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l'amiante, il enflamme le gaz qui a échappé à l'action de la chaleur, pour en retirer des taches, ou bien encore, avec Chevalier, reçoit la flamme et le produit de la combustion dans un ballon bitubulé. Enfin, M. Morton, voulant éviter les erreurs qu'on peut commettre avec l'acide sulfurique et le zinc arsenicaux, développe le gaz hydrogène arsenié, à l'aide de la pile galvanique, dont les deux pôles plongent dans la liqueur suspecte. Après cet exposé rapide, il nous reste à développer les modifications les plus importantes, ou plutôt, à décrire les appareils qui les résument en quelque sorte, c'est-à-dire, l'appareil de Marsh, modifié par MM. Flandin et Danger, par MM. les membres de la commission de l'Institut, et par M. Orfila.

Appareil de Marsh modifié par MM. Flandin et Danger.

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Cet appareil est composé 1o d'un flacon en verre A, à large goulot, fermé par un bouchon à deux trous: à l'un des trous, est adapté un tube B, destiné à introduire les liqueurs, et à l'autre, un tube C à dégagement, droit, effilé; 2o un tube D, coudé à angle droit, communique avec la tubulure latérale d'un condensateur E, conique, lequel offre une petite ouverture à son sommet; 3o un refrigérant F, conique, rempli d'eau distillée froide, est placé dans ce condensateur, et en ferme momentanément l'ouverture inférieure; 4° l'appareil est soutenu par un support G, H, sur le pied duquel est une petite capsule 1, destinée à recevoir le produit liquide du condensa

teur.

L'appareil étant ainsi disposé, introduisez le zinc, l'eau et l'acide sulfurique dans le flacon; laissez réagir jusqu'à ce que le gaz hydrogène ait chassé l'air; enflammez alors le gaz, et engagez peu à peu le tiers environ de la flamme dans l'ouverture inférieure du tube à combustion; ajoutez ensuite la liqueur arsenicale; réglez la réaction de manière à ce que la flamme offre 5 à 6 millim., et continuez ainsi jusqu'à complet épuisement de la liqueur. L'hydrogène arsenié est transformé, aux dépens de de l'oxygène de l'air, en eau et en acide arsenieux, lequel se condense en partie sous forme de poudre blanche, nuageuse, dans le tube à combustion, et en partie à l'état liquide, entraîné et dissous par la vapeur d'eau, dans le condensateur, L'opération terminée, on constate les caractères de l'acide arsenieux. A cet effet, faites bouillir, pendant quelques instants, un peu d'acide azotique ou d'eau régale dans le tube à combustion; lavez le tube; évaporez les liqueurs à siccité, et, dans le résidu (acide arsenique), préalablement dissous dans quelques gouttes d'eau distillée, placez un fragment de nitrate neutre d'argent cristallisé: aussitôt, il se forme un précipité rouge-brique d'arséniate d'argent, sel qui, mêlé avec du flux noir et chauffé dans un tube à réduction, donne de l'arsenic métal. D'un autre côté, on soulève le réfrigérant, afin de faire écouler l'acide arsenieux liquide du condensateur dans la petite capsule, et, sur ce liquide fractionné en plusieurs parties, on

constate les réactions par l'acide sulfhydrique, le sulfate de cuivre ammoniacal et le nitrate d'argent ammoniacal.

MM. Flandin et Danger, par leur procédé, ont obtenu des résultats très-nets, en opérant seulement sur 50 grammes de chairs d'un animal empoisonné, carbonisées par l'acide sulfuriqué. Ils pensent que, dans la plupart des expertises légales, on arriverait à des résultats certains, en agissant seulement sur 500 grammes de viscères ou de chair musculaire. Ce procédé, est, en quelque sorte, une modification du tube à combustion de Marsh; mais la disposition de MM. Flandin et Danger, permet de condenser plus complétement l'acide arsenieux, car, d'après ces chimistes, il n'y aurait pas de déperdition. MM. les membres de la commission de l'Institut et de l'académie de médecine reconnaissent que l'appareil de MM. Flandin et Danger est très-ingénieux ; ils ne l'adoptent pas cependant, en raison de sa complication. Un reproche qu'on pourrait peut-être adresser à cet appareil, c'est que l'hydrogène arsenié, étant complétement brûlé en acide arsenieux, il faut ensuite réduire cet acide en métal, ce qui multiplie les opérations. Mais cette objection est de peu d'importance, puisque, dans le système des taches ou de l'anneau, les auteurs conseillent cette réduction, quoique non absolument indispensable.

Appareil de Marsh modifié par les membres de la commission de l'Institut.

MM. les membres de la commission de l'Institut (Boussingault, Dumas, gnaud et Thénard: Regnaud rapporteur), après avoir essayé comparativement les divers procédés de carbonisation, ainsi que le degré de sensibilité de l'appareil de Marsh, adoptent le procédé de carbonisation par l'acide sulfurique, comme étant plus simple, plus prompt et moins sujet à la déperdition de l'arsenic. Ils ont trouvé, 1o qu'une liqueur renfermant 1000000 d'acide arsenieux, donnait des taches caractéristiques à l'appareil de Marsh, et que des taches commençaient même à paraître dans une liqueur à 1000000; 2o que les taches se formaient tout aussi bien dans une liqueur

concentrée qu'étendue; cependant, dans le premier cas, elles sont plus intenses et se manifestent moins longtemps. Il y aura donc toujours avantage à opérer sur des liqueurs réduites à un petit volume; 3° qu'en décomposant le gaz arsenié à travers un tube chauffé au rouge brun, on rendait appréciables des quantités d'arsenic qui ne l'étaient pas par le système des taches; 4o préoccupés enfin des erreurs graves auxquelles pourraît entraîner le système des taches, mettant à contribution les idées de MM. Morh, Liébig Berzélius, Kæppelin et Kampmann, Flandin et Danger, etc., ces chimistes ont adopté l'appareil suivant :

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A, flacon à col droit et à large ouverture, fermé par un bouchon percé de deux trous. A l'un des trous est adapté un tube B, droit de 1 cent. de diamètre, et qui descend jusqu'au fond du flacon, et à l'autre, un tube C, d'un plus petit diamètre, coudé à angle droit, dont la branche verticale, renflée en boule, est taillée en biseau à son ouverture inférieure. La branche horizontale communique avec un tube D, plus large, de trois décimètres environ de longueur, et rempli d'amiante. A ce dernier en succède un autre E, de 2 millim. de diamètre intérieur, de plusieurs décim. de longueur, effilé à son extrémité, enveloppé de feuilles de clinquant, dans une longueur d'environ 1 décim. et muni au delà d'un étrier F, en cuivre. Le flacon doit être assez grand pour contenir toutes les liqueurs

à essayer, de manière cependant à laisser un vide d'environ 1/5me de sa capacité totale.

Introduisez dans le flacon de petites lames de zinc laminé, de l'eau pour mouiller complétement le zinc et boucher l'ouverture inférieure du tube de sûreté, et un peu d'acide sulfurique pour opérer la réaction. Lorsque l'air est chassé, que le gaz hydrogène se dégage par l'extrémité effilée du tube, ce dont on s'assure par l'impression de souffle frais que produit le jet de gaz sur les lèvres, on chauffe au rouge brun, la portion du tube entourée de clinquant, à l'aide de charbons ardents placés sur une grille. Après, on introduit peu à peu les liqueurs suspectes, et on règle la réaction de manière à ce que le dégagement du gaz soit constant, mais modéré. Les portions de liqueurs entraînées par le gaz hydrogène arsenié, se condensent en partie dans la boule du tube à dégagement, et retombent dans le flacon, ce que permet plus facilement l'ouverture en biseau (aussi ces deux dispositions particulières du tube sont-elles nécessaires sinon indispensables), et, en passant à travers l'amiante, ce gaz s'en dépouille complétement. Il se décompose ensuite, dans la partie chauffée du tube, en arsenic qui se condense sous forme d'anneaux au delà, et en gaz hydrogène qui s'échappe par l'extrémité effilée. Lorsqué le tube offre le diamètre indiqué, qu'il est chauffé dans une assez grande étendue, et que le dégagememt du gaz est modéré, il y a fort peu de gaz arsenié qui échappe à la décomposition. Cependant, il s'en perd toujours une certaine quantité, qu'on peut essayer de condenser sous forme de taches, en enflammant le gaz, et présentant à la flamme une capsule de porcelaine, ou bien encore, à l'état d'acide arsenieux, en dirigeant la flamme dans le condensateur de MM. Flandin et Danger ou dans un ballon. Mais, afin qu'aucune portion du gaz irsenié ne soit perdue, il est préférable de plonger l'extrémité effilée et coudée du tube dans un soluté d'azotate d'argent (Lassaigne), dans de l'acide azotique pur (Meillet). Il s opère entre le gaz arsenié, l'oxyde d'argent ou l'acide azotique, les réactions que nous avons précédemment indiquées, et, par éva

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