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est dans un état de crise, où nul des deux partis ne semble avoir beaucoup d'avantage sur l'autre, il serait peut-être juste et utile de ménager à-lafois et les partisans de l'indépendance, et ceux qui veulent reprendre l'autorité. Cette famille a eu jadis la gloire d'arracher les Grecs aux mains des barbares, et vous lui devez de pouvoir maintenant parler de vos droits: sans elle, vous n'auriez aujourd'hui ni discussion ni espérance. Donnez donc aux uns la liberté sous un roi; et aux autres la royauté, mais une royauté soumise aux lois comme le dernier citoyen, et qui ne puisse rien d'illégitime.

Ces principes enfin établis, ajoute-t-il, que les dieux vous donnent un esprit impartial et sage pour choisir vos rois! Prenez mon fils, qui a un double titre à votre reconnaissance, et à cause de moi, et à cause de mon père. Mon père a délivré Syracuse des barbares, et moi, je l'ai délivrée deux fois des tyrans j'en atteste votre souvenir. Faites régner avec mon fils ce jeune prince qui porte le même nom que mon père, ce fils de Denys, dont vous connaissez les services et l'âme généreuse: né d'un tyran, il fait à sa patrie le présent de la liberté; il aime mieux pour lui et pour sa famille une gloire immortelle qu'une tyrannie injuste et passagère. Choisissez enfin pour troisième roi, de son aveu et de celui de Syracuse, Denys, fils de Denys, celui même qui commande aujourd'hui l'armée des tyrans : qu'il vienne, que la dignité de roi lui suffise, qu'il prenne en pitié sa patrie, les autels aban

δὲ πατρίδα, καὶ ἱερῶν ἀθεραπευσίαν καὶ τάφους, μὴ διὰ φιλονεικίαν πάντως πάντα ἀπολέση, βαρβάροις ἐπίσ χαρτος γενόμενος.

Τρεῖς δ ̓ ὄντας βασιλέας, εἴτ ̓ οὖν τὴν Λακωνικὴν δύναμιν αὐτοῖς δόντες, εἴτε ἀφελόντες καὶ ξυνομολογήσαντες, καταστήσατε τρόπῳ τινὶ τοιῷδε, ὃς εἴρηται μὲν καὶ πρότερον ὑμῖν· ὅμως δ ̓ ἔτι καὶ νῦν ἀκούετε.

Ἐὰν ἐθέλῃ τὸ γένος ὑμῖν τὸ Διονυσίου τε καὶ Ἱππαρίνου ἐπὶ σωτηρίᾳ Σικελίας παύσασθαι τῶν νῦν παρόντων κακῶν, τιμὰς αὑτοῖς καὶ γένει λαβόντες εἴς τε τὸν ἔπειτα καὶ τὸν νῦν χρόνον, ἐπὶ τούτοις καλεῖτε, ὥσπερ καὶ πρότερον ἐῤῥήθη, πρέσβεις, οὓς ἂν ἐθελήσωσι, κυρίους ποιησάμενοι τῶν διαλλαγῶν, εἴτε τινὰς αὐτόθεν, εἴτε ἔξωθεν, εἴτε ἀμφότερα, καὶ ὁπόσους ἂν ξυγ χωρήσωσι. Τούτους δ ̓ ἐλθόντας, νόμους μὲν πρῶτον θεῖναι καὶ πολιτείαν τοιαύτην, ἐν ᾗ βασιλέας ἁρμόττει γίγνεσθαι κυρίους ἱερῶν τε καὶ ὅσων ἄλλων πρέπει τοῖς γενομένοις ποτὲ εὐεργέταις· πολέμου δὲ καὶ εἰρήνης ἄρχοντας, νομοφύλακας ποιήσασθαι ἀριθμὸν τριάκοντα καὶ πέντε, μετά τε δήμου καὶ βουλῆς· δικαστήρια δὲ, ἄλλα μὲν ἄλλων· θανάτου δὲ καὶ φυγῆς, τούς τε πέντε καὶ τριάκοντα ὑπάρχειν· πρὸς τούτοις τε, ἐκλεκτούς γίγνεσθαι δικαστὰς ἐκ τῶν νῦν ἀεὶ περυσινῶν ἀρχόν των, ἕνα ἀφ' ἑκάστης τῆς ἀρχῆς τὸν ἄριστον δόξαντ' εἶναι καὶ δικαιότατον· τούτους δὲ τὸν ἐπιόντα ἐνιαυτὸν δικάζειν ὅσα θανάτου καὶ δεσμοῦ καὶ μεταστάσεως τῶν πολιτῶν· βασιλέα δὲ τῶν τοιούτων δικῶν μὴ ἐξεῖναι

donnés, les tombeaux de ses pères ! Voudrait-il que sa funeste querelle perdît la Sicile, et fît la joie des barbares?

Soit que vous donniez à ces trois princes le pouvoir des rois de Lacédémone, soit qu'ils consentent à de moindres prérogatives, après ce que j'ai dit de leur élection, voici des conseils qu'on pourrait suivre encore.

:

Que si les familles de Denys et d'Hipparinus, désirant votre salut et la fin de tant de maux, acceptent pour elles et leur postérité les honneurs qui leur sont offerts, vous les appellerez à ces premières conditions, et vous nommerez, avec leur agrément, des députés pour traiter de la paix; étrangers ou nationaux, n'importe, pourvu que l'on convienne du nombre et du choix. Ces députés assemblés commenceront par rédiger les lois, et fixer les limites des pouvoirs les princes sont les maîtres des choses religieuses, et de tout ce que la patrie doit confier à ses bienfaiteurs : le droit de guerre et de paix appartient à trente-cinq Gardiens des lois, qui le partagent avec le sénat et le peuple : divers tribunaux sont institués; mais les trente-cinq peuvent seuls condamner à la mort ou à l'exil, conjointement avec les magistrats qui, après s'être le plus distingués dans chaque fonction par leur vertu et leur justice, forment, l'année suivante, un tribunal chargé de prononcer la mort, la prison ou l'exil des coupables; il n'est pas permis à un roi de ju

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δικαστὴν γίγνεσθαι, καθάπερ ἱερέα, φόνου καθαρεύοντα καὶ δεσμοῦ καὶ φυγῆς.

Ταῦθ ̓ ὑμῖν ἐγὼ καὶ ζῶν διενοήθην γίγνεσθαι, καὶ νῦν διανοοῦμαι. Καὶ τότε κρατήσας τῶν ἐχθρῶν, μεθ ̓ ὑμῶν, εἰ μὴ ξενικαὶ ἐριννύες ἐκώλυσαν, κατέστησα ἂν ἧπερ καὶ διενοούμην· καὶ μετὰ ταῦτα Σικελίαν ἂν τὴν ἄλλην, εἴπερ ἔργα ἐπὶ τῷ ἐγίγνετο, κατώκισα· τοὺς μὲν βαρβάρους, ἣν νῦν ἔχουσιν, ἀφελόμενος, ὅσοι μὴ ὑπὲρ τῆς κοινῆς ἐλευθερίας διεπολέμησαν πρὸς τὴν τυραννίδα· τοὺς δ ̓ ἔμπροσθεν οἰκητὰς τῶν Ἑλλη νικῶν τόπων εἰς τὰς ἀρχαίας καὶ πατρώας οἰκήσεις κατοικίσας.

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Ταυτὰ δὲ ταῦτα καὶ νῦν πᾶσι ξυμβουλεύω κοινῇ διανοηθῆναι, καὶ πράττειν τε, καὶ παρακαλεῖν ἐπὶ ταύτας τὰς πράξεις πάντας· τὸν μὴ ἐθέλοντα δὲ, πολέ μιον ἡγεῖσθαι κοινῇ. Ἔστι δὲ ταῦτα οὐκ ἀδύνατα· 2 γὰρ ἐν δυοῖν τε ὄντα ψυχαῖν τυγχάνει, καὶ λογισαμένοις εὑρεῖν βέλτιστα ἑτοίμως ἔχει, ταῦτα δὲ σχεδόν ὁ κρίνων ἀδύνατα, οὐκ εὖ φρονεῖ· λέγω δὲ τὰς δύο, τήν τε Ἱππαρίνου τοῦ Διονυσίου υἱέως, καὶ τὴν τοῦ ἐμοῦ υἱοῦ· τούτοιν γὰρ ξυνομολογησάντοιν, τοῖς γε ἄλλοις Συρακουσίοις οἶμαι καὶ πᾶσιν, ὅσοι περ τῆς πόλεως κήδονται, ξυνδοκεῖν. Ἀλλὰ θεοῖς τε πᾶσι τι μὰς μετ ̓ εὐχῶν δόντες, τοῖς τε ἄλλοις, ὅσοις μετὰ θεῶν πρέπει, πείθοντες καὶ προκαλούμενοι φίλους καὶ διαφόρους μαλακῶς τε καὶ πάντως μὴ ἀποστῆτε, πρὶν

ger de tels crimes; prêtre des dieux, ses regards en seraient profanés.

Toute ma vie, ô Syracusains, j'ai médité pour vous cette constitution, et maintenant j'y songe encore. Oui, mes ennemis une fois vaincus, je voulais, si les Furies leurs protectrices me l'eussent permis, exécuter ce plan avec vous; que dis-je? la Sicile entière, pour peu que la fortune secondât mes vœux, aurait été peuplée de colonies; j'en aurais chassé les barbares dont elle est la proie, excepté ceux qui ont combattu jusqu'ici contre les tyrans pour la liberté commune; et les anciens habitans des villes grecques seraient rentrés à ma voix dans les demeures de leurs aïeux.

Je vous lègue ces desseins que j'avais formés ; réunissez-vous pour les étudier et pour les suivre; que tous soient appelés à cet ouvrage quiconque s'y oppose, devient ennemi de la patrie. Rien ici n'est impossible : ce qui est adopté déjà par deux esprits, ce qui se présente d'abord à tous ceux qui veulent le bien, ne sera jamais regardé comme impossible par la raison; et les deux hommes que je veux dire, Hipparinus et mon fils, étant une fois d'accord, je ne vois pas que les autres Syracusains, amis de leur pays, puissent avoir une opinion contraire. O vous donc, ne cessez pas d'apporter aux autels de tous les dieux des offrandes et des prières, d'honorer les mortels demi-dieux, et de faire de vos concitoyens, amis ou ennemis, un seul peuple uni par la clémence et l'oubli des fautes, jusqu'au jour où ces conseils

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