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hommes; d'abord, lorsque les Pères de l'Eglise, Justin le martyr, Tatien, Clément d'Alexandrie, Origène, par le mélange de la révélation et des idées Socratiques, éblouirent leurs disciples et les égarèrent quelquefois; ensuite, lorsque les philosophes grecs de l'empire d'Orient, Gémiste Pléthon, Bessarion, Apostolius, vinrent relever l'Académie dans le palais des Médicis. Marsile Ficin en fut nommé le chef par le grand Cosme; Laurent fit célébrer à Florence l'anniversaire institué jadis par les Platoniciens en l'honneur de leur maître. Le cardinal Bessarion écrivit l'apologie de Platon, comme s'il eût écrit celle d'un prophète; Gémiste, avec les dogmes sacrés et ceux de la philosophie, voulait fonder une croyance nouvelle. Ange Politien, Fracastor, Pic de la Mirandole furent Platoniciens. La France partagea cet enthousiasme. Elle ne l'a plus; et les ouvrages de Platon, comme autrefois ceux d'Aristote, paraissent ensevelis aujourd'hui dans le caveau des héritiers de Nélée.

Pag. 15. Sa mort.... la 13 année du règne de Philippe (l'an 547 avant J. C.). Cicér., de Senect., c. 5; Sénèque, Ep. 58; Val. Max., VIII, 7; Lucien, Macrob.; Censorinus, de die nat., XIV, sq.; St.-August., de Civit. D., VIII, 11. Ils s'accordent tous avec Diogène. Sénèque ajoute, ibid., que des Mages, qui se trouvaient alors à Athènes, lui offrirent des sacrifices funèbres.

Il fut enseveli dans l'Académie.... Pausanias, I, 30; Porphyre, de Abstin., I, 36; Max. de Tyr, XXII, 5; Plut., Thes., 31; Meurs., Ceram., 20, etc. Tous les Athéniens.... Olympiodore, ibid.

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Testament de Platon. Ph. de Chollides. Aristophane, Acharn. Eurym. de Myrrhinonte. Pausan., I, 31.- Trois mines, 270 livres. Des pendans d'oreille d'or.... Apulée, de dogm. Pl.; Sextus Empiricus, ado. Mathem., I, 12. — Quatre esclaves. Sénèque se trompe donc, Cons. ad Helo., c. 12, lorsqu'il ne lui en donne que trois.

Pag. 16. Je finis par des vers inscrits sur sa tombe. Les pièces suivantes sont toutes dans l'Anthologie, la première, III, 1, 1; la seconde, III, 33, 2; et les autres viennent ensuite. Les deux premiers vers de la cinquième sont cités par Olympiodore.

Pag. 17. On nomme parmi ses disciples.... Speusippe, son
Xénocrate. Elien, XIV, 9.
Aristote. Id., IV, 9.

neveu.

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- Amyclus. Elien, III, 19, l'appelle Amyclas. Evcon. D'autres lisent Evæmon; Evagon chez Athénée, XI. thon et Héraclide. Démosth., in Aristocrat. Callippe. Platon, Ep. VII; Athén., XI. Heraclide de Pont. Strab., XII; Cic., de Div., I, 23; Tuscul., V, 3; de Leg., III, 6. Lasthénie. Diogène Laerce, Speusipp., IV, 2; Athénée, VII, 5; XII, 12; Olympiod.; Clément d'Alex., Stromat., IV, p. 523. Axiothée. Thémistius, Orat., XXIII; Clément, ibid.-Démosthène. Cicéron, de Orat., I, 20; Brut., c. 31; de Offic., I, 1; Auct. dial. de Orat., c. 32; Plut., Vit. Demosth., c. 5, etc. Voici les chefs de l'école Académique jusqu'au siècle de César: Speusippe, Xénocrate, Polémon, Cratès et Crantor; Arcésilas, Lacyde, Evandre, Hégésinus; Carnéade, Clitomaque, Philon, Antiochus. Les deux derniers parlèrent devant Cicéron.

Pag. 18. Les ouvrages de Platon peuvent être rangés.... M. Fr. Ast, savant commentateur, mais grand ami des idées singulières, invente une autre classification. 1°. Dialogues Socratiques, Protagoras, Phèdre, Gorgias, Phédon. 2°. Dialogues dialectiques, Théétète, le Sophiste, le Politique, Parménide, Cratyle. 3°. Dialogues philosophiques, ou Socratico-platoniques, Philèbe, le Banquet, la République, Timée, Critias. Et, pour aller plus loin que M. Bockh, qui en 1806 avait exclu déjà le second Alcibiade, les Rivaux, Hipparque, Minos et Théagès, il regarde comme douteux ou apocryphes tous les autres ouvrages, Eutyphron, Criton, l'Apologie, les deux Alcibiades, les deux Hippias, Ion, Ménexène, les Lois, etc. Cet Allemand est bien hardi; mais il a peut-être reçu d'Athènes quelques mémoires se

crets.

Pag. 19. Clitophon. Tous les éditeurs ont conservé cet arrêt des manuscrits, volɛúɛται. M. Bockh, in Min., p. 11, 33, est de leur avis. Quant au recueil de Définitions, qui n'est pas compris dans ce catalogue, Diogène, IV, 1, paraît l'attribuer à Speusippe.

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Les treize lettres morales.... Les éditions n'en reconnaissent que douze, et trois seulement sont adressées à Denys. Suivant M. Böckh, in Minoem et Leg., p. 43, Diogène Laerce (comme Suidas après lui, au mot e pάTTELY) y joint sans doute la vingt-quatrième des Socratiques. Leur témoignage n'a point paru suffisant pour assurer l'authenti

cité de cette lettre. Mais ce serait une faible raison pour douter de celle des autres.

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Pag. 20. La Grèce a eu d'autres personnages nommés Platon. Jonsius en compte seize, de Script. hist. ph., I, 3.

La vie de Platon a été écrite spécialement, chez les modernes, par Marsile Ficin, à la tête de sa traduction, Guarino de Vérone (de Vitis illustr. Gr. et Rom), et Philippe Mélanchthon (Orat., t. II, p. 353), au quinzième siècle; par Fleury, 1687; Omeisius, Altorf, 1696; Dacier, 1699; Combes-Dounous, 1809, Essai historique, remarquable par l'extravagance des pensées et du style.

PREMIÈRE PARTIE.

RELIGION.

1. RELIGION. II. Morale. III. Politique. Le génie de Platon a tout embrassé, comme celui de Montesquieu : « L'homme, dit l'auteur de l'Esprit des Lois, I, I, pouvait à tous les instans oublier son créateur; Dieu l'a rappelé à lui par les lois de la Religion. Il pouvait à tous les instans s'oublier lui-même; les philosophes l'ont averti par les lois de la Morale. Fait pour vivre dans la société, il y pouvait oublier les autres; les législateurs l'ont rendu à ses devoirs par les Lois politiques et civiles. >>

DIEU.

Pag. 73. L'Eternel créa le monde.... « L'Eternel résolut, dans la plénitude des temps, de former des êtres divins et heureux comme lui. Ces êtres n'étaient pas; il voulut, et ils furent ». Shastah. « C'était l'aurore des siècles; Dieu seul vivait. Il n'existait encore ni rivage, ni mer, ni douce haleine des vents point de terre, point de cieux: partout le vaste abîme de l'espace. » Edda. Tel est le début de presque tous les anciens livres religieux. Cependant Gassendi, Hardouin, Brucker, etc., prétendent qu'on ne trouve nulle part dans Platon le Dieu créateur; Mosheim s'applique surtout à le prouver dans les chap. 15 et suivans de sa dissertation, de Creatione ex nihilo, p. 973 de sa traduction de Cudworth; et St.-Basile, avant eux, croyait que l'erreur de Platon venait de ces mots de la Genèse, I, 2: « Or la terre était vide, solitaire, et les ténèbres couvraient la face de l'abîme. » Mais

que signifient donc ces termes Platoniques, l'auteur, le formateur, le père? Ne valent-ils pas bien riots, que l'on voudrait voir dans le texte, que l'on attaquerait s'il s'y trouvait, et qui ne veut dire que fondateur? Sans doute la matière préexiste, suivant le Timée; mais elle avait été créée par Dieu même, Sophist., p. 185, C; Phileb., p. 378, A. C'est l'opinion des Platoniciens, Clément d'Alexandrie, Strom., V, p. 592, D; Iamblique, de Myster. Egypt., V, 23; VIII, 2; Porphyre, ap. AEneam in Theophr., p. 56; Hiéroclès, de Prov., ap. Phot., codd. 214, 242 ; et le formateur du monde est toujours le Dieu créateur. Si, malgré ces textes et quelques autres, qui mériteraient d'être discutés, on s'en tient à l'opinion de Mosheim, qu'on ne s'imagine point que l'école de Socrate en ait eu pour cela une idée moins haute de la Divinité. L'abbé d'Olivet, plus juste que le Père Hardouin, qui cherche partout des preuves d'athéisme, prend un sage parti dans sa Théologie des philosophes, et il justifie Platon, s'il s'est trompé: «Un métaphysicien le sauvera, en disant que la qualité de créateur, qui suppose la puissance réduite à l'acte, n'est pas un des attributs essentiels de la divinité, puisque Dieu, ayant créé le monde librement, pouvait ne pas le créer. » Je ne veux donc pas, dès les premiers mots, combattre pour des doutes.

Pag. 73. Et quand cette image des êtres intelligibles.... Plutarque, de Placit. philos., I, 7; II, 6. Cudworth, qui veut voir ici les trois hypostases, est fort bien réfuté par Mosheim, son commentateur, Syst. intell., IV, 36, not. 43. Ces dieux éternels sont les idées. « Il est indubitable, dit Malebranche, qu'il n'y avait que Dieu seul avant que le monde fût créé, et qu'il n'a pu le produire sans connaissance et sans idées ; que ces idées ne sont point différentes de lui-même; et qu'ainsi toutes les créatures, même les plus matérielles et les plus terrestres, sont en Dieu, quoique d'une manière toute spirituelle et que nous ne pouvons comprendre. » Recherche de la Vérité, III, 2,

5.

Dieu, content de son ouvrage.... Genèse, I, 10, 12, 18, et sæp. Rollin rapproche les deux passages, en parlant de l'obéissance des Spartiates à l'ordre établi par Lycurgue, et de la joie secrète du législateur. Traité des Etudes, liv. V, 3o part., c. 2. Il les compare encore, Hist. anc., XXVIII, 2, 3. Cette pensée se trouve aussi dans le Shastah des Bra

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