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et la muqueuse s'en détachait dans l'étendue de deux ou trois pouces. Le foie, plus volumineux qu'à l'état normal, était de couleur lilas très-clair.

M. Orfila a observé les lésions suivantes sur les chiens estomac contracté, tapissé à l'intérieur, ainsi que la partie supérieure des petits intestins, d'un enduit tenace, jaune ou jaune. verdâtre; du côté du cardia, petites ulcérations circulaires ou linéaires, bordées d'une auréole jaune, et plusieurs taches d'un jaune clair ou tirant sur le brun, se déchirant facilement par l'extension, ainsi que les taches semblables qu'offraient les plis muqueux du côté du pylore. L'enduit jaunâtre enlevé, la muqueuse correspondante était enflammée, ainsi que la musculeuse. Les poumons, la rate, le foie et la vessie étaient sains.

Traitement. Faciliter le vomissement en donnant de l'eau tiède par verres rapprochés, jusqu'à ce que les matières des vomissements n'offrent plus la couleur et la saveur de l'iode, comme l'ont fait O. Dessaignes et Montcourrier. On pourrait remplacer l'eau simple par les décoctés albumineux, ou plutôt par un décocté d'amidon (8 à 15 gram. pour 500 gram. d'eau), afin de transformer l'iode en iodure d'amidon, lequel, est beaucoup moins actif. Cette dernière boisson serait donnée en lavement, si l'iode avait été administré depuis quelque temps, surtout s'il y avait des coliques, de la diarrhée. Ces deux premières indications étant remplies, on continue l'usage des boissons mucilagineuses ou lactées, données par petites quantités. Pour calmer l'excitation nerveuse, les palpitations, et procurer un peu de sommeil, on donnerait une potion opiacée ou antispasmodique, des demi-lavements composés avec une tête de pavôt.

Dans l'empoisonnement lent, il faut suspendre immédiatement l'usage des préparations iodées; donner pour alimentation du lait, de légers potages associés aux médicaments toniques, le quinquina, les amers, etc.; combattre les symptômes nerveux par les opiacés, les légers antispasmodiques, et les palpitations par la position horizontale, les sédatifs de la circulation, la digitale, les préparations cyaniques, auxquelles

on joindrait quelques diurétiques, s'il y avait infiltration, anasarque. Mais on doit compter autant et plus sur les soins hygiéniques que sur l'emploi des agents médicamenteux. Là maigreur, la faiblesse musculaire, la pâleur et l'infiltration sont les effets qui persistent le plus longtemps.

EMPOISONNEMENT PAR L'IODURE DE POTASSIUM.

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L'ioduré de potassium, l'hydriodate de potasse pur, est solide, blanc, cristallisé en cubes, inodore, d'une saveur amère, un peu piquanté. Il fond, décrépité sur les charbons ardents, sans se volatiliser ni donner de vapeurs violacées. Traité dans un petit tube, par un excès d'acide sulfurique ou azotique, il se décompose avec effervescence, brunit, et dégage ensuite par la chaleur de vapeurs violacées qui se condensent en aiguilles eristallines bleuâtres sur les parois du vasé, et qui bleuissent un papier amidonné; une baguette de colle de pâte, placés à l'orifice du tube. Si, après avoir constaté ce caractère, on chauffe jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de vapeurs violacées, c'est-à-dire, jusqu'à ce que l'iode soit complétement volatilisé, on a pour résida da sulfate ou de l'azotate de potasse, qu'on dissout dans un peu d'eau, pour constater la présence de cette base par l'hydrochlorate de platine, qui donne un précipité jaune serein, grenu, enfin, par les réactifs des sels de potasse.

On trouve assez souvent dans le commerce de l'iodure de potassium impur, non cristallisé, déliquescent, qui a donné à Christison, sur 100 part., carbonate de potasse, 74,5; eau, 16; iodure de potassium, 5; il peut aussi renfermer des chlorures de potassium, de sodium. Enfin, l'iodure de potassium pur et impur peuvent encore se trouver à l'état d'iodure de potassium ioduré, sel qui est jaunâtre, sans forme cristalline, et qui, en outre des caractères chimiques indiqués, laisse dégager des vapeurs violacées sur les charbons ardents, ou plutôt, colore immédiatement en bleu la colle de pâte, un papier amidonné humide. Soluté d'iodure de potassium. Ce sel se dissout dans une fois

et demie son poids d'eau ; il est moins soluble dans l'alcool. Le soluté, qui est incolore, offre les caractères chimiques suivants : fo si l'on suspend dans le liquide un fragment d'amidon ou de colle de pâte, et qu'on ajoute ensuite quelques gouttes d'acide sulfurique ou azotique, le liquide brunit d'abord, et l'iode mis à nu coloré l'amidon en violet, et la colle de pâte en bleu intense. On peut ainsi déceler la 10,000 p. d'iodé dans un liquide. Sì, après avoir versé les acides, on ajouté 1 goutte ou quelques atomes de chloré, la réaction est plus marquée, eť et l'on peut, par ces deux réactifs réunis, déçeler la 1,000,000 p. d'iode. Le chlore, employé seul, s'arrête à 4,000. Il faut, comme nous l'avons déjà récommandé, ne pas verser un excès de chlore, qui, avec l'iode, forme un chlorure soluble et incolore. Si le soluté était trop étendu, il faudrait le concentrer. Les autres réactifs qui peuvent servir à faire reconnaître l'iode dans un soluté d'iodure de potassium, sont : 1o l'hydrochlorate de platine, qui colore d'abord ces solutés en jaune, puis en rouge vineux; et, au bout d'un temps plus ou moins long, il se forme sur les parois du vase un dépôt brun lamelleux d'iodure de platine. Ce dernier précipité ne se forme immédiatement que lorsque les solutés sont très-concentrés. 2o Le protonitrate de mercure donne un précipité jaune-grisâtre d'abord (proto-nitrate de mercure), et jaune-verdâtre (sesquiiodure), s'il est versé en excès. 30 Le bichlorure de mercure, un précipité rouge carmin (bi-iodure de mercure), soluble dans un excès de soluté d'iodure de potassium. 4o Le nitrate d'argent, un précipité jaunâtre (iodure d'argent), cailleboté, insoluble dans l'eau, l'acide azotique, et en partie soluble dans l'ammoniaque. 50 Enfin, l'acétate de plomb donne un précipité jaune serein (iodure de plomb) soluble dans un excès d'iodure de potassium. Ces réactifs sont loin d'avoir la sensibilité et une réaction aussi nette que l'amidon, le chlore et l'acide sulfurique, aussi, on peut très-bien s'en dispenser. Pour déceler la potasse, il faudrait, filtrer les solutés, après les avoir traités par l'amidon, l'acide sulfurique et le chlore, pour séparer l'iodure d'amidon, les chauffer avec dé l'acide sulfurique ou

azotique afin de dégager complétement l'iode, les concentrer, et employer ensuite les réactifs des sels de potasse. Le soluté alcoolique offre les mêmes caractères chimiques. On pourrait d'ailleurs en séparer l'alcool par la distillation.

Les solutés aqueux et alcooliques d'iodure de potassium se trouvent aussi dans les pharmacies à l'état ioduré. Ils se distinguent des solutés simples par leur couleur qui est jaunâtre ou d'un brun rougeâtre, et par la propriété de colorer immédiatement l'amidon en violet ou la colle de pâte en bleu.

Iodure de potassium et matières organiques, liquides et solides.

L'iodure de potassium ne change pas l'aspect du cidre, de la bière, du vin, et autres liquides organiques, colorés ou incolorés. Il ne coagule pas le lait, les liquides albumineux. L'iodure de potassium impur, par le carbonate de potasse qu'il contient, empêcherait, au contraire, la coagulation de ces liquides. Enfin il n'est ni altéré ni décomposé par les matières organiques solides, telles que les aliments, le tube intestinal, etc. Ce sel étant très-soluble dans l'eau, se trouvera dans la partie liquide des matières des vomissements, ou bien encore, il sera facile de l'isoler des matières solides et des tissus par l'intermédiaire de ce véhicule. A cet effet, on séparera les parties liquides des solides par la filtration, et on agira sur les unes et les autres comme il va être indiqué.

A. Parties liquides. Si les liquides sont incolores ou peu colorés, on peut y constater directement la présence de l'iode. Si les liquides sont colorés (le vin, l'infusé de café), on les décolore préalablement par le charbon. S'ils sont albumineux ou caséeux (le lait, les dissolutions d'albumine), on les coagule par la chaleur, en ajoutant quelques gouttes d'acide acétique, si cela est nécessaire, comme pour le lait. Dans tous les cas on filtre, et l'on traite une portion des liquides filtrés et concentrés, par l'amidon, l'acide sulfurique et le chlore. Si les résultats sont négatifs, évaporez ces liquides à siccité, carbonisez le résidu dans un creuset fermé, ou dans une cornue, épuisez le charbon par l'alcool, filtrez, évaporez le soluté alcoolique à

siccité, dissolvez le résidu dans un peu d'eau distillée, filtrez de nouveau, et essayez le liquide filtré par l'amidon, l'acide sulfurique et le chlore, avec toutes les précautions que nous avons indiquées. Après avoir constaté la présence de l'iode, filtrez pour séparer l'iodure d'amidon, chauffez pour concentrer le liquide et pour dégager complétement l'iode, et constatez ensuite la présence de la potasse par l'hydrochlorate de platine, etc. Il est mieux de traiter d'abord le charbon par l'alcool, afin d'isoler, autant que possible, les sels insolubles dans ce véhicule que renferment les matières organiques. Cela est surtout nécessaire lorsqu'on veut démontrer la présence de la potasse; mais, il faut ne pas oublier que le charbon et les cendres des matières organiques renferment des sels de cette base, et que, par conséquent, ce n'est qu'à priori et par la quantité du précipité obtenu avec l'hydrochlorate de platine qu'on pourra se prononcer. Presque dans tous les cas on se contente de démontrer seulement la présence de l'iode.

B. Parties solides. Pour démontrer l'iodure de potassium dans la partie solide des matières des vomissements ou contenues dans l'estomac et dans le tube intestinal lui-même, après avoir divisé ces parties par petits morceaux, on les fait bouillir pendant six ou dix minutes dans s. q. d'eau distillée, et l'on filtre; on lave les parties restées sur le filtre avec un peu d'eau distillée, on réunit les liquides filtrés, et on y démontre la présence de l'iode et de la potasse, comme nous l'avons indiqué dans le paragraphe précédent. Nous avons observé que filtration des liquides organiques était plus prompte lorsqu'on les faisait bouillir préalablement avec du charbon purifié. Si l'on opérait sur les matières des vomissements ou contenues dans le tube intestinal, il conviendrait d'agir simultanément sur les parties liquides réunies aux décoctés des parties solides, les réactions seraient plus marquées.

la

Iodure de potassium mêlé au sang, aux liquides secrétés, excrétés, etc, Plusieurs faits démontrent que l'iodure de potassium est abSe bé. Cantù l'a décélé dans les urines, la salive, le sang, etc.;

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