 juillet, l'Institut catholique était en vacances; M. l'abbé Trimaille n'y a ni présenté, ni soutenu aucune thèse.

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Aux Facultés catholiques de Lille.

L'installation solennelle de Mgr Margerin, le nouveau recteur de l'Université catholique de Lille, a eu lieu le 3 novembre et le dernier numéro de la revue mensuelle de ces Facultés nous en offre un intéressant récit, que nous ne pouvons nous empêcher de signaler à nos lecteurs.

Ce dut être, dans les salons de l'Hôtel Académique, une scène au mouvement rapide, mais toute chargée d'émotion. Mgr le Chancelier et Mgr le Recteur honoraire étaient présents. Ils incarnaient toute la tradition de cette œuvre magnifique, dont ils ont été les plus actifs et les plus honorables ouvriers, et dont il s'agissait de remettre la direction en des mains aussi vaillantes que les leurs. C'est une grâce particulière de l'Université catholiqne de Lille de pouvoir remonter aussi facilement et aussi joyeusement à son point d'origine et de vivre encore de l'action et de l'expérience de ceux qui ont donné le premier effort. Le labeur présent est ainsi orienté et allégé, et Mgr le Recteur qui en sentait bien tout le poids le recevait avec une élégance charmante. Cette assemblée générale profitait pour la première fois de l'éclat nouveau de distinctions multipliées, du protonotariat apostolique de Mgr Baunard, de la prélature de Mgr Margerin, du titre et du canonicat du pro-recteur honoraire,

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M. l'abbé Rambure. Des rangs profonds et toujours rajeunis du corps professoral s'élevaient des promesses de travaux brillants et de progrès scientifiques. - Aussi l'émotion s'exprimait en une note joyeuse et confiante qui se perçoit avec bonheur dans les discours des distingués prélats. Celui de Mgr Hautcœur fut bref, de la brièveté d'un homme qui trouve ses effets, plus volontiers que dans les paroles, dans la dignité et dans l'autorité de ses actes. Il fit lire les documents officiels qui lui permettaient d'investir Mgr Margerin de la dignité et des fonctions de Recteur, s'abandonna à ses sentiments pour remercier et féliciter Mgr Baunard et M. Rambure, et termina en affirmant ses inébranlables espoirs.

Mgr Margerin s'effaça avec délicatesse pour donner du relief aux titres de ses prédécesseurs, réclama gracieusement l'aide continue de ses collaborateurs, et promit de travailler avec une sainte passion le champ si vaste où il se rencontrait avec eux. L'énergie et l'entrain de ce discours se retrouve dans la conclusion: « En haut les cœurs ! c'est la devise de notre fondateur! En haut nos cœurs et ceux de nos élèves! Haussons-nous sans cesse nous-mêmes pour les emporter dans nos ascensions, toujours plus près de Dieu l'indéfectible lumière, l'éternel amour. Et ainsi nous nous les attacherons si étroitement que ni puissance, ni violence, ni loi, ni décret, ni calcul, ni crainte ne pourront les séparer de nous, ni de Dieu et de la Sainte Église.

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X.

L'Institut catholique de Paris s'en voudrait de ne pas saluer, au moment où il s'enferme volontairement dans une retraite qui ne cessera pas d'être laborieuse, le pieux, le savant, l'aimable doyen des recteurs de nos Universités catholiques. Ce qu'il a fait à la tête de celle de Lille, on vient de le rappeler et il est facile de constater qu'il a su non seulement conserver mais accroître l'héritage laissé par Mgr Hautcœur. Mais son action bienfaisante s'est étendue fort au delà de Lille. Il n'y a pas parmi nos écrivains de nom plus justement populaire que celui de Mgr Baunard. Combien d'esprits il a éclairés, combien d'âmes il a échauffées. Ses livres, d'un goût délicat et fin, d'une forme élégante et fleurie, ont célébré toutes les grandeurs, toutes les puissances, toutes les grâces de la doctrine et de la vie chrétienne. Que d'exemples, que de réflexions, que d'enseignements dans ces multiples biographies, si variées, si représentatives de leur époque, si suggestives. Et quel

superbe tableau d'ensemble que ce grand ouvrage, d'une information si étendue et si sûre, qu'on appelle: Un siècle de l'Église de France! Dans quelques jours, sous ce titre « Vingt ans de rectorat » nous pourrons goûter à nouveau les discours par lesquels le recteur de Lille a su conquérir le cœur de tant de générations d'étudiants; et là nous trouverons tous une mine inépuisable d'arguments et de sentiments capables de nous aider à marcher sur les traces du maître illustre qui, dans la plénitude de son intelligence et de ses forces morales, a cru devoir céder la place à plus jeune, mais non pas plus vaillant que lui.

Nous souhaitons de tout cœur la bienvenue à celui qu'a désigné pour exercer les fonctions de recteur le Conseil supérieur de l'Université; nous savons qu'avec Mgr Margerin les liens qui unissent les deux universités sœurs de Lille et de Paris ne se desserreront pas. Chacune a sa physionomie, comme il convient; mais toutes deux n'ont qu'un même but et qu'un même désir, parce qu'une même âme chrétienne les anime, défendre et faire connaître la vraie doctrine, protéger et fortifier les jeunes gens généreux qui viennent à nous, malgré tant de traverses.

A cette tâche admirable, Mgr Baunard, nommé professeur en 1852, a donné cinquante-six ans de sa vie, rare exemple d'unité et de persévérance en nos temps agités. Ceux qui ont combattu sous ses ordres ont le droit d'être fiers de l'avoir eu pour chef; tous les maîtres chrétiens peuvent le regarder comme leur modèle.

A. B.

CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE

FÊTES DE NOEL ET DU JOUR DE L'AN

Tir aux pigeons de Monaco.

Billets d'aller et retour de 1re et de 2o classes, à prix réduits, de Paris pour Cannes, Nice et Menton,

délivrés du 19 au 31 décembre 1908.

Ces billets sont valables 20 jours (dimanches et fêtes compris); leur validité peut être prolongée une ou deux fois de 10 jours dimanches et fêtes compris) moyennant le paiement, pour chaque prolongation, d'un supplément de 10.. Ils donnent droit à deux arrêts en cours de route, tant à l'aller qu'au retour. De Paris à Nice: 1" classe, 182 fr. 60; 2 classe, 131 fr. 50.

BIBLIOGRAPHIE

39. La Croyance religieuse et les exigences de la vie contemporaine, par l'abbé Ph. PONSARD, professeur de philosophie à l'École Massillon. In-16. G. Beauchesne. 3 fr.

Ce livre est formé par trois séries de conférences faites devant un auditoire d'hommes en l'église Saint-Antoine. Voici le sujet de chaque série :

1re Série: La Croyance en Dieu et la Pensée moderne.

2o Série Le Catholicisme et les Aspirations contemporaines. 3 Série: La Croyance religieuse et la Vie.

Ces conférences forment un ensemble. L'auteur s'est préoccupé d'y examiner la croyance religieuse en général, le catholicisme en particulier, dans leurs rapports avec les exigences qui peuvent passer comme les plus représentatives de l'âme contemporaine. Sans prétendre à une universelle solution de problèmes extrêmement complexes, il a abordé les questions les plus agitées. S'il n'a pas cherché à faire œuvre de « savant », il a montré qu'il était admirablement au courant de son sujet, et il l'a traité avec une grande clarté et une parfaite sincérité.

Les auditeurs de Saint-Antoine ont été très satisfaits de ces conférences: elles ne peuvent pas être moins bien accueillies des lecteurs. Elles répondent à l'attente de beaucoup qui se demandent comment concilier les exigences de leur foi avec les progrès de la pensée et de la vie modernes. Elles seront utiles dans les cercles d'études, où viennent plus directement se répercuter les échos des discussions du dehors. Elles se recommandent très spécialement aux Directeurs des collèges qui savent comment s'accuse chaque jour davantage la crise religieuse chez les jeunes gens.

40.

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Newton, par le baron CARRA DE VAUX, 1 vol. in-12 (Collection Science et Religion, no 437). Prix: 0 fr. 60. Librairie Bloud et Cie, 4, rue Madame, Paris, VI.

Les résultats des travaux de Newton sont pour la plupart entrés dans l'enseignement classique; mais ils y sont répartis d'une façon REVUE DE L'INSTITUT CATHOLIQUE, 1908.

N° 5.

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quelquefois un peu artificielle entre les enseignements élémentaire, spécial et supérieur; et ils n'y sont pas toujours exposés avec la méthode même de l'auteur. Dans ce livre, tout en recherchant la simplicité autant que de pareilles questions la comportent, M. Carra de Vaux a rendu à ces résultats leur groupement et leur unité originels; il a fait voir comment le génie de Newton les avait obtenus et sur quels antécédents il s'était appuyé. Il a d'ailleurs mis en relief la physionomie philosophique et morale du grand savant, et montré chez lui, à côté du génie qu'on ne peut qu'admirer, des qualités comme le scrupule scientifique, l'honnêteté civique, la foi religieuse, que le plus modeste travailleur peut et doit imiter.

41.

Extraits des OEuvres et

Ballanche, Pensées et Fragments, des Manuscrits inédits, avec une Introduction par Paul VULLIaud. 1 vol. in-12 (Collection Science et Religion, no 441). Prix: 0 fr. 60. Librairie Bloud et Cei, 4, rue Madame, Paris, VI®.

A première vue il semblera étrange à quelques-uns qu'on ait pu songer à faire figurer Ballanche, cet « Orphée » moderne, parmi les maîtres de la littérature chrétienne. Nous ne doutons pas qu'après avoir lu ce recueil de Pensées, extraites de ses oeuvres complètes et en partie inédites, on ne revienne à une appréciation plus équitable. On s'étonne même de l'actualité de cette philosophie originale où l'on trouverait plus d'une solution harmonieuse aux questions religieuses et sociales qui font l'objet de nos disputes journalières. Et on ne manquera pas d'admirer l'accent profondément chrétien qui donne son ton à l'œuvre entière du « saint Ballanche », de celui qui, avant Chateaubriand, avait présenté et défini le Génie du Christianisme. En tous cas, on souscrira certainement au jugement de Nodier; «Ballanche est une des plus puissantes intelligences comme un des plus grands écrivains de tous les âges, voilà tout ».

42.

Logique, par A. GRATRY. Nouvelle édition. Paris, Téqui, 1908.

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Ce titre de « Logique » ne doit pas du tout faire songer à un traité ordinaire des formes du jugement et du raisonnement. Sans doute, l'étude du syllogisme trouve sa place dans l'ouvrage, mais à côté de cela, il y a bien des chapitres infiniment intéressants tant par l'élégance du style que par la profondeur des réflexions et des critiques qui, même pour l'heure actuelle, ont gardé toute leur valeur et toute leur portée. Signalons en particulier les chapitres sur la certitude, sur les causes de nos erreurs, sur la Logique du Panthéisme. Des notes pourvues de références très précises relèvent, dans le courant du

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