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poration des liquides (après avoir dans le premier cas précipité l'oxyde d'argent par l'acide chlorhydrique et filtré), on obtient de l'acide arsénique, qu'on réduit par le flux noir ou dans un petit appareil de Marsh, etc. L'opération terminée, on constate les caractères de l'arsenic condensé sur le tube. 10 Il est sous forme d'anneau, à circonférence bien arrêtée du côté des charbons, non dans le sens opposé, de couleur gris-d'acier, avec reflet bleuâtre, miroitant, et offre quelquefois des zones jaunâtres, ou jaune-rougeâtres, formées probablement de sulfure d'arsenic; 20 si l'on chauffe la partie correspondante du tube (celui-ci étant incliné), le métal se vaporise promptement, se condense au-dessus, sous forme de poudre blanche granuleuse (acide arsenieux), et l'on perçoit l'odeur alliacée par l'extrémité effilée; 3° en chauffant dans le tube un peu d'acide azotique ou d'eau régale, on ramène l'arsenic à l'état d'acide arsénique; après avoir évaporé à siccité, on constate la réaction par l'azotate d'argent, et enfin, on réduit en arsenic, le précipité rouge brique ou arséniate d'argent, par le flux noir, dans un tube, etc.

Les feuilles de clinquant permettent de chauffer assez le tube sans qu'il entre en fusion. L'étrier en cuivre intercepte le calorique rayonnant, qui, échaufferait le tube au delà de la partie chauffée, et l'arsenic serait moins bien condensé. Nous. plaçons et chauffons le tube de décomposition dans un fourneau ordinaire, en lui faisant traverser deux ouvertures parallèles; les parois du fourneau servent d'écran, et, afin de condenser plus complétement l'arsenic, nous entourons la portion du tube située au delà, d'un papier ou d'un linge mouillés M. Lassaigne se sert d'un tube à dégagement, dont la branche horizontale, offre 4 renflements en boules allongées. Dans le premier renflement, qui est le plus grand, il place des fils d'amiante, et opère la décomposition du gaz arsenié, en chauffant cette portion du tube, avec la flamme d'une lampe à alcool; l'arsenic se condense dans les petites boules qui suivent. On les sépare par un trait de lime, et l'on peut ainsi, d'après ce chimiste, constater plus facilement les caractères de ce métal.

C

Appareil de Marsh modifié par M. Orfila.

M. Orfila, adoptant à la fois le système des taches et de l'anneau (rapport de M. Caventou, Bulletin de l'Académie royale de médecine, t. VI, p. 809), introduit le zinc, les liqueurs suspectes et l'acide sulfurique dans un flacon A, auquel est adapté, à l'aide d'un bouchon, le tube B effilé, dont la branche hori zontale, cambrée à sa partie moyenne, renferme de l'amiante. L'air de l'appareil étant chassé, il enflamme le gaz et reçoit les taches sur la capsule de porcelaine C; en même temps, il chauffe au rouge brun la portion du tube correspondante à l'amiante, à l'aide de la lampe à alcool D.

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Le gaz arsenié, en passant à travers la couche d'amiante, se décompose en partie, donne un anneau arsenical au delà, et la portion indécomposée, brûlée à l'extrémité du tube, se condense sous forme de taches. On constate ensuite les caractères de l'anneau et des taches.

L'appareil de M. Orfila, très-simple, trop simple même offre l'inconvénient que nous avons déjà signalé, c'est-à-dire que le flacon étant muni seulement d'un tube à dégagement, si la réaction est trop lente ou trop active, il est nécessaire de déboucher le flacon pour la régulariser, de suspendre l'opération, et on s'expose ainsi à perdre beaucoup de gaz. Il s'en

perd même toujours au commencement de l'opération. L'idée de chauffer la portion du tube correspondante à l'amiante est bonne sans doute, puisque, le gaz arsenié étant plus divisé, toutes ses parties sont exposées à l'action de la chaleur, et la décomposition, par conséquent, doit en être plus complète. Mais, commela flamme de la lampe à alcool, n'échauffe qu'une faible portion du tube, cet avantage est probableinent détruit en grande partie. En outre de l'objection qui a été déjà faite, c'està-dire de la difficulté d'introduire l'amiante dans le tube, nous ajouterons que, si l'opération est bien conduite, le dégagement du gaz modéré, et si l'on chauffe une assez grande étendue du tube, 'on n'aura pas de taches arsenicales, puisque, d'après les commissaires de l'Institut, par le système de l'anneau, on apprécie des quantités d'arsenic qui ne le sont point par le système des taches. Pourquoi enfin disséminer l'arsenic sur une si grande surface, lorsqu'on opère sur des quantités aussi minimes? Certainement, il est alors plus difficile d'en constater les caractères. L'appareil dont se sont servis MM. Orfila et Chevalier, dans l'affaire de la famille Chamblas (avril 1841), nous paraît préférable. Il consiste en un flacon, muni d'un tube à introduction et d'un tube de dégagement, communiquant avec un tube effilé, dans l'intérieur duquel on place de l'amiante; on chauffe cette partie avec la flamme de la lampe à alcool, on enflamme le jet de gaz, et on fait arriver la flamme dans un ballon bitubulé pour y condenser l'acide arsenieux.

Enfin, M. Morton, voulant éviter, comme nous l'avons déjà dit, l'emploi du zinc et de l'acide sulfurique, qui, renfermant quelquefois de l'arsenic, peuvent donner lieu à des erreurs assez graves, propose de décomposer l'eau, de produire le gaz hydrogène arsenié au moyen de la pile galvanique. A cet effet, il introduit les liquides suspects dans un vase cylindrique, au centre duquel est placée une cloche surmontée d'un tube effilé à robinet. Il met en communication le liquide de la cloche avec un fil de platine partant du pôle résineux, et le liquide du vase cylindrique avec un fil de platine partant du pôle positif. L'eau est décomposée; son hydrogène réagit sur

la préparation arsenicale, forme du gaz hydrogène arsenié, qui, gagne la partie supérieure de la cloche. On ouvre le robinet, et on enflamme le gaz pour obtenir les taches arsenicales. Ce procédé, que nous n'avons point expérimenté, serait peut-être préférable au procédé généralement suivi, s'il était possible de produire une assez grande quantité d'hydrogène. Et l'on sait combien la décomposition de l'eau par la pile est lente. Réflexions générales sur les procédés de carbonisation, sur les appareils de Marsh. Erreurs d éviter dans l'application de cet appareil.

Les réflexions dont nous avons accompagné chaque procédé, chaque appareil de Marsh, nous dispensent d'entrer dans de longs détails, et doivent faire pressentir notre opinion sur leur valeur relative. Quant aux moyens usités pour détruire les matières organiques, comme il importe que les liqueurs, qu'on veut soumettre à l'appareil de Marsh, soient privées, autant que possible, de ces matières, les procédés de la décoction' simple et de la carbonisation par l'acide azotique, n'atteignant qu'incomplétement ce but, doivent être rejetés, quoiqu'ils puis-" sent donner, dans quelques cas, des résultats assez nets. D'abord, les liqueurs obtenues par ces deux procédés moussent beaucoup et s'opposent à la marche de l'opération; ensuite elles donnent des taches arsenicales impures, ou des pseudotaches qui peuvent en imposer pour des taches arsenicales. Ajoutons en outre, qu'il est difficile d'obtenir une bonne carbonisation par l'acide azotique, sans s'exposer à perdre beaucoup d'arsenic, que l'opération par elle-même n'est pas toujours facile à conduire, que ce procédé n'est pas applicable dans tous les cas, qu'enfin, l'acide azotique qui peut rester dans les liqueurs, dé– compose le gaz arsenié ou s'oppose à sa formation. Il faut donc opter entre les procédés de l'incinération par l'azotate de potasse, ou de la carbonisation par l'acide1 sulfurique, car, nous avons renvoyé aux préparations antimoniales pour faire connaître celui de l'incinération par l'acide sulfurique et l'azotate de potasse ou de soude. Les auteurs ne sont pas bien d'accord

à cet égard. Les toxicologistes donnent, ou du moins paraissent accorder la préférence au premier procédé, et les chimistes proprement dits, au second. Comme nous sommes tout à fait désintéressé dans cette question, nous dirons franchement notre opinion. Le procédé de l'incinération donne certainement des liqueurs plus pures, plus complétement dépouillées de matière organique, et par conséquent, des résultats plus nets à l'appareil de Marsh; mais il nécessite un assez grand nombre et une assez grande quantité de réactifs, des manipulations multiples, qui, ne sont pas toujours à la portée des experts, même un peu exercés; enfin, la déperdition d'arsenic est assez considérable. Le procédé de la carbonisation exige au contraire, un petit nombre, une petite quantité de réactifs; il est d'une exécution plus prompte, plus facile, même pour les personnes les moins habituées aux recherches toxicologiques; la déperdition d'arsenic est moins grande, puisqu'elle est nulle ou presque nulle quand on opère dans des vaisseaux fermés: il n'est pas indispensable de doser rigoureusement l'acide sulfurique, car, s'il était ajouté en excès, on pourrait le dégager par évaporation; enfin, ce procédé est applicable dans tous les cas sans exception et sans opération préalable, et les liqueurs sont assez complétement privées de matière organique pour donner des résultats très-nets et ne pas mousser à l'appareil de Marsh. Par toutes ces considérations, le procédé de la carbonisation nous paraît mériter la préférence, et en cela nous sommes de l'avis de MM. les membres de la commission de l'Institut, de MM. Flandin et Danger, etc. MM. Fordos et Gélis préfèrent au contraire le procédé de l'incinération tel qu'ils l'ont modifié, parce qu'il n'a pas l'inconvénient, comme celui de la carbonisation, de donner un anneau arsenical mêlé de sulfure d'arsenic. Mais, cette seule considération ne nous paraît pas assez puissante pour contrebalancer tous les avantages qu'offre ce dernier procédé. MM. Flandin et Danger évaluent la perte asenicale dans chaque procédé, comme il

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