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temps les forces organiques jusqu'à ce que le poison soit éliminé, que les fonctions soient rentrées dans leur état normal, combiner le traitement de manière à s'opposer à la fois aux effets locaux et généraux, le modifier selon l'ensemble, la prédominance de l'un de ces effets, la période de l'intoxication, les forces du sujet, etc., telles sont les bases d'une bonne thérapeutique toxicologique. Voyez, pour les détails, les généralités sur les poisons et l'empoisonnement arsenical.

Questions médico-légales. Erreurs à éviter. { Plusieurs poisons inorganiques se rencontrent normalement ou accidentellement, à l'état libre ou de combinaison, dans nos organes, nos humeurs, nos aliments (poisons acides, potasse, soude, chaux, ammoniaque); tous sont employés comme médicaments, et plusieurs dans les arts. Le métal de quelques-uns (cuivre, plomb, étain, fer, zinc) sert comme ustensile de cuisine, etc. Il en est qui paraissent séjourner pendant un temps plus ou moins long dans l'économie (plomb et argent, pages 600 et 720). Enfin la viande des animaux, sous l'influence d'un poison, paraît être toxique (arsenic, cuivre, page, 403, 630), Ce sont autant de causes d'erreur à éviter.

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La dose toxique de chaque poison n'est pas connue d'une manière précise pour l'homme, et quand il s'agit du poison absorbé, on conçoit, d'après les causes d'erreur que nous venons de signaler, combien l'expert doit être embarrassé pour affirmer s'il y a ou non empoisonnement. Ce n'est, le plus souvent, qu'en ayant égard aux circonstances antérieures qu'il peut établir ses convictions. On pourrait peut-être arriver à priori à la solution de cette question par des expériences comparatives sur les urines d'une personne soumise à un traitement arsenical et d'une personne intoxiquée. Nous disons à priori, parce que les analyses portent ordinairement sur le foie, que la quantité de poison contenu dans les organes, les urines, doit varier selon la période de l'intoxication, qu'ensuite tous les poisons ne sont pas également éliminés par les urines, et en même quantité; le cuivre par exemple le serait à peine.

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On donne comme caractères de l'introduction des poisons dans le tube intestinal après la mort, 1° l'absence de lésions locales, 2o l'égale répartition du poison, par imbibition, dans les divers organes; tandis que dans les cas d'intoxication la quantité est proportionnellement bien plus forte dans le foie. Il faudrait donc faire une analyse comparative de cet organe et des autres viscères; ce qui a été peu fait jusqu'ici, ce qui serait impossible ou de nulle valeur lorsque la putréfaction fest un peu avancée; ensuite les lésions du tube intestinal ne sont pas constantes dans les cas d'empoisonnement. stantes dans les

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2.

Il est maintenant démontré que les terres des cimetières peuvent contenir de l'arsenic, du cuivre, du plomb, etc. ; mais il reste à savoir si elles cèdent ces poisons au cadavre, et vice versa. Il nous semble qu'avec le peu de faits, d'observations, même contradictoires, que nous possédons, par cela seul que le cadavre donnerait de l'arsenic et que le terrain n'en donnerait pas, il serait téméraire de conclure que le poison ne peut provenir du terrain. Ne peut-il pas se trouver, dans les deux cas, dans un état de combinaison différente et inégalement soluble dans l'eau de pluie?

B

Nous nous bornons à signaler ces causes d'erreur, ces questions de toxicologie générale, parce que nous avons déja indiqué celles qui sont relatives à chaque poison en particulier, et que d'ailleurs nous reviendrons sur ce sujet dans l'empoisonnement considéré en général. Il eût été plus convenable, afin d'éviter des répétitions, de ne traiter des généralités qu'à la fin de ce traité; mais les poisons organiques different tellement des poisons inorganiques sous le rapport de la toxicologie chimique, que, probablement, les faits, d'ailleurs si nombreux, sur lesquels elles sont établies auraient déjà été oubliés.

ཞེ་ ཏ ་ རྒྱ མ རྒྱ ས ་ལྟ

FIN DES POISONS INORGANIQUES.

ADDITIONS.

Page 5, dans l'indication des divers 'procédés pour détruire les matières organiques, nous avons omis le procédé de carbonisation par l'acide sulfurique (voyez page 328)... P

CHARBON (page 4). D'après M. Chevalier, le charbon employé comme décolorant aurait l'inconvénient d'enlever le poison aux liquides; avec l'acétate plombique dissous dans le vin, les eaux distillées, etc., l'oxyde de plomb est complétement entraîné par le charbon, et l'acide acétique reste dans la liqueur. Ce chimiste expérimente afin de savoir s'il en est ainsi pour les autres poisons minéraux. Graham avait déjà constaté que le charbon enlevait aux liquides l'iodure de potassium, la chaux, les sous-sels métalliques, non l'acide arsénieux et les sels neutres. Plusieurs fois nous avons décoloré le vin iodé par le charbon, ce qui a lieu en quelques minutes, et la liqueur filtrée offrait les réactions de l'iode. Cependant ces faits doivent restreindre l'emploi du charbon comme décolorant. Peutêtre tirera-t-on parti de ce corps pour séparer certains poisons des liquides organiques.

Poisons acides. Tous sont absorbés à l'état de dilution ou concentrés. M. Orfila, cependant, dans ses expériences sur les chiens, n'a pu les déceler dans le foie, la rate, les reins, et les a constatés au contraire dans les urines

ACIDE AZOTIQUE. Si les procédés ordinaires ou par le chlore sont insuffisants, M. Orfila conseille de distiller les liqueurs, les décoctés avec quelques grammes d'acide sulfurique pur. Le produit distillé rougit le sulfate de narcotine, brunit le protosulfate de fer, et, quelques gouttes de ce sel ainsi coloré, ver— sées sur l'acide sulfurique concentré, le colorent en rose violet. M. Orfila considère avec raison ces deux réactions comme insuffisantes pour affirmer qu'il y a de l'acide azotique, il faut en outre que le produit saturé par la potasse fuse sur les charbons ardents, donne des vapeurs nitreuses par l'acide sulfurique et la limaille de cuivre. Par ce procédé il a constaté l'acide azo

tique dans les urines. Les urines normales rougissent le sulfate de narcotine, brunissent le sulfate de fer; mais distillées avec de l'acide sulfurique, le produit n'offre pas ces réactions. M. Orfila préfère le sulfate de narcotine à la morphine comme réactif plus délicat, ainsi qu'à la brucine parce que celle-ci serait au contraire trop sensible. Par ce procédé on n'évite pas plus les causes d'erreurs que par les deux autres, puisque l'acide sulfurique décompose les nitrates.

ACIDE CHLORHYDRIQUE. Avant de soumettre les liqueurs, les décoctés à la distillation, M. Orfila précipite la matière organique par le tannin, filtre et distille jusqu'à siccité au bain d'huile. Par cette modification on obtient, dit-il, plus facilement ce poison. Les urines traitées par le nitrate d'argent donnent un dépôt qui, chauffé avec de l'acide azotique, laisse quatre ou six fois plus de chlorure d'argent que les urines normales.

ACIDE ACÉTIQUE. Par le procédé de la distillation les résultats ont été négatifs ou douteux avec le foie, la rate, les urines des chiens intoxiqués. (Orfila.)

ACIDE OXALIQUE. L'alcool à 44° aréo. ayant la propriété de dissoudre l'acide oxalique, non les oxalates, pour reconnaître un empoisonnement par cet acide, éviter les erreurs que nous avons signalées, M. Orfila évapore les liqueurs organiques à siccité, épuise à froid le résidu par l'alcool à 44°, filtre, et, par évaporation jusqu'à pellicule, obtient cet acide cristallisé. Le résidu indissous par l'alcool, traité par l'eau, donnerait de l'oxalate de potasse si les matières en contenaient ou si c'était un empoisonnement mixte par ce sel et l'acide oxalique. Les urines déposent et précipitent en blanc par l'oxalate d'ammoniaque; les dépôts traités par l'acide acétique pour dissoudre le phosphate de chaux, laissent pour résidu un oxalate de cette base, quatre à six fois plus abondant qu'avec les urines normales.

Poisons alcalins. M. Orfila, dans ses expériences sur les chiens, a constaté la présence de ces poisons dans le foie, la rate, les reins, les urines.

POTASSE. Afin d'éviter les erreurs auxquelles exposent les

procédés indiqués, se fondant sur ce que l'alcool à 44° dissout la potasse, non les sels, M. Orfila propose d'épuiser les matières des vomissements, le tube intestinal, le foie, la rate, etc., par l'eau, d'évaporer les liqueurs à siccité, de traiter à plusieurs reprises le résidu par l'alcool à 44° bouillant, de filtrer à chaud, d'évaporer immédiatement l'alcool, de carboniser le résidu jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de fumée, et d'incinérer le charbon dans un creuset d'argent. Les cendres traitées d'abord par l'alcool, puis par l'eau, donnent deux liqueurs qui, filtrées, évaporées, offrent les réactions de la potasse. Ce procédé ne prévient pas toutes les causes d'erreur, puisque l'alcool dissout l'acétate, le tartrate neutre de potasse.

l'acide su

Au lieu de carboniser les matières suspectes par furique (page 244), nous proposons d'agir sur le résidu des décoctés. On calcine fortement le charbon et on traite les cendres par l'acide hydrochlorique. On évapore à siccité et on reprend par l'eau, etc.

SOUDE. Par le même procédé que pour la potasse, M. Orfila a obtenu les mêmes résultats. La soude précipite en blanc par l'acide antimonique, non la potasse. (Fremy.)

HYPO-CHLORITES ALCALINS. Lorsque les procédés indiqués sont insuffisants, M. Orfila traite les matières suspectes par l'ean froide, et distille les liqueurs avec quelques gram. d'acide acé tique. Il se dégage, dans le récipient, du gaz chlore qui colore en bleu le papier amidonné imprégné d'iodure de potassium. Le résidu soumis au même procédé que la potasse donne cet alcali. Il a ainsi décelé ce poison dans le foie, la rate, les urines. Il ne faut pas oublier que les vapeurs nitriques, sulfuriques, colorent aussi en bleu le papier d'amidon iodé.

SULFURES ALCALINS. Si les procédés indiqués sont insuffisants, si les matières suspectes ne colorent pas en noir le papier d'acétate de plomb, épuisez-les par l'eau froide et distillez les liqueurs avec de l'acide acétique. Il se dégage du gaz hydrogène sulfuré qui précipite en noir l'acétate plombique, il se dépose de l'hydrate de soufre, et les liqueurs filtrées, traitées comme pour la potasse, donnent cet alcali. M. Orfila, par ce

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